HABIB ELLOUZE

Habib Ellouze

22.05.2015 La rédaction

Habib Ellouze a été élu le 23 octobre 2011 au sein de l’Assemblée constituante tunisienne sur la liste du parti Ennahda.

Il est né à Sfax en 1953. Travaillant comme entrepreneur dans les années 1970, il est connu pour son activisme dans les mosquées de Sfax. Il est un des membres fondateurs du mouvement Ennahda. Il préside l’organe de décision, le Conseil de la Choura, entre 1988 et 1991, puis le mouvement lui-même de juin à septembre 1991. Il sera condamné par contumace à dix ans de prison.

A aucun moment Habib Ellouze n’a regretté les pratiques du parti islamiste de la fin des années 80. Notamment l’affaire Bab Souika : un gardien de nuit du siège du parti au pouvoir immolé par le feu. Ou encore la campagne d’attaques à l’acide.

Dans de ses articles, Martine Gozlan, spécialiste de la Tunisie rappelle que Habib Ellouze n’est pas un anonyme dans la mouvance islamiste. Il dispose d’une grande influence au sein du Conseil de la Choura. « Lors de la crise politique qui a divisé le parti, il a été le plus brûlant supporter de la tendance hard regroupée autour de Rached Ghannouchi. Ellouze n’a pas eu de mots assez durs pour flétrir la proposition de l’ex-Premier ministre Hamadi Jebali qui réclamait un nouveau gouvernement apolitique. Jebali, pour lui, c’était un  » contre-révolutionnaire »! »

Habib Ellouze est même, toujours selon Martine Gozlan, cité à comparaitre devant un juge pour avoir menacé directement le leader du Front populaire Chokri Belaid, peu de temps avant son assassinat? Sans se démonter le moins du monde, il lance à nouveau un appel au meurtre contre un autre député du PDU, Mongi Rahoui en janvier 2014 en l’appelant «  ennemi de l’islam ». Suite à ces déclarations, Mongi Rahaoui a été mis sous protection policière.

« Je suis musulman, ma mère est musulmane, mon père est musulman, mon grand-père est musulman (…) et je n’ai pas besoin de vous pour le savoir. Vous êtes le cheikh des menteurs, comme disait le martyr Chokri Belaïd » (Mongi Rahaoui)

Suite à cette affaire, l’ANC à révisé l’article 6 portant sur la liberté de conscience en y ajoutant un amendement qui avait pourtant été rejeté. Par 131 voix pour, 23 contre et 28 abstentions, l’interdiction de porter des accusations d’apostasie (« takfir ») y est désormais inscrite dans la Constitution. L’accusation d’apostasie est un des éléments essentiel de la propagande des Frères musulmans.

Le 10 mars 2013, dans les colonnes du quotidien arabophone « Al Maghreb », Habib Ellouze déclare que l’excision des filles est une affaire d’esthétique.

 « On excise ce qu’il y a en plus, mais ce n’est pas vrai que l’excision supprime le plaisir chez les femmes, c’est l’Occident qui a exagéré le sujet. L’excision est une opération esthétique pour la femme »

L’excision n’est pas du tout une pratique tunisienne. Ses propos déclenchent un tollé. Très vite, on apprend que Habib Ellouze s’appuye sur les théories du prédicateur Wajdi Ghonim, Frère musulman égyptien qui vit alors au Qatar.

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Ce article est également disponible en العربية et English.

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