Pourquoi je voterai ni-ni au second tour des élections régionales en Nord-Picardie
10.12.2015 Mohamed Louizi
Ni Le Pen, ni Bertrand. Bertrand est le soutien des Frères Musulmans de l’UOIF. Quant au FN, il n’est que le reflet des islamistes sur le miroir brisé de la République.Le 13 novembre, des islamistes ont tenté d’assassiner la République. Le 13 décembre, la droite-extrême et l’extrême-droite vont-elles lui porter le coup de grâce ?

Après les résultats du premier tour des élections de la région Nord-Picardie, « voter FN » ou « voter LR », au second tout, fera le jeu du communautarisme mené par l’UOIF d’Amar Lasfar. En effet, une victoire de Xavier Bertrand renforcera, matériellement, la « qatarisation » islamiste de la région. Xavier Bertrand, l’ami des Frères musulmans de Lille, comptant sur le dit « vote musulman », leur garantirait, entre autres, les moyens de la région, pour prospérer et continuer à endoctriner la jeunesse musulmane, en particulier au Lycée Averroès. Une victoire de Marine Le Pen pourrait, certes, menacer des ressources et des aides matérielles qu’assurerait la région aux établissements scolaires islamistes et mettrait, de fait, l’UOIF hors-jeu politicien durant six ans.
Cette situation de frustration pour les « frères » leur permettra de continuer à crier à l’islamophobie, d’actionner le levier de la victimisation, qu’ils maîtrisent parfaitement, et de gonfler davantage les rangs de la pleurniche islamiste et communautariste. Dans les deux cas, quel que soit le résultat des élections le dimanche prochain, le FN et l’islamisme sortiraient renforcés. Obscurité sur obscurité. La République perd le Nord !

Par ailleurs, entre l’actuel LR, tel qu’il est conduit par Sarkozy, et le FN, il n’y a que très peu de différences. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Xavier Bertrand en sait quelques choses (lire : ici, ici, ici, ici et ici). Nicolas Sarkozy, le maître des LR, et de Xavier Bertrand au passage, a dit : « le vote FN n’est pas immoral ». Ainsi, ceux qui voteront Xavier Bertrand, investi officiellement par le parti de Sarkozy, pour des considérations dites « morales », ils apprécieront l’hommage sarkozyste rendu à Marine Le Pen, à la veille du second tour. En réaction à la déclaration de son chef, Xavier Bertrand n’a pas clarifié sa position « pour » ou « contre » le propos de Nicolas Sarkozy. Il a juste lâché, en étant visiblement très agacé du timing mal choisi : « Mais, attendez quelques jours ! » a-t-il suggéré aux responsables LR chassant toujours sur le terrain du FN. Ceux, parmi ladite communauté musulmane, qui sont mobilisés par des islamistes, dans les rangs de la prière, pour assurer et pérenniser leurs intérêts locaux, se réveilleraient dès le lundi 14 décembre, si « Bertrand » est élu, avec un autre discours droitier de « Xavier » !
Au-delà des islamistes, éternels abonnés de l’incohérence et de l’opportunisme barbu et voilé, un coup à gauche, un coup à droite, l’on ne pourrait que constater d’autres incohérences insolites. Lorsque l’on rencontre dans un marché à Lille un militant EELV et un militant CPNT, bras dessus, bras dessous, en train de distribuer « joyeusement » les tracts de Xavier Bertrand, l’on ne pourrait que s’interroger sur le sens même de la cohérence et de la crédibilité en démocratie. Si une biche apprend la nouvelle, elle va certainement voter pour une louve. Et ce « n’est pas immoral » dixit Sarkozy.
Par ailleurs, voter Xavier Bertrand, c’est oublier le discours « républicain » de Grenoble de Nicolas Sarkozy. Son discours de Dakar. C’est oublier la proposition de Xavier Bertrand, au Touquet, de fusionner la Justice et l’Intérieur, en créant le ministère de l’autorité. Dans un article sur Mediapart (ici), Hubert Huertas dit : « Bertrand veut en finir avec la séparation des pouvoirs théorisée par Montesquieu ». Dès le lundi 14 décembre 2015, les idées FN seront défendues par le FN traditionnel mais aussi par un parti LR, poursuivant sa mutation ultra droitière. Au lieu d’un seul FN, pauvre République en sera dotée de deux. Ceux qui voteront LR au deuxième tour, en pensant devoir et pouvoir contrer le FN, seront dupés, comme d’habitude, et se mordront les doigts.

Comme au premier tour, bien que je sois tenté par l’abstention, j’irai voter, pour entretenir ce qui reste des ruines de notre démocratie souffrante, traversant hélas un épisode de très faible intensité, tel un hiver brumeux qui ne connaît pas de fin. Aller voter, c’est aussi ma manière d’exprimer un attachement à ce moment symbolique. Celui de glisser un bulletin dans l’urne : Un ni-ni. Un non-choix. Un désir. Une contestation. Une déception. Mais un espoir. Ce non-choix, même symbolique et souvent sans conséquences, car pas comptabilisé, ma citoyenneté me le permet. Des anciens ont lutté pour qu’il soit permis et protégé. Que ce jour soit un moment pour s’en rappeler et s’en souvenir. Oui, j’irai voter pour la mémoire. J’irai mettre dans l’urne mon vote ni-ni pour l’espoir. Ni Marine Le Pen, ni Xavier Bertrand. Bertrand est le soutien des Frères Musulmans de l’UOIF. Quant au FN, il n’est que le reflet des islamistes sur le miroir brisé de la République :
Le 13 novembre, des islamistes ont tenté d’assassiner la République. Le 13 décembre, la droite-extrême et l’extrême-droite vont-elles lui porter le coup de grâce ?
Mohamed Louizi