Le 26 février 2017, plus de 500 pierres tombales d’un cimetière juif de Philadelphie (Pennsylvanie) ont été brisées ou renversées. La semaine d’avant, 200 tombes juives étaient profanées dans le cimetière de Saint Louis (Missouri). Des graffitis nazis ont également été retrouvé sur la synagogue de Chicago. Les associations juives américaines ainsi que les associations luttant contre l’antisémitisme tirent la sonnette d’alarme : depuis l’investiture de Donald Trump, les actes antisémites ont tendance à augmenter en fréquence et en intensité. La presse européenne a également fait écho d’augmentation de ces actes de vandalisme et de haine aux Etats-Unis.
Dans un contexte de tensions agitées par Trump contre les minorités, dont le « Muslim Ban » est un exemple, les mains se tendent entre les « communautés » juives et musulmanes américaines. Après l’incendie criminel d’une mosquée du Texas le 28 janvier 2017, les responsables de la synagogue voisine avaient par exemple laissé les clés de leur lieu de culte aux responsables musulmans pour qu’il puisse accueillir leurs fidèles. Le 5 février 2017, de nombreuses associations juives américaines ont défilé à New York contre le Muslim Ban, rassemblant près de 10 000 personnes.. De nombreux imams de New York se sont positionnés contre l’antisémitisme et ont appelé à la solidarité entre juifs et musulmans. Un Marine musulman a proposé son aide pour surveiller des lieux de culte juifs.
Ces initiatives de rapprochements et de solidarité entre responsables juifs et musulmans sont presque inédites dans ce pays où les « communautés », façonnées par le community organizing du système américain, n’ont pas vraiment pour habitude de se mêler.
Néanmoins, il convient de s’interroger sur certaines initiatives, aussi efficaces qu’étonnantes, émanant d’organisations et de personnalités liées aux Frères musulmans peu connues pour leur lutte contre l’antisémitisme.
Suite à la profanation du cimetière de Saint-Louis, Linda Sarsour a lancé une campagne de crowdfunding pour reconstruire les pierres tombales juives : 60 000 dollars ont été récoltés. Ikhwan Info a le mois dernier dénoncé l’OPA de Linda Sarsour sur le féminisme américain lors de la Marche des Femmes contre Donald Trump (ICI). Elle est en effet l’auteure de nombreux tweets appelant à « arracher le vagin » d’Ayaan Hirsi Ali (pourtant déjà excisée, réfugiée et opposante aux islamistes) ou encore défendant la charia comme une voie « raisonnable » et qui « fait beaucoup de sens ».
Linda Sarsour ne s’était jamais particulièrement investie dans la lutte contre l’antisémitisme. Pourquoi avoir attendu cette période tendue pour les Frères musulmans américains, où le gouvernement pointe du doigt leur rôle dans la radicalisation, pour agir ? Pourquoi avoir attendu que le scandale éclate avec la mise en lumière de ses tweets extrémistes, pour s’intéresser à l’antisémitisme ? Même s’il n’est jamais trop tard, le timing de cette opération peut sembler quelque peu opportuniste lorsque l’on connaît ses autres engagements.
Linda Sarsour considère qu’ »il n’y a rien de plus effrayant que le sionisme ». Elle est une militante du mouvement BDS (boycott, désinvestissement, sanction) contre l’état israélien, qui a tendance à confondre boycott de marchandises et boycott de personnalités israëliennes, voire tout simplement de confession juive et considérées comme « sionistes ». Omar Barghouti, cofondateur du BDS, est engagé contre la solution de deux états (Israël et Palestine) et milite pour la création d’un seul état où les juifs seraient minoritaires. Linda Sarsour partage ce point de vue. Cette opinion est sur l’échiquier politique palestinien vivement soutenue par la branche armée des Frères musulmans, le Hamas, qui dirige actuellement la bande de Gaza, et dont la Charte et les leaders sont célèbres pour leurs propos antisémites.
Linda Sarsour est proche du PCRF (Palestine Children’s Relief Fund), et appelle même aux dons pour cette association. Le PCRF a été sous le feu des projecteurs aux Etats-Unis pour ses liens financiers avec THLF (The Holy Land Foundation). Les fondateurs de The Holy Land Foundation ont été condamnés à des sentences de 15 à 65 ans de prison pour avoir utilisé l’argent de leur organisation pour financer le Hamas et notamment des activités terroristes. Un don de 50 000 dollars du The Holy Land Foundation a été effectué vers le PRCF alors que le The Holy Land Foundation était déjà désignée comme organisation terroriste par le gouvernement américain. Le département du Trésor américain a désigné The Holy Land Foundation comme terroriste le 4 décembre 2001 (via Executive Order 13224). Après enquête approfondie, le département du Trésor a revu sa définition en « organisation terroriste internationale » et l’Union européenne a gelé ses avoirs.
Linda Sarsour a également participé également à des manifestations avec l’association Al-Awda, qui milite également pour une solution à un état, et donc à mots couverts, pour la destruction de l’état d’Israël.
Le co-fondateur d’Al-Awda, Abbas Hamideh, encourage les juifs à quitter Israël et à retourner « en Europe, au Maroc, ou de la où il viennent ». Il décrit le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, comme « l’homme le plus honorable sur terre », un « leader puissant et honorable de la résistance ». En janvier 2016, elle intervient à la tribune lors de la marche organisée par Al-Awda à Washington en soutien à la Palestine.
Linda Sarsour, après avoir été coorganisatrice de la première marche des femmes, est annoncée pour la grande manifestation pour les droits des femmes du 8 mars 2017. Le B’nai B’rith, qui n’avait pas encore réagi, comme la plupart des grandes organisations juives, sort de son silence et s’indigne de la présence, aux côtés de Linda Sarsour, de Rasmea Odeh. Cette dernière a purgé une peine de prison de 10 ans après avoir organisé un attentat en 1969 à Jérusalem qui a coûté la vie à deux étudiants israéliens.
« Donc, nous sommes en 2017, et une terroriste condamnée qui a tué deux personnes (…) devient une figure du féminisme contemporain », « et alors que l’agenda politique de Linda Sarsour gagne en crédit depuis janvier, sans parler de son audience de millions de personnes, maintenant, une autre activiste anti-Israël, anti-sioniste, antisémite, va disposer d’une plateforme pour distiller son idéologie radicale ».
La comptabilité des multiples engagements de Linda Sarsour continue de poser question. Mener la fronde féministe aux États-Unis tout en soutenant la charia ? Lutter contre l’antisémitisme tout en participant à des manifestations avec des pro-Hezbollah, pro-Hamas ou pro-terrorisme ?
Un autre organisme soulève les mêmes questionnement quant à sa sincérité. L’association CAIR a, par le biais de son directeur Nihad Awad, déclaré le 21 février 2017 offrir 5 000 dollars à quiconque aurait une information sur la personne qui menace de faire exploser des centres communautaires juifs, après plusieurs alertes téléphoniques inquiétantes.
CAIR a été classée comme terroriste par les Émirats Arabes Unis pour ses liens avec la confrérie des Frères musulmans.
Nihad Awad a refusé de condamner sur Al-Jazeera aucune organisation œuvrant pour la libération de la Palestine, signifiant ainsi qu’il ne condamne pas le Hamas. Lors du procès contre le The Holy Land Foundation (évoquée ci-dessus), des liens financiers et humains entre THLF et CAIR ont été mis en lumière par le FBI. (Voir ici)
Nihad Awad partage également la tribune au Qatar avec le leader spirituel des Frères musulmans, le Cheikh Youssef Qaradawi. Il le désigne comme un « savant proéminent ». Qaradawi est célèbre pour ses avis religieux ayant ouvertement légitimé les attentats-suicides, notamment en Israël. Sur Al-Jazeera, il affirme en 2009 que « tout au long de l’histoire, Allah a imposé [aux juifs] des personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. […] C’était un châtiment divin. Si Allah veut, la prochaine fois, ce sera par la main des croyants ».
Voici donc un bref aperçu des différentes prises de positions de Linda Sarsour et de CAIR. Sont ils sincèrement les nouveaux fers de lance contre l’antisémitisme aux États-Unis ?
Moazzam Begg est né dans la banlieue de Birmingham an Angleterre en 1968. Le New York Times a raconté son itinéraire jusqu’à la prison de Guantánamo.
Il s’intéresse à l’Islam après un voyage avec ses parents au Pakistan et en Arabie Saoudite alors qu’il est adolescent.
Il retourne au Pakistan en 1993, pour, selon lui, visiter un camp où les moudjahidin s’entraînent pour combattre le gouvernement afghan, proche des soviétiques. Il nie avoir participé aux combats, mais décrit dans son livre « Enemy Combatant » les combattants comme « exemplaires dans leur foi et dans leur sacrifice » et un monde « inspirant » pour lui.
Il voyage ensuite en Bosnie, pendant la guerre, avec pour associé, d’après le département de la défense américaine, Omar Saeed Sheikh, reconnu coupable quelques années plus tard pour son rôle dans l’enlèvement de touristes en Inde et dans l’assassinat du journaliste Daniel Pearl :
Toujours dans les années 1990, Moazzam Begg tente d’entrer en Tchétchénie pendant le conflit contre la Russie, mais reste bloqué à la frontière par la police. Il avoue avoir « soutenu les combattants étrangers » et avoir apporté un « soutien financier ».
En 1994, il est arrêté pour escroquerie avec un ami alors qu’il travaille comme interprète dans une agence d’aide sociale. La police découvre alors chez lui un gilet pare-balle, des lunettes de vision nocturne et de la littérature « extrémiste ». Son ami n’est autre que Shahid A. Butt, qui sera plus tard emprisonné au Yemen pour un projet d’attentat à la bombe.
Moazzam Begg se marie en 1995, puis déménage avec sa famille en 1998 à Peshawar au Pakistan. Il y retrouve une vieille connaissance de Bosnie, Khalil Deek, que la Commission américaine pour les attentats du 11 septembre 2001 décrit comme l’associé d’Abu Zubaydah, lieutenant recruteur d’al-Qaïda pour l’Afghanistan. La CIA et le MI5 suspectent Moazzam Begg d’avoir participé avec Khalil Deek à la création d’un manuel de terrorisme sous forme de CD-ROM, intitulé « L’encyclopédie du Djihad ». Le Pentagone affirme qu’à cette période, il s’est également rendu dans le camp d’entraînement d’al-Qaïda à Derunta, ce qu’il nie.
Il retourne à Birmingham en 1998, où il ouvre avec Imran Khan une librairie islamique nommée Maktabah Al Ansar. Cette dernière devient rapidement connue pour son extrémisme. Des DVD d’Oussama Ben Laden y sont en vente. La librairie commande et publie sous pseudonyme le livre de Dhiren Barot, The Army of Madinah in Kashmir, où il décrit sa lutte armée contre les l’armée indienne au Kashmir. Dhiren Barot, membre d’al-Qaïda, purge actuellement une peine de prison de 30 ans, après que la police britannique ait déjoué à temps ses projets d’attentats à la bombe et avec des armes chimiques contre plusieurs cibles à Londres.
La librairie vend également 21st Century CrUSAders, une vidéo où Moazzam Begg déclare que les Etats-Unis ont commencé la guerre contre l’Islam. S’ensuit dans cette vidéo des images d’attentats à la bombe, de véhicules qui explosent, de corps inanimés, ainsi que des appels au djihad (« nous aimons la mort comme ils aiment la vie ») et de descriptions antisémites (les juifs y sont décrits comme « frères des porcs et des singes »). La librairie a été plusieurs fois perquisitionnée par la police anti-terroriste.
En juillet 2001, il déménage à Kaboul en Afghanistan. Il ne tarit alors pas d’éloge pour le régime des Talibans et félicite leur « maintien pur des anciennes valeurs islamiques oubliées dans beaucoup de pays musulmans ». Interrogé par la CIA, il déclare avoir voulu vivre loin de « la corruption et du despotisme ». Interrogé récemment sur les exactions commises par les Talibans, il dit « critiquer » les abus, sans vraiment donner de détails ni s’insurger publiquement devant celles-ci. Il dit ne pas avoir « pris conscience » des attaques du 11 septembre 2001, et avoir quitté Kaboul en octobre lors des bombardements de la coalition.
Il traverse alors les montagnes et la frontière pakistanaise et s’installe à Islamabad avec sa famille en novembre 2001. C’est dans cette ville qu’il se fait alors rapidement arrêté par les services secrets pakistanais qui le livrent aux américains. Il est alors transféré en Afghanistan, puis dans la prison de Guantánamo en 2003.
Il reste deux ans à Guantánamo. Il dit avoir vécu dans des « conditions torturantes ». Les Etats-Unis lui reprochent d’être lié à trois organisations extrémistes, dont al-Qaïda, ainsi que des relations avec certains de ses représentants.
Il est transféré en Angleterre en vue de sa libération en 2005, sans qu’aucune charge ne soit conservée contre lui, bien qu’il soit toujours décrit par l’administration américaine comme un « sympathisant, recruteur, financier et combattant » du djihad, avec des « liens terroristes ». La presse anglaise et américaine parle alors d’un accord avec Tony Blair qui ne reconnaît pas la légitimité de la prison de Guantánamo et qui veut redorer son image depuis son soutien à la guerre d’Irak.
Il devient directeur adjoint de CAGE à la fin des année 2000. Moazzam Begg ambitionne de lier sympathies djihadistes et respectabilité sous une vitrine de défense des droits de l’homme, quasi tiers-mondiste, pour amadouer une partie de la gauche anglaise.
En 2007, il participe à des conférences organisée par l’Islamic Society de l’Universy College de Londres, alors que Umar Farouk Abdulmutallab en est le président. C’est à cette époque qu’il se spécialise dans un discours anti- guerre contre le terrorisme. Asim Qureshi, alors intervenant pour le parti pro-califat islamique Hizb ut-Tahrir, et avec qui Moazzam Begg collabore dans l’association CAGE, participe également à certaines de ces conférences de l’Islamic Society. En 2009, Umar Farouk Abdulmutallab tente de faire exploser un vol entre Amsterdam et Détroit avec des explosifs, al-Qaïda dans la Péninsule Arabique revendique alors la tentative avortée.
En décembre 2007, Moazzam Begg interviewe Anwar al-Awlaki, qu’il présente comme un simple « universitaire musulman d’origine yéménite (…) qui a passé un an et demi derrière les barreaux ». Ce dernier se plaint alors de ressentir une « pression » en prison, et de ne pas suffisamment voir « la lumière du jour ». Moazzam Begg va jusqu’à lui demander des conseils pour les autres prisonniers. En réalité, Anwar al-Awlaki est un des plus influents leaders d’al-Qaïda, très présent sur les plate-formes de vidéos en ligne, ce qui lui a valu le surnom de « Ben Laden d’internet », et dans les colonnes d’Inspire, le magazine d’al-Qaïda. CAGE menait une campagne depuis 2006 pour demander sa libération, alors qu’il était emprisonné au Yemen pour une tentative de kidnapping liée à al-Qaïda. Anwar al-Awlaki appelle au djihad armé depuis 2006, il a également appelé à soutenir les Shebab depuis 2008, et est l’auteur de plusieurs fatwas, dont certaines condamnent à mort des dessinateurs. Il est derrière l’attentat échoué d’Umar Farouk Abdulmutallab en 2009, et a inspiré de nombreux attentats ou tentatives d’attentats. Cela n’empêche pas Moazzam Begg et CAGE de l’inviter par vidéos interposées en 2008 et en 2009 lors de conférences.
En 2010, Amnesty International décide de mettre en place une campagne contre la prison de Guantánamo, en partenariat avec Moazzam Begg. L’occasion de se poser uniquement en victime, et de mettre un pied dans une organisation internationale des droits de l’homme, tombe à pic pour ce dernier. Gita Sahgal, responsable du pôle femmes à Amnesty International dénonce ce choix qui écorne son image d’intégrité et de neutralité : « Apparaître avec le plus connu des partisans anglais des Talibans, que nous considérons comme un défenseur des droits de l’homme, est une grossière erreur de jugement ». Gita Saghal subit alors une violente campagne de la part de CAGE et d’une partie de la gauche qui l’accusent de rouler pour les Etats-Unis. Elle finit par démissionner.
En 2014, Moazzam Begg est arrêté par la police car il est soupçonné d’avoir rejoint un camp terroriste en Syrie et d’avoir facilité des connexions terroristes. Il est alors emprisonné trois mois dans une prison de haute sécurité en attendant son procès. Il est finalement relâché et déclaré innocent après qu’il ait été établi que les services secrets britanniques étaient averti de son déplacement en Syrie dans le but d’ « aider les combattants de l’opposition à Bachar al-Assad ».
Invité début 2016 à la South London Islamic Center, il décrit deux djihadistes de retour de Syrie comme de « très gentils frères, très simples ». Il affirme que le gouvernement exagère la menace de l’État Islamique, qu’il « utilise comme un bâton pour taper sur les musulmans ».
A la même période, William Shawcross, président de la Charity Commission, déclare que CAGE n’est en aucun cas une œuvre de charité. Il intervient alors auprès de la Joseph Rowntree Charitable Trust et de la Anita Roddick Foundation pour couper ses financements, et met en garde le public contre ses liens « extrémistes ». En difficultés financières, CAGE peut compter sur Tariq Ramadan pour lui venir en aide, comme nous l’avons précédemment montré dans cet article d’Ikhwan Info.
En 2016, Julian Assange interviewe Moazzam Begg et Asim Qureshi sur la chaîne russe RT. Tandis qu’Asim Qureshi ne « condamne pas » la lapidation et la reconnaît comme un « principe islamique », Moazzam Begg ne contredit pas son ami, et plaide pour le retour d’un « califat islamique ».
Invité en mars 2016 par la National Union of Students (NUS) de l’Université d’Exeter, Moazzam Begg a maintenu son propos de ne pas condamner la lapidation. Dans le public était présente la Feminist Society de la NUS, qui n’a visiblement pas été choquée par ces propos.
La puissante NUS regroupe 95% des fédérations étudiantes anglaises. Une des vice-présidentes de la NUS est Shelly Asquith. Elle a impulsé ce partenariat avec Moazzam Begg, dans le but de lutter contre Prevent, le programme anti-radicalisation du gouvernement britannique. Cette campagne contre Prevent a pris le nom de « Student, Not Suspect ». C’est également une militante très active dans la campagne de Jeremy Corbyn, elle tient ici la tribune avec lui :
Moazzam Begg et CAGE ont en effet été invités depuis 2015 par la NUS dans au moins sept grandes universités anglaises, sans contradiction, dans le but de contester le programme Prevent. Moazzam Begg a ainsi pu s’exprimer deux fois au King’s College de Londres, trois fois à la SOAS University de Londres, puis une fois à la East University of London, à l’University of Manchester, Birmingham, Bradford et Exeter. Il y a déclaré que « n’importe quelle personne droite d’esprit s’opposerait à la stratégie de Prevent », affirmé que Prevent est digne des méthodes de « la Stasi dans l’Allemagne de l’Est », comparé la situation des musulmans en Grande-Bretagne avec celle des juifs dans les années 30 en Allemagne », a parlé de l’Angleterre comme d’un pays « raciste et suprématiste blanc » où le pouvoir veut « isoler » les musulmans et a aussi tenu des propos tendant à inciter les étudiants à avoir de la « sympathie » pour les djihadistes du Front al-Nosra. Il a également expliqué aux étudiants que les djihadistes qui sont partis pour mourir en martyr en Syrie n’avaient fait qu’une « bête (silly) rébellion d’adolescents », « comme les adolescents le font souvent », et a vivement critiqué leur sentence par la justice britannique à 13 ans de prison.
Rappelons que Maryam Namazie, présidente de l’association One Law For All et réfugiée iranienne a été interdite de parole par une même association étudiante à l’université de Warwick car son discours anti-charia et pro-laïcité pouvait « offenser » les musulmans et « inciter à la haine ». De nombreux autres conférenciers ont été banni d’universités britanniques par des associations étudiantes pour des propos nettement moins « offensant », ou plutôt nettement moins dangereux, que ceux de Moazzam Begg.
En avril 2016, CAGE félicite personnellement la nouvelle présidente de la NUS, Malia Bouattia. Elle est connue pour son combat « anti-sioniste » : en 2011, elle alerte le public contre les « médias sionistes mainstream », et parle des négociations de paix entre Israël et la Palestine comme « un renforcement du projet colonial ». En 2014, elle s’oppose à une motion des étudiants britanniques visant à condamner L’État Islamique : « la condamnation d’ISIS apparaît être devenue une justification pour la guerre et pour l’islamophobie »
.
Depuis plusieurs années, Moazzam Begg a élargi ses connexions dans le mouvement « anti-raciste ». Il participe aux conférences et rassemblements de l’association anglaise Stand Up To Racism, qui lutte officiellement contre « le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme »… Pour la journée internationale contre le racisme, le 18 mars 2017, Stand Up To Racism et donc Moazzam Begg organisent une Marche Contre le Racisme à Londres, avec pour le moment plusieurs milliers d’inscrits sur Facebook.
En accueillant Moazzam Begg comme militant « antiraciste », une partie de la gauche anglaise a déplacé le curseur de tolérance face à l’islamisme vers le haut. Critiquer les positions de CAGE, critiquer les fréquentations et les propos Moazzam Begg, ce serait donc désormais s’attaquer à un « anti-raciste », ce serait faire, par extension, preuve de d' »islamophobie », de « racisme ».
Ce noyautage en règle du mouvement antiraciste britannique a pour effet de faire fuir des manifestations les militants attachés à la fois à la lutte contre le racisme et l’islamisme, ou du moins, contre le terrorisme. En revanche, il est fort à parier que cette brèche ouverte laissera encore s’engouffrer pendant un certain temps nombre d’intégristes religieux, plus radicaux les uns que les autres, en quête de reconnaissance et d’influence.
Au sein de l’antiracisme, comment concilier l’inconciliable : islamisme d’une part, et lutte contre les discriminations, libre pensée, droits des femmes, droits des homosexuels, lutte contre l’antisémitisme d’autre part ? L’anti-racisme se vide peu à peu de son contenu, et de ses ambitions. Le « racisme d’État » supposé des gouvernements occidentaux devient alors le dénominateur commun entre Moazzam Begg et les associations anti-racistes le soutenant. Ce « racisme d’État » supposé devient le seul ennemi. L’anti-racisme, mouvement d’émancipation, d’égalité et de fraternité, est alors l’instrument d’un totalitarisme : l’islamisme.
Moazzam Begg a su parfaitement jouer sur l’ambiguïté que lui confère son statut à la fois d’oppresseur car islamiste, et d’oppressé car ancien détenu de Guantánamo. Et ce, sans jamais exprimer le moindre sentiment de repentance. Il a su très rapidement faire détourner les regards de ses sympathies djihadistes, de son admiration pour les Talibans, de son désir de califat islamique et de charia, de sa détestation du « despotisme » de l’Occident. Il a su relativiser la dangerosité des groupes terroristes actuels, et pointer du doigt le gouvernement britannique, bien plus agréable cognitivement à accepter comme ennemi pour une partie de la gauche.
Le cas de Moazzam Begg est emblématique d’une gauche qui a perdu sa grille de lecture antiraciste ET anti-totalitaire. Il est emblématique d’une gauche qui a décidé par avance quelles seraient les victimes, de façon tellement auto-centrée, qu’elle en vient à s’auto-flageller devant chaque manifestation de l’islamisme. Elle finit par accepter d’elle-même toute compromission avec ses valeurs d’émancipation, qu’elle délaisse peu à peu.
La droite populiste et extrémiste a de beaux jours devant elle. Que la gauche française jette un coup d’œil à ce qu’il se passe chez son voisin britannique et en tire des leçons, s’il en est encore temps !
Depuis presque un an, Tariq Ramadan resserre ses liens avec l’association CAGE, plusieurs fois épinglée pour ses positions islamistes et pro-djihad, par la presse et Ikhwan Info. Analyse d’un partenariat qui perdure :
Le 18 juin 2016, l’association CAGE organise une conférence avec Tariq Ramadan pour célébrer la rupture du jeûne. Et surtout pour sceller le rapprochement entre le prédicateur suisse et l’association britannique.
La vidéo de cette conférence est visible sur le site internet de Tariq Ramadan. (ICI) Il y « remercie » CAGE et appelle le public à la « soutenir ». Pour Tariq Ramadan, CAGE fait un travail « essentiel », se bat pour la « liberté d’expression », et surtout contre « Prevent », le programme anti-radicalisation du gouvernement anglais. Tariq Ramadan affirme que « face aux injustices, on demande aux musulmans d’être silencieux pour être acceptés ». Or selon lui, « l’Islam c’est ne pas être silencieux face aux gouvernements corrompus ». Il fait alors l’éloge de CAGE… Doit-on en conclure que pour être un bon musulman, il faut soutenir CAGE ? C’est en tous cas ce que sous-entend habilement Tariq Ramadan. La vidéo s’intitule d’ailleurs The Story of Dawud, et fait un parallèle entre CAGE (David) se battant contre les « corrompus », contre les « géants » (Goliath).
L’année précédente, en 2015, l’invité d’honneur de CAGE pour la rupture du jeûne n’était autre qu’Abu Qatada. Rédacteur et support idéologique du journal du GIA, Usrat-al-Ansar, dans les années 90, puis figure incontournable du Londonistan, surnommé « l’ambassadeur de Ben Laden en Europe », avant d’être expulsé en Jordanie en 2013, il est l’auteur de plusieurs fatwas autorisant le meurtres d’apostats, de juifs, ou encore d’américains. Il avait déclaré juste après les attentats du 11 septembre 2001 qu’il ne s’agissait que d’une « réponse aux politiques injustes de l’Amérique ». Après avoir appelé à la création d’un état islamique, il est désormais plus proche des rangs djihadistes du Front al-Nosra, et participe au magasine pro-al-Qaida, Al-Risalah. Tariq Ramadan ne semble visiblement pas embarrassé de prendre le flambeau après Abu Qatada pour l’Iftar 2016 de CAGE.
Le 5 décembre 2016, Tariq Ramadan apparaît dans une vidéo postée par CAGE, où il appelle à soutenir l’association : « soutenez le travail de CAGE, soutenez le financièrement, aucun gouvernement ne paiera jamais car c’est exactement ce qu’ils ne veulent pas voir (…) c’est notre devoir, du côté des opprimés (…) donnez votre argent, autant que vous le pouvez ».
Le 29 janvier 2017, Tariq Ramadan participe au colloque de CAGE intitulé Emergency Live Appeal, littéralement Appel d’Urgence en Direct. Il s’agit encore une fois de récolter des fonds pour CAGE, qui se dit en situation financière « précaire ». Sont également annoncés présents Adnan Siddiqui, directeur de CAGE, Moazzam Begg, directeur adjoint de CAGE, Asim Qureshi, directeur de recherche de CAGE, Ibtihal Bsis, avocate et représentante d’Hizb ut-Tahrir, Majid Freeman, qui se présente comme travailleur social, ainsi que Suliman Gani, imam à Tooting.
Adnan Siddiqui appelle à désobéir aux lois anglaises en matière de lutte anti-terroristes : « nous devons nous sentir assez surs de nous pour défier les lois. Ils n’aiment pas les gens comme nous qui leur disent ». Adnan Siddiqui s’était fait connaître du grand public en Angleterre en 2014 après avoir affirmé que l’attentat suicide d’un djihadiste anglais contre une prison d’Alep pour libérer des prisonniers, et qui avait tué des dizaines de personnes, était « un prix qu’il valait la peine de payer ».
Asim Qureshi est à la table ronde contre le programme anti-radicalisation Prevent avec Ibtihal Bsis. Asim Qureshi avait provoqué un tollé en 2015 après avoir décritJihadi John, de son vrai nom Mohammed Emwazi, bourreau de l’Etat Islamique, de « très beau jeune homme », « extrêmement gentil, doux, la personne la plus humble que je connaisse », après avoir été un certain temps en contact avec lui. Pour Asim Qureshi, sa radicalisation est due aux autorités britanniques. Dans un précédent colloque organisé par Hizb ut-Tahrir en 2006, il y déclarait à propos de la Palestine, de la Tchétchénie, de l’Irak, du Kashmir et de l’Afghanistan : « nous savons qu’il incombe à chacun d’entre nous de soutenir le djihad de nos frères et sœurs dans ces pays lorsqu’ils font face à l’oppression de l’Occident ».
Ibtihal Bsis représente le parti Hizb ut-Tahrir. Ce parti appelle au rejet de la démocratie considérée comme impie, à la mise en place d’un califat mondial, à la destruction d’Israël et à l’instauration de la Charia sans aucune autre forme de jugement. N’incitant pas directement à la lutte armée (bien qu’il glorifie le djihad) il n’est pas considéré comme terroriste par les Etats-Unis, à la différence de plusieurs pays d’Asie comme la Chine ou la Russie.
Majid Freeman confesse faire appel à CAGE pour pouvoir effectuer des allers-retours en Syrie avec son œuvre de charité : « quand je pars de Syrie pour mon travail de charité j’appelle CAGE pour des conseils légaux et idem lorsque j’y repars ». Majid Freeman a déjà été épinglé pour avoir fait l’éloge de membres d’al-Qaïda, du Front al-Nosra ou encore pour avoir justifié des crimes de l’Etat Islamique.
Suliman Gani rend hommage à CAGE qui « sécurise la liberté des prisonniers ». Suliman Gani est connu pour avoir mené une campagne de boycott contre les magasins ahmadis à Londres : « Puisque les Qadianis (injure pour désigner les ahmadis) sont habituellement trompeurs quant à leur religion, il y avait un risque potentiel que les musulmans se voient proposer de la viande qui n’était pas nécessairement halal ». Il a également travaillé trois ans pour le Ministère de la Santé en tant qu’aumônier musulman à l’hôpital de Tooting, tout en s’opposant aux transfusions sanguines et à l’avortement. Il considère l’homosexualité comme « non-naturelle » et les femmes comme « asservies » aux hommes.
Tariq Ramadan et Moazzam Begg concluent la conférence. Tariq Ramadan insiste sur le rôle de CAGE dans la « défense de la liberté d’expression ». On comprend mieux pourquoi il n’a pas défendu celle de Charlie Hebdo : peut-être était-il trop occupé à défendre celle des pro-djihad ? Tariq Ramadan réitère alors des les compliments et autres appels au don pour CAGE… sans jamais apporter aucune contradiction à aucun des autres participants, bien au contraire.
Lors de l’ « Emission politique » de France 2 du jeudi 5 janvier 2017, présentée par le duo Pujadas et Salamé, l’on a proposé à l’ex-premier ministre socialiste et actuel candidat aux « Primaires citoyennes », de débattre avec une jeune femme voilée, Attika Trabelsi. Le journaliste Karim Rissouli la présenta en ces termes: « Attika Trabelsi, vous êtes jeune diplômée de l’Ecole Normale Supérieure. Vous êtes entrepreneure. Vous avez créé une entreprise en ligne de l’artisanat marocain, et vous êtes également engagée au sein de l’association Lallab dont le but est, je cite : « montrer la pluralité des femmes musulmanes ». Vous vous dites musulmane et féministe … ». Fin de citation.
S’en est suivi une séquence larmoyante à dessein, où la jeune femme, se disant humiliée à l’écoute des propos de Manuel Valls – « Marianne a le sein nu parce qu’elle nourrit le peuple ! Elle n’est pas voilée, parce qu’elle est libre ! » – a plutôt cherché à émouvoir, en endossant l’habit de l’éternelle victime, au lieu d’engager une réflexion digne, responsable, dépassionnée et débarrassée de toute victimisation mesquine, face à un potentiel candidat aux prochaines élections présidentielles, sur le principe même de la laïcité et les dangers réels qui menacent la République : l’islamisme, ses agents agitateurs et ses voiles, en tête du peloton.
En effet, la laïcité demeure méthodiquement fragilisée, systématiquement attaquée par le réseau islamiste, de concert avec une certaine gauche clientéliste, multiculturaliste et néo-internationaliste, substituant le « prolétaire » d’hier par la femme « voilée » d’aujourd’hui.
Après tout, Attika Trabelsi est parfaitement dans son droit de défendre mordicus son bout de tissu sacré, dissimulant son cuir chevelu au nom du Ciel. Cependant, France 2 est-elle en droit de faire le jeu de l’islamisme et de banaliser, de la sorte, son discours victimaire et ses étendards identitaires ? Est-elle en droit de lui offrir une tribune libre, devant presque deux millions de téléspectateurs [1], ce soir-là ?
Car Attika Trabelsi est loin d’être uniquement une jeune normalienne comme présentée par France 2. Elle n’a pas passé le concours de Normale Sup mais a fait un master en géopolitique à l’ENS [2]. Sur les réseaux sociaux elle n’hésite d’ailleurs pas à entretenir l’ambiguïté. Quoiqu’il en soit, elle fait de ce titre universitaire un argument de liberté.
Loin d’incarner et de représenter cette citoyenne lambda, triée arbitrairement sur le volet, lors d’un casting ordinaire, elle est une vraie militante d’un réseau islamiste. Elle fait de son voile un label identitaire revendiqué et revendicatif. Elle n’est pas simplement « engagée au sein de l’association Lallab » dixit Karim Rissouli, mais elle occupe le poste stratégique de trésorière de cette très jeune association, citée furtivement, et une seule fois, dans cette émission. Attika Trabelsi est venue, en porte-voix, défendre une vision idéologique de Lallab [3]. C’est-à-dire, au nom du pluriel, cette association, riche en voiles de toutes formes, tente de légitimer et de banaliser l’uniformisation islamiste des corps féminins et d’interdire, par la même, la mise en cause nécessaire de toute la construction théologique et jurisprudentielle sous-jacentes des revendications islamistes identitaires moyenâgeuses, qui s’en réclament.
L’on s’étonne parfois de voir une très jeune association, créée depuis seulement quelques mois, inconnue du grand public, invitée à défendre sa cause à la télé lors d’un créneau magistral, alors que de nombreuses associations, très anciennes, très actives aussi, n’arrivent même pas à faire parler de leurs activités, ne serait-ce que dans un journal local !
Mais qui se cache derrière Lallab ?
Officiellement, cette association (et média numérique aussi) est cofondée par deux jeunes femmes non-voilées : Sarah Zouak et Justine Devillaine [4]. Toutes les deux ont passé par la case IRIS Sup’, dirigée par un certain … Pascal Boniface. Celui-là même qui, le 1 juin 2016, a consacré son « édito » au parcours de … Sarah Zouak, son ex-étudiante [5].
Il lui a offert cette tribune pour qu’elle puisse expliquer le sens d’un documentaire intitulé « Women Sensetour in muslim countries »[6], qu’elle a co-réalisé, présentant les portraits de 25 femmes musulmanes, issues de cinq pays : le Maroc, la Turquie, l’Indonésie, l’Iran et la Tunisie … pour s’en servir, médiatiquement et politiquement, ici en France !
« Alors à ces personnes qui ne cessent de se cacher derrière le vivre-ensemble, l’égalité et la justice, je pose une simple question : quel modèle de société souhaitez-vous ? Une société française qui accepte seulement les personnes capables de s’intégrer et de s’assimiler quel qu’en soit le coût, ou une société qui accepte toutes les personnes avec leurs différences et multiples identités ? » [7] avait conclu, Sarah Zouak, son échange avec son professeur Pascal Boniface. Et ce sont très exactement ces mêmes éléments de langage qu’a exprimés Attika Trabelsi face à … Manuel Valls !
Dans un autre entretien, accordé au site « Clique », le 12 octobre 2016, la franco-marocaine Sarah Zouak – inspirée des travaux de la sociologue franco-irakienne Zahra Ali [8] – a déclaré :
« j’en ai marre de Manuel Valls et sa « Marianne au sein nu » » [9] !
Le journaliste Karim Rissouli a choisi exactement ce propos de Manuel Valls pour permettre, à la trésorière de Lallab de faire son numéro de femme voilée victime, sur le plateau de France 2. De la même façon comment comprendre que ce soient imposées en un temps record les icônes de Lallab, à l’image de Zouak et Trabelsi, comme interlocutrices médiatiques supposées être représentatives des femmes musulmanes !
Je dis bien « un temps record », car Sarah Zouak n’a que 27 ans, fraîchement diplômée de l’IRIS de Pascal Boniface, mais qui cumule déjà des prix, des trophées et des titres honorifiques – comme ceux accordés à Soufiane Iquioussen – pour son seul et unique « œuvre », sur les femmes musulmanes dans les cinq pays précités. En juin 2016, elle a remporté le « Prix Coexister 2016 », dans la catégorie « Femme française émergeante », de l’association Coexister, qui demeure très proche des Frères musulmans de l’UOIF. Et c’est bien un certain Jean Louis Bianco, le président de l’Observatoire de la Laïcité, qui s’est chargé de le lui remettre en personne. En octobre 2016, elle a remporté le prix « Déclics Jeunes » de la Fondation de France ainsi qu’une bourse, versée par la même fondation philanthrope, pour « finaliser mon rêve », dit-elle !
A Lallab, les partisans de la banalisation de l’intégrisme se bousculent. On peut y voir Samuel Grzybowski, fondateur de l’association Coexister et qui trouve intéressantes les thèses de Hassan El Banna.
Ou encore Hanane Karimi qui tenta sur un plateau de France télévision d’humilier publiquement David Thomson qui s’inquiétait du retour des jihadistes de Syrie. (Ici)
Lallab est donc l’expression d’une nouvelle mutation « pokislamiste », remplaçant les structures vieillissantes des Frères musulmans, en ces temps durs, par de nouvelles jeunes structures 3G, soignant attentivement leurs apparences, pour faire passer les mêmes messages idéologiques, voire plus, dans une ambiance bon enfant, là où les vieilles structures reconnaissables de loin, n’avaient que peu ou pas d’influence. Toutefois, c’est grâce aux circuits islamistes (et islamogauchistes) que Lallab prêche librement sa parole.
En effet, du 13 octobre au 27 novembre 2016, Lallab a présenté le premier épisode de son « documentaire » dans presque 14 villes françaises. Pour cela, le réseau frériste local d’EMF (Etudiants musulmans de France), à Lille comme à Montpellier, a été efficace. A Paris, c’est l’institut IREMMO, présidé par Jean-Paul Chagnollaud, qui a projeté le film de Sarah Zouak [10]. Ce même IREMMO a invité ce mardi 10 janvier 2017, l’un des membres de son conseil scientifique, François Burgat pour ne pas le nommer, à présenter son dernier essai : « Comprendre l’islam politique » [11] !
A Grenoble, Sarah Zouak remercie particulièrement une professeure de français, prénommée Delphine, d’avoir mis plus de 300 élèves collégiens, âgés de 11 à 15 ans, devant la projection de son « documentaire », dans le cadre d’un atelier de « sensibilisation sur le féminisme mais surtout pour lutter contre les préjugés sur les femmes musulmanes » écrit-elle le 21 novembre 2016 sur sa page Facebook. Un autre message du 23 décembre 2016 annonce que Lallab compte investir le champ scolaire par l’animation d’autres ateliers en 2017. Le Ministère de l’Education Nationale appréciera !
Lallab se sont aussi des liens à l’international : le 4 novembre 2016, Sarah Zouak – qui n’est pas journaliste ! – publia sur son profil, une photo d’elle en Alexandrie en Egypte, au milieu d’autres femmes voilées, ou pas, présentées comme étant des femmes journalistes, venant « de Palestine, de Jordanie, d’Egypte, du Liban et du Maroc » pour participer, dit-elle, au séminaire « Defying threats and hate speech against female journalists from the MENA région »[12], organisé par l’Institut suédois d’Alexandrie que préside le social-démocrate Peter Weiderud, depuis avril 2015 [13].
Ce même Peter Weiderud, qui par le passé a animé des conférences dont l’invité principal était Tariq Ramadan, a déclaré le 17 septembre 2016, dans la presse égyptienne, en réaction à « l’affaire du burkini », survenue l’été dernier au lendemain des attentats de Nice, que « la France n’a pas le droit d’interdire le burkini sur ses plages car il s’agit là d’une liberté individuelle » avant de fustiger ce qu’il a considéré comme étant une « islamophobie claire de l’Etat français » [14] !
Mais Lallab est aussi une filiation européenne au réseau ENAR [15] – le CCIF à l’échelle européenne – demeurant noyauté par des islamistes et leurs standards victimaires, et qui est financé, entre autres, par la Commission Européenne et par l’OSF (Open Society Foundation) de Georges Soros !
Le 26 mai 2016, lit-on sur la page Facebook de Lallab, Sarah Zouak a participé à un symposium organisé par le réseau ENAR sous le thème : « Muslim women : forgotten women ? Understanding the gender dimension of islamophobia » [16]. Parmi les intervenants annoncés l’on trouve, entre autre, Malika Hamidi, directrice générale de l’EMN (European muslim network) que préside Tariq Ramadan, ainsi que le franco-égyptien Marwan Muhammad, directeur exécutif du CCIF. Dans le post de Sarah Zouak, elle a écrit, je cite : « une journée entière consacrée à l’étude de cette double oppression dont sont victimes les femmes musulmanes en Europe : le sexisme et le racisme. On a terriblement hâte de rencontrer des expert.e.s de toute l’Europe sur le sujet … » !
Par conséquent, il est clair que la puissance médiatique surprenante de cette très jeune association s’explique en partie par ses liens locaux, nationaux, européens et internationaux. Sur le site de Lallab, presque rien n’est dissimulé. Il suffit juste de lire et d’analyser. Les partenaires public-privés, financiers, stratégiques et médiatiques de cette association y sont affichés. En plus de la Fondation de France, il y la ville d’Ivry sur Seine, dont le maire est le communiste Philippe Bouyssou (PCF). L’on trouve aussi le Conseil Général du Val de Marne : le seul département français présidé par un communiste, Christian Favier (PCF) ! Attika Trabelsi qui se présente comme une victime de la France est donc membre d’une association ultra subventionnée par de l’argent public
Parmi les partenaires, il y a aussi le site SaphirNews dont la proximité idéologique avec les Frères musulmans n’est plus à prouver. Lallab peut compter aussi sur « l’armée numérique » des islamistes, amplifiant ses annonces sur les réseaux sociaux, à l’image de la page du World Hijab Day France, promouvant l’organisation de la « journée du voile », comme celle organisée l’année dernière à Sciences-Po Paris !
Malgré tous ces éléments factuels, Lallab est loin de livrer tous ses secrets. Des indices, à recouper et creuser encore, démontreraient des proximités révélatrices avec la RMGE (Réseau des Musulmans des Grandes Ecoles), directement influencé par le CCIF, par l’UOIF et surtout par Tariq Ramadan et son projet « d’islamisation par le haut ».
Le fait que Karim Rissouli présenta la « sœur » Attika Trabelsi d’abord comme une normalienne, n’est pas dénué de sens. Quelques noms figurant parmi les cadres et bénévoles de Lallab, sont aussi très actifs au sein du RMGE comme par exemple la chroniqueuse Maïssa Leroy, la fondatrice de « l’atelier des p’tits mouslims » (l’atelier des petits musulmans), faisant l’apologie du « voile islamiste » au milieu d’enfants en bas-âges.
La même Maïssa Leroy a publié sur sa page FB une image de la carte de l’Europe « en position – dit-elle – de prosternation pour le Seigneur de l’univers » ! Un rêve islamiste.
Enfin, Lallab est aussi un média qui vulgarise les standards islamistes, concernant la justification « religieuse » du voile. En témoigne cette tribune destinée aux filles voilées, publiée conjointement avec le site SaphirNews. Elle s’intitule : « Ma réponse aux 14 arguments les plus courants contre le voile » (à lire ici et ici). A la question n° 13, que l’on pourrait opposer aux filles voilées, je cite : « Ce n’est pas écrit textuellement dans le Coran [le voile, ndlr] », Lallab dicte aux filles voilées les éléments de réponse suivante :
« Ok, je veux bien discuter d’interprétation religieuse, mais il vaut peut-être mieux qu’on parte avec les mêmes bases. Quand je discute avec quelqu’un qui a une foi différente de la mienne, j’ai l’humilité de reconnaître que cette personne a très probablement plus de connaissances que moi dans ce domaine». De mon côté, je me réserve le droit de ne pas donner beaucoup de poids aux arguments « religieux » de quelqu’un qui, loin de présenter les années d’étude et la maîtrise de l’arabe coranique nécessaires pour émettre des avis religieux, n’a même pas des connaissances de base. Parmi celles-ci, le fait que les musulmans s’appuient sur deux sources principales, le Coran ET la Sunna (la vie et les paroles rapportées du Prophète Muhammad). Si tu ne sais même pas ça, tu peux servir ton exégèse bidon sur les plateaux télé, mais moi je ne vais pas apprendre la physique quantique avec un élève de CM2. »
Fin de citation.
Qui a dit que les femmes voilées de Lallab étaient libres et insoumises ? Cette réponse démontre le contraire : le voile est bel et bien le symbole de leur soumission assumée au clergé sunnite, émettant des avis religieux moyenâgeux, sur la base de la soi-disant connaissance de … l’arabe coranique et de ladite sunna du Prophète.
Pour que l’on apprécie mon propos à sa juste valeur, je fais partie de ces citoyens musulmans qui considèrent que le voile dit islamique n’a d’islamique que le nom. Cela étant dit, ma position ne traduit aucun rejet des femmes voilées, quelles qu’elles soient. Penser que le voile n’est pas islamique fait partie, que l’on veuille ou pas, de ce débat réformiste vital qui, n’en déplaise aux islamistes, traverse l’islam, ses textes et ses représentations. Lutter contre la xénophobie, d’où qu’elle s’exprime, ne doit pas interdire le débat sur l’islamisme et sur ses étendards et autres marqueurs identitaires fragilisant le pacte social et sociétal.
Enfin, l’on n’aura que l’islamisme que l’on soutient médiatiquement. France 2, comme d’autres médias français, devront se rendre compte qu’ils jouent avec le feu, en faisant passer pour victimes de la laïcité et de la République, des activistes islamistes, femmes et hommes, foncièrement hostiles à la laïcité et depuis toujours. De la promotion des Iquioussen à la promotion de Lallab, France 2 se rend coupable de connivence flagrante avec l’islamisme et son réseau. Ceux qui paient la redevance devront peut-être exiger plus de professionnalisme de la part de la télé du service publique et de ses chroniqueurs. Pour finir, j’aime bien cette belle phrase, écrite sur le fronton du blog de mon ami tunisien Salah Horchani, je cite : « qui tolère l’islamisme, récolte le terrorisme » [17] … à méditer !
Selon la chaîne Al Jazeera, un de ses journalistes, Mahmoud Hussein, a été placé en garde à vue pour 15 jours. Pour le pouvoir en place, Al Jazeera serait utilisée par les Frères musulmans pour diffuser leur propagande.
Selon le parquet égyptien, Mahmoud Hussein aurait cherché à « renverser le pouvoir à travers la production de films mensongers sur la situation économique et sociale en Egypte ». Il lui est aussi reproché d’avoir participé à un documentaire intitulé « les soldats », dans lequel Al Jazeera affirme que les conscrits sont maltraités.
Accusé d’avoir parlé de « gauches irréconciliables » , Manuel Valls a dû rééexpliquer ce que visait son propos de février 2016. Non pas les frondeurs ou la gauche opposée à la loi Travail mais « ceux qui font des meetings avec Tariq Ramadan », c’est à dire ce camp du « ni Charlie ni Paris », ceux qui associent le droit au blasphème ou toute mesure antiterroriste à de « l’islamophobie », très souvent lors de raouts à Saint-Denis.
De nouveau sommé de s’expliquer, Manuel Valls a assumé son désaccord, profond, avec «Clémentine Autain qui s’affiche et passe des accords avec Tariq Ramadan et les Frères musulmans.» C’est assez courageux car sitôt ce clivage assumé, toute la sphère pro-islamiste était bien sûr déchaînée. Sans parler de la presse aveugle qui s’est contenté de prendre fait et cause pour la version Clémentine Autain, jurant ses grands dieux que tout était faux, sans vérifier…
Hélas, les faits sont têtus. Clémentine Autain s’affiche en effet, au niveau local et national, avec les Frères musulmans.
Son courant Ensemble soutient régulièrement leurs meetings. Il est même signataire du meeting honteux qui est annoncé pour ce dimanche 18 décembre à Saint -Denis, en compagnie de Tariq Ramadan, des Indigènes de la République et de Marwan Muhammad du CCIF !
Pour allez voir le site qui annonce ce nouveau meeting réunissant la gauche pro-islamiste.
• Ensemble a également relayé l’appel du meeting du 6 mars 2015 dénonçant « l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire » après les attentats de Charlie et de l’Hyper Casher. En compagnie de l’UOIF (à qui Ensemble reproche simplement d’être contre le mariage pour tous !), mais aussi de Participation et Spiritualité musulmane, du CCIF, du Parti des Indigènes de la République, les Indivisibles, Oumma.com, et la Junta islámica….
Le communiqué d’Ensemble est alors co-signé par Laurent Lévy… L’un des animateurs du courant Ensemble et surtout l’un des plus farouches opposants à la loi de mars 2004 sur les signes religieux à l’école publique. Ses deux filles, militantes voilées, Lila et Alma Lévy, ont mené campagne contre cette loi. Elles ont écrit un livre où elles expliquent leur dégoût des homosexuels ou encore défendu que la lapidation était un « choix » pour se purifier.
• Le 11 décembre 2015 déjà, moins d’un mois après les attaques terroristes à Paris et à St Denis, le courant Ensemble de Clémentine Autain appelait à un meeting contre l' »islamophobie » en compagnie de Salma Yaqoob, qui explique que les attentats de Londres sont une réaction aux attaques américaines. Ou encore de Tariq Ramadan qui y a défendu un imam frère musulman assigné à résidence parce que soutenant les moudjahidines, où qu’ils se trouvent. Sans oublier Marwan Muhammad qui a eu cette phrase étonnante : « Valls a une fracture du cerveau » car il dit qu’il « ne veut pas comprendre les excuses sociologiques des terroristes ».
• Le 23 juin 2016, pas du tout échaudée, Clémentine Autain n’hésite pas à s’afficher en compagnie de Marwan Muhammad du CCIF.
• Cette collaboration se ressent sur le terrain, à Sevran, où Clémentin Autain est conseillère municipale. Des militants se plaignent régulièrement d’un climat politique hostile s’ils osent dénoncer l’enrôlement jihadiste qui y sévit ou le recul de la mixité.
D’ailleurs, lorsqu’un journaliste de M6 se fait lyncher pour avoir dénoncé, faits à l’appui, l’avancée du machisme et de l’islamisme, Clémentine Autain crie avec les loups et parle de « télé poubelle ».
Que Clémentine Autain nie les problèmes de sa commune , préfère les cacher et militer avec ceux qui accusent les laïques et les féministes d’être « islamophobe « , c’est son droit et son déshonneur… Une autre gauche a bien raison de refuser cet aveuglement.News
Ahmed Raïssouni, théologien marocain est un des penseurs du PJD. Il est aussi vice-président de l’Union internationale des érudits musulmans, dirigée par le cheikh Youssouf Al-Qaradhawi. Une position qui le situe dans la galaxie idéologique des Frères musulmans. Lorsque l’Union internationale des érudits musulmans a été mise sur la liste des organisations terroristes par les Emirats arabes unis, Ahmed Raïssouni, a du, comme la plupart des Frères réduire la voilure et donner des gages de modération.
A l’automne 2016, dans une série d’interviews, notamment pour alayam24.com et arabi21.com, il explique que les Frères musulmans égyptiens ont été trop loin.
Il déclare notamment que les Frères musulmans égyptiens « abandonné leur mission supérieure » afin de poursuivre leurs aspirations politiques.
Ahmed Raïssouni, va même jusqu’à accepter la mise à pied de Morsi. « Allah voulait que cet homme, soit évincé ». Et de faire un parallèle avec la situation marocaine. « La logique de l’histoire est que si l’État ne nous freinait pas, nous pourrions commettre des erreurs et nous voir confier des responsabilités trop lourdes pour nous. Nous devrions avoir à nous occuper d’affaires pour lesquelles nous ne sommes pas doués. L’Etat a autre chose en tête, mais je crois qu’au bout du compte, nous en bénéficions. Le Parti de la justice et du développement en bénéficiera. »News
Le 3 décembre, à Décines dans la banlieue Lyonnaise, les islamistes du CCIF se retrouveront pour « des assises contre l’islamophobie » dans des locaux diplomatiques de l’ambassade de Turquie sous l’égide de son ministère des Affaires religieuses et de son organisation officielle DITIB ( Diyanet Işleri Türk-Islam Birliği à savoir Union des Affaires Culturelles Turco-Islamiques).
Comment ose-t-il, le CCIF, se présenter comme le chantre de la liberté des femmes. Quelle funeste audace de s’accaparer l’antiracisme et le féminisme pour finalement le liquider. Où sont-ils quand les hommes et les femmes se lèvent pour faire obstacle à cette loi qui a failli légaliser le viol des fillettes.
Ils se réunissent chez des activistes islamistes qui soutiennent le régime qui a souhaité promulguer cette loi. Chez ces tortionnaires qui emprisonnent et purge à tour de bras.
Quand le CCIF pourfend l’Etat d’urgence Français, sa police et sa Justice, elle noue franchement camaraderie avec le régime de Recep Tayyip Erdogan.
L’Etat d’urgence décrété par le Président Turc suite au soulèvement d’une partie de l’armée ne dérange nullement le CCIF qui préfère s’en prendre à celui de notre pays, promulgué à la suite des attentats du 13 novembre. Pourtant, la France n’a enterrée ni les droits de l’Homme ni les droits des femmes.
La machine d’exception Turque peut donc compter sur nos islamistes pour collaborer avec les siens.
Ces « Assises contre l’islamophobie », organisées notamment par le CCIF sont soutenues par tout ce que l’AKP (parti islamiste au pouvoir en Turquie) dispose comme instruments pour contrôler et se renforcer auprès de sa diaspora. Ils ne s’en cachent d’ailleurs pas.
Par exemple MUSIAD « MUSIulman Is Adamlari Dernegi », littéralement « Association des hommes d’affaires indépendants ». Au même titre que l’AKP est à la politique l’organe islamiste d’Erdogan, MUSIAD est à l’économie au service de son projet politico-religieux.
Exhibé comme une star sur leur tract des « assises », Bayram Celik est un chef d’entreprise lyonnais engagé… « Notre but Allah, notre guide le messager de Dieu, notre Constitution le Coran », promeut-il sur sa page Facebook avec un homme lourdement armé. Le slogan de la confrérie des « Frères musulmans ». Quelle étrange organisation patronale…
Soutenu aussi par le Conseil de la Jeunesse Pluriculturel (COJEP), association d’étudiants Turcs au service de l’homme fort d’Ankara sur le territoire Européen et qui distribue bons ou mauvais points à certains « leaders d’opinions » Français.
Evidemment les bons points sont décernés par le Cojep aux soutiens de la confrérie des Frères, de Tariq Ramadan, et évidemment de l’AKP.
Entre autre, Bariza Khiari sénatrice de Paris, Marwan Muhammad, Rokhaya Diallo et bien sûr Edwy Plenel sont auréolés pour tant et tant de services rendus à la cause islamiste sous couvert de lutte contre « l’islamophobie ».
Pour le Cojep, Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis, eux, sont relégués à des rôles de suppôts de l’Arménie.
L’AFD International France (Alliance for Freedom and Dignity) est aussi de la partie. Comment ne pourrait-elle pas l’être, surtout en compagnie de Ismahane Chouder. Celle-ci multiplie les casquettes pour imposer son hijab militant. Elle rêve aussi d’instaurer une République islamique au Maroc, son pays d’origine.
Pour l’AFD, l’antiracisme passe par le copinage islamiste et c’est assez crânement qu’ils s’affichent avec Tariq Ramadan. Leur boussole n’est pas les droits de l’Homme mais le droit des islamistes à contester les lois Républicaines. Comme ils l’expliquent sur leur site, quand « l’opinion internationale » fustige les lois laïques de notre pays, c’est sur les mobilisations des islamistes radicaux à travers le monde qu’ils font référence. Pas sur les arrêts de la Cour Européenne des droits de l’Homme jugeant conforme la loi interdisant les signes religieux à l’école.
Eux non plus ne pipent mot sur le régime de répression tout azimut qui se déroule en Turquie tous les jours. Non, leur cause antiraciste à eux c’est le droit des femmes qui veulent adopter l’uniforme intégriste.
Tous sont aux abonnés absents quand l’Etat Turc purge des milliers de fonctionnaires, emprisonne les élus qui s’opposent, traque la population et les journalistes récalcitrants.
Ils n’ont rien dit et le 3 décembre, ils ne diront rien à ces complices d’Erdogan concernant le sort des fillettes, qui pour cette fois, ont été épargné grâce aux mobilisations qui ont empêché l’adoption de la loi qui voulait amnistier les auteurs de viol sur elles si elles devenaient leurs épouses.
Les Arabes, les Berbères, les Turcs, les Kurdes, les musulmans laïques et progressistes savent que l’internationale islamiste n’a qu’un seul but : celui d’instrumentaliser nos libertés pour tous nous en priver. Car l’antiracisme islamiste c’est comme le féminisme salafiste, ça n’existe pas.
Mais il semblerait que la petite ville de Décines soit devenue leur petite Mecque où ils peuvent tout se permettre. En territoire diplomatique, tout comme dans les équipements publics qu’ils occupent régulièrement.
Nasser Ramdane Ferradj porte-parole et Ergün Toparslan du collectif « ils n’auront pas notre silence complice – les islamistes »News, Tribune
Depuis l’été 2016, le CCIF a lancé une campagne de soutien sur les réseaux sociaux pour Abdelfattah Rahhaoui, imam et directeur d’école à Toulouse. Le CCIF et Abdelfattah Rahhaoui considèrent comme « islamophobe » la décision de non-ouverture par l’Inspection Académique de son école Al-Badr à la rentrée 2016. Voir notre dossier sur Abdelfattah Rahhaoui ici, et ses liens avec Sanabil (association soupçonnée de liens terroristes) : https://ikhwaninfowhoswhofr.data.blog/2016/09/07/qui-est-abdelfattah-rahhaoui-que-defend-tant-le-ccif/
Suite à son refus de se plier à la décision de l’Inspection Académique puis à l’ouverture illégale de classe (en récidive depuis 2010), ainsi que des faits de violence et d’intimidations sur ses élèves, Abdelfattah Rahhaoui a comparu le 17 novembre 2016 au tribunal. Les faits exacts reprochés sont : « violences aggravées et répétées à l’encontre de mineurs de moins de quinze ans par une personne dépositaire de l’autorité », « ouverture illégale de classes de collège » et « refus de se soumettre à la mise en demeure ».
Abdelfattah Rahhaoui s’est défendu en prétendant faire uniquement du soutien scolaire, des « cours à la carte » aux collégiens. Mais CôtéToulouse rapporte les interrogations de la présidente de séance au tribunal : comment expliquer les volumes horaires de 26h de cours ? sans que ces élèves de collège ne soient inscrit dans aucun autre établissement ? Cela ressemble plus à un collège clandestin, qu’à des cours de soutien scolaire en parallèle des études des jeunes élèves.
Les enseignements ont de plus été reconnus défaillant par tous les rapports de l’inspection académique. 5 des 7 bloc du tronc commun ne sont pas correctement enseignés. Seuls les cours de langue arabe et d’étude du Coran seraient soutenus (7 heures par semaine), avec 6 professeurs sur les 13 que compte l’établissement.
Les professeurs, dont plusieurs affirment avoir été ni payés, ni déclarés, ont même été remplacés par des parents d’élèves lorsqu’ils se sont mis en grève pendant 2 semaines. Ce qui a déclenché des contrôles de l’inspecteur d’académie, puis une saisie du Procureur.
Le témoignage d’une jeune collégienne de 6ème est glaçant. Lors de la visite de l’inspecteur d’académie, elle rapporte avoir été obligée de se cacher avec les autres élèves du secondaire, pour ne pas être vus. Lorsqu’elle s’interroge sur cette obligation de mentir à l’inspecteur, elle sera convoquée par Abdelfattah Rahhaoui : « Il m’a alors convoqué dans son bureau et, après m’avoir crié très fort dessus, il m’a frappé au niveau de la joue, me faisant tomber par terre. Le directeur nous terrorisait, nous criait dessus, favorisait ses enfants et se moquait des enseignants ainsi que des élèves ».
Exclue pendant 3 jours, elle change ensuite d’établissement. Tout comme ce collégien, défendu à la barre par Me Doumenc. Il dit avoir été trois fois victime de violences : « AbdelFattah Rahhaoui l’aurait, un jour, tenu dans ses bras, jusqu’à le faire devenir rouge, avant de le jeter en direction de chaises. Une deuxième fois, alors qu’il n’allait pas assez vite pour amener des tables dans une salle de classe, le directeur de l’école aurait jeté un meuble dans sa direction. Enfin, pendant la récréation, il aurait reçu de la part d’AbdelFattah Rahhaoui un ballon de basket, envoyé au niveau de son oreille. Le jeune garçon aurait fait état de maux de crâne, l’obligeant à prendre des anti-douleurs » (CôtéToulouse).
Alors qu’Abdelfattah Rahhaoui se dit victime d' »islamophobie », la procureur requiert :
3 mois de prison avec sursis pour les faits de violence,
4 mois de prison avec sursis, 5000€ d’amende, l’interdiction d’exercer une profession en lien avec l’éducation, et la fermeture du groupe scolaire, pour le non respect de la mise en demeure,
et 3000€ d’amende pour l’ouverture illégale de la classe de collège.
Le délibéré est fixé au jeudi 15 décembre, à 14 h.
Ce article est également disponible en العربية et English