FRÈRE MUSULMAN, C’EST AVANT TOUT UNE ÉCOLE DE PENSÉE

Frère musulman, c’est avant tout une école de pensée

07.04.2015 Fiammetta Venner

L’UOIF proteste à chaque fois qu’un observateur rappelle leur proximité idéologique avec la matrice égyptienne. Lorsque l’on demande à Fouad Alaoui quels sont ses liens avec les Frères musulmans, il répond : « C’est un mouvement parmi d’autres. Nous le respectons, dans le sens où il a prôné un renouveau et une lecture moderniste de l’islam. Mais notre démarche en France se situe au-delà. Nous n’avons aucun lien organique avec les Frères musulmans ». C’est une ruse assez courante chez des militants formés par les Frères. Ils feignent de confondre l’appellation Frères musulmans en tant qu’« organisation formelle » et l’appellation Frères musulmans désignant l’école de pensée fondée depuis l’Égypte par Hassan al-Banna[1], afin de se disculper de tout procès en islamisme au motif qu’ils ne sont pas « organiquement » reliés à la confrérie des Frères musulmans. Une confrérie aux trois quarts secrète, sans aucun lien organique avec la plupart de ses membres, et dont la nocivité réside moins dans sa structure que dans les idées qu’elle véhicule.

Ce culte de l’informel est même typique des Frères dont l’origine remonte à 1928, lorsque six garçons enthousiasmés par les prêches d’Hassan al-Banna viennent le trouver pour mettre en application ses précieux conseils : « Nous avons entendu, nous avons pris conscience et nous avons été touchés, mais nous ne savons pas quel est le chemin concret qui nous ramènera vers la splendeur de l’Islam. (…) Comment nous appellerons-nous ? Afin d’être officiellement reconnus, serons-nous une association ou un club, une confrérie ou un syndicat ? ». La réponse que leur fait al-Banna est essentielle pour comprendre ce que sont les Frères musulmans : « Rien de tout cela, laissons de côté les apparences et les officialités. Que le principe et la priorité de notre mission soient la pensée, la morale et l’action. Nous sommes des Frères au service de l’Islam nous sommes donc les ‘Frères musulmans’ ». Tout est dit dans cette phrase. Les Frères musulmans ne sont pas un mouvement, ni même une confrérie au sens formel du terme, mais une école de pensée. Les islamistes savent remarquablement jouer de ce flou pour troubler les observateurs occidentaux, qui s’évertuent à chercher des liens organiques entre des associations alors qu’il s’agit d’une idéologie dont on peut se revendiquer ou, au contraire, nier tout lien formel, selon les besoins et le contexte. D’une certaine manière, on pourrait comparer le fait d’être Frère musulman avec son ennemi ontologique : le fait d’être marxiste. On peut être marxiste sans avoir sa carte du parti communiste. En revanche, on ne peut pas être marxiste sans croire à la lutte des classes. C’est un peu la même chose avec les Frères musulmans. On peut être Frère sans être relié organiquement avec la confrérie égyptienne, simplement en adhérant à la pensée et à la méthode de Hassan al-Banna. Or, c’est bien le cas de tous les cadres de l’UOIF, même s’ils prétendent vouloir adapter l’idéologie des Frères musulmans au contexte français : « la pensée des Frères musulmans s’est internationalisée, elle n’est pas restée en Égypte. C’est une pensée qui est partagée par l’UOIF mais elle doit être réactualisée en tenant compte de la France »[2], explique Fouad Alaoui. C’est aussi une ruse très fréquente chez les Frères musulmans, qui prétendent savoir faire le tri entre les buts et les moyens prônés par Hassan al-Banna en fonction de leur époque et de leur environnement. Ce qui peut troubler ceux qui ne connaissent pas en détail l’idéologie des Frères. Car elle demande justement de savoir s’adapter à son milieu, à son époque et à son contexte, non pas pour se modérer mais pour être plus efficace. Or la recherche de cette efficacité est terrifiante lorsqu’on connaît les objectifs d’Hassan al-Banna, unanimement partagés par les Frères musulmans, quelles que soient leurs divergences sur les moyens d’y parvenir. Car l’homme que l’ensemble des prédicateurs de l’Union présente comme le « plus grand réformiste de ce siècle »[3] n’était en rien un modèle et son islam n’était en rien « moderniste ». La pensée et la méthode d’Hassan al-Banna ne visaient pas à moderniser l’islam mais à instaurer un régime fondé sur un islam fondamentaliste et intégriste. Ce qui fait toute la différence. Et rien dans son programme, purement fascisant, ne peut être l’objet d’un tri. C’est d’ailleurs dans les années 30, alors que l’Occident connaît sa crise totalitaire, qu’Hassan al-Banna imagine en miroir un islam totalitaire. Les programmes des Frères font régulièrement référence à l’Allemagne nazie, et plusieurs économistes de la confrérie se sont inspirés du programme fasciste italien[4]. Dans leur programme en sept points, les Frères musulmans prévoient notamment de rassembler en une seule et grande patrie sous la bannière de l’islam tout « empan de terre où il y a un musulman qui prononce ‘Il n’y a pas de divinité si ce n’est Dieu lui-même’ », car « Si le Reich allemand s’impose comme protecteur de tous ceux dont le sang allemand coule dans les veines, et bien la foi musulmane s’impose à chaque musulman ayant la capacité de se considérer comme protecteur de toute personne ayant été imprégnée de l’apprentissage coranique ». Jean-Marie Le Pen — qui a récemment déclenché un scandale pour avoir regretté que la Gestapo n’ait multiplié les exécutions sommaires — n’aurait pas dit mieux[5]. Et pourtant, les Frères musulmans continuent d’apparaître aux yeux d’une certaine extrême gauche comme un « mouvement de libération », simplement parce que les Frères ont contribué — avec d’autres — aux manifestations de soutien au putsch des Généraux égyptiens ayant mis fin à la colonisation anglaise. C’est en tout cas la vision défendue par le petit-fils de Hassan al-Banna, Tariq Ramadan, qui voue une admiration sans borne à son grand-père, qu’il présente comme le « plus grand réformiste de ce siècle ». Dans sa thèse apologétique sur Hassan al-Banna, Tariq Ramadan décrit son grand-père comme un réformateur se distinguant des autres par sa capacité à transformer le fondamentalisme musulman en dynamique politique et sociale. On retrouve très exactement la même thèse à l’UOIF : « Ce qui a distingué l’imam Hassan el Banna que l’on place à juste titre et avec tout le mérite dans la lignée des grands penseurs et réformateurs, (…) c’est qu’il a su greffer cette dimension organisationnelle à la dimension spirituelle et à la dimension intellectuelle »[6]. Cette présentation angélique oublie toutefois de préciser, auprès des interlocuteurs non-initiés à l’histoire politique de l’islam, que la réforme prônée par Banna n’était pas moderniste mais fondamentaliste. De même que les Frères ont participé à la libération de l’Égypte pour mieux demander, dès le lendemain, l’instauration d’une théocratie — au sens où la loi devait se fonder sur la Charia et non sur l’intérêt commun. Dès 1954, des émissaires des Frères ont formulé cette exigence auprès de Nasser, qui raconte : « J’ai rencontré le Guide suprême des Frères qui m’a submergé de demandes. La première chose qu’il a demandée était que le gouvernement proclame le port du voile pour les femmes. Il a fait ensuite d’autres demandes, telles que la fermeture des cinémas et des théâtres, et d’autres choses encore pour rendre la vie sombre et sinistre. Il était, bien entendu, impossible de faire une chose pareille »[7]. Cette demande n’est pas surprenante. Dans leur programme visant à établir une société islamique idéale, les Frères musulmans sont très clairs. Le mouvement se fixe pour objectif de « réformer les lois pour qu’elles se conforment à la législation islamique, notamment les infractions et les sentences pénales », en diffusant « l’esprit islamique dans les instances du gouvernement afin que les citoyens se sentent tous appelés à appliquer les préceptes de l’islam ». En attendant, sur le terrain, les Frères disent vouloir « initier le peuple au respect des mœurs et rendre publiques les prescriptions relatives à la loi ». Ce qui passe par « montrer de la fermeté dans l’application des sanctions pénales relatives aux mœurs ». Cet objectif, au cœur du programme, occupe plusieurs propositions. Il s’agit de « supprimer la prostitution », de « considérer la fornication, quelles que soient ses conditions, comme étant un crime grave qui nécessite une sanction légale », de « lutter contre toutes les sortes d’exhibitions et d’ostentations et appeler fermement les femmes, particulièrement les enseignantes, les lycéennes et les étudiantes, les médecins, (…) à un comportement respectueux », mais aussi d’« interdire la mixité entre étudiants et étudiantes », de « considérer tout contact mixte en tête à tête comme un crime susceptible d’être sanctionné » et de « fermer les dancings, les lieux libertins et interdire la danse et tout contact gestuel entre un homme et une femme ». Et encore, il ne s’agit que d’un extrait. Un programme qui n’a rien d’étonnant quand on connaît l’obsession de Hassan al-Banna pour la pudeur et les bonnes mœurs.

Né dans un petit village égyptien, Hassan al-Banna vient d’une famille très rigoriste. Son seul apprentissage consiste à connaître le Coran par cœur. À l’âge de 12 ans, il prend la tête d’une Association de la bonne conduite morale, une ligue de vertu destinée à faire régner la discipline et respecter les bonnes mœurs au sein de son école. Un coup d’essai puisqu’il devient quelques années plus tard le fondateur d’un Groupe pour la prévention des actes illicites invitant les Égyptiens à dénoncer les actes immoraux de leurs concitoyens[8]. Banna est moins traumatisé par la colonisation que par la libéralisation des mœurs que les missionnaires chrétiens tentent d’insuffler à son pays. Plus tard, il choisit de ne pas étudier à Al Azhar, la prestigieuse université théologique égyptienne, mais de devenir plutôt enseignant, pour pouvoir être plus proche du peuple et exercer sa propagande auprès de la jeunesse. Dès qu’il a un instant, il prêche devant les cafés, lieux d’émulation politique de l’époque, où il s’oppose inlassablement à la décadence occidentale, et affirme la nécessité de revenir à un islam fondamentaliste pour retrouver la force conquérante de l’islam. Il combat notamment de toutes ses forces un certain Abdelraziq, référence de tous les musulmans modernistes, qui vient de publier un livre montrant que Mahomet n’a jamais souhaité qu’un gouvernement lui succède et qu’il est donc tout à fait possible de séparer le religieux du politique en islam[9].

Voilà donc qui est l’homme à l’origine d’un mouvement que l’UOIF présente comme prônant « une lecture moderniste de l’islam ». Preuve que l’Union n’a aucun scrupule quand il s’agit de désamorcer les critiques. Hassan al-Banna n’en avait pas non plus. Pour lui, tous les procès en intégrisme adressés aux Frères musulmans étaient l’œuvre d’un complot : « Le judaïsme mondial, et le communisme international ainsi que les puissances colonialistes et les tenants de l’athéisme et du laxisme moral, tous étaient, dès le premier jour, de ceux qui voyaient dans les Frères et leur message un obstacle important »[10]. Cinquante ans plus tard, on retrouve ce même réflexe à l’UOIF. Dans l’une de ses brochures, Critères pour une organisation musulmane, l’Union rend non seulement hommage à Hassan al-Banna, mais elle traite d’‘hérétiques’ ceux qui s’avisent de critiquer les théoriciens les plus radicaux de l’islam fondamentaliste : « Aujourd’hui il y a des gens qui trouvent du plaisir en dénigrant Ibn Taymiyya, Mohamed Ibn Abdelwahab, Sayyid Qotb, Youssef al-Qaradhawi ou Fayçal Mawlawi. À quoi sert de détruire la mémoire musulmane ? À quoi sert de détruire ces références musulmanes ? À moins que ça soit la politique de la terre brûlée pratiquée par des gens haineux, ignorants ou hérétiques ? »[11].

Cette brochure a été rédigé par Moshen Ngazou, responsable de l’éducation à l’UOIF et délégué de la région Sud, à partir d’une conférence donnée lors de la rencontre annuelle du Bourget le 3 mai 1998. Elle est inquiétante à plus d’un titre. Elle prouve non seulement que l’UOIF adhère à la pensée des Frères musulmans, mais qu’elle s’inspire des plus radicaux. En effet, à côté de Hassan al-Banna, elle cite en modèle des théoriciens que bien des Frères égyptiens n’osent plus aujourd’hui évoquer de peur d’être désavoués. Ibn Taymiyya, par exemple, est le penseur médiéval auquel se réfèrent tous les extrémistes prônant le djihad contre les chrétiens. Ils s’appuient sur ses avis religieux (Fatwas), émises en pleine guerre contre les croisés, pour justifier des meurtres comme celui des moines Tibéhirine commis par le GIA en Algérie. Mohamed Ibn Abdelwahab, l’autre référence citée, n’est autre que le fondateur du wahhabisme[12], cette doctrine fondamentaliste extrêmement stricte propagée et mise en application par l’Arabie Saoudite. Sayyid Qotb, quant à lui, est le plus infréquentable des Frères musulmans. Numéro deux de l’organisation après la mort de Hassan al-Banna, il a été emprisonné par Nasser, comme l’ensemble des cadres du mouvement soupçonnés de vouloir renverser le régime. Il sert de référence à tous ceux qui prévoient de recourir à la violence contre les gouvernements en place… ces derniers entravant leur projet de réislamisation radicale. De son vivant, Hassan al-Banna avait prévu que la conquête du pouvoir serait semée d’embûches : « Tous les gouvernements se placeront face à vous, et chacun d’eux tentera de limiter votre action en vous mettant les bâtons dans les roues. Les usurpateurs s’opposeront par tous les moyens à votre développement et chercheront à éteindre la lumière de votre appel. (…) Vous entrerez alors, il n’y a aucun doute à cela, dans le cycle de l’expérience et de l’épreuve. Vous serez arrêtés et emprisonnés, vous serez déportés et torturés ». En cas de besoin, si c’est le dernier recours possible, le fondateur des Frères musulmans encourage ses Frères à se soulever et à user de la violence : « les Frères musulmans n’useront de la force dans l’action qu’en dernier recours, quand il n’y aura pas d’autres issues, et quand ils seront persuadés qu’ils ont parachevé la réalisation de la foi et de l’union. Et s’ils doivent employer la force, ils seront dignes et sincères, ils avertiront au préalable puis ils attendront, puis seulement ils s’avanceront avec noblesse et fierté en supportant avec confiance et calme toutes les conséquences de cette décision ». Or c’est bien en situation de dernier recours que se sentent placés les disciples de Banna lorsque ceux-ci ne parviennent plus à gagner du terrain mais sont au contraire arrêtés et emprisonnés. C’est donc en suivant fidèlement les préceptes de son maître que Sayyid Qotb écrit un petit manifeste, Signes de piste, par lequel il appelle clairement à renverser Nasser l’« apostat » depuis sa cellule : « les gouvernants actuels des musulmans sont en état d’apostasie. Ils se sont nourris à la table de l’impérialisme, celui des croisés, celui des communistes ou celui des sionistes, (…) l’apostat doit être tué, même s’il n’est pas en état de mener la guerre »[13]. Face à la « jahiliyya », le mot qu’utilise le Coran pour décrire le monde polythéiste et barbare préislamique, il explique que « l’instauration de l’État islamique est une obligation », or « si l’État ne peut être instauré que par la guerre, celle-ci est pour nous un devoir ». Qotb sera pendu le 26 août 1966, devenant le deuxième martyr du mouvement des Frères. Depuis, de nombreux crimes ont été commis en son nom — notamment celui du président algérien Boudiaf et celui d’Anouar al-Sadate[14], le successeur de Nasser. Ben Laden lui-même, ainsi qu’Aymen al-Zawahiri (le cerveau des attentats du World Trade Center, issu des Frères musulmans) citent régulièrement Qotb pour justifier leur djihad contre les « croisés », qu’ils soient sionistes, Américains ou simplement occidentaux. Sa seule évocation peut valoir d’être arrêté et torturé dans les régimes en guerre contre les islamistes. Voilà pourquoi un certain nombre de Frères musulmans égyptiens disent avoir pris leurs distances avec l’option djihadiste de Qotb. Les Frères exilés dans des démocraties n’ont pas les mêmes contraintes. Ghanouchi, ainsi que l’UOIF, lui rendent hommage. Pourquoi s’en étonner, l’UOIF s’inspire des théoriciens les plus radicaux qui soient chez les Frères musulmans. Mieux, elle cite comme étant l’une de ses références Fayçal Mawlawi, un théoricien du djihad armé, passé aux travaux pratiques. Membre des Frères, ce Cheikh islamiste libanais a créé la Jama’a islamiyya, organisation liée aux Frères musulmans, où il a longtemps reçu les fonds du banquier suisse nazi Genoud pour son action contre Israël. La référence est encombrante. Et pourtant, l’UOIF l’assume, même si Fouad Alaoui explique : « Notre référence religieuse a longtemps été le Cheikh libanais Fayçal Mawlawi. Il a cessé de l’être quand il est devenu le numéro un de la Jama’a islamiyya au Liban. Nous avons désormais notre propre référence, qui est Ahmed Jaballah, le directeur de notre Institut de formation de Saint-Denis ». Reconnaître que Mawlawi a été le maître à penser de l’UOIF est en soi très grave. Qui plus est, Alaoui ment lorsqu’il dit que le chef de l’organisation terroriste libanaise n’est plus leur référence. Mawlawi n’apparaît effectivement plus dans les textes officiels à partir du moment où son organisation libanaise commence à revendiquer des attentats (ce qui nuirait à son image officielle), mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle ait rompu tout lien avec lui. Il est toujours numéro deux du Conseil européen de la Fatwa fondé à Londres par l’UOIF, et il intervient toujours à l’Institut de l’UOIF. En fait, Fouad Alaoui joue sur les mots : Mawlawi n’est tout simplement plus la référence exclusive de l’Union. En effet, nous venons de le voir, elle s’inspire de tous les théoriciens islamistes les plus extrémistes, sans sectarisme. Et elle continue d’être sous la tutelle théologique de Youssef al-Qaradhawi, un pur produit des Frères musulmans qui dirige son Conseil européen de la Fatwa.

Fiammetta Venner

Repris de  OPA sur l’islam de France : Les ambitions de l’UOIF

[1] Pour plus de détails sur la biographie de Hassan al-Banna on se référera à la première partie du travail de Caroline Fourest : Frère Tariq. Discours, stratégie et méthode de Tariq Ramadan, Grasset, 2004. Pour une biographie plus apologétique, on préférera : Ushama Thameem, Hassan al-Banna, vision and mission, Percetakan Zafar sdn. Bhd, Kuala Lumpur, 1995.

[2] Cité par Samir Amghar, « L’UOIF et l’enjeu d’une représentation nationale », Eurorient, n°12, 2002.

[3] C’est ainsi que le présente Tariq Ramadan dans sa thèse sur Hassan al-Banna, Aux sources du renouveau musulman, 1ère édition chez Tawhid, rééditée en septembre 1998 par Bayard/Centurion.

[4] Sayyid Qotb et Mohamed Ghazali, deux des théoriciens de la réforme économique des Frères. Auteur de L’Islam et les questions économiques, Ghazali préconise un « régime économique semblable à celui qui a existé dans l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste ». Cité par Richard Labévière, Les dollars de la terreur, Grasset, Paris, 1999, p. 134.

[5] Dans une entretien à Rivarol paru le 7 janvier 2005 ; Jean-Marie Le Pen déclare : « l’occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine » en France. « Si les Allemands avaient multiplié les exécutions massives dans tous les coins comme l’affirme la vulgate, il n’y aurait pas eu besoin de camps de concentration pour les déportés politiques ».

[6] Critères pour une organisation musulmane, brochure de l’UOIF diffusée lors des congrès de l’organisation.

[7] Déclaration du 15 janvier 1954 citée par un historien d’Hassan al-Banna, Thameem Ushama, dans Hassan al-Banna, vision & mission, op..cit., p. 95.

[8] Qu’on me permette ici une note typographique concernant l’usage de la particule « al » en arabe. En français, la particule « de » précédant un nom n’apparaît que lorsque l’on met le prénom avant (Dominique de Villepin) ou si le nom n’est composé que d’une seule syllabe (de Gaulle). De même que l’on dit « Villepin était formidable à l’ONU » et non pas « de Villepin était formidable à l’ONU », on dira donc « Hassan al-Banna était un prédicateur intégriste » ou encore que « Comme la plupart des Frères musulmans, Banna n’avait jamais fait detudes de théologie ». En revanche, on écrira Al Jazira ou Al Ahram car il ne s’agit pas de noms de personne.

[9] Abdelraziq, L’islam et les fondements du pouvoir.

[10] Hassan al-Banna, Al-qawl al-fasl (Dernière parole), 1948, et Al-Bayân (Déclaration), 1948, deux opuscules posthumes cités dans R. Sa’îd, Hassan…, p. 149. Commenté dans Olivier Carré, Michel Seurat, Les frères musulmans, L’Harmattan, 2001, 1ère édition, Gallimard 1983, p. 32.

[11] Nous avons opté pour une uniformisation des noms sur la base des premiers articles publiés par les auteurs. « Qaradhawi » est écrit de multiples façons, y compris dans les tracts et ouvrages de l’UOIF.

[12] Majoritairement pratiqué en Arabie saoudite, le wahhabisme est une doctrine mi-politique, mi-religieuse. Née au XVIIe siècle de l’alliance d’un chef de tribu et d’un religieux, elle cimente l’État saoudien. Longtemps endémique à la péninsule arabique, elle est parvenue à séduire au-delà, grâce au financement dus au pétrole.

[13] Le livre de Qotb, ainsi que son contexte, sont très bien étudiés par Gilles Kepel, Le Prophète et le Pharaon, Seuil, Paris, 1993.

[14]Les assassins de ces deux hommes se revendiquent de Qotb. Sadate avait pourtant fait la trêve avec les Frères musulmans et libéré la plupart d’entre eux mais il avait le tort de vouloir rétablir des relations diplomatiques avec Israël. L’un de ses meurtriers, un ingénieur islamiste, a signé un livre dans lequel il appelle à l’exécution de l’« apostat de l’islam, nourri aux tables du sionisme et de l’impérialisme ». Cité par Gilles KepelLe Prophète et le Pharaon, op.cit.

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