
Lhaj Thami Breze
01.05.2015 La rédaction
Lhaj Thami Breze a été président de l’UOIF. Il est aujourd’hui membre de BE de l’UOIF chargé de l’éducation et de la formation. Sa présidence est considéré comme une période de notabilisation de l’organisation.
Titulaire d’un DEA en sciences politiques Lhaj Thami Breze, préfère présenter l’UOIF comme « fondementaliste » : « nous ne sommes pas des fondamentalistes mais des ‘fondementalistes’. Toute religion a des fondements. Nous disons : il faut lire les textes dans leur intégralité et dans leur finalité »[1]. À noter, cette précision ne veut rien dire. Elle a simplement le mérite d’éviter le rapprochement avec les fondamentalistes chrétiens. Ce qui suffit à rassurer certains observateurs dont l’esprit critique se montre paralysé dès que l’on invoque un différent culturel. Les cadres de l’UOIF n’ont plus qu’à insister sur les mots « réforme », « moderne » et « juste milieu » pour achever de convaincre. Ainsi lorsque l’AFP demande à Lhaj Thami Breze « Que répondez-vous à ceux qui vous taxent de fondamentalistes ? », sa réponse fuse : « Ce sont des mensonges. (…) Nous sommes un mouvement moderne et modéré. Nous nous situons dans le juste milieu, entre une lecture laxiste de l’islam, un islam à la carte, peu exigeant spirituellement, qui ne se réfère à rien, et un islam intransigeant qui fait fi de la nécessaire adaptation au contexte dans lequel nous vivons, qui dresse un mur de Berlin, qui incite les gens à la haine et à la rupture. Nous travaillons à la paix sociale »[2].
C’est Lhaj Thami Breze qui reçoit Nicolas Sarkozy lors du congrès de l’UOIF, et lui aussi qui ne demande pas à la salle de se calmer quand elle hue le ministre.
« Nous recevons aujourd’hui un ami, avant de recevoir le ministre de l’intérieur que vous êtes. Un ami que nous avons découvert, et qui nous a découvert en quelques mois. Un ami envers lequel nous exprimons notre reconnaissance et notre sympathie pour tous les efforts qu’il a déployés pour faire réussir le processus de mise en place du Conseil Français du Culte Musulman. Votre engagement dans ce processus a été exemplaire. Vous avez toujours été soucieux du respect de vos interlocuteurs musulmans, même si la tâche, reconnaissons le n’a pas été facile. Avoir choisi l’UOIF comme interlocuteur, nous savons que ce choix a été courageux de votre part mais nous sommes convaincu qu’il est le bon choix. Vous n’avez pas cédé à la campagne de stigmatisation et de diabolisation de l’UOIF et nous vous disons que vous ne le regretterez pas. L’histoire montrera que votre choix a été bon. Le choix de reconnaître l’UOIF en tant que composante incontournable de l’Islam de France et le choix de la reconnaissance de l’islam citoyen, qui trouve sa légitimité dans son indépendance, son authenticité, son ouverture et sa proximité avec l’ensemble des musulmans au-delà de leurs origines ou de leur obédiences. » avril 2003.
[1] Lhaj Thami Breze, Journal du dimanche, 27avril 2003
[2] Lhaj Thami Breze, AFP, 17/04/2003
[3] Le Figaro, 12 septembre 2003.
