La très controversée Rencontre Annuelle des Musulmans du Nord de l’UOIF se fera en comité plus restreint. Suite à la parution de l’enquête de Mohamed Louizi, aux pressions de l’opinion et du ministère de l’intérieur, il a dû renoncer à la venue de trois de ses prédicateurs les plus extrémistes mais aussi, dès lundi, à son invité le plus prestigieux.
Pierre Mathiot, qui devait y participer en tant que chercheur en Sciences politiques (pour la quatrième fois), a décliné sa participation. Il avait accepté comme chercheur mais s’est vu présenté sur le programme de l’UOIF au titre de sa fonction plus officielle de délégué ministériel au parcours d’excellence… Il a dû décommander sur demande du ministère de l’Education nationale.
Dans le cadre de la Mission d’information sur la place l’organisation et le financement de l’Islam en France, Bariza Khiari, sénatrice de Paris, était auditionnée le 3 février 2016. Si une grande partie de son intervention décryptée plus bas est intéressante, notamment sur le voile, les menus de substitution…, un point pose question. Sa vision d’un débat français uniquement « fondamentaliste » ou « islamophobe » ?
Dans son intervention Bariza Khiari explique qu’elle prend la parole pour une raison assez claire. « Il m’a semblé important qu’il y ait une voix différente de celles des fondamentalistes, d’un côté, et de l’autre côté des extrémistes Islamophobes. » On ne peut que comprendre cette inquiétude. En effet on remarque de plus en plus que sur les plateau de télévision, les seules paroles légitimes sont celles des intégristes présentés comme représentants des musulmans ou de l’extreme droite qui, elle, dirait vrai. Cependant il existe des figures qui n’entrent pas dans ce cadre. Ces dernières sont régulièrement victimes de campagnes de diffamation très violentes sur le net. Certains sont des chercheurs, d’autres des journalistes ou des responsables d’associations. Certains sont athées, chrétiens, juifs ou musulmans. Nous avons parlé dans un article des mises à l’index de musulmans non estampillés : CABALES CONTRE MUSULMANS NON AGRÉÉS
A lire cette phrase de Bariza Khiari, on pourrait croire qu’elle s’indigne de l’expulsion du débat des personnes visées par les intégristes. Il faut cependant continuer à lire son intervention.
« S’agissant de la place médiatique qu’occupe l’Islam, la situation est caricaturale. On reproche souvent aux « musulmans modérés » leur silence. Mais celui-ci est en réalité une construction médiatique. Les grands médias s’entêtent à inviter sur leurs plateaux des personnes que je définirai comme des analphabètes bilingues, et qu’on s’obstine à considérer comme des représentants de l’Islam. Je ne citerai pas de nom. Lorsque Mme Caroline Fourest me dit que de telles personnes à la télévision font baisser le racisme, je dirais que cette baisse est bien relative comparée à la honte et à l’humiliation qu’elles suscitent parmi les Musulmans de France. Se sentir représenté par cela, ce n’est pas possible ! Si l’on voulait humilier les Musulmans, on ne s’y prendrait pas autrement ! »
Avec cette phrase, on ne comprend plus. Il y aurait donc d’un côté des « extrémistes islamophobes » et de l’autre des « fondamentalistes« , mais aussi une troisième catégorie : les « analphabètes bilingues ». On aurait aimé que la sénatrice donne les noms. Lors d’interventions publiques Bariza Khiari n’hésite pas à nommer les personnes qu’elle ne veut plus voir sur un plateau de télévision : Mohamed Sifaoui et Hacène Chalghoumi. Pourquoi ne pas l’avoir dit ? Pourquoi ne pas avoir non plus donné la liste des personnes autorisées à donner leur opinion ?
Lors des questions, Bariza Khiari va plus loin : « Me voyez-vous beaucoup sur les plateaux télévisés ? Non, car je n’y suis jamais invitée du fait que je représente ce qui n’est pas dans la ligne. J’ai un jour été pré-sélectionnée pour participer à une grande émission du soir, mais on ne m’a jamais rappelée. Par curiosité, j’ai alors regardé les personnes qui avaient été retenues à ma place pour parler de l’Islam. Ces personnes appartenaient toutes à cette catégorie que j’appellerai « analphabètes bilingues » ! « .
Retranscription de l’intervention de Bariza Khiari.
Mme Corinne Féret, présidente. – Chers collègues, pour clore cette séance consacrée à des personnalités qualifiées ou experts de la question de l’Islam en France, nous avons l’honneur et le grand plaisir d’accueillir notre collègue Bariza Khiari, sénatrice de Paris, membre de la commission des affaires étrangères, mais surtout – et c’est à ce titre que nous l’entendons – spécialiste reconnue de la question des liens entre la pensée musulmane et la citoyenneté.
Dans ce cadre, vous avez publié récemment une note intitulée « Le soufisme : spiritualité et citoyenneté », publiée dans l’ouvrage Valeurs d’Islam de la Fondation pour l’innovation politique. Si vous en êtes d’accord, je me propose de vous donner la parole pour un propos liminaire d’environ 15 minutes, au cours duquel vous pourrez nous faire partager votre regard sur les principaux courants de l’Islam et, surtout, la manière dont ils sont effectivement diffusés et pratiqués en France par nos concitoyens musulmans.
Il serait également très intéressant que vous nous présentiez votre propre vision des institutions de l’Islam en France : quelle est leur la capacité réelle à diffuser et à promouvoir cet « Islam des Lumières » que vous appelez de vos voeux dans le texte que je viens de mentionner ? Et à quelles pistes notre mission pourrait réfléchir, pour favoriser dans notre pays un dialogue constructif entre l’État et l’ensemble des musulmans ?
Je précise que cette audition fait l’objet d’une captation vidéo, diffusée en direct sur le site du Sénat. Madame Khiari, ma chère collègue, vous avez la parole.
Mme Bariza Khiari, sénatrice de Paris. – Je suis heureuse d’être parmi vous et d’être auditionnée par des collègues, c’est du reste la première fois que cela m’arrive ! Je me suis posé la question de ma légitimité à être devant vous pour parler de cette thématique. En octobre 2004, alors que je venais d’être élue sénatrice, je n’aurais jamais imaginé que j’en viendrais à parler de l’Islam. Je remercie donc la Présidente et la rapporteure de cette commission, qui accorde une grande importance à ces questions, de m’avoir invitée.
J’ai essayé d’analyser tout mon cheminement pour comprendre comment j’en étais arrivée là. Ces questions me taraudaient-elles il y a une quinzaine d’années ? En fait, pas vraiment. Je savais en revanche que la question de l’égalité républicaine, minée par les discriminations, serait au coeur de mon mandat.
J’ai été très honorée lorsque le Président Poncelet m’a demandé, en 2004, d’être la marraine de l’opération Talents des Cités, qui se tient au Sénat depuis cette date. J’ai été également chef de file du groupe socialiste du projet de loi créant la Haute autorité de lutte contre les discriminations (HALDE). À partir de 2008, l’Islam est devenu, avec l’identité nationale, une question politique. Je perçois d’ailleurs cela comme une démarche qui consisterait à opposer l’identité nationale et l’Islam.
L’Islam est devenu une question politique et je ne pouvais rester en-dehors du débat. Il m’a semblé important qu’il y ait une voix différente de celles des fondamentalistes, d’un côté, et de l’autre côté des extrémistes Islamophobes. Parler de l’Islam en tant que musulmane serait, pour certains, verser dans le communautarisme. Je me demande pourquoi un musulman ne pourrait pas parler de l’Islam.
Il y a des radicalités religieuses d’un côté, et des radicalités politiques de l’autre. Au milieu, il y a un vide et il faut le remplir. Je pense que le fait qu’un certain nombre de musulmans dit modérés ne se soient pas exprimés a provoqué une brèche dans laquelle se sont engouffrés les fondamentalistes.
Au sein de ma formation politique (le PS), j’ai présenté de nombreuses contributions lors de tous les congrès, sur Islam et laïcité, Islam et République. Mais elle est demeurée totalement hermétique à ces questions, à l’exception de M. Laurent Fabius. D’autres instances m’ont alors ouvert leurs portes, comme une loge maçonnique ou l’épiscopat parisien où, à la demande du Père Matthieu Rougé, aumônier des Parlementaires, j’ai été invitée à m’exprimer aux côtés de Monseigneur André Vingt-Trois sur ces questions. J’ai également écrit un certain nombre d’articles dont, pour les démographes, une contribution sur les statistiques ethniques contre lesquelles je m’inscris. J’ai également participé au groupe de travail du Sénat sur la mission « La France dans 10 ans » dirigé par M. Jean Pisani-Ferry. J’ai aussi participé aux travaux de la Fondapol consacrés aux Valeurs d’islam et je suis à l’origine, avec notre collègue M. Roger Karoutchi, de l’intérêt que porte le Sénat aux minorités chrétiennes d’Orient. Au tout début, nous étions d’ailleurs les seuls à nous intéresser à cette question. À partir du moment où nous voulons que la diversité soit respectée en France, il nous paraissait essentiel de défendre la diversité au Moyen-Orient, consubstantielle de l’identité de cette région. D’autres collègues se sont progressivement agrégés à notre démarche et notre groupe est désormais important.
Ai-je une légitimité pour parler de l’Islam ? Théologique ? Certainement pas. Mais je suis l’une des rares élues, au niveau national, qui s’assument à la fois comme farouchement républicaine et laïque, et sereinement musulmane. Personnellement, je ne mets pas mon Islam dans ma poche, tout en étant républicaine et laïque. À cet égard, être laïc et chrétien, ainsi que laïc et juif, ne pose pas de problème, tandis qu’être laïc et musulman semble susciter une forme de suspicion, qu’il faut donc lever. Comme beaucoup d’élus ici, je suis saisie par nos concitoyens d’un certain nombre de questions. J’y suis particulièrement sensible et tout ceci m’a permis de développer une réflexion sur ce sujet.
Quelle est la place de l’Islam en France ? Je formulerai, tout d’abord, quelques considérations générales. Deuxième religion de France, l’Islam est une religion du livre qui n’est en rupture ni avec le judaïsme, ni avec le christianisme car il en est le continuum. L’Islam fait ainsi partie de ce que l’on appelle le socle abrahamique. A la question déjà posée à M. Antoine Sfeir, j’aurais formulé une autre réponse que la sienne : l’Islam a connu sa Renaissance avant son Moyen-Âge ! Elle appartient au socle abrahamique et, afin d’illustrer mon propos, je voudrais vous conter une petite anecdote. Je suis une élue du XVIème arrondissement de Paris et j’habite dans un immeuble bourgeois. Lorsque je suis arrivée dans cet immeuble, une voisine m’a fait part de l’interrogation des autres habitants sur la manière dont je réagirais au sapin de Noël traditionnellement installé par la copropriété dans l’entrée. Lorsque je lui répondis que je n’en étais nullement gênée, ma voisine a semblé incrédule. Il m’a alors fallu lui rappeler que Jésus était également l’un de mes prophètes et que le Coran consacrait une sourate entière à Marie, mère de Jésus. Tout d’un coup, je démontrais à cette dame que nous avions quelque chose en commun, et cela a paru la déranger.
La population musulmane de France est en majorité sunnite de tradition malékite. C’est le rite le plus ouvert des quatre écoles juridiques de l’Islam, à savoir le Hanafisme, le Hanbalisme, le Chafirisme et le Malékisme. On retrouve principalement cette dernière école en Afrique du Nord et un peu dans l’Afrique subsaharienne ; c’est pourquoi, l’immigration en France est à 95 % de rite malékite. Je suis personnellement l’héritière d’un Islam européen qui s’est développé en Espagne andalouse dans la coexistence des juifs et des chrétiens. C’est un Islam d’une grande ouverture et c’est également la belle période de l’Islam. Isabelle la Catholique a expulsé les Juifs et les Musulmans qui, du coup, ont irrigué le Maghreb, voire plus loin. Cette civilisation arabo-judéo-chrétienne a jailli de Cordoue et a irrigué le monde.
Je revendique cet héritage d’un Islam européen. Et c’est cet héritage-là qu’il faut que nous retrouvions ! Je serais tentée de dire que nous sommes passés d’une civilisation arabo-judéo-islamique à une situation qui se serait bédouinisée : nous sommes devenus les otages impuissants d’une wahhabisation de l’Islam dans le monde musulman, et l’Europe en est largement gangrénée.
On dit souvent qu’il faut déconsulariser l’islam de France, c’est-a-dire libérer les lieux de culte de l’emprise des pays d’origine. L’idée est séduisante, mais d’une certaine façon, l’Islam déconsularisé existe déjà : c’est celui des imams autoproclamés, de ceux qui sont financés par les organisations caritatives du Moyen-Orient – et je précise, pas par le régime, car il faut faire une différence, lorsqu’on évoque le financement par les Saoudiens, entre le régime et les organisations. Je rappellerai que l’Arabie Saoudite, dans son histoire, a séparé le pouvoir religieux, qui est libre, et le pouvoir politique. Les Saoud ont délégué la question de l’Islam aux tenants du Wahhab et donc ces groupes-là, grâce à l’aumône légale (« Zakat »), disposent de moyens considérables qui proviennent pour partie des pétrodollars. L’Islam a ainsi été réduit à une vision binaire, entre le licite (« Hallal ») et l’illicite (« Haram »). L’Islam a perdu de sa verticalité, c’est-a-dire de sa spiritualité. Je considère que la wahhabisation est une catastrophe qui ronge l’Islam sunnite et touche à présent nos quartiers.
S’agissant de la place démographique de l’Islam, il est toujours difficile de parler de religion dans les enquêtes. Je ne sais comment l’Institut national d’études démographiques (INED) et l’Institut national des études territoriales (INET) sont parvenus à ce résultat, mais ce sont d’après eux 8 % de la population qui se déclarent musulmans parmi les 18-50 ans. De ce résultat, on peut extrapoler à un peu plus de deux millions le nombre de personnes se revendiquant dans cette tranche d’âge et autour de quatre millions pour l’ensemble de la population.
S’agissant de la place médiatique qu’occupe l’Islam, la situation est caricaturale. On reproche souvent aux « musulmans modérés » leur silence. Mais celui-ci est en réalité une construction médiatique. Les grands médias s’entêtent à inviter sur leurs plateaux des personnes que je définirai comme des analphabètes bilingues, et qu’on s’obstine à considérer comme des représentants de l’Islam. Je ne citerai pas de nom. Lorsque Mme Caroline Fourest me dit que de telles personnes à la télévision font baisser le racisme, je dirais que cette baisse est bien relative comparée à la honte et à l’humiliation qu’elles suscitent parmi les Musulmans de France. Se sentir représenté par cela, ce n’est pas possible ! Si l’on voulait humilier les Musulmans, on ne s’y prendrait pas autrement !
Les médias formatent notre représentation. Dans les feuilletons, qui sont par nature récurrents, le voyou ou le violeur est le plus souvent arabe ou noir, et non le médecin ou le policier ! Lorsqu’en revanche nos concitoyens vont aux urgences hospitalières, le médecin est bien souvent noir ou arabe, en raison du déficit de la Sécurité sociale, parce qu’il fait office de variables d’ajustement du budget de l’hôpital.
Avec les antennes paraboliques, que l’on voit si nombreuses dans nos banlieues, on ne capte qu’une seule chaîne francophone parlant de l’Islam. Or, cette chaîne est saoudienne ; il s’agit de « Ikra », ce qui signifie « Lire » en arabe et qui désigne, par ailleurs, l’un des premiers versets du Coran. En revanche, 150 chaînes arabophones peuvent aussi être captées partout sur le territoire. Celles-ci ont une indéniable influence en France, sur les habitudes vestimentaires notamment, en suscitant une forme de mimétisme.
J’ai essayé d’apporter mon soutien à une chaîne qui devait être créée par des Français et s’appeler Mitaqh, (« La Charte »), mais qui n’a jamais pu voir le jour, faute des financements nécessaires.
Quelle est la place de l’Islam dans la culture, point qui retient tout particulièrement l’attention de votre mission ? De nombreux efforts ont été conduits par les grandes institutions culturelles pour promouvoir les arts et les cultures d’Islam. Je pense notamment à l’Institut du monde arabe et je rends un hommage appuyé à M. Jack Lang qui y a conduit un travail vraiment remarquable. Je pense également au Louvre, qui a organisé une très belle exposition sur le Maroc, ainsi qu’à Arte, qui a diffusé une série passionnante sur le Coran. En outre l’une des plus prestigieuses maisons d’édition d’art, Diane de Seillers, a publié, il y a trois ans, une version versifiée du chef d’oeuvre d’Attar, la Conférence des Oiseaux, intitulé aussi Cantique des Oiseaux, et dont les illustrations se retrouvent dans les Musées de Téhéran.
Mais le bruit dominant est occupé par une « islamophobie savante » qui postule que le monde musulman n’a rien apporté au monde moderne. On pourrait également souligner qu’en mettant en avant des télé-polémistes comme M. Eric Zemmour, les médias ont finalement accrédité l’idée que l’Islam n’existe que dans sa radicalité ou sa médiocrité. Au cours des travaux de la commission d’enquête sur le Djihadisme, on a ressenti l’humiliation des musulmans.
S’agissant de la place de l’Islam dans le monde intellectuel, j’ai conduit l’an passée à l’Élysée une délégation d’une dizaine de personnalités de haut niveau, se reconnaissant dans la sphère de l’Islam. Elles demandaient, entre autres, la création d’une chaire provisoire de deux ans au Collège de France, qui aurait permis d’élaborer un discours transverse sur l’Islam européen. Celui-ci eût été un contre-discours face aux Salafistes. Cette idée a séduit. Quelques mois après, une nouvelle chaire a été mise en place au Collège de France, mais intitulée « Le Coran, manuscrit ancien »… Une telle démarche se retrouve partout et nous n’avions pas besoin de cela en France ! Nous n’avons pas été entendus pour élaborer un discours qui aurait pu être utile par la suite.
S’agissant de la place politique, la configuration du modèle français est, sinon bloquant, du moins particulier. La droite formatée par le nationalisme a quelques petits problèmes avec l’étranger, l’immigré. La gauche est, quant à elle, formatée contre l’Église, a aussi quelques problèmes avec les croyants, donc les musulmans. Se surajoute le fait que de nombreux exécutifs municipaux ont reproduit, à l’échelle locale, le modèle colonial du caïdat : on fait ainsi élire sur sa liste un Monsieur Diversité qui va être chargé de gérer la communauté, les liens avec les mosquées, les associations dédiées. De ce fait, les questions qui se posent ne remontent à l’élu qu’en cas de problème !
En politique, le citoyen de confession musulmane a l’impression d’être l’objet d’une farce où alternent gauche et droite. Une telle pratique se voit partout, que ce soit à droite ou à gauche. Tantôt variable d’ajustement d’une gauche en mal d’électeurs et cherchant à catalyser les mécontentements, tantôt repoussoir pour une droite soucieuse de donner des gages à son électorat le plus radical et de séduire les soutiens de l’extrême droite. Si cela perdure, il ne faudra pas s’étonner de voir fleurir pour les prochaines élections davantage de listes communautaires.
Tout à l’heure, vous avez posé une question sur la citoyenneté à M. Antoine Sfeir, qui évoquait SOS Racisme. Sur la question de la citoyenneté, SOS racisme a été la bonne conscience de la gauche. Il fallait faire de grands concerts pour calmer le jeu, mais en réalité, on n’a jamais rien fait. Je ne suis pas contre l’antiracisme, il en faut ! Mais l’antiracisme et la lutte pour l’égalité et contre les discriminations ne sont pas les mêmes choses, elles impliquent des outils et des méthodes différents. Un quinquennat n’y suffit pas, et il faut s’inscrire dans la durée pour pouvoir déployer une ingénierie fine, longue et ambitieuse. Je n’ai donc pas de problème à dire que l’antiracisme a été la bonne conscience de la gauche. D’ailleurs, alors qu’un SOS racisme mobilisait avant tout les garçons, quelques dizaines d’années après, il s’est agi de faire de même avec les filles autour de l’association Ni putes ni soumises ! D’où la difficulté d’assurer la primauté de la citoyenneté sur l’identité. Lorsqu’on veut constitutionnaliser la déchéance de nationalité, c’est instaurer une déchéance de l’identité, car dans nationalité, il y a nation, et dans nation il y a identité ! On constitutionnalise quelque part une idée de l’identité française. Après, vous vous posez la question sur ce qui se passe dans les quartiers !
On s’interroge toujours sur la question de la comptabilité de l’Islam avec la République, mais cette question est généralement envisagée de manière unilatérale. À des fins de compréhension, je vais inverser les termes de la question, quitte à faire un peu de provocation, et demander en quoi le cadre républicain est compatible avec les dogmes de l’Islam.
Pour faire simple, l’Islam repose sur cinq piliers et quelques prescriptions susceptibles d’impacter la société.
Les cinq piliers sont la shahada – c’est-a-dire la profession de foi -, la prière, le pèlerinage, l’aumône et le ramadan. La shahada, c’est du domaine intime, ça n’entrave pas le cadre républicain. L’aumône légale, la Zakat, est la charité qui n’entrave pas non plus le cadre républicain. Le pèlerinage n’est pas plus une remise en cause de la République. C’est par ailleurs un enjeu économique important : une réglementation existe, la réglementation européenne sur les voyages à forfaits, mais son application n’a pas été évaluée. Près de 25 000 Français ou résidents français se rendent à la Mecque pour un budget moyen de 4 000 euros. Certains y consacrent l’économie d’une vie de labeur et des déceptions existent, quant au sérieux des tours opérateurs. Il faudrait sans doute regarder d’un peu plus près cette situation.
La prière, et notamment la prière collective du vendredi, a posé des problèmes, avec les prières de rue. Mais cette situation me semble aujourd’hui quasiment réglée. Pour le reste, en quoi, la prière dans les lieux de culte constituerait-elle une entrave aux principes de la République ? Pas du tout ! En revanche, le financement de la construction des lieux de culte soulève une série de questions liées à sa compatibilité avec la loi de 1905.
Le ramadan, qui est une période de jeûne de plus en plus suivie, peut éventuellement poser la question de l’absentéisme pour les fêtes. Il y a en Islam deux jours fériés canoniques, le jour de la fin du Ramadan et de la fête de l’Aïd quelques temps après. En quoi cela peut-il gêner ? Dans l’entreprise, il est toujours possible de poser une journée de RTT. À l’école, on pourrait prendre une circulaire disposant que ces jours-là, il vaut mieux ne pas fixer d’examen. Dès lors, la seule question posée est celle des jours fériés. Pour ma part, je ne pense pas que la création de nouveaux jours fériés soit justifiée. Cela peut se régler de cette manière-là et, à mon sens, cela ne pose pas de problème réel.
A ces cinq piliers, il faut rajouter une prescription forte, qui est de nature cultuelle et culturelle : la non-consommation de porc et la consommation de viande halal qui peut impacter la vie en société, s’agissant notamment des cantines scolaires. Il faut être clair sur ce point. On mange casher, mais on ne mange pas hallal ; c’est la viande qui est hallal, c’est-a-dire qui est licite ou illicite. Ça se règle, de manière assez facile, avec un système de self-service ou avec un repas de substitution.
Vu sous l’angle des cinq piliers et des interdits alimentaires, la pratique de l’Islam ne pose donc au cadre républicain aucun problème majeur. Il y a certes le voile dit islamique, mais celui-ci n’est pas une prescription coranique ; il est le symbole d’autre chose !
Enfin, dernier point, je souhaitais aborder la question des carrés confessionnels. À ma connaissance, il n’existe en France qu’un seul cimetière musulman et quelques carrés confessionnels. Aujourd’hui, une très grande majorité de musulmans demandent à être inhumés dans leur pays d’origine. Mais c’est souvent pour la génération passée, du fait du mythe du retour. Inhumer un musulman qui a toujours vécu ici dans un cimetière en France ne devrait pas poser d’énormes problèmes. Il y a peut-être, à cet égard, un petit effort à faire : l’inhumation en France traduit une sorte d’intégration par la terre, ce symbole me paraît extrêmement fort. Comme l’écrivait le grand poète turc, Nazim Hikmet, deux visions s’offrent au regard du mourant : « le visage de sa mère et les rues dans lesquelles il a vécu. » Le fait que le musulman soit enterré là où il a vécu marque l’acceptation par la terre.
S’agissant du financement, on pourrait envisager un dispositif franco-français passant par la Zakat ainsi que l’organisation de la filière hallal. La Zakat est l’aumône légale canonique. Cette aumône, qui est symbolique et d’un petit montant, doit être versée le jour de la fête de l’Aïd qui doit permettre à chaque musulman, fût-il nécessiteux, d’être à l’unisson des autres et de participer à la fête. On dit ainsi que « l’on sort la Zakat avant la prière du matin ».
Un musulman doit aussi verser un pourcentage sur tout l’argent qu’il possède. Ce pourcentage s’élève à 2,5 % de l’ensemble de ses avoirs. S’y surajoute les intérêts, car l’usure n’est pas accepté par l’Islam. On pourrait ainsi dire que les principes de la finance islamique s’inscrivent pleinement dans l’économie sociale et solidaire et sont autant de principes éthiques que l’on essaie d’insuffler finalement dans la sphère financière. Il s’agit de montants qui, mis bout à bout, ne sont pas négligeables et qu’il ne s’agit surtout pas d’opposer à l’impôt républicain. Ce dernier est en effet acquitté en contrepartie d’un service rendu. Ce financement de l’Islam vient en plus de l’impôt républicain et ne se confond nullement avec lui.
Le halal est aujourd’hui une activité mal réglementée et non contrôlée. La définition d’une norme hallal est attendue par nos concitoyens de confession musulmane ou non. Ils veulent pour les uns avoir l’assurance de manger licite et pour les autres, ne pas manger halal. Les enjeux du halal ne sont pas que cultuels, mais relèvent du droit à l’information des consommateurs. Il devrait y avoir un droit à l’information des consommateurs ainsi qu’un respect de règles sanitaires. C’est aussi une vraie question économique, car la grande majorité des poulets qui sont consommés lors du Pèlerinage de la Mecque par quelques millions de personnes est d’origine française. Une dîme prélevée sur le kilo de viande pourrait être reversée à la Fondation des Oeuvres de l’Islam, de même que cette fondation pourrait être en mesure de recevoir des donations des fidèles français. Encore faut-il qu’elle s’en donne les moyens, à l’instar de fondations plus connues, comme celle de la lutte contre le cancer. Que fait la Fondation des oeuvres de l’Islam en direction des musulmans ? Cette fondation, dont la création par M. Dominique de Villepin était une bonne idée, pourrait communiquer davantage sur ses activités et pourrait demander la Zakat. Je pense que des sources de financement peuvent être dégagées en dehors des fonds étrangers. Il faut simplement nous en donner les moyens. A la tête de cette structure, il faudrait mettre un banquier !
Je n’ai pas évoqué la question du Conseil Français du Culte musulman (CFCM) et de sa représentativité, car vous avez très certainement déjà réfléchi à ces questions !
La compatibilité de l’Islam et de la République, vue sous l’angle d’un musulman sérieux et soucieux de pratiquer son culte tranquillement, ne se pose vraiment que dans deux cas : la possibilité d’avoir un repas de substitution à l’école et celle d’être enterré en France conformément aux rites islamiques. Alors pourquoi grossir les problèmes ? À moins qu’on ne veuille faire de l’Islam une matière inflammable ? On est un peu habitué du fait.
Pour conclure mon propos, la dédiabolisation de l’Islam est le test de crédibilité de notre république laïque. Nous devons être capables de lutter contre l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques, sans stigmatiser les musulmans, et de donner à chacun les moyens d’exercer dignement sa pratique religieuse, sans transiger sur la laïcité.
La ligne de conduite qui doit être la nôtre est aussi simple sur le plan théorique qu’elle est exigeante du point de vue de la pratique. Pour moi, la loi doit protéger la foi, aussi longtemps que la foi ne prétendra pas dire la loi. Les musulmans de France ont surtout besoin d’être considérés comme des citoyens à part entière, et non comme des citoyens à part, d’autant que, selon un principe de la philosophie tiré du droit musulman, la règle qui s’applique aux habitants musulmans d’un pays non musulman est la règle du pays d’accueil.
Enfin, l’Islam de France est lié à notre histoire coloniale et à ses vicissitudes. En cela, l’Islam est porteur d’une histoire récente et douloureuse, qui comporte des épisodes comme la décolonisation, mais aussi de rituels et d’une spiritualité spécifiques. Il est actuellement le vecteur d’une recomposition identitaire. Afin que l’Islam se recentre sur sa dimension spirituelle, il est essentiel, me semble-t-il, d’empêcher son instrumentalisation, aussi bien par les intégristes que par les Islamophobes. Ces derniers se nourrissent l’un de l’autre et cannibalisent l’espace médiatique. L’Islam est devenu un sujet politique. On doit savoir en parler et je remercie cette mission d’information de m’avoir écoutée.
Mme Corinne Féret, présidente. – Merci beaucoup pour toutes ces informations.
Mme Nathalie Goulet, rapporteur. – Je souhaite tout d’abord remercier notre collègue Mme Bariza Khiari pour son intervention. Il est important que les choses soient dites. Cette mission est née dans l’esprit d’André Reichardt et le mien à la suite des travaux de la commission d’enquête sur le Djihad ; nous en avions longuement discuté avec Mme Bariza Khiari, puis il a fallu que tout cela mâture.
Je reviens d’une mission en Arabie Saoudite. J’y ai constaté, d’abord, que la zakat est désormais interdite en Arabie saoudite, de façon à pouvoir contrôler les flux financiers qui en résultent.
Mme Bariza Khiari. – On ne peut interdire la Zakat. C’est un pilier canonique.
Mme Nathalie Goulet, rapporteur. – Elle est interdite dans les lieux publics. Elle est probablement organisée autrement. En ce qui concerne les pèlerinages, 47 organisations touristiques reçoivent un agrément délivré par le Ministre du Pèlerinage. Si ces dernières manquent aux règles déontologiques, précisément pour ne pas gêner les pèlerins ou les décevoir, les autorités saoudiennes, parmi lesquelles le Ministère du pèlerinage, peuvent le leur retirer. Ce point nous a été confirmé par le Ministre du pèlerinage et le Gouverneur de la Mecque la semaine dernière. Nous auditionnerons prochainement la fondation pour les oeuvres de l’Islam de France. Le Hallal sera également une thématique de choix pour nos prochaines auditions. L’audition de notre collègue est en fait fondatrice puisqu’elle vient de soulever l’ensemble des questions auxquelles nous espérons pouvoir apporter des réponses. Merci beaucoup pour cette brillante prestation.
M. André Reichardt, co-rapporteur. – Je voudrais également remercier notre collègue Bariza Khiari pour cette très bonne intervention et sa présentation de l’Islam en France qui m’apparaît particulièrement exhaustive. Vous souhaitez qu’on s’oppose à l’instrumentalisation de l’Islam, c’est une question qui revient sans cesse depuis le début de nos travaux.
M. Antoine Sfeir a mis l’accent sur les problèmes sociaux et culturels des communautés musulmanes dans ce pays, mais, tout compte fait, il n’a pas beaucoup parlé de l’Islam. Or, notre problème est de mesurer quel rôle a l’Islam dans la montée terrible des communautarismes et le départ des apprentis djihadistes, ainsi que dans les attentats dramatiques que nous avons éprouvés.
Pouvez-vous approfondir cette question du rôle que joue ou non l’Islam dans ces phénomènes ? J’étais à une conférence, il y a deux jours à Strasbourg, à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher. Un représentant de l’Islam, à la table ronde, y a déclaré que le terrorisme n’était qu’un phénomène politique et nullement religieux. Il en était presqu’à nier le rôle que pouvait jouer l’Islam dans cette évolution et mettait l’accent sur l’énorme précarité que connaissaient les communautés musulmanes dans notre pays. Selon vous, l’Islam comme religion a-t-il une part dans cette radicalisation et cette montée des communautarismes ?
J’ai été surpris par votre analyse de l’Islam écartelé entre la radicalité ou la médiocrité. Comment se fait-il qu’en France, il n’existe pas d’élite musulmane, comme il y en a au Royaume-Uni ou en Allemagne, qui puisse tirer cette religion vers le haut ? Ce point me paraît fondamental.
Mme Bariza Khiari. – La dernière question me paraît la plus simple. Me voyez-vous beaucoup sur les plateaux télévisés ? Non, car je n’y suis jamais invitée du fait que je représente ce qui n’est pas dans la ligne. J’ai un jour été pré-sélectionnée pour participer à une grande émission du soir, mais on ne m’a jamais rappelée. Par curiosité, j’ai alors regardé les personnes qui avaient été retenues à ma place pour parler de l’Islam. Ces personnes appartenaient toutes à cette catégorie que j’appellerai « analphabètes bilingues » ! Je ne conçois pas d’être représentée dans les médias par de tels individus ! On ne nous tend pas le micro ! Une élite républicaine sortie de nos grandes écoles, qui se reconnaît dans la sphère de l’Islam, ça existe pourtant ! On a dû créer le Club XXIème Siècle, qui a fourni plusieurs ministres d’ailleurs, pour que cette élite puisse être visible. Dans la sphère économique, nous sommes représentés puisque les compétences priment sur l’origine. Mais ce n’est pas le cas dans les sphères politiques, citoyennes et médiatiques !
Je siège au Comité d’éthique aux côtés de journalistes et de représentants des médias, que j’interpelle souvent. J’ai présenté quelques propositions pour qu’on regarde autrement cette question de la diversité à l’écran, qu’on abandonne ces représentations identitaires formatées. Des patrons de chaînes se sont intéressés à moi, non pour que je passe à l’écran, mais pour que je les aide pour changer les mentalités au sein même de la télévision. Je suis membre du Comité d’éthique de BFM TV, où l’on a fait quelques progrès, avec des visages nouveaux. Un habitant des quartiers ne se sent souvent représenté par personne, faute de visage ni de modèle positif d’identification. Tout le monde ne peut pas s’identifier à Zinedine Zidane ou à Djamel Debbouze. Cet habitant a peut-être besoin de s’identifier au médecin, à l’avocat ou encore à l’enseignant qui passera à la télévision.
L’élite existe et elle est brillantissime. Elle a dû se battre. Si je regarde mon propre parcours au Sénat, mes collègues ont reconnu mes compétences. Quand je présidais les débats, ils ont oublié mon appartenance. Encore faut-il être visible, alors que pour le moment les élites semblent ne pas exister, faute de la visibilité suffisante. Pendant ce temps-là, les radicaux sont sur les plateaux télévisés et on nous dit qu’ils représentent l’Islam de France. Bien évidemment, on peut penser que l’Islam n’existe que dans sa radicalité et sa médiocrité, puisque ces personnes-là les incarnent totalement.
La question de la discrimination sociale est compliquée, comme l’a constaté la commission d’enquête sur les réseaux djihadistes. À l’évidence, les discriminations sont aussi des morts sociales. Pour autant, tous les gens discriminés ne vont pas au djihad ! Il y a donc autre chose. La question est plutôt celle de l’humiliation de tous les musulmans du monde, comme en atteste la diversité des provenances géographiques des recrues de Daesh. Dans le logiciel d’un musulman, lorsqu’on détruit Bagdad puis Damas, c’est comme si l’on tuait pour la seconde fois les Omeyyades et les Abbassides. Quelque part, on lui dit : « Tu n’existes pas, tu n’as jamais existé et tu es un moins que rien. » Je pense que les conditions de vie sont un terreau, car les personnes inactives sont plus facilement identifiables et sont des cibles privilégiées pour la propagande, à l’inverse des personnes occupées. Mais cet aspect ne me paraît pas principal, il y a manifestement autre chose.
Mme Nathalie Goulet, rapporteur. – Que fait-on des 50 % de convertis ?
Mme Bariza Khiari. – C’est vrai, le rapport à l’idéologie se pose également. Dans ma jeunesse, nous avions le choix entre plusieurs idéologies. Celles-ci sont aujourd’hui tombées et il n’y a plus de sens. On ne donne plus de sens à la vie ni à l’avenir. Comme le faisait remarquer Olivier Roy, Daesh représente la seule offre idéologique disponible sur le marché. Ces convertis cherchent du sens ainsi qu’une chaleur humaine qu’ils n’ont peut-être plus dans leur vie familiale, car les familles se décomposent et se recomposent. Sans être une spécialiste de la question, c’est ce que je ressens actuellement.
M. Michel Amiel. – Je vais reposer la même question qu’à M. Antoine Sfeir, car je suis resté un peu sur ma faim. Pourquoi l’Islam ? Vous avez évoqué un âge d’or initial suivi par une ère d’obscurantisme. Vous avez ensuite évoqué l’Islamophobie savante. Il y a quelques années est sorti un ouvrage de Sylvain Gouguenheim, Aristote au Mont Saint-Michel. Ce livre a déchaîné les passions, ce qu’on n’aurait guère pu imaginer pour un ouvrage aussi érudit. Il semble donc que l’Islam a bien une place particulière dans nos sociétés. Par ailleurs, est-ce que le terrorisme musulman, qui est un phénomène mondial, existerait sans les pétrodollars ? En effet, il y a eu, par le passé, des groupes terroristes, comme la Bande à Baader ou les Brigades rouges. Mais ils ont fait long feu, alors que le terrorisme Islamique perdure, du fait qu’il est financé dans la durée. Les relations entre un phénomène religieux et terroriste ainsi que les finances qui l’alimentent, me paraissent devoir être abordées.
M. François Grosdidier. – Après avoir entendu notre collègue M. André Reichardt, je regrette que la thématique de notre mission ne soit pas consacrée à l’organisation de l’Islam de France, au lieu de l’Islam en France. Durant mes vingt ans de mandat parlementaire, je constate que nous n’avons jamais pu, que ce soit au Sénat ou à l’Assemblée nationale, traiter le fond du problème de l’Islam et de son organisation en France. C’est bien que nous en parlions aujourd’hui et que nous recentrions le débat sur l’organisation elle-même. J’ai écouté avec beaucoup d’intérêt ce qui a été dit sur le hallal et la nécessité de réglementer les ressources financières, ainsi que sur la Fondation des oeuvres de l’Islam de France qui se révèle être, jusqu’à présent, un échec complet ! Rien ne se passe pour différentes raisons ; mais on y retrouve les mêmes divisions et les mêmes acteurs qu’au sein du Conseil national du Culte musulman. Il faudra, à un moment ou un autre, aller beaucoup plus avant sur cette question de la grande division de l’Islam de France, elle exige que nous approfondissions suffisamment nos travaux pour parvenir à des propositions et aider l’Islam de France à sortir de sa pauvreté qui n’est pas intellectuelle, mais financière, et qui le place sous la totale dépendance de financements étrangers dont l’influence n’est pas forcément positive. Notre mission n’aboutira et ne fera avancer les choses qu’à cette condition. Il faudrait ainsi cerner la part des financements étrangers dans l’apparition du Djihadisme et la création de son vivier de combattants. Quelle est la part des discriminations sociales et celle des conflits internationaux dans ce phénomène ? Il incombera à notre mission de formuler des propositions : votre audition nous a permis de dégager des pistes, à nous de les approfondir.
Mme Evelyne Yonnet. – Beaucoup de choses ont été dites. S’agissant de la télévision, je me souviens d’une émission très intéressante du service public diffusée le dimanche matin, qui retraçait l’histoire de l’Islam dans le monde. Les intellectuels sont toujours mis de côté, à l’instar ce que qui s’est passé en Algérie dans les Années 90. Ma question est simple : parmi les cinq piliers se trouve la Zakat. Or, nous voyons des musulmans, tous les samedis et dimanches, faire la quête sur les marchés afin de financer la mosquée qu’on projette de construire dans ma ville. C’est tout de même très lourd pour un Musulman de donner 2,5 % de ses avoirs ! Tous les musulmans le font-ils et si tel est le cas, est-il encore nécessaire de réfléchir au financement des lieux de cultes en France ? C’est tout de même une vraie question car, à partir du moment où les collectivités territoriales mettent à disposition un terrain, il n’y a plus de financement public possible, à moins de solliciter ceux des pays étrangers mentionnés précédemment. Avant votre audition, je ne savais pas que la Zakat était aussi stricte, d’autant que les musulmans de notre département ne sont en général pas très riches.
Mme Bariza Khiari. – L’Islam est une matière inflammable en France, car on l’utilise à des fins politiques. Chaque fois qu’il y a une élection, les partis politiques s’en emparent, dans le contexte de montée des populismes qui se nourrissent de ce type de difficultés. Nous sommes tous dans des partis politiques et nous savons ce qui peut en être fait. L’ouvrage évoqué était absolument abominable et un contre-ouvrage a même été rédigé par des Normaliens pour montrer ce que l’Islam a apporté au monde.
S’agissant des groupes terroristes qui sévissaient auparavant en Europe, ils ont fait long feu faute d’argent, c’est tout à fait exact. Dans le cas du terrorisme islamiste, la cagnotte fonctionne soit avec les moyens que nous avons évoqués tout à l’heure, soit par le travail clandestin, le petit banditisme et le commerce informel. Daesh rémunère mensuellement ses recrues destinées pourtant à une mort certaine. Lors d’une précédente audition, le Ministre de la défense nous indiquait que les pertes essuyées par les combattants de Daesh étaient immédiatement compensées. On se pose ainsi la question de l’attractivité de Daesh : pourquoi la coalition n’utilise-t-elle pas les musulmans dits modérés pour travailler à un contre-discours idéologique face aux radicaux ? Il y a vraiment tout un travail à mener dans la durée. La question des modèles positifs d’identification se pose avec acuité dans les médias et nos sphères politiques. Les musulmans « normaux » ne sont pas entendus, on ne leur tend pas le micro et, par voie de conséquence, ceux qui ont réussi ne peuvent donc pas faire rêver les jeunes des quartiers ! Un jeune qui devient député, conseiller régional ou figure sur une liste, à moins qu’on l’utilise pour le caïdat colonial et non pour ses compétences, fait avancer la diversité.
Je n’ai pas beaucoup parlé de l’organisation, car c’est un sujet en soi. Le CFCM a été construit difficilement, sur le modèle choisi pour les Juifs de France par Napoléon. Ce n’est pas vraiment une réussite, car dans l’Islam sunnite, il n’y a pas de clergé, ce qui pose déjà certaines difficultés. En outre, cet Islam consularisé, qui dépend des pays d’origine, me semble problématique. Il faut couper le lien ; ça devrait être possible avec une nouvelle génération de musulmans qui sont plus indépendants vis-a-vis du pays d’origine. Que fait le CFCM ? On a créé des notables qui parlent aux institutions et aux Pouvoirs publics, mais plus aux musulmans. Ces gens-là ne parlent pas à leurs ouailles. C’est une réelle difficulté à laquelle s’ajoute celle de la formation des imams, dont certains ne parlent pas couramment le français et ne connaissent pas très bien nos usages.
Nous pouvons former des imans dans la zone concordataire, qui est une singularité de notre république laïque. Pour le moment, nous avons délégué leur formation à Rabat, ce qui n’est pas une mauvaise chose, car le Maroc demeure le réceptacle de cet Islam européen. Le Roi du Maroc, qui est commandeur des croyants, applique un Islam du juste milieu. Des professeurs y expliquent la laïcité. Mais nous pourrions très bien réintégrer cette démarche de formation en France dans un espace concordataire !
Mais ça suppose aussi des moyens, avec le soutien de la Fondation des oeuvres de l’Islam dont l’idée initiale est, me semble-t-il, tout à fait pertinente. Il faut à sa tête un banquier venu de la sphère de l’Islam, qui soit capable de rechercher des fonds et d’étudier des projets à financer, avec à ses côtés des personnalités qualifiées. Elle pourrait aussi financer des activités culturelles.
En termes d’organisation, on peut donc mieux faire.
Les musulmans pieux respectent la Zakat. Je me souviens de mon père qui calculait le montant de tous les comptes des membres de la famille, ainsi que celui de l’intérêt, pour sortir la Zakat. 2,5 % c’est lourd, tout de même, et les commerçants doivent également donner 2,5 % du montant de leur stock, sauf s’il s’agit d’un stock périssable. À cela s’ajoutent également les impôts ! Mais si vous faîtes appel à la charité des musulmans pour aider à construire un Islam spirituel, libre et responsable, vous aurez du monde !
Mme Corinne Féret, présidente. – Je vous remercie, ma chère collègue, pour votre intervention et toutes ces précisions.
Mme Bariza Khiari. – J’ajouterai juste que mon texte intitulé « Soufisme : spiritualité et citoyenneté » a été repris dans un ouvrage des Presses universitaires de France qui mérite d’être consulté.News
Ce passage porte sur les extraits sonores de ses prêches, commentés par Leïla Babès, sociologue des religions, qui a bien connu Tariq Ramadan…
Il est extrait de « Tariq Ramadan et son double ». Un documentaire audio de Caroline Fourest qui, après des années d’enquêtes et son livre sur Frère Tariq, achève de démontrer ici son double discours.
Source (« Sur les docks », FRANCE CULTURE, 17 décembre 2009).
C’est une victoire. Suite à l’alerte lancée par Mohamed Louizi sur ce site, de nombreuses voix, à gauche et à droite, se sont élevées contre la venue de prédicateurs connus pour leur apologie du terrorisme, à l’invitation (habituelle) de l’UOIF.
Le Rencontre Annuelle des Musulmans du Nord (tendance Frères musulmans) doit se tenir ce week-end à Lille sous la houlette d’Amar Lasfar. Or plusieurs des conférenciers annoncés tiennent des propos invitant à tuer les Apostats, les Juifs, les Homosexuels ou incitent au Jihad armé. Ce qui ne relève donc pas de la liberté d’expression, mais de l’apologie du terrorisme et de l’incitation à la haine.
Le ministère de l’Intérieur semble avoir examiné tous les recours légaux pour prévenir ce risque. Contrairement à ce que l’on peut penser, l’Etat d’urgence ne permet ni d’interdire une réunion ni des mesures si exceptionnelles. Surtout lorsque les intervenants controversés possèdent des visas (notamment suisse) ou un passeport diplomatique, comme le député marocain, pro-Hamas et antisémite, invité à parler.
Refusant de prendre une mesure qui sorte du cadre légal, le ministère de l’Intérieur a choisi une autre option, qui s’est révélée efficace. Bernard Cazeneuve a notamment fait paraître un communiqué mettant en garde les organisateurs : « Tout propos tombant sous le coup de la loi donnera lieu à des poursuites immédiates et fera l’objet des sanctions appropriées. »
Sous pression, Amar Lasfar et la Ligue islamique du Nord ont dû renoncer à faire venir trois des prêcheurs les plus controversés (Mohamed Ratib Al-Nabulsi, Abouzaïd Al-Mokri et Abdallah Salah Sana’an), non sans avoir tenté d’expliquer qu’il s’agissait de savants reconnus.
Que les partisans de la liberté d’inciter à la haine (défendre la liberté d’expression pour l’apologie du terrorisme mais menacer ceux qui s’en servent pour critiquent les islamistes) se rassurent. Les propagandistes intégristes habituels, Frère Tariq Ramadan et frère Nabil Ennasri, eux, seront bien au rendez-vous.
Madame Zoé Genot, députée Ecolo belge, vous dites dans un article paru dans la Libre.be que je n’ai pas retranscrit dans mon article paru sur le site de IkhwanInfo la totalité de vos propos tenus lors du Congrès des Frères Musulmans intitulé Le printemps arabe : Défis et Espoir et qui s’est tenu le 23 janvier à Bobigny.
Madame, là n’est pas la question. Mon article visait à parler de cette rencontre, pas de retranscrire la totalité de votre discours. Que l’on trouvera ici : https://www.youtube.com/watch?v=OGDajfygW4M
Egyptienne, de gauche, ayant participé à la révolution égyptienne, j’ai été extrêmement peinée de voir une députée de gauche parmi les contributeurs et contributrices de ce rassemblement islamiste.
J’ai été très contrite de voir que c’est une députée de gauche qui par son allocution a réduit les révolutions « du printemps arabe » à des simples révolutions musulmanes.
De quel droit niez-vous le combat de millions degyptiennes et degyptiens ?
Vous avez commencé ainsi votre allocution : « Toutes ces personnes debout, sur leur pieds, et qui se battaient pour leur dignité et qui se battaient pour avoir un avenir plus démocratique, ils se battaient pour une plus juste répartition des richesses ». Je ne peux qu’être d’accord avec cette introduction, mais vous omettez tout le long de votre intervention de dire que, si les revendications des révolutions étaient « Liberté, dignité, justice sociale », à aucun moment, ni la jeunesse qui s’est mobilisée en 2011, ni la population n’ont revendiqué l’établissement d’un état islamique, et surtout pas en Egypte.
Il serait souhaitable de rappeler que le déclenchement des révolutions arabes, en 2011 s’est opéré avec des revendications sans référent religieux.
Votre présence à ce colloque est une des tristes preuves qu’une certaine fraction de la gauche européenne apporte son soutien aux frères musulmans et abandonne de ce fait les luttes menées en Egypte et ailleurs. Par les démocrates, par la gauche.Au mieux cette gauche, a été frappée d’amnésie, elle aurait oublié la mobilisation de 22 millions de citoyens égyptiens qui ont manifesté pour exiger le départ de Morsi et la fin de la mainmise des Frères musulmans sur la Révolution.Madame Zoé Genot, vous évoquez le coup detat sans qu’à aucun moment vous n’évoquiez les exactions commises par le gouvernement à la veille de la destitution de Morsi.
Avez vous oublié les évènements et mobilisations de la semaine qui a précédé la destitution du président islamiste Morsi ?
Plusieurs milliers d’Egyptiens avaient manifesté mardi 27 novembre 2013 dans l’après-midi après l’annonce du président Morsi qui avait eu lieu la veille. Le président islamiste Mohamed Morsi venait de promulguer un décret par lequel il s’octroyait les pleins pouvoirs de fait, au cœur de la plus grave crise depuis son élection en juin.
Après avoir rencontré la hiérarchie judiciaire lundi, M. Morsi avait décidé de maintenir le décret controversé par lequel il s’est autorisé à prendre toute mesure jugée nécessaire pour « protéger la révolution ».
Ce décret, annoncé le 22 novembre, a provoqué la colère d’une grande partie du monde judiciaire, des formations politiques ainsi que des révolutionnaires. Il a placé les décisions présidentielles à l’abri de tout recours devant la justice. Ce décret empêchait également le recours contre la rédaction de la Constitution ; Une constitution rédigée par uniquement des islamistes qui avaient écarté les minorités, les opposants et la société civile.
Dans le même mois, et ce n’était malheureusement pas la première fois les milices des Frères musulmans avaient tué un homme de 26 ans d’un tir dans la tête, et plusieurs dizaines d’autres personnes blessées, selon une source médicale. Dans l’ensemble du pays, 613 personnes ont été soignées pour des blessures reçues.
Ces milices avaient également agressé les femmes, qui avaient manifesté pour refuser les projets de lois qui allaient abaisser l’âge légal du mariage, la transcription de l’excision comme un droit des famille et contre les caravanes « sanitaires » organisées dans les villages de Menya en Haute Egypte et qui proposaient l’excision gratuite des fillettes.
Morsi avait oublié qu’il avait été aussi élu par les voix de ses opposants afin de contrer l’arrivée au pouvoir d’un suppôt de Moubarak. Il avait alors composé son gouvernement et la commission de rédaction de la Constitution par uniquement des islamistes.
Je ne vais pas m’attarder sur toutes les exactions commises par les frères musulmans lors de l’année du pouvoir de leur représentant l’ex président Morsi, mais je ne voudrais pas dans le jeu des alliances on oublie les agressions et violences commises à l’encontre des femmes, des minorités coptes et chiites qui ont été perpétrées par les milices des Frères Musulmans en Egypte.
Madame Zoé Genot, invitée en sa qualité de députée écolo du parlement belge au rassemblement des Frères Musulmans, vous avez conclu ainsi votre allocution : «Donc dans des combats comme cela, pour que les droits fondamentaux soient garantis, d’un coté ou de l’autre de la méditerranée, il y a clairement des coopérations à faire entre vous et nous parce que les intérêts sont exactement les mêmes » https://www.youtube.com/watch?v=OGDajfygW4M
Avec cet appel à une collaboration avec les Frères Musulmans, Madame Zoé Genot, vous avez définitivement tourné le dos à la gauche du Maghreb au Machrek et les combats que nous menons au quotidien contre l’idéologie islamiste totalitaire.Bien à vous Sérénade ChafikPS Ce courrier a été envoyé dans les règles à la Libre belgique qui n’a pas daigné le publier.
Alors que «Le Président de la République a annoncé que, face à la menace terroriste, le gouvernement présenterait au Conseil des ministres du3 février 2016 un projet de loi prolongeant l’état d’urgence pour une durée de trois mois », les Frères Musulmans en France, fédérés au sein de l’UOIF, ont décidé d’organiser le neuvième RAMN (Rassemblement annuel des musulmans du Nord) à Lille Grand Palais, le dimanche 7 févier 2016, moins de trois mois seulement après les attentats du 13 novembre à Paris. L’UOIF invite des personnalités sulfureuses, issues de la frérosphère internationale pour parler autour du thème des : Jeunes Musulmans !
Ces personnalités se distinguent par des propos et fatwas sectaires, takfiristes, jihadistes, homophobes et antisémites. Certains invités, en tête d’affiche, avaient appelé au jihad armé en Syrie, soutiennent toujours des factions terroristes guerroyantes sur le sol syrien, admirent le Hamas palestinien et se positionnent ouvertement, par voix de communiqués officiels et sur la chaîne qatarie Al-Jazeera, contre la coalition arabo-occidentale menant la guerre contre Daesh (l’Etat Islamique).
Le site web de l’UOIF avait publiait, dès le dimanche 17 janvier, l’affiche officielle de ce rassemblement avec les noms des intervenants, composée de plusieurs personnalités, plus ou moins connues du public français et d’autres moins connues. Les presque connus sont : le frère Tariq Ramadan qui n’est « ni Charlie ni Paris » ; son frère poulain qatarophile Nabil Ennasri ; le frère Ahmed Jaballah, cofondateur et ex-président de l’UOIF ; le frère Abdelhamid Youyou responsable à la grande mosquée de Strasbourg ; la sœur Fatiha Ajbli, très engagée dans le combat pour le voile dit islamique et Ghaleb Bencheikh. Les deux inconnus sur l’affiche sont : le frère syrien Ratib Nabulsi et le frère marocain Almoqri Abuzaïd.
Sur le site officiel du RAMN et sur sa page Facebook, cette liste est complétée par un frère saoudien nommé cheikh Abdellah Salah Sana’an et le sociologue français Raphaël Liogier, un habitué des rassemblements des Frères Musulmans en France, pour qui « L’islamophobie est soutenue par l’Etat » ! Cette liste a connu le vendredi 23 janvier une légère modification, que regrettent amèrement les organisateurs. J’y reviendrai.
Ratib Nabulsi, l’islamiste imberbe, jihadiste et homophobe …
Son nom complet est Mohamad Ratib Al-Nabulsi. C’est un frère musulman syrien né en 1938. Il a obtenu un doctorat de l’université de Dublin en 1999 sur le thème : L’éducation des enfants en islam. Nabulsi est un islamiste rêvant du « Tamkine » à haute voix.
Dans son encyclopédie arabe, il a émis une fatwa, en mars 2007, appelant à « tuer l’apostat ». Il dit : « L’apostat doit-être tué car après avoir intégré la communauté des musulmans, il prend leurs secrets, repère leurs points faibles et les quitte pour les dénigrer. Cependant, il faut savoir quand est-ce qu’il faut l’exécuter, car les conditions avant sa mise à mort sont difficiles à atteindre. D’abord, il faut lui proposer de se repentir. On doit lui laisser quelques années pour réfléchir. Il faut lui réexpliquer l’islam et répondre à ses questions. Il lui suffit ensuite, d’attester verbalement, qu’il revient au bercail de l’islam et sauver sa tête. Par contre, s’il quitte la communauté, s’allie à ses ennemis et commence à la combattre, il faut le condamner à la peine de mort pour avoir quitter l’islam et s’être séparé de la communautédes musulmans ». Selon lui, la simple critique des sources islamiques est une forme d’apostasie. Le blasphème est une autre forme d’apostasie. Il dit : « L’apostat a droit qu’on lui donne une chance pour se repentir. S’il persiste, il faut le tuer » !
Par ailleurs, alors que les Etats-Unis avaient annoncé en septembre 2014 la formation d’une coalition internationale, arabo-occidentale, contre le groupe Etat Islamique, le frère musulman Ratib Nabulsi, interviewé par un journaliste de la chaîne Al-Jazeera avait expliqué les raisons de son positionnement contre cette coalition internationale. Sa position est contenue dans un communiqué officiel.
Selon ses dires, la coalition internationale ne vise pas uniquement l’Etat Islamique mais vise toutes les factions sunnites en guerre contre Bachar El-Assad. Il va encore plus loin en délégitimant, sur la base de textes religieux, la participation des arabes et des musulmans dans cette guerre contre le terrorisme de l’Etat Islamique. Dans son communiqué, il dit : « il est interdit pour tout musulman de collaborer avec cette coalition mécréante ou de l’aider par quelque moyen que ce soit » avant de rajouter : « Il n’est pas permis aux musulmans – gouverneurs ou gouvernés – de participer à la guerre contre l’Etat Islamique. Il est une obligation religieuse que : Tout musulman doit se démarquer de cette guerre et de s’y opposer par tout moyen ».
Au-delà de son aspect jihadiste, le frère Ratib Nabulsi a à son actif d’autres prises de position scandaleuses. Il est l’un de ceux qui considère le SIDA comme un « châtiment que Dieu inflige à l’homme à cause de sa déviance morale » et comme « une réponse du Ciel à la débauche des hommes ». Nabulsi considère l’homosexualité comme interdite par la religion car « contraire à la nature humaine ». Pis encore, dans une vidéo arabe, sous-titrée en anglais, le frère musulman Nabulsi dit : « L’homosexualité implique un endroit sale et ne génère pas de progéniture. L’homosexualité conduit à la destruction de l’homosexuel. C’est pour cette raison, mes chers frères, le châtiment de l’homosexualité est la peine de mort » !
Et c’est bel et bien cette phrase, en particulier, qui a convaincu le journaliste suédois, Per Åke Gudmundson, à engager un article alertant l’opinion publique, le 18 février 2014, de la participation de Ratib Nabulsi à un rassemblement organisé par les frères musulmans, à travers l’organisation Muslimska Familjedagarna. Comme d’habitude, les frères musulmans avaient publié deux communiqués de suite, pour espérer rassurer les suédois. La direction frériste de l’organisation jurait qu’elle n’a jamais validé son invitation et a déclaré l’annulation de sa participation !
La France peut remercier le filtre helvétique. Pour raison, l’intervention du frère syrien devait se passer à « Lille Grand Palais », dans le Nord de la France, sauf qu’il est parti demander le visa Schengen à la Suisse ! Pourquoi ? Est-ce à cause de l’état d’urgence ? La page Facebook du RAMN a fini par publier une nouvelle affiche, mise à jour, mais sans la photo de Ratib Nabulsi. Sur la fiche, sa photo a été remplacée par celle d’Abouzaïd Almoqri Alidrissi. Qui est-il ?
Il est universitaire et député au Parlement marocain sous les couleurs du PJD (Parti Justice et Développement). Un tribun qui sait mobiliser les foules pour soutenir Gaza ou le Hizboullah, contre le Code de la famille (la Moudawana), etc. Mais Abouzaïd est surtout le symbole de l’antisémitisme décomplexé. Au sujet des juifs, il dit : « les juifs ont une capacité incroyable à détruire les nations, y compris chrétiennes, de l’intérieur. Ils possèdent les médias et les salles de cinéma ». Pour ce pro-Hamas, point de normalisation. Il dit : « La normalisation des relations avec Israël est un génocide civilisationnel ». Pour donner de la légitimité religieuse à ses propos, il porta le Coran dans sa main – décrit le journaliste – et dit : « Ce livre sacré a réservé une grande partie de ses versets à dénoncer les juifs. Pas moins d’un tiers de la sourate La Vache [sourate 2] parle d’eux. Cela ne peut être compris que dans le sens que notre conflit, contre les juifs, sera toujours axé autour de la question du Proche-Orient » !
Il associe le juif au complot et dit : « Le complot juif n’a pas de limite ». Il considéra la haine du juif comme un acte de foi. Pour remercier la rédaction d’un autre hebdomadaire islamiste marocain, al-Rayah, l’ancêtre d’Attajdid, qui lui a permis de publier pas moins de 44 chroniques anti-normalisation avec Israël, il dit : « La rédaction m’a permis de publier la série : La normalisation est un génocide civilisationnel. J’atteste devant Allah de la patience des journalistes à mon égard. Dieu les récompensera. Ils ont toujours considéré la haine des juifs comme un acte approchant à Dieu ». Le malheur du Maroc est causé, selon lui, par Israël. Il dit : « Tant que le drapeau d’Israël flotte sur Rabat, le Maroc ne connaîtra point de progrès » !
Abouzaïd Almoqri dit : « Tout juif est un projet de sioniste » ! Au sujet des chrétiens, surtout protestants, il dit : « Les chrétiens sont plus juif que les juifs. Ils sont plus sionistes que les sionistes » avant de rajouter : « Mais les chrétiens, ces idiots, ils espèrent que les juifs se convertissent au christianisme. Ils croient que ces juifs ne se convertiront que devant Jésus Christ. Mais Jésus ne descendra que dans le royaume d’Israël. Preuve est faite, pour ces chrétiens, qu’il indispensable detablir le royaume d’Israël ». Le juif est caricaturé : « Chez les juifs, il n’y a pas le moindre pourcentage de véridicité » !
Par ailleurs, s’il se dresse contre Israël et contre toute normalisation des relations avec lui, il ne voit qu’un seul et unique mode de communication : Le jihad armé. Il dit : « Je ne souhaite pas trop m’attarder sur le sujet de la conception islamique de l’obligation du jihad et de la lutte armée : Seul le combat est porteur ! ». Ou cette phrase : « Nous ne pourrons avoir notre droit [libérer toute la Palestine] que par le jihadarmé ». Et même quand il ouvre à l’étroit la possibilité d’une négociation, il dit : « La chaise du négociateur est inséparable du fusil du combattant » !
Force est de constater que l’UOIF multiplie les communiqués creux et les professions de « foi », à chaque occasion dramatique, en se défendant de tout discours judéophobe et antisémite. Mais l’UOIF ne se gêne pas lorsqu’elle invite l’un des islamistes et idéologues les plus virulents du monde arabe, en pleine état d’urgence et quelques semaines seulement après l’agression d’un citoyen français de confession juive à Marseille, parce qu’il portait une kippa. Mais à quoi joue l’UOIF ? Tente-t-elle à faire passer des messages à la jeunesse musulmane « par procuration » ? Tente-t-elle à « sous-traiter » la diffusion de la haine judéophobe à des tribuns transnationaux de passage ? Que sème l’UOIF ?
Le dernier invité « d’honneur » de l’UOIF est le frère saoudien Abdellah Sana’an, imam à Médine, que la mouvance islamiste avait déjà invité auparavant à son congrès national en 2013. L’IESH de Château-Chinon l’invite aussi. Selon la page Facebook officielle du Centre Islamique de Villeneuve d’Ascq, désormais sous la domination des frères, le frère saoudien a confirmé sa présence, même si son nom n’apparaît pas, officiellement, sur l’affiche !
Le journal saoudien Okaz avait dressé un portrait de ce cheikh. L’on apprend que celui-ci aime le foot, la marche, la lecture et la pastilla marocaine. L’on apprend aussi qu’il est admiratif de la poésie du poète frère musulman Abderrahmane Bin Salih Al-Ashmawi, connu par ses poèmes arabes islamistes, sectaires, anti-chiites et jihadistes. Il admire aussi l’autre frère Abdelaziz Al-Fawzane dont le nom figure sur la liste des signataires du communiqué du congrès fréro-salafiste du Caire, appelant au Jihad en Syrie, le 13 juin 2013.
Le même Abdelaziz Al-Fawzane se distingue par des avis scandaleux concernant la foi chrétienne, l’adultère, la place de la femme dans la société et j’en passe. Il est aussi connu pour ses positions homophobes et criminelles, appelant à tuer les homosexuelles. Dans une vidéo, en parlant de l’homosexualité et de la pédophilie, il a appelé à tuer et l’adulte et l’enfant. Il dit, je traduis un passage : « Vous trouvez un criminel, qui ne craint pas Allah, attirant par l’argent ou par la ruse, un enfant de six, sept ou de huit ans vers ce crime ignoble. Cela détruit la vie de cet enfant. C’est pour cela, nos prédécesseurs, les Salafs, avaient dit : Tuer cet enfant est préférable qu’il soit partenaire d’un acte sexuel comme s’il était une femme. Le Prophète a dit : « Ceux que vous voyez adopter les mœurs du peuple de Loth [l’homosexualité], tuer l’actif et tuer le passif » !
La République face à ses responsabilités
Alors que les actes antisémites et racistes sont en nette progression. Alors que des citoyens se font agresser par des xénophobes et que des lieux de culte sont saccagés. Alors que des citoyens juifs sont sommés d’ôter leurs kippas pour éviter d’être agresser par des criminelles. Alors que l’Etat Islamique diffuse, ce jour-même, une vidéo mettant en scène les terroristes du 13 novembre et menaçant la France et l’Europe. Alors qu’un débat clivant et très virulent divise la société autour du pacte républicain et de la Laïcité. Alors que l’état d’urgence sera prolongé de trois mois en faisant subir à tous les citoyens des limitations drastiques de leurs libertés individuelles et collectives, pour des raisons sécuritaires indéniables. Alors que des élèves voient leurs sorties et voyages scolaires menacés à cause de cet état d’urgence. Alors qu’un enseignant de philosophie et moi-même sommes traînés, à nos frais, devant la Justice de la République, par l’UOIF et ses agents islamistes, parce que nous avons osé engager une critique pacifique de l’islamisme de conquête, qui instrumentalise une partie de la jeunesse française. Alors que la peur gagne les esprits. Alors que la France doute de son avenir. Que fait l’UOIF pendant ce temps là ?
Simplement, elle souhaite mettre en scène, dans l’espace public, et devant la jeunesse musulmane et de leurs parents des invités « d’honneur » et « d’horreur » connus dans le monde arabe et via les chaînes satellitaires, captées ici en France, par des positions : salafistes, jihadistes, judéophobes, homophobes, misogynes, rétrogrades, obscurantistes, anti-République et anti-Laïcité.
C’est exactement ce qu’il ne faut jamais faire, lorsque l’on croit viscéralement et l’on s’attache sans réserve aux valeurs de la République et aux principes de son modèle laïque. L’UOIF préfère-t-il semer les graines de la haine et de la division et entretenir une ambiance qui rappelle, étrangement, les prémices d’une guerre civile pour ceux qui l’on déjà vécu ailleurs ? En attendant le 7 février, que fera la République ? Et que feront l’Etat et ses services nationaux, régionaux et locaux ?
Samedi 23 janvier, a eu lieu un des plus importants regroupements de leaders des Frères musulmans en Occident et ce en toute discrétion. Officiellement il s’agissait du second congrès du Collectif des associations pour la démocratie et les libertés. Le titre : » Printemps arabe : Défis et Espoir ». Le premier avait consacré « l’institution du comité de défense des révolutions et de la démocratie »
Le but de la rencontre était de créer une plateforme de soutien aux Frères musulmans depuis l’Europe et en l’occurence depuis Paris.
L’événement a été annoncé sur plusieurs sites : Tunisiens des deux Rives et Tunisiens de France ainsi qu’une page Facebook.
Plusieurs personnalités étaient annoncées sur le programme.
Zoé Genot députée belge du Parti Ecolo. Elle s’est faite connaitre pour son soutien à Ali Aarass et a même fait une grève de la faim en soutien.
Tawakkol Karman, prix Nobel de la paix. Militante du soulèvement au Yémen. Et membre officiel des Frères Musulmans.
Moncef Marzouki, ancien président tunisien.
Amr Darraj, secrétaire général de la section de Guizeh du parti des Frères musulmans Liberté et justice et ancien ministre du développement et de la coopération internationale du gouvernement de l’ancien président de l’Egypte, Mohamed Morsi.
Ayman Nour ancien secrétaire général du parti El Ghad égyptien, initiateur du mouvement des juristes contre la corruption Kefaya et ancien candidat aux élections présidentielles égyptiennes en 2012 et qui soutient actuellement les Frères musulmans égyptiens.
Mohamed Mahsoub ex ministre égyptien du parti Wassat. Bien que considéré comme un islamiste plus « modéré » que les Frères musulmans au pouvoir, il avait claqué la porte du gouvernement qui, selon lui, n’était pas assez radical pour le peuple.
Burhan Gghalioun ex Président du Conseil national syrien. Il est critiqué pour être l’Homme qui a permis aux Frères musulmans syriens de dominer le Conseil.
Malgré des moyens importants, le lieu de la rencontre avait de quoi surprendre. Une salle, situé dans la zone industrielle de Bobigny et loin de la station du métro de quoi décourager le public. Une fois arrivés, les participants ont été priés de repasser par le parking, l’entrée se faisant par l’issue arrière. Une fouille stricte a eu lieu à l’entrée par des militants qui semblaient inquiets. A l’accueil on trouvait un stand de vente de casquettes et teeshirts jaunes avec dessus le signe de la Rabia.
Les interventions devaient commencer à 10h30. Le tout retransmis par Al Jazeera. A 11h25, on a pu entendre un organisateur parler fort dans de son portable : « il faut faire venir ceux qui sont avec Amr Farouk. » 13 minutes plus tard la salle s’est remplie d’un seul coup d’une centaine de personnes.
Avec deux heures de retard, le meeting a pu commencer. Le modérateur a d’abord remercié les parlementaires européens ainsi que les militants des droits de l’Homme qui ont dénoncé le coup d’état en Egypte et la politique de Sissi.
Il a informé la salle des plaintes formulées dans plusieurs états contre les dirigeants égyptiens, en Belgique, Afrique du Sud ainsi qu’en France. Il a précisé que ce congrès était une initiative pour une plateforme d’unité pour la démocratie et le respect des droits de l’Homme.
Zoé Genot, la députée fédérale du parti Ecolo belge a expliqué que la situation politique et sociale était grave, que DAECH était sorti de nulle part. Qu’elle avait eu les plus grandes difficultés à faire accepter une motion au parlement sur le coup d’état militaire. Un préalable, selon elle, pour obliger les gouvernements à en tirer les conclusions et à revoir la politique de coopération avec l’Egypte.
Pendant l’intervention de Zoé Genot plusieurs cadres des Frères se réunissaient dans une autre salle sous la houlette d’un Frère américain. Aucune personne extérieure n’était admise dans la salle car « les chefs » étaient en réunion.
Moncef Marzouki a mis en garde les participants. « Il faut que nous soyons attentifs, leur stratégie est construite autour d’une seule chose,et c’est de faire l’illusion pour nos peuples que le choix n’est pas entre la démocratie et la liberté, n’est pas entre l’Islam et la laïcité comme ils prétendent mais le vrai choix est entre DAECH et Bachar El Assad, le choix et entre Al s s s j’ai peur de dire Al Sebsi, Al Sissi, on les confond, pour moi ils représentent le même système, je les confond toujours« .
Moncef Marzouki a réitéré ses attaques contre les Emirats Arabes Unis qui depuis depuis des années luttent contre les Frères musulmans : «l’Etat des Emirats crée des partis politiques qu’il finance pour saboter le Printemps arabe».
Comme souvent à Des Paroles et des actes, l’émission politique phare de France 2, un débat entre deux figures bien connues (en l’occurence entre Finkielkraut et Daniel Cohn-Bendit) se poursuit par l’interpellation d’une jeune femme, si possible jeune et jolie, à qui l’on donne la parole depuis le public pour incarner le « peuple ».
David Pujadas insiste pour la présenter comme « apolitique ». Elle-même se dit jeune musulmane « apolitique ». On ne la présente que par son métier : « enseignante ».
On voit bien qu’elle a été choisi aussi pour ses origines. On a l’impression de l’avoir déjà vue, déjà entendue. Ce ton, toujours le même argumentaire : les musulmans sont les premiers touchés par la violence et le racisme (c’est faux, les actes anti-Juifs sont deux fois plus nombreux), et cette « islamophobie » (mot qui confond la critique du fanatisme avec du racisme) serait la faute des « pseudo-intellectuels » et des médias qui parlent de l’Islam… Pas du tout des jihadistes. Le monde à l’envers.
Et personne ne peut le remettre à l’endroit. Car cette jeune femme (venue du peuple apolitique) nie à toute personne n’étant pas musulmane, aux journalistes et clairement aux intellectuels s’appelant Finkielkraut le droit de parler de l’actualité liée à l’Islam (pas facile pour un dialogue). Elle lui ordonne d’ailleurs carrément de se « taire pour le bien de la France ».
Il y a des attentats mais il faut se taire. Il y a des meurtres antisémites mais il faut se taire. Car cela dérange ces jeunes musulmanes « apolitiques »… Tout de même proches du réseau proches des Frères musulmans (fondé par Hassan Al Banna), anti-Charlie et obsédé par les Juifs : les Indigènes de la République et leurs amis… Sureprésentés sur les plateaux de la télévision publique. Mais jamais présentés comme tels.
Si bien que vous avez l’impression, un peu désespérante, que tous les citoyens lambda d’origine arabe sont paranoïaques et racistes. Rassurez-vous, ils sont juste membre d’un groupe qui représente moins d’1% de l’opinion française.
Vous les voyez partout car France 2 et France 3 ont visiblement comme vision des citoyens français d’origine arabe une vision très « Indigène ».
La jeune femme qui a traité Alain Finkielkraut de « pseudo-intellectuel » avant de lui intimer l’ordre de se taire pour « le bien de la France », n’est pas du tout une « jeune musulmane apolitique » mais la nouvelle égérie de la MAFED. Un Collectif de femmes disant subir le « racisme d’Etat » (c’est précis) et qui sert surtout de paravent aux Indigènes de la république (pro-islamistes, obsédé par les Juifs, et soutenant la résistance armée du Hamas ainsi l’Intifada des couteaux) pour organiser la très politique « Marche de la dignité« .
Wiam Berhouma redit sur son fil tweeter qu’elle n’appartient à aucun groupe. C’est faux. Elle appartient au MAFED. Et elle s’est présentée aux régionales 2015 sur une liste comportant de nombreux autres membres des Indigènes de la République.
Ce n’est pas que toutes les femmes de culture musulmane se ressemblent et sont agressives… Mais France télévisions va les chercher dans les mêmes cercles agressifs et anti-laïques et haineux proches du PIR (le Parti des Indigènes de la République).
Surprise, la dernière « jeune musulmane apolitique » que vous avez vu interpeller un politique sur le plateau de DPDA venait exactement de la même organisation, la MAFED, proche des Indigènes de la République !
Sihame Assbague présente bien, parle plus calmement. Et pour cause, elle a un bon professeur : Tariq Ramadan, dont elle est très proche. Sur cette photo, elle lui chauffe le pupitre en attendant qu’il prenne la parole contre la politique antiterroriste au meeting de Saint Denis organisé par les Indigènes de la République et leurs amis après les attentats.
Pour mesurer à quel point Sihame Assbague est « apolitique », il suffit de la lire sur twitter. Elle y relaie son maître à penser, Tariq Ramadan, son rappeur préféré (Médine qui veut crucifier les laïques), le Collectif contre l’islamophobie proche d’imams salafistes et prévoit un cortège pour dénoncer les adeptes du « Charlisme » voulant manifester en faveur des réfugiés.
Toujours à DPDA, il y a aussi eu une émission navrante après les attentats, où une chercheuse et une enseignante ont agressé (déjà) Alain Finkielkraut… Il s’agissait de la chercheuse Nacira Guénif-Souilamas (deuxième femme à gauche en partant du drapeau sur la photo ci-dessus) : membre de la MAFED et sociologue des Indigènes de la République !
Ce qui n’a, bien sûr, pas été précisé lors de l’émission, où elle est intervenue comme sociologue spécialiste des questions d’égalité.
Mais la vraie émission de Service public au service des Indigènes et de leurs amis, c’est bien sûr « Ce Soir ou jamais » de Frédéric Taddeï.
Quand Taddeï n’invite pas Soral, Dieudonné ou des complotistes Belges antisémites, les sociologues ou militants proches des Indigènes de la République sont régulièrement mis en avant par Ce soir ou jamais, sans être présentés bien sûr. Au téléspectateur de les découvrir dans leur rôle des invités « anti-système » face à des invités établis et connus (si possibles Juifs).
L’animateur se garde de prendre parti. La composition de son plateau suffit : dans la vie, il y a les « systèmes » (si possible Juifs) contre les « anti-systèmes » (si possible antisémites). La recette est bien rôdée et lance régulièrement sur la toile des clashs favorisant ensuite le recrutement des groupes radicaux comme les Indigènes.
Ce n’est étonnant quand on connait l’homme qui conseille souvent les plateaux de Frédéric Taddeï, le parrain de ses enfants, Marc-Edouard Nabe, qui n’écrit jamais un mauvais livre sans parler de « Youtres ». L’homme s’est réjoui des attentats contre ces « traitres » de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Le voici filmé par ses amis.
Si l’on ajoute que l’autre émission de débat phare de France télévision, On n’est pas couché, a promu pendant des années la rhétorique d’Eric Zemmour, la contribution est complète. Le Service public porte une lourde part de responsabilité dans la détérioration du débat public.
16.01.2016La rédactionCe mouvement apparaît officiellement en janvier 2015 par le biais d’une pétition et d’un site internet. Le site ne comporte qu’un article remis à jour et daté de janvier 2014.Le mouvement est né après les attentats à Paris mais ni ne les mentionnent, ni ne les condamnent.Dans leur tribune les signataires partent du constat de « la situation dramatique de l’actualité vécue par les communautés musulmanes de Belgique. » Ils expliquent ainsi que « Ces dernières semaines, les tragiques événements commis par une poignée d’individus au nom de l’islam ont mis en danger – comme jamais auparavant – l’avenir de notre présence paisible et durable ainsi que celle de nos enfants en ce pays qui a vu naître la plupart d’entre nous et dont nous sommes toutes et tous de fier-e-s citoyen-ne-s. » Autre promesse, les signataires s’engagent à « lutter sans concession contre certaines lectures faisant l’apologie de la violence et les idéologies totalitaires qui détournent nos textes sacrés de leurs finalités pacifistes, de la préservation de la vie, de l’intérêt général, du bien commun et de la justice. »Pour les signataires la solution passe par « accorder à la religion musulmane sa place pleine et entière », « lutter efficacement contre l’islamophobie » ou encore « engager une concertation véritable avec les responsables des communautés musulmanes locales, la police et les services de prévention pour soutenir les actions de protection et de monitoring des actes antiterroristes sans sombrer dans les mesures sécuritaires inefficaces de court terme ».Le contact francophone est assuré par Hajib El Hajjaji, administrateur du Center for Islamic Legislation and Ethics, un des lieux de diffusion de la pensée frériste qatarie en Belgique. Convergences se réunissait au sein de l’Espace Poincaré, un local luxueux prêté par l’homme d’affaires belgo-tunisien, Lassaad Ben Yaghlane, proche du parti Ennahda.
Alkhayria Belgica is an NGO which aspires to contribute to the teaching of Islam in Belgium. They give courses of elimination of illiteracy and organize school outputs. Seminars are also organized to initiate the parents with the Islamic debates. Few lecturers are external with the ideology of the Muslim brothers.
Among the speakers:
Tareq Oubrou: “Islamic theology at the era of secularization: Is it necessary to reform theology in Islam?”
In March 2015, in his investigation into Muslim Brotherhood in Belgium, Marie-Cécile Royen includes Alkhayria in the satellite organizations of the Brotherhood. Following this investigation, Marie-Cécile Royen undergoes many intimidations. Ali Oubila, president of CA of Alkhayria requires a right of reply:
“Our ASBL neither is attached or subordinated to the Muslim brothers nor to other organizations whatever they are. This, obviously, prevented us not, within the framework of our activities, to collaborate with intellectual actors of different backgrounds.”
“Nearly 90% of our speaker are not Muslim brothers!
Moreover you published our photographs without our knowledge!
We ask you to withdraw all that you published on us.”
In the paper we had indicated that “few” lecturers were not close to the Brotherhood. We maintain this information, even if the term “few” implies more than one person.
In addition the images will not be withdrawn, they belong to the propaganda of the group and are public.
We had stressed that Marie-Cécile Royen had undergone intimidations following her investigation. We will not yield to the threats and will continue our investigation on this organization and its participants. And will return it public.