L’association islamiste CAIR face à de multiples accusations de harcèlement sexuel

Hassan Shibly était jusqu’à la mi-avril 2021 l’influent directeur exécutif de l’association islamiste américaine CAIR, dans son antenne en Floride. CAIR peut être considérée comme l’équivalent du CCIF en France, avec une dimension religieuse légèrement plus assumée. Hassan Shibly, par ailleurs avocat, a œuvré dans CAIR pour promouvoir un agenda politique proche des Frères musulmans en se présentant comme un défenseur des libertés civiles.

Hassan Shibly en compagnie d’Ilhan Omar, membre du Congrès Américain

Il a néanmoins du ce mois-ci se résoudre à démissionner de son poste. En effet, dans une vidéo récemment postée en ligne, sa femme Imane Sadrati appelle le public à l’aide. Elle évoque une relation abusive, faite de violences (gifles, bras tordu, bousculades…) et de harcèlement. Imane Sadrati affirme en parallèle vivre dans une détresse financière depuis que Hassan Shibly lui a coupé l’accès aux finances du couple alors qu’elle s’occupe de leurs trois enfants.

Dans la foulée, un grand nombre de femmes a brisé le silence en apportant elles aussi leur témoignage sur Hassan Shibly. Elles déclarent avoir vécu des « abus émotionnels » et avoir été victime de « mauvaise conduite à connotation sexuelle » de sa part. Aslam Abdullah, un dignitaire musulman californien reconnaît avoir recueilli le témoignage de nombreuses femmes victimes de violences sexuelles au sein de CAIR national ou dans ses branches. Il rapporte que ces femmes savent par avance que s’il y a investigation interne, cela ne sera pas mené de façon « juste ». L’association texane de femmes musulmanes FACE affirme elle aussi depuis janvier enquêter sur Hassan Shibly suite à de nombreux témoignages.

Le service de radio national américain NPR, de sensibilité politique de gauche libérale, a enquêté et a retrouvé 6 de ces accusatrices qui maintiennent leurs accusations. NPR a également retrouvé et examiné des documents internes de CAIR sur Shibly ainsi que des échanges de mails et de communications sur les réseaux sociaux. Hassan Shibly y est dépeint comme un homme qui utilise sa position pour « séduire » les femmes et intimider toute voix qui serait ultérieurement critique. Les cadres nationaux de CAIR en sont informés dès 2016. Un système d’ « impunité » et de « culture du silence » se met en place, selon les mots du NPR.

D’autres témoignages sont édifiants. Laila Abdelaziz, qui a travaillé avec Shibly dans l’antenne de CAIR Florida, décrit des scènes de harcèlement sexuel. Elle évoque également des photos de femmes prises sans leur consentement. Elle démissionne en 2016, après avoir averti les leaders nationaux de CAIR. D’autres anciennes employées de CAIR à Washington confirment que peu, sinon rien, n’était fait pour répondre à ces problématiques de harcèlement sexuel.

Interrogé par le NPR, Shibly nie les faits et accuse son ex-femme de vouloir « profiter du système légal pour tirer des avantages du divorce ». Il affirme avoir uniquement contracté des « mariages religieux » avec d’autres femmes quand il a senti que son mariage avec Imane Sadrati était « fini ». L’antenne de CAIR en Floride tente elle-aussi d’étouffer l’affaire en présentant la démission de Shibly comme faisant partie d’un plan normal de succession de dirigeants.

Mais une brèche est ouverte et la loi du silence est en train de se briser. Deux plaintes ont été déposées contre l’antenne de CAIR en Californie. Elles évoquent des discriminations en raison du genre (tenue vestimentaire modeste imposée aux femmes) et de la religion (contre la minorité chiite). D’anciens membres du bureau national de CAIR parlent enfin et évoquent des différences de salaire significatives entre les hommes et les femmes, ainsi que des carrières de femmes mises entre parenthèse pour privilégier les hommes.

Suite à la vidéo postée par Imane Sadrati, une autre femme a réagi en écrivant son témoignage sur Facebook. Les faits rapportés sont édifiants. Kyla McRoberts raconte que lorsqu’elle s’est convertie à l’Islam, elle a été approchée par Shibly. Nous sommes en 2016. Il lui a alors proposé un « mariage secret » sans que sa femme n’en soit informée. Elle rapporte qu’une nuit, Shibly lui a coupé sa queue de cheval car elle avait postée des photos d’elle sans son hijab. McRoberts rapporte également que Shibly la forçait a avoir des relations sexuelles, car en tant que femme elle ne pouvait pas refuser. McRoberts a finalement supprimé son témoignage, après avoir dit-elle reçu de l’argent de Shibly pour effacer ces traces.

Le 14 janvier 2021, un compte Instagram a été ouvert pour permettre de recueillir des témoignages de violences sexuelles au sein de CAIR. Il s’agit de « CAIR Victims Forum ».

NB : Fin 2020, CAIR utilisait tous ses moyens de communication pour soutenir le CCIF visé en France par une procédure de dissolution. Marwan Muhammad se réjouissait même de la proposition de CAIR de faire migrer le CCIF dans leurs locaux.

Zarah Billoo, représentante de CAIR en Californie

Pour lire l’enquête du NPR : https://www.npr.org/2021/04/15/984572867/muslim-civil-rights-leader-accused-of-harassment-misconduct

DERRIERE LE VOILE CHIC D’ATTIKA TRABELSI ET DE LALLAB

DERRIERE LE VOILE CHIC D'ATTIKA TRABELSI ET DE LALLAB

DERRIERE LE VOILE CHIC D’ATTIKA TRABELSI ET DE LALLAB

18.01.2017Mohamed Louizi

Lors de l’ « Emission politique » de France 2 du jeudi 5 janvier 2017, présentée par le duo Pujadas et Salamé, l’on a proposé à l’ex-premier ministre socialiste et actuel candidat aux « Primaires citoyennes », de débattre avec une jeune femme voilée, Attika Trabelsi. Le journaliste Karim Rissouli la présenta en ces termes: « Attika Trabelsi, vous êtes jeune diplômée de l’Ecole Normale Supérieure. Vous êtes entrepreneure. Vous avez créé une entreprise en ligne de l’artisanat marocain, et vous êtes également engagée au sein de l’association Lallab dont le but est, je cite : « montrer la pluralité des femmes musulmanes ». Vous vous dites musulmane et féministe … ». Fin de citation.

S’en est suivi une séquence larmoyante à dessein, où la jeune femme, se disant humiliée à l’écoute des propos de Manuel Valls – « Marianne a le sein nu parce qu’elle nourrit le peuple ! Elle n’est pas voilée, parce qu’elle est libre ! » – a plutôt cherché à émouvoir, en endossant l’habit de l’éternelle victime, au lieu d’engager une réflexion digne, responsable, dépassionnée et débarrassée de toute victimisation mesquine, face à un potentiel candidat aux prochaines élections présidentielles, sur le principe même de la laïcité et les dangers réels qui menacent la République : l’islamisme, ses agents agitateurs et ses voiles, en tête du peloton.

En effet, la laïcité demeure méthodiquement fragilisée, systématiquement attaquée par le réseau islamiste, de concert avec une certaine gauche clientéliste, multiculturaliste et néo-internationaliste, substituant le « prolétaire » d’hier par la femme « voilée » d’aujourd’hui.

Après tout, Attika Trabelsi est parfaitement dans son droit de défendre mordicus son bout de tissu sacré, dissimulant son cuir chevelu au nom du Ciel. Cependant, France 2 est-elle en droit de faire le jeu de l’islamisme et de banaliser, de la sorte, son discours victimaire et ses étendards identitaires ? Est-elle en droit de lui offrir une tribune libre, devant presque deux millions de téléspectateurs [1], ce soir-là ?

Car Attika Trabelsi est loin d’être uniquement une jeune normalienne comme présentée par France 2. Elle n’a pas passé le concours de Normale Sup mais a fait un master en géopolitique à l’ENS [2]. Sur les réseaux sociaux elle n’hésite d’ailleurs pas à entretenir l’ambiguïté. Quoiqu’il en soit, elle fait de ce titre universitaire un argument de liberté.

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Loin d’incarner et de représenter cette citoyenne lambda, triée arbitrairement sur le volet, lors d’un casting ordinaire, elle est une vraie militante d’un réseau islamiste. Elle fait de son voile un label identitaire revendiqué et revendicatif. Elle n’est pas simplement « engagée au sein de l’association Lallab » dixit Karim Rissouli, mais elle occupe le poste stratégique de trésorière de cette très jeune association, citée furtivement, et une seule fois, dans cette émission. Attika Trabelsi est venue,  en porte-voix, défendre une vision idéologique de Lallab [3]. C’est-à-dire, au nom du pluriel, cette association, riche en voiles de toutes formes, tente de légitimer et de banaliser l’uniformisation islamiste des corps féminins et d’interdire, par la même, la mise en cause nécessaire de toute la construction théologique et jurisprudentielle sous-jacentes des revendications islamistes identitaires moyenâgeuses, qui s’en réclament.

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L’on s’étonne parfois de voir une très jeune association, créée depuis seulement quelques mois, inconnue du grand public, invitée à défendre sa cause à la télé lors d’un créneau magistral, alors que de nombreuses associations, très anciennes, très actives aussi, n’arrivent même pas à faire parler de leurs activités, ne serait-ce que dans un journal local !

Mais qui se cache derrière Lallab ?

Officiellement, cette association (et média numérique aussi) est cofondée par deux jeunes femmes non-voilées : Sarah Zouak et Justine Devillaine [4]. Toutes les deux ont passé par la case IRIS Sup’, dirigée par un certain … Pascal Boniface. Celui-là même qui, le 1 juin 2016, a consacré son « édito » au parcours de … Sarah Zouak, son ex-étudiante [5].

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Il lui a offert cette tribune pour qu’elle puisse expliquer le sens d’un documentaire intitulé « Women Sensetour in muslim countries »[6], qu’elle a co-réalisé, présentant les portraits de 25 femmes musulmanes, issues de cinq pays : le Maroc, la Turquie, l’Indonésie, l’Iran et la Tunisie … pour s’en servir, médiatiquement et politiquement, ici en France !

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« Alors à ces personnes qui ne cessent de se cacher derrière le vivre-ensemble, l’égalité et la justice, je pose une simple question : quel modèle de société souhaitez-vous ? Une société française qui accepte seulement les personnes capables de s’intégrer et de s’assimiler quel qu’en soit le coût, ou une société qui accepte toutes les personnes avec leurs différences et multiples identités ? » [7] avait conclu, Sarah Zouak, son échange avec son professeur Pascal Boniface. Et ce sont très exactement ces mêmes éléments de langage qu’a exprimés Attika Trabelsi face à … Manuel Valls !

Dans un autre entretien, accordé au site « Clique », le 12 octobre 2016, la franco-marocaine Sarah Zouak – inspirée des travaux de la sociologue franco-irakienne Zahra Ali [8] – a déclaré :

« j’en ai marre de Manuel Valls et sa « Marianne au sein nu » » [9] !

Le journaliste Karim Rissouli a choisi exactement ce propos de Manuel Valls pour permettre, à la trésorière de Lallab de faire son numéro de femme voilée victime, sur le plateau de France 2. De la même façon comment comprendre que ce soient imposées en un temps record les icônes de Lallab, à l’image de Zouak et Trabelsi, comme interlocutrices médiatiques supposées être représentatives des femmes musulmanes !

Je dis bien « un temps record », car Sarah Zouak n’a que 27 ans, fraîchement diplômée de l’IRIS de Pascal Boniface, mais qui cumule déjà des prix, des trophées et des titres honorifiques – comme ceux accordés à Soufiane Iquioussen – pour son seul et unique « œuvre », sur les femmes musulmanes dans les cinq pays précités. En juin 2016, elle a remporté le « Prix Coexister 2016 », dans la catégorie « Femme française émergeante », de l’association Coexister, qui demeure très proche des Frères musulmans de l’UOIF. Et c’est bien un certain Jean Louis Bianco, le président de l’Observatoire de la Laïcité, qui s’est chargé de le lui remettre en personne. En octobre 2016, elle a remporté le prix « Déclics Jeunes » de la Fondation de France ainsi qu’une bourse, versée par la même fondation philanthrope, pour « finaliser mon rêve », dit-elle !

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A Lallab, les partisans de la banalisation de l’intégrisme se bousculent. On peut y voir Samuel Grzybowski, fondateur de l’association Coexister et qui trouve intéressantes les thèses de Hassan El Banna.

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Ou encore Hanane Karimi qui tenta sur un plateau de France télévision d’humilier publiquement David Thomson qui s’inquiétait du retour des jihadistes de Syrie. (Ici)

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Lallab est donc l’expression d’une nouvelle mutation « pokislamiste », remplaçant les structures vieillissantes des Frères musulmans, en ces temps durs, par de nouvelles jeunes structures 3G, soignant attentivement leurs apparences, pour faire passer les mêmes messages idéologiques, voire plus, dans une ambiance bon enfant, là où les vieilles structures reconnaissables de loin, n’avaient que peu ou pas d’influence. Toutefois, c’est grâce aux circuits islamistes (et islamogauchistes) que Lallab prêche librement sa parole.

En effet, du 13 octobre au 27 novembre 2016, Lallab a présenté le premier épisode de son « documentaire » dans presque 14 villes françaises. Pour cela, le réseau frériste local d’EMF (Etudiants musulmans de France), à Lille comme à Montpellier, a été efficace. A Paris, c’est l’institut IREMMO, présidé par Jean-Paul Chagnollaud, qui a projeté le film de Sarah Zouak [10]. Ce même IREMMO a invité ce mardi 10 janvier 2017, l’un des membres de son conseil scientifique, François Burgat pour ne pas le nommer, à présenter son dernier essai : « Comprendre l’islam politique » [11] !

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A Grenoble, Sarah Zouak remercie particulièrement une professeure de français, prénommée Delphine, d’avoir mis plus de 300 élèves collégiens, âgés de 11 à 15 ans, devant la projection de son « documentaire », dans le cadre d’un atelier de « sensibilisation sur le féminisme mais surtout pour lutter contre les préjugés sur les femmes musulmanes » écrit-elle le 21 novembre 2016 sur sa page Facebook. Un autre message du 23 décembre 2016 annonce que Lallab compte investir le champ scolaire par l’animation d’autres ateliers en 2017. Le Ministère de l’Education Nationale appréciera !

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Lallab se sont aussi des liens à l’international : le 4 novembre 2016, Sarah Zouak – qui n’est pas journaliste ! – publia sur son profil, une photo d’elle en Alexandrie en Egypte, au milieu d’autres femmes voilées, ou pas, présentées comme étant des femmes journalistes, venant « de Palestine, de Jordanie, d’Egypte, du Liban et du Maroc » pour participer, dit-elle, au séminaire « Defying threats and hate speech against female journalists from the MENA région »[12], organisé par l’Institut suédois d’Alexandrie que préside le social-démocrate Peter Weiderud, depuis avril 2015 [13].

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Ce même Peter Weiderud, qui par le passé a animé des conférences dont l’invité principal était Tariq Ramadan, a déclaré le 17 septembre 2016, dans la presse égyptienne, en réaction à « l’affaire du burkini », survenue l’été dernier au lendemain des attentats de Nice, que « la France n’a pas le droit d’interdire le burkini sur ses plages car il s’agit là d’une liberté individuelle » avant de fustiger ce qu’il a considéré comme étant une « islamophobie claire de l’Etat français » [14] !

Mais Lallab est aussi une filiation européenne au réseau ENAR [15] – le CCIF à l’échelle européenne – demeurant noyauté par des islamistes et leurs standards victimaires, et qui est financé, entre autres, par la Commission Européenne et par l’OSF (Open Society Foundation) de Georges Soros !

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Le 26 mai 2016, lit-on sur la page Facebook de Lallab, Sarah Zouak a participé à un symposium organisé par le réseau ENAR sous le thème : « Muslim women : forgotten women ? Understanding the gender dimension of islamophobia » [16]. Parmi les intervenants annoncés l’on trouve, entre autre, Malika Hamidi, directrice générale de l’EMN (European muslim network) que préside Tariq Ramadan, ainsi que le franco-égyptien Marwan Muhammad, directeur exécutif du CCIF. Dans le post de Sarah Zouak, elle a écrit, je cite : « une journée entière consacrée à l’étude de cette double oppression dont sont victimes les femmes musulmanes en Europe : le sexisme et le racisme. On a terriblement hâte de rencontrer des expert.e.s de toute l’Europe sur le sujet … » !

Par conséquent, il est clair que la puissance médiatique surprenante de cette très jeune association s’explique en partie par ses liens locaux, nationaux, européens et internationaux. Sur le site de Lallab, presque rien n’est dissimulé. Il suffit juste de lire et d’analyser. Les partenaires public-privés, financiers, stratégiques et médiatiques de cette association y sont affichés. En plus de la Fondation de France, il y la ville d’Ivry sur Seine, dont le maire est le communiste Philippe Bouyssou (PCF). L’on trouve aussi le Conseil Général du Val de Marne : le seul département français présidé par un communiste, Christian Favier (PCF) ! Attika Trabelsi qui se présente comme une victime de la France est donc membre d’une association ultra subventionnée par de l’argent public

Parmi les partenaires, il y a aussi le site SaphirNews dont la proximité idéologique avec les Frères musulmans n’est plus à prouver. Lallab peut compter aussi sur « l’armée numérique » des islamistes, amplifiant ses annonces sur les réseaux sociaux, à l’image de la page du World Hijab Day France, promouvant l’organisation de la « journée du voile », comme celle organisée l’année dernière à Sciences-Po Paris !

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Malgré tous ces éléments factuels, Lallab est loin de livrer tous ses secrets. Des indices, à recouper et creuser encore, démontreraient des proximités révélatrices avec la RMGE (Réseau des Musulmans des Grandes Ecoles), directement influencé par le CCIF, par l’UOIF et surtout par Tariq Ramadan et son projet « d’islamisation par le haut ».

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Le fait que Karim Rissouli présenta la « sœur » Attika Trabelsi d’abord comme une normalienne, n’est pas dénué de sens. Quelques noms figurant parmi les cadres et bénévoles de Lallab, sont aussi très actifs au sein du RMGE comme par exemple la chroniqueuse Maïssa Leroy, la fondatrice de « l’atelier des p’tits mouslims » (l’atelier des petits musulmans), faisant l’apologie du « voile islamiste » au milieu d’enfants en bas-âges.

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La même Maïssa Leroy a publié sur sa page FB une image de la carte de l’Europe « en position – dit-elle – de prosternation pour le Seigneur de l’univers » ! Un rêve islamiste.

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Enfin, Lallab est aussi un média qui vulgarise les standards islamistes, concernant la justification « religieuse » du voile. En témoigne cette tribune destinée aux filles voilées, publiée conjointement avec le site SaphirNews. Elle s’intitule : « Ma réponse aux 14 arguments les plus courants contre le voile » (à lire ici et ici). A la question n° 13, que l’on pourrait opposer aux filles voilées, je cite : « Ce n’est pas écrit textuellement dans le Coran [le voile, ndlr] », Lallab dicte aux filles voilées les éléments de réponse suivante :

« Ok, je veux bien discuter d’interprétation religieuse, mais il vaut peut-être mieux qu’on parte avec les mêmes bases. Quand je discute avec quelqu’un qui a une foi différente de la mienne, j’ai l’humilité de reconnaître que cette personne a très probablement plus de connaissances que moi dans ce domaine». De mon côté, je me réserve le droit de ne pas donner beaucoup de poids aux arguments « religieux » de quelqu’un qui, loin de présenter les années d’étude et la maîtrise de l’arabe coranique nécessaires pour émettre des avis religieux, n’a même pas des connaissances de base. Parmi celles-ci, le fait que les musulmans s’appuient sur deux sources principales, le Coran ET la Sunna (la vie et les paroles rapportées du Prophète Muhammad). Si tu ne sais même pas ça, tu peux servir ton exégèse bidon sur les plateaux télé, mais moi je ne vais pas apprendre la physique quantique avec un élève de CM2. »

Fin de citation.

Qui a dit que les femmes voilées de Lallab étaient libres et insoumises ? Cette réponse démontre le contraire : le voile est bel et bien le symbole de leur soumission assumée au clergé sunnite, émettant des avis religieux moyenâgeux, sur la base de la soi-disant connaissance de … l’arabe coranique et de ladite sunna du Prophète.

Pour que l’on apprécie mon propos à sa juste valeur, je fais partie de ces citoyens musulmans qui considèrent que le voile dit islamique n’a d’islamique que le nom. Cela étant dit, ma position ne traduit aucun rejet des femmes voilées, quelles qu’elles soient. Penser que le voile n’est pas islamique fait partie, que l’on veuille ou pas, de ce débat réformiste vital qui, n’en déplaise aux islamistes, traverse l’islam, ses textes et ses représentations. Lutter contre la xénophobie, d’où qu’elle s’exprime, ne doit pas interdire le débat sur l’islamisme et sur ses étendards et autres marqueurs identitaires fragilisant le pacte social et sociétal.

Enfin, l’on n’aura que l’islamisme que l’on soutient médiatiquement. France 2, comme d’autres médias français, devront se rendre compte qu’ils jouent avec le feu, en faisant passer pour victimes de la laïcité et de la République, des activistes islamistes, femmes et hommes, foncièrement hostiles à la laïcité et depuis toujours. De la promotion des Iquioussen à la promotion de Lallab, France 2 se rend coupable de connivence flagrante avec l’islamisme et son réseau. Ceux qui paient la redevance devront peut-être exiger plus de professionnalisme de la part de la télé du service publique et de ses chroniqueurs. Pour finir, j’aime bien cette belle phrase, écrite sur le fronton du blog de mon ami tunisien Salah Horchani, je cite : « qui tolère l’islamisme, récolte le terrorisme » [17] … à méditer !

Mohamed Louizi

[1] https://www.youtube.com/watch?v=KU_7KfvyGi4

[2] http://www.liberation.fr/…/pres-de-2-millions-de-telespect…/

[3] Voir son profil ici : https://www.linkedin.com/in/attikatrabelsi

[4] Lire la présentation ici : http://www.lallab.org/association/

[5] Lire l’interview ici : http://www.iris-france.org/77029-women-sensetour-in-muslim…/

[6] Ici le site officiel : https://womensensetour.com/

[7] Lire ici : http://www.iris-france.org/77029-women-sensetour-in-muslim…/

[8] Lire ici : http://www.la-croix.com/…/Sarah-Zouak-feministe-et-musulman…

[9] http://www.clique.tv/es-sarah-zouak-visage-dun-feminisme/

[10] http://iremmo.org/rencontres/archives-activites/projections/

[11] http://iremmo.org/…/francois-burgat-comprendre-lislam-poli…/

[12] https://www.facebook.com/AssoLallab/photos/a.941745922611112.1073741828.934802616638776/1087273588058344/?type=3&theater

[13] Voir son profil ici : https://www.linkedin.com/in/peter-weiderud-bb2aa327

[14] Lire en arabe ici : http://www.innfrad.com/News/19/361188/ المعهد-السويدى-بالإسكندرية-لا-يحق-لفرنسا-منع-المسلمين-من-ارتداء

[15] Voir ici : http://www.enar-eu.org/

[16] Télécharger le programme en PDF ici : http://www.enar-eu.org/…/pdf/agenda_symposium_draft_25-04-5…

[17] A consulter ici : https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani

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EnquêteNews

Prison requise contre Abdelfattah Rahhaoui, protégé du CCIF 

Prison requise contre Abdelfattah Rahhaoui, protégé du CCIF 

18.11.2016

Depuis l’été 2016, le CCIF a lancé une campagne de soutien sur les réseaux sociaux pour Abdelfattah Rahhaoui, imam et directeur d’école à Toulouse. Le CCIF et Abdelfattah Rahhaoui considèrent comme « islamophobe » la décision de non-ouverture par l’Inspection Académique de son école Al-Badr à la rentrée 2016. Voir notre dossier sur Abdelfattah Rahhaoui ici, et ses liens avec Sanabil (association soupçonnée de liens terroristes) : https://ikhwaninfowhoswhofr.data.blog/2016/09/07/qui-est-abdelfattah-rahhaoui-que-defend-tant-le-ccif/

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Suite à son refus de se plier à la décision de l’Inspection Académique puis à l’ouverture illégale de classe (en récidive depuis 2010), ainsi que des faits de violence et d’intimidations sur ses élèves, Abdelfattah Rahhaoui a comparu le 17 novembre 2016 au tribunal. Les faits exacts reprochés sont : « violences aggravées et répétées à l’encontre de mineurs de moins de quinze ans par une personne dépositaire de l’autorité », « ouverture illégale de classes de collège » et « refus de se soumettre à la mise en demeure ». 

Abdelfattah Rahhaoui s’est défendu en prétendant faire uniquement du soutien scolaire, des « cours à la carte » aux collégiens. Mais CôtéToulouse rapporte les interrogations de la présidente de séance au tribunal : comment expliquer les volumes horaires de 26h de cours ? sans que ces élèves de collège ne soient inscrit dans aucun autre établissement ? Cela ressemble plus à un collège clandestin, qu’à des cours de soutien scolaire en parallèle des études des jeunes élèves. 

Les enseignements ont de plus été reconnus défaillant par tous les rapports de l’inspection académique. 5 des 7 bloc du tronc commun ne sont pas correctement enseignés. Seuls les cours de langue arabe et d’étude du Coran seraient soutenus (7 heures par semaine), avec 6 professeurs sur les 13 que compte l’établissement. 

Les professeurs, dont plusieurs affirment avoir été ni payés, ni déclarés, ont même été remplacés par des parents d’élèves lorsqu’ils se sont mis en grève pendant 2 semaines. Ce qui a déclenché des contrôles de l’inspecteur d’académie, puis une saisie du Procureur. 

Le témoignage d’une jeune collégienne de 6ème est glaçant. Lors de la visite de l’inspecteur d’académie, elle rapporte avoir été obligée de se cacher avec les autres élèves du secondaire, pour ne pas être vus. Lorsqu’elle s’interroge sur cette obligation de mentir à l’inspecteur, elle sera convoquée par Abdelfattah Rahhaoui : « Il m’a alors convoqué dans son bureau et, après m’avoir crié très fort dessus, il m’a frappé au niveau de la joue, me faisant tomber par terre. Le directeur nous terrorisait, nous criait dessus, favorisait ses enfants et se moquait des enseignants ainsi que des élèves ». 

Exclue pendant 3 jours, elle change ensuite d’établissement. Tout comme ce collégien, défendu à la barre par Me Doumenc. Il dit avoir été trois fois victime de violences : « AbdelFattah Rahhaoui l’aurait, un jour, tenu dans ses bras, jusqu’à le faire devenir rouge, avant de le jeter en direction de chaises. Une deuxième fois, alors qu’il n’allait pas assez vite pour amener des tables dans une salle de classe, le directeur de l’école aurait jeté un meuble dans sa direction. Enfin, pendant la récréation, il aurait reçu de la part d’AbdelFattah Rahhaoui un ballon de basket, envoyé au niveau de son oreille. Le jeune garçon aurait fait état de maux de crâne, l’obligeant à prendre des anti-douleurs » (CôtéToulouse). 

Alors qu’Abdelfattah Rahhaoui se dit victime d' »islamophobie », la procureur requiert : 

  • 3 mois de prison avec sursis pour les faits de violence,
  • 4 mois de prison avec sursis, 5000€ d’amende, l’interdiction d’exercer une profession en lien avec l’éducation, et la fermeture du groupe scolaire, pour le non respect de la mise en demeure, 
  • et 3000€ d’amende pour l’ouverture illégale de la classe de collège. 

Le délibéré est fixé au jeudi 15 décembre, à 14 h.

Ce article est également disponible en العربية et English

CCIF : SAINT MARWANE DANS LES COLONNES DU MONDE

CCIF : saint Marwane dans les colonnes du Monde

CCIF : saint Marwane dans les colonnes du Monde

03.11.2016La rédaction

Lundi 31 octobre, ma consoeur Cécile Chambraud, chargée de la rubrique
religion et laïcité au Monde, a livré  une hagiographie de Marwan Muhammad,
actuellement directeur exécutif du CCIF, dans laquelle elle adoube comme
porte-voix des musulmans un islamiste patenté. Un exemple de journalisme à
ne pas suivre.

Envoyée spéciale à Strasbourg pour un  « dîner de gala » sur lequel elle
s’attarde longuement, tout à son admiration des formes, C. Chambraud oublie
de préciser avec quels fonds l’association invitante a pu dresser
« richement » les tables pour « des élégants et des élégantes » venus
assister à l’un des séminaires de « défense intellectuelle » dispensés dans
tout l’Hexagone par Marwan Muhammad. Défense intellectuelle contre quoi ?
Ma consoeur a peut-être oublié de poser la question. Je peux lui fournir la
réponse.

Le Collectif contre l’islamophobie en France, par la voix de son directeur
exécutif, qui fut aussi son porte-parole, est on ne peut plus clair sur les
intentions qui l’animent. Depuis que l’association ADDH existe,
c’est-à-dire depuis 2000, fondée par le président Samy Debah, président,
donc, du CCIF – le nom et l’objet de l’association ont été changés en 2012,
mais le nom CCIF est employé depuis 2003 -, le CCIF n’a eu de cesse de
créer de fausses statistiques de l’islamophobie en France, dans le but de
faire reconnaître ce concept – diffusé par les Frères musulmans en Europe –
et non pas dans celui de défendre les musulmans dans leur ensemble des
agressions qu’ils peuvent subir.

Le CCIF n’a jamais pris la défense de femmes musulmanes agressées pour
avoir refusé le voilement, ou d’hommes attaqués pour n’avoir pas respecté
scrupuleusement le ramadan.

Il prétend, depuis son association communicationnelle avec CoExister,
défendre toutes les victimes de racisme ou d’antisémitisme, mais pas un
article sur ce thème n’apparaît sur son site, ni sur les pages des réseaux
sociaux du CCIF ou de Marwan Muhammad. Peut-être faut-il alos considérer
que la présence de ce dernier au « camp décolonial » organisé l’été dernier
par la mouvance des « racisés », Indigènes de la République en tête,
justifie une telle promotion ?

Pour être « défendu » par le CCIF, il faut être une musulmane portant hijab
ou niqab, un musulman orthopraxe, ou rien. Ce pourquoi la stratégie du CCIF
a consisté, depuis 2003, lors des premiers débats sur le voilement des
mineures qui allait déboucher sur la loi du 15 mars 2004, à affirmer que
les femmmes musulmanes sont victimes en France à 80% au moins d’agressions
physiques et psychologiques. Ce pourquoi le CCIF, après les tueries de
Charlie et de l’Hyper Casher, a concentré ses tirs sur le ministère de
l’Éducation nationale, qui se serait livré selon lui à des violences
juridiques et policières contre des enfants musulmans. Ce pourquoi le CCIF
a bataillé, après les tueries du 13 novembre, contre les perquisitions
administratives.

Ma consoeur ignore probablement que le CCIF a frémi à la fin des années
1990, lors de réunions orchestrées sous l’égide de Tariq Ramadan, l’homme
qui prône un « moratoire sur la lapidation », qui fut l’invité d’honneur de
son premier gala, en 2012, en compagnie de son frère Hani, l’homme pour qui
une femme non voilée vaut deux euros.

C. Chambraud dresse un portrait si orienté du propagandiste Muhammad qu’il
en est ridicule. Ainsi, l’applaudimètre est au beau fixe. Ainsi, M.
Muhammad est rigolo. On croirait lire le compte rendu d’une émission de
divertissement. Comment peut-on rester sérieux en apprenant que Monsieur
CCIF renverrait à nos compatriotes musulmans une « image restaurée »
d’eux-mêmes, lorsque l’image qu’il donne est celle de l’intégrisme ?

Oui, celle de l’intégrisme, car les liens sont établis entre le CCIF et des
figures connues du frérisme et du salafisme à la française. Que penser,
donc, d’une professionnelle spécialisée en « religion et laïcité » qui
méconnaît les idéologie à l’oeuvre dans ces courants de l’islam de France ?

Pour être confortée dans son jugement, ma consoeur interroge… Marwan
Mohammed, un sociologue proche… du CCIF, dont le constat qu’il semble faire
correspond tout simplement au turn-over médiatique des Frères musulmans :
« Il prend peu à peu la place de leadership de l’islamologue Tariq
Ramadan ». Outre que Tariq Ramadan n’a d’islamologue que le titre usurpé,
oui, Marwan Muhammad (le directeur du CCIF), notamment, est amené à
remplacer Tariq Ramadan auprès des médias, un peu grillé, sans doute, par
les révélations de Caroline Fourest et Fiammetta Venner. Assurer la vente
du frérisme dans les médias ne signifie pourtant pas représenter les
musulmans, sans quoi, n’hésitons pas à affirmer que Robert Ménard
représente les Français, ou Civitas les catholiques de France.

Au passage, il est à saluer une remarque objective : les hauts cris de cet
été sur l’interdiction du burkini n’auront conduit à rien, sauf à asseoir
la notoriété du CCIF et à remplir ses caisses. Sur ce point, je rejoins C.
Chambraud : les arrêtés et les discours enflammés ont produit un miracle
que le collectif n’attendait sans doute pas.

« On a reproché, écrit-elle aussi, à Marwan Muhammad d’avoir tenu – ce
qu’interdit l’article 26 de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et
de l’Etat – une réunion à caractère politique dans la mosquée de
Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), fin août, le lendemain du jour où
deux jeunes femmes voilées ont été refoulées du restaurant Le Cénacle. » La
réponse de l’intéressé vaut son pesant : « Je n’ai rien dit de différent de
ce que je dis depuis six ans, commente-t-il. L’islamophobie n’est pas
seulement une question juridique. C’est aussi une question de participation
politique. »

Si l’on s’en tient à l’absence de commentaire de C. Chambraud à la suite de
cette réponse, peu importe la fin pourvu qu’on ait la liesse. Si Marwan
Muhammad déclare que l’islamophobie est aussi une question de
« participation politique », alors la politique a droit de cité dans les
mosquées !

Quant à la « sphère musulmane militante » à laquelle est affilié le CCIF,
il s’agit d’une sphère islamiste, celle du blogueur Al Kanz et de
l’association salafiste BarakaCity, tristement célèbre pour avoir honoré de
sa présence le Salon de Pontoise en septembre 2015, recueillant le fruit de
ventes sans tenir de caisse, selon des témoins sur place, et effaçant du
trombinoscope sur son site le visage de ses collaboratrices.

Tenue de donner un tantinet la parole à la contradiction, ma consoeur note
que les « détracteurs s’étranglent », considérant que nous serions en
quelque sorte des fous furieux avalant leur médisance de travers, alors
même que les discours dangereux et les manipulations nocives du CCIF sont
attestés et circonstanciés. Mais mieux vaut en effet considérer les laïques
qui informent, ou le préfet Clavreul, si malmené dans cet article alors
même que son travail de terrain apporte une lumière indispensable sur les
réalités en France, et alors même qu’il traite avec autant de sévérité les
actes antimusulmans que les autres, comme, au fond, de grands jaloux.

L’État français aussi doit être un grand jaloux, que conspue Marwan
Muhammad – tout en déclarant chez Thierry Ardisson que la France n’est pas
islamophobe -, rappelant l’existence d’une « islamophobie d’État » dont
tous les indicateurs enseignent qu’elle est totalement fantasmée.

Le danger d’un tel discours est tel que même Adballah Zekri, pourtant peu
avare de critiques envers l’autorité publique, alerte, et ce, dans des
propos rapportés dans ce même article : « En ajoutant aux actes
antimusulmans les discriminations, on affole les musulmans et on fait
passer tous les Français pour des antimusulmans, assure Abdallah
Zekri. Attention de ne pas mettre feu à la baraque ! » Le « feu à la
baraque », telle est en effet l’ambition du CCIF. Et si A. Zekhri le dit,
c’est que le torchon brûle, en raison même de la propagande du CCIF.

Comment s’expliquer, alors, que ce portrait donne de l’intégriste l’image
d’un mec sympa, d’un humaniste ? La manoeuvre est aisée : effacez la zebiba
(cette marque au front prouvant votre assiduité aux prières) d’un coup de
gomme Photoshop, apprenez à vos lecteurs que votre protégé déteste Zemmour
ou Copé, et votre protégé sera considéré comme un défenseur des droits de
l’homme. Le tour est joué.

Isabelle Kersimon

Voir aussi

«Islamophobie» : les chiffres du CCIF ne sont pas fiables

CCIF : mensonges et suprémacismeEnquêteNews

POUR LA CORDOBA FOUNDATION LA RADICALISATION ISLAMISTE N’EXISTE PAS

Pour la Cordoba Foundation la radicalisation islamiste n'existe pas

Pour la Cordoba Foundation la radicalisation islamiste n’existe pas

11.10.2016 Carla Parisi

« Circulez, y’a rien à voir » aurait dû être le sous titre du rapport publié par la Cordoba Foundation. La Fondation  a été créée en Grande Bretagne par Anas Al Tikriti est le fils du leader officiel des Frères musulmans en Irak. En 2009, David Cameron a dénoncé la Fondation Cordoba, comme étant un faux nez des Frères musulmans en Grande Bretagne. Raison pour laquelle elle apparaît sur une liste publiée par le gouvernement des Émirats arabes unis d’organisations musulmanes soutenant le terrorisme.

Malgré ce lourd contexte, Anas Al Tikriti  et la Cordoba Foundation sont régulièrement sollicités pour délivrer leurs analyses. Dernier rapport en en date, les mythes de la menaces djihadistes à l’Ouest et la radicalisation islamique ». L’auteur : Alain Gabon est professeur au Wesleyan College (Wesleyenne), institution de la grande bourgeoise wasp américaine.

En introduction, le Dr Abdullah Faliq, responsable du Forum islamique européen explique sur un ton alarmiste que des gouvernements européens ont actuellement « commencé à confisquer et interdire la littérature islamique », à « confondre les pratiques religieuses conservatives avec de l’extrémisme », à « surveiller les mosquées, madrasas et centres de jeunesse (avec le pouvoir de les fermer) », et à « cibler les leaders de la communauté et les organisations islamiques mainstream ». Les « attaques islamophobes » envers les musulmans seraient le fruit d’une « menace surévaluée du djihadisme ». Et finalement, les djihadistes utiliseraient seulement « des slogans anti-autorité (pour un monde meilleur) », dans une « culture rebelle qui peut se retrouver dans presque toutes les communautés ».

A sa suite, Anas Al Tikriti, rend hommage à l’ancien maire de Londres, Ken Livingston, pour son comportement qu’il juge exemplaire après les attentats qui ont frappé la capitale britannique en 2005. Néanmoins, il reconnaît que des attaques racistes touchent Londres, comme les autres capitales mondiales. Il en profite pour fustiger le gouvernement actuel, moins accommodant envers les demandes communautaristes, dont la stratégie de lutte contre le djihadisme conduirait à des pratiques dignes de « l’Inquisition » et du « McCarthysme ». Plusieurs centaines d’enfants, d’après le lobbyiste, auraient été arrachés à leurs parents « sous le prétexte de radicalisation ». Et Anas Al Tikriti de déplorer « la criminalisation de chaque suggestion autour de la responsabilité de la politique étrangère britannique  et de ses interventions étrangères dans l’augmentation du terrorisme ».

Dans son étude, Alain Gabon veut démonter 3 réalités qu’il décrit comme mythes :

  • la plupart des terroristes sont des musulmans islamistes ou djihadistes
  • le terrorisme en général, et sa variété djihadiste en particulier, constitue une grande menace pour la vie humaine dans ces sociétés
  • il existe une radicalisation alarmante d’une partie significative des populations musulmanes européennes.

Ces trois « mythes » seraient propagés et renforcés par les discours politiques, médiatiques et académiques, dans un contexte quasi « orwellien ». En France, ces mythes auraient pour résultat l’interdiction des « voiles et niqab dans l’espace public » ainsi que « la surveillance des mosquées », et donc une « islamo-paranoïa ». Alain Gabon oublie bien sur de préciser que le voile n’est pas interdit dans la rue,  et que la loi contre les signes religieux à l ‘école date de 2004, bien avant les attaques terroristes de Toulouse, de janvier 2015 ou de novembre 2015 à Paris.

En juillet 2016, juste après l’attaque terroriste de Nice, Alain Gabon n’avait pas hésité à publier un article dans Middle East Eye, expliquant que  le tueur n’était « ni un islamiste, ni un djihadiste, ni même un « terroriste » ». En mettant bien entendu le terme mot terroriste entre guillemets.

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Pour minimiser les attaques terroristes islamiques, Alain Gabon explique que seuls 6% des attentats sont perpétrés par des djihadistes sur le sol américain. Le reste serait du à des groupes « latinos, chrétiens, juifs, d’extrême-gauche, écologistes, suprématistes blancs, anti-gouvernement, anti-avortement, souverainistes ou sécessionnistes ». Les attentats islamistes seraient les seuls que la presse couvrirait, alors que le nombre de victimes serait « statistiquement négligeables », et dûs  à des « loups solitaires ». En France, on entend parfois le chiffre de 1% du terrorisme qui serait djihadistes. Si le nombre d’attaques djihadistes est inférieur au nombre d’attaques des séparatistes régionaux par exemple, les attentats djihadistes sont de loin bien plus meurtriers : 245 morts en France depuis 2012. De plus, l’ampleur mondiale du terrorisme islamique, ses réseaux, son budget est incomparable à des groupuscules séparatistes ou anarchistes locaux. Cela n’empêche pas Alain Gabon de blâmer en priorité « l’hystérie et la quasi-apocalyptique rhétorique » autour du djihadisme.

Alain Gabon liste 6 raisons à ce qu’il nomme l’ « hystérie collective » :

  • le choc traumatique du 11 septembre 2001 puis du 13 novembre 2015 couplé à une « absence de distance rationnelle et à une absence de mise en perspective » : en effet, dans les attentats sur le sol européen, il n’y aurait « rien de ressemblant au 11 septembre avant (…) ni après ». Rien à voir, laisser passer. Alain Gabon prend même le pari que rien de similaire au 13 novembre ne se produira de nouveau. En effet, si l’on parle de projeter à nouveau deux avions sur les tours jumelles qui n’existent plus, ou de lancer le même commando dans les mêmes bars et salle de concerts parisiens, il y a peu de chance que cela se reproduise. En revanche, on ne compte plus le nombre d’attentats déjoués en Europe depuis 2 ans. Sans oublier les autres attentats en Irak, en Indonésie, au Bangladesh…
  • le rôle des médias et des politiciens qui « cultivent et nourrissent la mémoire du 11 septembre, de Charlie Hebdo et du 13 novembre ». Les « commémorationnisme » et les hommages aux victimes participeraient donc à ce qu’il décrit comme de l’hystérie… sous forme d’ « auto-asphyxie ».
  • la « mauvaise image rapportée par les médias de » : la Révolution Iranienne, de l’Irak, de la Syrie ou du Yemen…et le fait de présenter certains conflits comme des « divisions chiite-sunnites comme si l’Islam était la cause ».
  • les « calculs électoraux » des gouvernements occidentaux qui veulent « garder les populations focalisées sur la menace djihadiste (…) tout en autorisant des régimes despotiques comme Assad ou Al-Sissi en Egypte, dont le régime de terreur est encore pire que Daesh (…) et en justifiant des interventions militaires néocoloniales ». Cela permettrait à ces gouvernements de « supprimer toute dissidence » dans leur pays par la mise en place d’ « états d’urgence » et de regagner en « popularité » grâce au statut de chef de guerre. «La liste des bénéfices s’allonge », et Daesh serait même « utile ». Alain Gabon n’est pas loin de la vision complotiste du false flag, qu’il induit sans le nommer.
  • l’ « obsession vis-à-vis du terrorisme islamique pour ne pas parler des violences domestiques ou par armes à feu (…) pour retrouver les anciens stéréotyes racistes et islamophobes anti-arabes et anti-musulmans ».
  • le « traitement politique et médiatique qui souligne systématiquement le terrorisme de musulmans en ignorant ou en minimisant les autres formes de terreur, surtout si elles concernent des blancs, chrétiens, de droite ». L’auteur blâme la mobilisation en soutien à Charlie Hebdo, comparée à celle de Charleston ou Dylann Roof tua neuf afro-américains dans une église.

De plus, Alain Gabon prend le parti de définir Bachar al-Assad et Saddam Hussein comme des tyrans laïcs . Il oublie que ces deux personnages n’ont pas tué leur peuple au nom de la laïcité, que la Syrie et l’Irak n’étaient pas laïcs au sens propre, et qu’il n’a jamais existé de mouvement laïque terroriste appelant à soutenir ces criminels. Le général al-Sissi est également épinglé pour avoir massacré « 1000 civils sans défense supporter de Morsi ». Le fait que ces régimes ne soient pas taxés de terroristes prouveraient que nous ne sommes pas loin du « négationniste révisionnisme » au service d’ « objectifs de politique étrangère des Etats-Unis ».

Dans son rapport Alain Gabon affirme que croire que « le terrorisme est une menace majeure pour la vie humaine dans les sociétés occidentales est une grosse erreur ». Il s’agirait même de la  « plus petite cause de mortalité, violente ou non violente, de toutes »…. En la comparant à des accidents domestiques ou de la route, donc par définition, non prévisibles ! Il rajoute même, avec cynisme, qu’un cancer est « bien plus long et plus douloureux qu’une mort rapide ».

Alain Gabon parle de « mythe de la radicalisation islamique », qui induirait que de nombreux jeunes hommes musulmans « se radicaliseraient ».  Il considère que la notion de radicalité ou d’extrémisme est arbitraire, et qu’elle ne veut rien dire. Il rejette l’idée selon laquelle des comportements « salafistes », comme refuser de serrer la main à une femme, mèneraient au djihadisme. Alain Gabon ne propose cependant pas d’autre qualification pour désigner cette « radicalité ». Il pointe du doigt Manuel Valls pour avoir déclaré que « la France doit combattre le djihadisme, mais également le conservatisme et le fondamentalisme » dont « les Frères musulmans et les salafistes (…) et en particulier l’UOIF ». Manuel Valls irait même « plus loin » en faisant appel à la société civile, ou en proposant une ligne téléphonique contre le djihadisme ou en mettant en ligne des vidéos comme antidote à la propagande de Daesh. Les signes de radicalisations décrits seraient « paternalistes ». Alain Gabon dénonce également la fermeture de trois mosquées salafistes, qui serait « injustifiée ».

Finalement, selon Alain Gabon le djihadisme serait un « minuscule phénomène »,  et ce serait avant tout le médias et les gouvernements, qui travaillent à convaincre et à apeurer les populations.

Carla Parisi

Ce article est également disponible en English.

LE CONSEIL CENTRAL ISLAMIQUE SUISSE DANS LA TOURMENTE

Le Conseil Central Islamique Suisse dans la tourmente

05.08.2016La rédaction

Selon la Tribune de Genève, la police suisse a découvert chez Abdullah C, jeune converti à l’islam de 31 ans résidant à Arlesheim, plusieurs produits chimiques destinés à la fabrication de bombes. Abdullah C., a participé à la création du Conseil Central Islamique Suisse (CCIS), où il a été responsable de l’information jusqu’en 2010. Il est toujours membre du CCIS, et est décrit comme un proche du sulfureux président du CCIS, Nicolas Blancho. Il affirme que phosphore rouge retrouvé à son domicile était destiné à des « expérimentations scientifiques », et que sa « sympathie envers l’EI diminue de plus en plus». Face à la polémique, le CCIS dit «suspendre ses activités de membre actif et passif », tout en l’invitant à la prochaine assemblée générale pour « s’expliquer ». Abdullah C. avait affirmé en novembre 2015 que « la France l’avait bien mérité ».

Le CCIS est déjà sous le coup de poursuites par le Ministère Public de la Confédération suisse pour des vidéos de son communicant Naim Cherni, qui mettent en scène un leader de l’organisation terroriste Jaysh al-Fath, ou encore des responsables d’Ahrar al-Sham en 2013, toutes deux proches de Jabhat al-Nosra (Front Al Nosra) et d’Al Qaïda. Le responsable des relations publiques du CCIS, Qaasim Illi, a été condamné en 2005 pour détention d’images pornographiques, violation de la loi sur les armes et discrimination « raciale » envers les Juifs. En 2015, il rend hommage à Majd N, un dihadiste ayant rejoint les Shebab en Somalie.

Très actif sur les réseaux sociaux, les responsables du CCIS pratiquent également un fervent prosélytisme avec des stands sur la voie publique. Invité sur des chaînes TV comme Al Jazeera, ou dans des conférences enregistrées sur son site internet izrs.ch, le président Nicolas Blancho se prononce souvent sur le thème controversé de l’ « islamophobie ».

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D’obédience neo-salafiste, le CCIS invite régulièrement des orateurs proches de Frères musulmans comme Hani Ramadan, directeur du Centre Islamique de Genève, qui participe à la Conférence Annuelle de 2013, et qui invite les musulmans à se rendre à cet événement dans une vidéo. Ali Al-Qaradaghi, membre de l’International Union of Muslim Scholars du guide frériste Youssef Qaradawi, était également orateur lors de cette conférence.

Capture decran 2016-08-05 à 09.04.11

En 2014, le CCIS est présent aux manifestations de Bern et de Zurich en soutien aux Frères musulmans égyptiens et à Mohamed Morsi. Nicolas Blancho est présent à la tribune, où il s’adresse en soutien à ses « frères égyptiens » aux cotés des symboles de la Rabia, et des portraits du maréchal al-Sissi piétinés.

Capture decran 2016-08-05 à 09.04.17

La secrétaire générale du CCIS, Ferah Ulucay, était présente à la tribune du World Hijab Day de Francfort en 2015, où elle appelle toutes les musulmanes à se voiler. Elle a créé en juin 2015 un hotline pour les « jeunes en cours de radicalisation », dont elle a assuré la promotion dans de nombreuses écoles alémaniques.

Capture decran 2016-08-05 à 09.04.23

L’enquête pénale suite à la découverte des produits explosifs est en cours.

Mise à jour : 21/09/17 : Trois dirigeants du Conseil central islamique suisse, Nicolas Blancho, Naim Cherni et Qaasim Illi ont été inculpés pour propagande et réalisation de vidéos sur Al-Qaïda en Syrie. Qaasim Illi se défend en accusant une « vague islamophobe ». 

Carla ParisiNews

INSTITUT INTERNATIONAL DE LA PENSÉE ISLAMIQUE

Institut international de la pensée islamique

02.08.2016La rédaction

L’Institut international de la pensée islamique, IIT en anglais, a été créé en 1977 lors de la conférence islamiste à Lugano, Suisse. Les organisateurs étaient membres de la confrérie égyptienne : Jamal Barzinji, Dr Hisham Yahya Altalib, Dr Abdul Hamid Ahmad Abu Sulayman. Youssef al-Qaradawi participait à cette conférence tout comme Youssef Nada, banquier de la confrérie.

L’Institut s’est installé aux États-Unis en 1981. Le siège de l’Institut est situé à Herndon, en Virginie, dans la banlieue de Washington DC. L’Institut est dirigé par un conseil d’administration qui se réunit régulièrement et élit périodiquement un de ses membres pour servir en tant que président.

L’organisation publie les traductions de  Yousef al-Qaradawi.

Les Frères musulmans ont par la suite confirmé que l’Institut international de la pensée islamique était l’une de ses organisations : ICI

Tête de pont des intellectuels intégristes

Jamal Barzinji a été vice-président IIIT pour la recherche et des publications. Il est identifié par les autorités américaines comme l’un des leaders des Frères musulmans aux États-Unis. En 2003, sa maison a été perquisitionnée à cause de ses liens avec le Jihad islamique palestinien et aussi avec le Hamas.

Tarik Hamdi, employé par IIIT a fourni du matériel à Oussama Ben Laden, selon un ancien fonctionnaire américain du Département du Trésor en 2002.

« Tarik Hamdi, un employé de l’IIIT, a personnellement fourni Ben Laden avec une batterie pour son téléphone par satellite. Un téléphone décrit comme« la téléphone de Ben Laden  utilisé pour mener à biens guerre contre les Etats Unis. «  » * (Sénat américain )

Bashir Musa Nafi, fondateur du Jihad Islamique Palestinien, ancien employé a été expulsé des États-Unis en 1996 pour fraude d’immigration et interdit pendant 5 ans.

« Les deux SAAR (Sheikh SuleimanAbdel Aziz al-Rajh) et IIIT sont également soupçonnés de financer le Hamas et le Jihad islamique palestinien (JIP), y compris (WISE) et le Comité islamique pour la Palestine (ICP), fronts JIP depuis fermé en Floride « . ** (Sénat USA)

Le co-fondateur et directeur des finances Hisham Al-Talib a travaillé pour Al-Taqwa Bank géré par membre des Frères musulmans Youssef Nada. Il est un Frère musulman Irakien.

 Ishaq Farhan du Front d’action islamique (parti politique jordanienne des Frères musulmans) était un fonctionnaire de IIIT 2005-2007.

Visiteurs de prestige

• S.E. Pehin Dato Mohammad Yasmin Umar, ministre de l’Énergie, Brunei est venu à l’IIIT le 7 Juin, 2014.

• Rachid Ghannouchi, co-fondateur du Mouvement En-Nahda, la Tunisie, est venu à l’IIIT le mercredi 26 Février 2014.

• M. Saadine El Othman, un ancien ministre des Affaires étrangères du Maroc, actuellement président du parti de la justice et du développement,est venu à l’IIIT le lundi 3 Février, 2014

• Le 24 Septembre 2012 Dr. Hisham Altalib et le Dr Abubaker Al Shingieti – IIIT, ont rencontré le Président Mohamad Mursi d’Egypte à New York dans le cadre d’une rencontre interreligieuse. Le Président Morsi a salué la participation de l’IIIT dans la réforme de « l’enseignement supérieur en Egypte ».

• En avril 2005, la sénatrice francaise Bariza Khiari s’est rendue au siège de l’IIIT en compagnie de Nadia Bourdi, maire-adjointe de Saint Etienne et Franck Fregosi, chercheur à Strasbourg. Le mois suivant, Olivier Roy y fera une conférence. ICI

Réseau

• Les succursales et bureaux ont également été mis en place dans un certain nombre de capitales du monde entier dans le but de mener à bien les activités et les programmes de l’Institut. L’Institut international de la pensée islamique a des bureaux en France, en Egypte, la Jordanie, le Pakistan, l’Arabie Saoudite, la Bosnie, le Liban, l’Indonésie, le Maroc, le Nigeria, l’Inde, le Bangladesh, le Brunei et le Royaume-Uni.

• L’Université de Georgetown présente l’IIIT comme un centre régulier, sans mentionner ses liens problématiques.

Ce article est également disponible en English.NewsOrganisations

GUERRES D’INFLUENCES ISLAMISTES À CUBA

Guerres d'influences islamistes à Cuba

Guerres d’influences islamistes à Cuba

12.05.2016Carla Parisi

La plus célèbre des îles communistes, qui n’a pas hésité à emprisonner plusieurs centaines d’ecclésiastiques après sa révolution de 1959 avant de théoriquement « garantir la liberté religieuse » dans sa Constitution, doit faire face à un nouveau défi. Certes, les musulmans pratiquants sont ultra-minoritaires mais leur nombre est en évolution depuis une dizaine d’années. L’organisation du culte islamique cubain ainsi que la construction de mosquées sur l’île font l’objet de convoitises étrangères. Entre prosélytisme wahhabite, intérêts iraniens et manœuvres d’Erdogan, les musulmans cubains se retrouvent pris en étau, au profit des réseaux islamistes.

La population musulmane de Cuba est estimée entre 1 500 et 10 000 personnes dont une très large majorité de convertis. Les non-convertis sont pour la plupart des étudiants pakistanais, en échange scolaire avec des universités cubaines. Il existe environ 20 000 personnes susceptibles d’être reconvertis. Leurs ancêtres originaires du Levant, ont émigré à Cuba à la fin du XIXème siècle

Acte 1 : le prosélytisme de la Ligue Islamique Mondiale

Une des premières connexions sur le sol cubain entre les musulmans cubains et l’islam politique a lieu en mai 2001. Le Cheikh Mohamed Ibn Nasser Al-Aboudi, représentant du Secrétaire Général de la Ligue Islamique Mondiale, est alors en visite à Cuba. Le but du déplacement est de négocier la gestion de l’ « islam cubain », c’est à dire de placer la création de mosquées ou d’associations religieuses musulmanes sous la tutelle de la Ligue Islamique Mondiale.

La Ligue Islamique Mondiale aussi appelée Rabita ou Muslim World League, a été fondée en 1962 à La Mecque. Pour ses promoteurs, dont le plus connu est Saïd Ramadan qui a participé à la rédaction des statuts de la Ligue, il s’agissait de réislamiser et de politiser les sociétés modernes. La Ligue sera placée sous les auspices du prince Faycal d’Arabie pour promouvoir un islam conservateur et politique, en opposition féroce à la modernité, au panarabisme, ou au communisme. Elle se compose d’un comité exécutif de 53 membres originaires de l’ensemble des pays musulmans, qui se réunit une fois par an à Jeddah. Les associations européennes de la Ligue sont coordonnées depuis Londres. Présentes dans près de 120 pays, la Ligue Islamique Mondiale contrôle une cinquantaine de mosquées, dont celle de Mantes La Jolie, Bruxelles, Genève, Copenhague ou encore Rome.

Les activités de la Ligue sont, au départ, fortement influencées par l’idéologie des Frères musulmans. L’Arabie Saoudite a accueilli dans les années 1950 de nombreux Frères formés et expérimentés fuyant la répression nassérienne envers la confrérie en Egypte. La Ligue Islamique Mondiale a financé la création de plusieurs Centres islamiques dont le Centre Islamique de Genève, avec à sa tête le Frère musulman Saïd Ramadan, gendre d’Hassan Al-Banna (fondateur des Frères musulmans) et père de Tariq et Hani Ramadan. Les relations de Ligue et de la famille Ramadan se sont distendues au cours des années.

La mosquée de Genève est, elle, restée dans le giron de la Ligue Islamique Mondiale. En 2015, deux de ses fidèles sont partis rejoindre l’Etat Islamique. La Tribune de Genève a révélé que deux imams promus par la Ligue Islamique Mondiale faisaient l’objet de fiche S, dont un pour ses contacts avec Mohamed Merah. Les mosquées de la Ligue Islamique Mondiale ont, à l’instar des mosquées contrôlées par des associations fréristes, un caractère globalisant : les salles de prières côtoient des bibliothèques, des salles de conférences, des salles de cours ou encore de soutien scolaire. L’Islam n’est plus une spiritualité, mais une politique mêlée aux problématiques sociales, culturelles et politiques européennes. La Ligue Islamique Mondiale est également un des principaux mécènes de l’UOIF, partenariat renouvelé sous l’actuel secrétaire général de la Ligue, Muhsen Al-Turki, qui en cache pas ses sympathie avec la confrérie. En 2003, Al-Turki est reçu par Nicolas Sarkozy pour promouvoir les intérêts de la Ligue, alors que la France est en plein débat autour de la création du CFCM et l’intégration de l’UOIF au CFCM. Abdallah Basfar, le secrétaire de l’Organisation Internationale pour la Mémorisation du Saint Coran, émanation de la Ligue Islamique Mondiale se rend en 2013 au Rassemblement Annuel des Musulmans de France du Bourget, organisé par l’UOIF. Il s’y était déjà rendu en 2008, année où il avait légitimé devant le public parisien le fait de battre sa femme, avant de se faire interdire l’entrée sur le sol français en 2012. La Ligue Islamique Mondiale est régulièrement décriée pour ses liens avec le théologien de référence des Frères musulmans, Youssef al Qaradhawi. Al Qaradawi justifie les attentats-suicides contre les juifs et la peine de mort à l’encontre des homosexuels. Il était, avant d’être recherché par Interpol régulièrement invité au Centre Islamique de Kensington de Londres, mosquée appartenant à la Ligue Islamique Mondiale. Ironiquement, il condamne sans relâche la “laïcité marxiste (…) qui nie l’existence de Dieu”… Pourtant, ce type de déclaration ne semble pas froisser la susceptibilité de dirigeants se réclamant du marxisme.

La Ligue Islamique Mondiale jure n’avoir aucun rapport avec des mouvements terroristes. Cependant elle possède la tutelle de l’organisation de bienfaisance Islamic Relief, déclarée organisation terroriste aux Emirats Arabes Unis.

Brochure diffusée devant la Mosquée

Dans un premier temps le régime cubain refuse la proposition de financement saoudien de la Ligue Islamique Mondiale, car cela impliquerait d’autoriser également la création d’associations chrétiennes, ce que le régime a toujours refusé au nom du communisme. Le Cheikh insiste : une mosquée à Cuba prouverait la coopération de Cuba avec le monde musulman, au nom des pays Non-Alignés. Au siège de l’ONU, Cuba est l’un des membres les plus éminents du bloc des Non-Alignés, aux côtés d’autres pays d’Amérique du Sud, d’Afrique, du Moyen-Orient ou d’Asie. Imaginé en 1956, ce bloc a pour vocation initiale de refuser l’hégémonie des Etats-Unis et de l’URSS, malgré la proximité évidente de Cuba et de l’URSS. Petit-a-petit l’Organisation de la Coopération Islamique qui regroupe les « pays musulmans » à l’ONU, et less pays Non-Alignés se rejoignent. Par exemple, Cuba apporte son soutien à la résolution, proposée par l’OCI depuis les années 1990 jusqu’à son adoption en 2008, visant à introniser le concept de « diffamation des religions, en particulier la diffamation de l’Islam », faisant fi des failles évidentes en matières de libertés individuelles et religieuses sur le sol cubain.

Une alliance racontée dans plusieurs documents. [1]

Les alliances anti-occidentales et surtout anti-américaines semblent prioritaires. En 2007, Fidel Castro reconnaît donc finalement la Ligue Islamique de Cuba, qui comporte 200 membres, après une visite de la Turkey’s Humanitarian Aid Foundation, et promet finalement en 2008 qu’une première mosquée pourra être construite à Cuba.

Acte II : Et l’Iran ?

Pour ne pas froisser l’Iran chiite avec qui Cuba maintient de forts échanges économiques et technologiques depuis la chute de l’URSS, ainsi qu’une complicité dans le camp des Non-Alignés, Fidel Castro décide de ne pas financer cette mosquée avec l’argent saoudien, mais avec des fonds cubains. L’Iran et Cuba ont une vieille histoire de collaboration. Selon Mohammad-Reza Djalili et Clément Therme, dans les années 1980, l’alliance avec Cuba permet à l’Iran de sortir de son isolement diplomatique en Amérique latine*.

Les échanges entre Iran et Cuba sont divers, et concernent à la fois le textile, l’agriculture, la pétrochimie ou le secteur des transports. Pour palier à ses problèmes de circulation intra-nationaux, Cuba a fait appel en 2007 à la société iranienne Wagon Pars pour la mise en place de près de 750 wagons. Les échanges dans le domaine de la recherche médicale et pharmaceutique ont fait l’objet d’un accord signé par les deux pays. Pour avoir un ordre d’idée, le montant des échanges commerciaux entre Cuba et l’Iran a été multiplié par 9 entre 2006 et 2008. Ce commerce s’inscrit dans une coopération économique plus globale entre Cuba, l’Iran et le Venezuela d’Hugo Chavez, et qui concerne aussi l’industrie pétrolière et automobile. Cuba et le Venezuela sont d’ailleurs les seuls pays, avec la Syrie, à soutenir en 2006 le programme nucléaire iranien.

En visite à Téhéran en 2001, Fidel Castro affirmait : « l’Iran et Cuba, en coopérant l’un avec l’autre, peuvent mettre les Etats-Unis à genoux ». Cette amitié va jusqu’à présenter l’athée marxiste Che Guevara comme un héros croyant lors d’une conférence à Téhéran en 2007 pour célébrer son « martyr ». En 2008, l’ambassadeur du régime des Mollah dans l’île communiste enfonce le clou : « Cuba et l’Iran partagent des visions politiques communes dans l’arène internationale ». Mahmoud Ahmadinejad se rend à La Havane en janvier 2012 pour le 14ème sommet du mouvement des Non-Alignés. Fidel Castro en profite pour condamner la politique américaine, européenne et israélienne envers l’Iran. Radio Havane Cuba diffuse régulièrement les éléments de langage du régime iranien : on y apprend par exemple que les « deux pays sont victimes de la manipulation politique de la part des États-Unis et de l’Occident en ce qui concerne le thème migratoire ».

Acte III : le modèle Erdogan

La visite à la Havane du président turc Recep Tayyip Erdogan en février 2015 bouscule les projets saoudiens de construction de la première mosquée cubaine. En novembre 2014, il fait réagir de nombreux universitaires lors d’une conférence à Istanbul réunissant des leaders musulmans d’Amérique Latine. Erdogan déclare que les musulmans avaient « découvert » l’Amérique au XIIème siècle, et que « [Christophe] Colomb a mentionné l’existence d’une mosquée sur une colline de la côte cubaine » à son arrivée. Il s’agit en réalité d’un détournement d’une métaphore du journal du dominicain Bartolomé de la Casas, qui avait rapporté les paroles de Colomb sur les montagnes cubaines en ces termes : « l’une d’entre elles avait une petite colline au niveau de son sommet, comme une mosquée gracieuse ». S’inspirant de cette contre-vérité historique, Erdogan promet en novembre 2014 de bâtir une nouvelle mosquée : « Je souhaiterais en parler avec mes frères cubains ».

Lors de sa visite à la Havane, Erdogan propose alors à Castro de construire une mosquée d’une capacité de 500 personnes, sur le modèle de la mosquée Ortaköy d’Istanbul. Erdogan écarte la possibilité de s’allier au projet de la Ligue Islamique Mondiale : « Nous voulons créer une mosquée nous-mêmes. Nous ne voulons pas de partenaire ».

L’Arabie Saoudite, l’Iran et la Turquie ne sont pas les seules puissances étrangères à convoiter le leadership de l’Islam cubain. La Maison Arabe, dans le quartier historique, appartenait à un riche immigré d’origine arabe dans les années 1940. D’architecture andalouse, elle comporte maintenant un musée sur les traditions moyen-orientales et une salle de prière pour les diplomates musulmans, grâce au don de 40 000 dollars du Qatar. La Maison Arabe organise également de nombreuses conférences sur le conflit israélo-palestinien, avec en avril 2016 la participation du professeur Reinaldo Sanchez Porro, accusé de soutenir le Hamas, pour célébrer la 40ème journée de la Terre Palestinienne.

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La mosquée de La Havane ouvre finalement dans le centre historique en juin 2015. La devanture, ornée de quelques éléments architecturaux islamiques, est discrète. Au niveau de son entrée une exposition de photographies sur le pèlerinage de La Mecque est installée. En avril 2016, un stand devant la mosquée distribuait des livres et dépliants de la World Wide Association for Introducing Islam, branche de la Ligue Islamique Mondiale, chargée de la diffusion d’ouvrages prosélytes. Un homme explique à un passant les similitudes visuelles entre un embryon et un chewing-gum mâché, qui seraient appelés « mugdah » dans le Coran, en s’appuyant sur le dépliant « Una Breve Guia ilustrada para entender el Islam ».

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D’autres « miracles » du Coran sont également décrit. Enfin, un chapitre explique comment se convertir à l’Islam, la profession de foi, ainsi que les 5 piliers islamiques à suivre. Un dépliant intitulé « Los derechos de la mujer en el Islam », explique que les hommes sont « meilleurs » que les femmes pour « les mathématiques » ou encore « la domination », qu’ils sont responsables du « bien être financier » du foyer, alors que les femmes sont responsables du « bien-être émotionnel », insistant sur leur « complémentarité ». Un autre dépliant s’attarde sur « l’esprit islamique [en Andalousie, depuis l’an 711 et pendant 800 ans] qui a amené la lumière et la tolérance en Europe médiévale jusqu’à la Renaissance et l’ère moderne ».

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Ces guides de la Ligue Islamique Mondiale sont distribués localement par une association salafiste cubaine, la Jamma`ah Salafí de Cuba. Sur son site internet, elle revendique ses liens avec la Ligue et renvoie également à ses brochures. Elle déclare également que les chiites ne font pas partie de l’Islam, et célèbre des penseurs islamistes parmi les plus radicaux, comme Ibn Taymiyya qui légitime le recours au djihad armé. La Jamma`ah Salafí de Cuba rejète l’autre association musulmane de Cuba, la Liga Islamica de Cuba, qu’elle considère trop proche du Parti Communiste. C’est pourtant la Jamma`ah Salafí de Cuba qui distribue des dépliants prosélytes devant la mosquée de La Havane.

Carla Parisi 

Voir sur le sujet

 John Andrew Morrow, Religion and Revolution: Spiritual and Political Islām in Ernesto Cardenal, Cambridge scholars, 2012

Mohammad-Reza Djalili et Clément Therme, « L’Iran en Amérique latine : la République islamique dans le pré-carré des États-Unis », Maghreb – Machrek 2008/3 (N° 197)

[1] A propos de la collaboration entre Cuba et les pays de l’OCI :

Jean-Claude Buhrer et Claude Levenson, L’ONU contre les droits de l’homme, 2003, Mille et Une Nuits ;

C. Fourest, F. Venner « L’ONU au service de la lutte anti-blasphème », Charlie Blasphème, 2006 ;

Numéro spécial de Prochoix : Durban, l’ONU contre les droits de l’Homme, n°44, 2008 ;

Malka Marcovich Les Nations désUnies. Comment l’ONU enterre les droits de l’Homme, Mouton Duvernet, 2008 ;

Caroline Fourest et Fiammetta Venner, la Bataille des Droits de l’Homme, 2009, Doc en Stok/Arte ;

Jeanne Favret Saada, Jeux d’ombres sur la scène de l’ONU : Droits humains et laïcité, L’Olivier, 2009.

Ce article est également disponible en العربية.EnquêteNews

Les conférenciers de la 33e RAMF de l’UOIF

L’UOIF organise depuis 33 ans une rencontre annuelle. En 2015, les invités se sont exprimés devant des Rabia, symbole du soutien aux Frères musulmans. L’organisation est sur la liste des organisations terroristes des EAU comme la plupart des organisations des Frères musulmans. L’UOIF qui a longtemps bénéficié d’une bienveillance politique et médiatique qui semble s’écorner peu à peu. Lors de son rassemblement de Lille, l’UOIF avait du décommander plusieurs prédicateurs de haine*.

L’UOIF diffuse par bribes les noms de ces conférenciers, nous mettrons donc cet article à jour dans les heures qui viennent.

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Parmi les intervenants : 

• Omar Abdelkaffy. Ce prédicateur égyptien expliquait le 18 janvier 2015 que les attaques de Paris étaient la suite du 11 septembre et ne concernait pas les musulmans. « Cette pièce de théâtre, dans laquelle les musulmans sont confinés ad nauseam dans le monde entier, est la suite de la comédie du 11 septembre. Le premier acte s’est déroulé à New York, et la suite a lieu à Paris. » (…) « Mes frères bien aimés, c’est nous qui avons enseigné la miséricorde au monde. Notre prophète Mohammad est le prophète de miséricorde. Très bientôt vous vous apercevrez que les attentats de Paris étaient une comédie, dans laquelle nous n’avons joué aucun rôle. » La notion de la miséricorde selon Omar AbdelKafi est assez floue, mais pleine de promesse comme cette vidéo titrée : « Le judaïsme, le sionisme et la maçonnerie« . Omar AbdelKafy a déclaré qu’il n’était pas Frère musulman mais qu’il les appréciait. Il fait cependant partie de l’Union des savants musulmans de Youssef Al Qaradhawi, ce qui contredit la première moitié de la phrase précédente. Comme d’autres membres plus récents de l’Union des savants musulmans, Omar AbdelKafi fait un usage peu conforme des hadiths, ce qui a amené le journal Al Chourouq à s’interroger sur les motivations du prédicateur. Pendant la présidence de Mohamed Morsi, Omar Abdelkafi a travaillé avec Mohamed Khaled (commission pour le retour des bonnes moeurs). En mai 2012, Omar Abdelkafi est intervenu à la Grande Mosquée de Lyon. Il prêche aussi la Mosquée Qatar Education City.

• Issam Al-Bachir discutera de  « Radicalisation : des concepts à corriger ». Partisan d’un loi internationale contre le blasphème de toutes les religions, Issam Al-Bachir n’hésite pas à pousser ses ouailles à un discours plus guerrier. Le cheikh a signé en février 2012 avec nombre de Frères musulmans un appel à rejoindre la lutte armée des révolutionnaires islamistes en Syrie. La même année, sa venue en Belgique avait suscité des débats mais Issam Al-Bachir avait reçu le soutien de Tariq Ramadan. Tariq Ramadan avait même qualifié le cheikh Al-Bachir de « représentant de la voie médiane » et fustigé : « L’ignorance des journalistes »

• Abdallah Ben Mansour. Cofondateur de l’UOIF, proche d’Ennahda, il est désormais président de la FOIE (Fédération des organisations islamiques d’Europe). En 1999, le Conseil d’Etat a rejeté sa demande de naturalisation, bien que on épouse était française.  « M. Ben Mansour était en 1995 l’un des principaux dirigeants d’une fédération à laquelle étaient affiliés plusieurs mouvements extrémistes prônant le rejet des valeurs essentielles de la société française » ( Extrait de la décision du Conseil d’État, 7 juin 1999, n° 178449, Ben Mansour.) Mais moins de dix ans plus tard, ce sera Abdallah Ben Mansour qui accueillera Nicolas Sarkozy au Bourget, donnant le tempo des sifflets et des applaudissements. Partisan du voile islamique, Abdallah Ben Mansour expliquera au sujet du voile : « On interdit aujourd’hui aux femmes musulmanes de porter le voile, comme on forçait naguère les juifs à porter l´étoile jaune ». Pour plus de détails sur ses discours lire le portrait qu’Isabelle Kersimon lui consacre. 

• Mohamed Ghamgui (Iesh de Paris) : « la citoyenneté et l’histoire musulmane ». Il a été correspondant en France d’une émission de la chaîne Iqraa.

• Hassan Iquioussen. Dans une cassette,  « Palestine, histoire d’une injustice »,  Hassan Iquioussen comparait le Hamas à Jean Moulin et que «Les Juifs ne cesseront de comploter contre l’islam». Des juifs décrits comme «ingrats» et«avares» et qui «ont toujours méprisé les êtres humains». Mis à l’écart pendant quelques mois (en 2004) suite à la révélation du contenu de cette cassette par Cecilia Gabizon (Le Figaro), Hassan Iquioussen est rapidement redevenu une valeur sûre de l’UOIF. La cassette, elle, est devenu un collector, elle n’est plus diffusée. Les magnetos à cassette non plus. En revanche, on la trouve facilement en mp3. Pour lire le décryptage.

• Père Michel Lelong. Très vieux compagnon de route, il expliquait déjà en 1995 dans les colonnes du Monde que les islamistes algériens étaient des interlocuteurs dignes de confiance.

• Mahinur Ozdemir, femme politique belge controversée. En mai 2015 elle a été exclue de son parti (CDH) pour avoir refusé de reconnaître le génocide arménien.

•  Sayida Ounissi, députée d’Ennahda en Tunisie, elle n’hésite pas à propos du statut des femmes, à parler de « mythologie bourguibiste » et de « l’instrumentalisation benaliste ».

• Tariq Ramadan (désormais présenté comme « théologien ») et Ahmed Jaballah discuteront de « Comment être bien ensemble? »

• Nisrine Zaibi, élue du Parti Socialiste a été vice-présidente de la région Bourgogne. Elle est aujourd’hui membre de la Commission finances. Elle a relayé le meeting du 6 mars 2015 contre l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire, moins de deux mois après les massacres de Charlie Hebdo. En avril 2015, dans un tweet elle notait que BFM et Itélé parlaient du FN et que M6 parlait des banlieue et en déduisait : « Ces chaînes sont des succursales du FN ».

• Moncef Zenati, prédicateur de Havre du Savoir a traduit plusieurs textes de Hassan Al Banna.

Mais aussi : 

• Amar Lasfar

• A. Nihad

• A. Gaci

• A. Gessoum

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• F. Adjebli

• G. Bencheikh

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ALKHAYRIA BELGICA

Alkhayria Belgica

15.01.2016 La rédaction

Alkhayria Belgica is an NGO which aspires to contribute to the teaching of Islam in Belgium. They give courses of elimination of illiteracy and organize school outputs. Seminars are also organized to initiate the parents with the Islamic debates. Few lecturers are external with the ideology of the Muslim brothers.

Among the speakers:

In March 2015, in his investigation into Muslim Brotherhood in Belgium, Marie-Cécile Royen includes Alkhayria in the satellite organizations of the Brotherhood. Following this investigation, Marie-Cécile Royen undergoes many intimidations. Ali Oubila, president of CA of Alkhayria requires a right of reply:

“Our ASBL neither is attached or subordinated to the Muslim brothers nor to other organizations whatever they are. This, obviously, prevented us not, within the framework of our activities, to collaborate with intellectual actors of different backgrounds.”

Post scriptum : 

On March 21st, 2016, between the arrest of Salah Abdeslam and the attacks of Brussels, Ali Oubila president of Alkhayria Belgica sent a mail to us :

“Nearly 90% of our speaker are not Muslim brothers! 

Moreover you published our photographs without our knowledge! 

We ask you to withdraw all that you published on us.”

In the paper we had indicated that “few” lecturers were not close to the Brotherhood. We maintain this information, even if the term “few” implies more than one person.

In addition the images will not be withdrawn, they belong to the propaganda of the group and are public.

We had stressed that Marie-Cécile Royen had undergone intimidations following her investigation. We will not yield to the threats and will continue our investigation on this organization and its participants. And will return it public.

This post is also available in العربية and Français .