BÉCHIR BEN HASSEN AU QUÉBEC ?

Béchir Ben Hassen au Québec ?

01.10.2015 La rédaction

Le prédicateur salafiste franco-tunisien Béchir Ben Hassen est annoncé au Québec. Il est pourtant considéré en Tunisie comme un prêcheur de haine.

Son cycle de conférences était intitulé : « prévenir la radicalisation ».

Le 9 octobre 2015, il devait faire une conférence à Québec, à l’université de Laval. Cette conférence a été annulée.

Le 10 octobre 2015, il fera une conférence à Montréal au Canadian Institute of Islamic Civilization, un institut créé  par la Muslim Association of Canada, proche des Frères musulmans.

Le 11 octobre 2015, il fera une conférence au Centre communautaire d’Otawa Gatineau.

Bechir Ben Hassen est un des prédicateurs incitant à la haine contre les musulmans non sunnites. En décembre 2014 il déclarait :

« Je le dis haut et fort. Haut et fort. Les chiites n’ont rien à faire en Tunisie. Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour les affronter, car nous sommes fondamentalement convaincus que la menace qu’ils représentent pour l’islam et les musulmans est supérieure à celle posée par les juifs et des chrétiens. Nous les attendons de pied ferme, avec tous les moyens à notre disposition. » (Transcription ici)

Le 14 août 2015, un groupe de femmes a porté plainte contre le prédicateur Béchir Ben Hassen, pour incitation à la discrimination et l’appel à la discorde et à la zizanie suite à un post violent.

Alors que le 13 août marque la fête nationale de la femme, le prédicateur Béchir Ben Hassen a choisi de marquer le coup en publiant sur sa page un violent réquisitoire contre le principe même de cette fête. Il écrivait notamment « mais qui est cette femme que vous fêtez ? ». La femme « que vous avez déshabillée, rendue semblable à l’homme, qui se mesure à son mari, qui n’obéit plus à son père et ne reconnait plus les principes de sa religion sous couvert de liberté et d’égalité ». Et poursuivait en attaquant Bourguiba qui a « libéré la femme de l’esclavage de Dieu en lui enlevant son voile avec ses sales mains alors que les gens applaudissaient ».

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Béchir Ben Hassen, salafiste, a été proche du mouvement Ennahdha, avertissant les fidèles que ne pas voter Ennnahdha signifiait éradiquer l’islam en Tunisie. Béchir Ben Hassen n’exerce plus en Tunisie suite à ses prêches radicaux. Son limogeage a été annoncé au lendemain de l’attaque terroriste de Sousse, du 26 juin 2015 (38 morts et 39 blessés). Mais le limogeage avait déjà été décidé par la Troïka et bloqué suite à ses soutiens.

Ancien Imam à Noisy-le Grand il officiait depuis son retour après la révolution, à la grande mosquée de Msaken.

Suite à cette annonce, Nathalie Roy, députée de Montarville a déclaré « L’Université Laval laisse entrer le loup dans la bergerie. La feuille de route de l’imam radical Béchir Ben Hassen nous permet de mettre en doute ses réelles intentions. Il est tout de même stupéfiant d’apprendre que cet homme, interdit de prêche en Tunisie, révoqué d’une mosquée et arrêté en 2013 par Interpol, a le droit de venir dire à nos universitaires comment prévenir la radicalisation. Pour nous, c’est clair : Béchir Ben Hassen n’a aucune crédibilité et il n’est pas le bienvenu au Québec! » (…) «Cet homme-là s’en vient à Montréal et à Ottawa, il a approuvé les attentats de Charlie Hebdo dans une conférence publiée le 10 janvier 2015 sur Internet en disant: La punition pour quiconque insulte le prophète Mahomet est la mort et devra être puni et exécuté»

Ce article est également disponible en العربية.

ENTRETIEN AVEC CÉLINE PINA

Entretien avec Céline Pina

27.09.2015 La rédaction

Le Salon musulman du Val d’Oise accueillait cette année de jeunes prédicateurs fondamentalistes. Plusieurs de leurs déclarations sur internet pouvaient laisser augurer des discours incitant à la haine et à la discrimination. Notamment Rachid Abou Houdeyfa où Nader Abou Anas tous deux présents au dîner du CCIF de 2014. Le premier expliquant que «  »La femme vertueuse, c’est celle qui sort de chez elle avec sa pudeur, avec son honneur, avec son hijab ». » Le second que «  »La femme vertueuse, c’est celle qui obéit à son mari ». 

Une lettre ouverte a été lancée pour dénoncer la tenue de ce salon*

Dans le salon on pouvait trouver près de 100 exposants dont le stand de l’association Barakacity, des boutiques vendant des niqab ou encore des librairies diffusant les livres de Tariq Ramadan ou d’Ibn Taymiyyah

Parmi les politiques, une seule voix a véritablement percé. Céline Pina, conseillère régionale PS. Elle a bien voulu revenir sur ce salon pour Ikhwan Info.

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 Je suis élue sur ce territoire. Ce sont des féministes que je connais qui m’ont alertée sur la présence d’imams salafistes particulièrement connus pour leurs prêches virulents. Je suis donc allée visionner les vidéos disponibles sur internet et là j’ai halluciné… : justification du viol (la femme qui sort sans foulard est une fornicatrice, qu’elle ne s’étonne pas de se faire agresser) et du viol conjugal (elle n’a pas à se refuser à son homme), refus de l’égalité femmes/hommes, restriction des libertés… Ce pourrait presque être drôle tant ces imams sont frustres, parlent avec un vocabulaire limité et sont totalement dénués de spiritualité… Mais lorsqu’on se rend compte qu’ils sont imams, à Brest, à Toulouse, qu’ils sont des stars du web et des références pour des milliers de personnes, le rire s’étrangle et le malaise grandit…

Lors du Salon, le préfet avait prévenu les organisateurs que tout serait enregistré, ils sont donc restés dans le cadre du sexisme ordinaire où la femme est une fleur, un trésor, un animal gracile, qu’il faut choyer et protéger, mais finalement jamais un être humain libre autonome et debout. Dans les discours, la femme est un objet : « le père la donne », elle n’a jamais voix au chapitre et est en permanence infantilisée. Ce qui disparait aussi est tout le cadre institutionnel : dans l’histoire de l’homme qui « donne » sa fille. L’orateur explique que si le nouveau propriétaire (le mari) la bat, le père ne le laissera pas faire, interviendra et récupèrera, ou pas, sa fille. On est ici dans un monde sans loi autre que celle des pères et des frères. La société, la loi, les institutions ont disparu du discours…

L’intervention des Femen a été déterminante. Ce sont elles qui ont rendu impossible l’omerta. Elles en ont payé le prix. Visiblement, pour ces hommes, toutes les femmes ne sont pas des trésors et les femens ont été agressées avec une grande violence pendant qu’hommes et femmes dans la salle hurlaient « A mort! », « violez-les », « envoyez les à Daesh »…

Suite à cette agression, les journalistes ont cherché s’il y avait eu une parole politique sur l’évènement et n’ont trouvé que la mienne. Je n’étais pas connue, je ne suis que conseillère régionale, mais le caractère assourdissant du silence des politiques a donné à ma parole un grand retentissement. Pourtant le véritable évènement réside surtout dans le refus des politiques de faire ce qui est la base même de leur travail : être des repères, indiquer ce qui est légitime ou non dans une société donnée et à un moment donné.

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Pouvait-on interdire ce salon?

Je ne suis pas juriste et le droit et la Justice peuvent occuper des espaces différents. Il vaut mieux que sur l’essentiel, ils soient néanmoins communs… Cela aide à différencier les démocraties des dictatures… Admettons qu’il soit difficile d’interdire un évènement de la sorte ou qu’en l’état actuel de l’absence de discours sur ce sujet, le temps était trop réduit pour induire une réaction, quand bien même elle s’impose… mais rien n’interdisait de protester, de combattre l’idéologie du discours, de rappeler quelles étaient les garanties qu’offraient aux femmes la laïcité et l’égalité. Il y a un devoir de parole quand on est politique, pas forcément de communication. La démocratie n’est pas seulement une question d’élection, il y a un esprit à faire vivre.

 Pendant des jours, des affiches en 4×3 ont mis à l’honneur des prédicateurs salafistes, dont les vidéos, très faciles à trouver sur le net sont un vrai concentré d’obscurantisme et de décérabralisation. On leur offre une tribune, une légitimité, un salon, ils battent des femmes sous des cris d’appel au meurtre et c’est tout juste si on ne renvoie pas femen et islamistes, dos à dos… Le tout sous les yeux des politiques locaux qui détournent les yeux, se taisent, et à ce jour réservent leur parole…

Or par ce silence, on légitime la parole des fondamentalistes, on lui donne du pouvoir. Pire, même, dans certains milieux, elle devient la seule parole entendue sur les droits des femmes. Soumises à un tel discours, les filles intègrent la contrainte. Dans leur représentation, la seule image de la femme bien c’est celle-là. Hors ce choix, point de salut, restent les putes… A la fin, elles finissent par porter le voile et effectivement c’est un choix… Mais en d’autres temps, on savait le qualifier et on parlait d’aliénation… La gauche tenait alors un discours pour combattre l’aliénation et eût suffoqué d’indignation à l’idée qu’un tel salon puisse se tenir.

Mais revenons à cette visibilité et à cette légitimation du discours qui est un des objectifs des salafistes. Celles-ci permettent à des associations, fonctionnant sous couvert de citoyenneté et d’aide à la réussite scolaire, d’installer cette ritournelle obscurantiste. Ce qui assure à ces associations de l’influence et elles déterminent la nature de la pression sociale et en s’appuyant sur l’Islam, elles s’assurent ainsi du meilleur taux d’imprégnation de la population ciblée. Car c’est le contrôle des votes de cette population qu’elles tractent avec le politique. D’où l’importance symbolique de la tenue d’un salon controversé qui n’est encore dénoncé que par une seule élue. C’est une démonstration de puissance et sans les femens et la réaction spontanée des gens à mes paroles, le succès aurait été complet… Ce que j’aimerais aujourd’hui c’est qu’un politique de rang national prenne la parole. Je crains que cela n’ait pas lieu…

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Vous parlez d’autocensure du politique ? De quoi s’agit-il exactement ?

Rien n’interdit de se battre politiquement contre un tel salon, c’est même faire son travail d’élue, que de dénoncer l’idéologie qu’il y a derrière et de combattre la domination qu’il essaie d’installer sur une population ciblée… Or je suis la seule à avoir réagi, avec l’observatoire de la laïcité du Val d’Oise. A droite comme à gauche, le silence a été assourdissant.

Pire même, au niveau local mon parti a pensé que cette prise de position était une bonne occasion de régler quelques comptes. Or s’en prendre à l’égalité femmes/hommes, c’est s’attaquer aux fondements d’un projet social égalitaire et juste, celui de notre société. Nous ne veillons pas sur un trésor, que l’on nous aurait de surcroît pillé, nous avons à recréer sans cesse le monde commun pour qu’il puisse y abriter des principes universels.

Or ce qui m’étonne dans ce que je vis, c’est que nul chez mes camarades ne s’intéresse au seul fait qui compte et qui dépasse ma personne. Le désir de politique que révèle cette cristallisation. Il y a là une attente, et on peut en faire une force pour réactiver les promesses de notre contrat social et redonner sens et forme à notre monde commun.

La parole que je porte n’est pas mienne, je l’ai puisée dans une tradition intellectuelle, chez des auteurs tant morts que vivants. Certains mots sont ceux de tous les républicains, d’autres appartiennent plus à la gauche, qui est ma famille, mais tous sont à vous, à nous. N’attendons pas que des organisations les déclarent légitimes pour les faire vivre, elles tissent la trame de ce qui nous rassemble. Regardons en face la réalité et posons fermement les limites. Pas pour exclure mais justement, pour pouvoir inclure.

Notre société est une société ouverte, traversée de débats, de controverses, de grands moments de rassemblement et d’accords sur quelques principes et idéaux. Et la volonté de les faire vivre doit donner corps à notre contrat social.
Parmi ceux-là, l’égalité femmes/hommes, la laïcité, l’émancipation sont à la base de la promesse républicaine. Les porter, les faire vivre, donc les défendre quand ils sont attaqués est du devoir de chaque élu. C’est dans cet engagement concret, qu’il est censé incarner, qu’il puise sa légitimité…

De plus en plus de politiques n’hésitent pas à dialoguer avec des organisations intégristes. A quoi cela est-il dû ?

Ma réponse part de loin, mais elle ne dévie pas votre question.
Au milieu des années 90, un essayiste américain, Francis Fukuyama, a écrit un livre, intitulé « la fin de l’histoire« . Il y expliquait que le mythe hegelien devenait réalité, que le monde avançait vers le règne de la démocratie et de l’échange libre et parfait et que le monde ne connaitrait plus de grandes convulsions.

L’avenir allait lui donner tort. Cela on pouvait s’en douter. Mais on s’est peut-être moins douté que ce livre parlait plus de notre inconscient que de notre futur… En occident, les politiques ont inconsciemment pensé que, la part de rêve étant posée, ne restait plus qu’à la développer. Ils se sont transformés en gestionnaire (une dérive qu’explique très bien un auteur comme Laurent Bouvet). Ils n’ont donc plus eu grand chose à proposer porteur de sens. Ils se sont mis alors souvent à répondre à la demande.

Or, être l’intermédiaire entre le pouvoir politique et un groupe de personnes vous investit également du pouvoir… C’est ainsi que débutent les liens troubles entre clientélisme et communautarisme. Plus ceux-ci se renforcent, plus ils se font au détriment de l’intérêt général : ils en nient l’esprit. Petit à petit, la notion de monde commun disparait.
Désenchantement et désinvestissement nourrissent l’abstention et celle-ci renforce le pouvoir de ceux qui contrôlent une part de la population et de ses votes: ils peuvent faire et défaire une élection. Et quoi de mieux que l’intégrisme pour faire faire ce que l’on veut à un groupe de gens. Mieux même, ceux-ci suivant avant tout le chef, leur faire prendre un choix de vote différent n’est guère compliqué. Le moyen de pression est alors certain.

Après, il suffit au politique de se dire qu’il fait cela pour être élu car on ne peut agir que si on a le pouvoir, et puis, de « ce n’est pas si simple » (ce qui est vrai), à « faut pas faire de vagues » (en même temps, en pleine tempête…), les élections suivantes arrivent. Le problème c’est qu’aujourd’hui, dans certains endroits, ce clientélisme défait la société et fait peser sur des populations, souvent pas les plus défavorisées, une pression sociale interne forte, que l’extérieur ressent et qui entraîne des crispations certaines…

Voilà pourquoi le déni du politique, loin d’éviter les amalgames, les encourage tous….
Le pire, c’est que ses petits arrangements entre amis, prennent une tout autre dimension quand le nom de l’association ne change pas, mais que ceux des dirigeants, oui… Quand ceux-ci se mettent à faire de la politique dans le but de se mettre à leur compte et que leurs objectifs politiques visent à placer les règles religieuses au-dessus des lois… dans certains quartiers, on y arrive…

A quoi attribuez vous le sursaut, le soutien dont vous avez bénéficié ?

A un besoin incroyable de parole politique. Au besoin que celle-ci ne soit pas édulcorée, sans être agressive.
En fait je ne sais pas ce qui s’est passé, cela me dépasse et il est difficile d’avoir une pensée sur un phénomène dans lequel on est impliqué. Si je m’appuie sur les centaines de messages reçus, je dirais qu’il y a un vrai besoin de mots pensés et non plus de mots calculés et l’expression d’une vraie souffrance face au déni.

D’abord parce que ce déni renvoie leur parole au vide, leur expérience, au néant et eux-mêmes, au diable. Devant le déni, les gens perçoivent, outre le rejet de leur témoignage, celui de leur personne. Surtout quand leur parole est à la fois rejetée et combattue.

Et les anathèmes qu’ont subi ceux qui osaient dénoncer cette collusion entre politiques et communautaristes (le mot d’islamophobe a été créé pour les faire taire), ont longtemps contraint au silence tout le monde. Voir des intellectuels reconnus être traité de crypto-fascistes, de raciste, de soutien du FN en couverture de journaux ne vous encourage pas à exercer votre droit à la parole sur certains sujets quand vous rejetez profondément les extrêmes et estimez que les points de convergence entre islamisme et FN sont nombreux. Tous deux rêvent de sociétés totalitaires.

Pire, l’anathème a été porté sur des mots qui sont pourtant au cœur de notre système politique : on a fait de la laïcité, un vecteur de rejet quand il est facteur d’intégration. Le débat même a été étouffé : prendre la parole sur ces sujets vous exposait et faisait de vous une victime potentielle, d’abord d’excommunication médiatique, puis après Charlie, de meurtre ritualisé…

En politique, cela pouvait être la faute qui vous éliminait de toute constitution de liste, et lançait l’hallali sur votre personne. Et comme les places sont chères et les coutelas aiguisés, on apprend vite à exercer son verbe sur d’autres sujets.

Le résultat, parler de religion et de tout ce qui a trait à l’Islam, porter haut la laïcité et l’égalité femmes/hommes, par exemple, vous éliminait du jeu. Le seul discours réellement porté politiquement dans nos banlieues s’est donc réduit à un discours communautaire et communautariste, de repli sur soi et de renvoi à la tradition. Plus de parole politique extérieure et un discours à l’intérieur traditionaliste et patriarcal. Maintenant que des groupes mieux constitués, porteurs d’un discours identitaire et d’un projet politique, s’enracinent, ils le font sur un terreau déjà soumis à une forte pression sociale et qui n’entend depuis longtemps d’autres discours que celui des représentants de sa communauté.

Quand ceux-ci voient des politiques, c’est en plus souvent dans le cadre de cérémonies religieuses ou à la mosquée, au moment où ils viennent faire leur marché et honorent, donc, ceux dont ils attendent les voix aux prochaines élections et qui sont les mêmes qui font peser cette pression sociale qui empêche l’émancipation autant des hommes que des femmes. La boucle est bouclée : le chef communautaire exhibe son alliance avec le politique local. Il devient l’intermédiaire reconnu, en profite pour accumuler du pouvoir sur sa communauté. Ce pouvoir accumulé lui donne du crédit et du pouvoir auprès de la puissance publique, lequel doit être exhibé, pour accentuer celui exercé sur sa propre communauté.

Lorsque les islamistes arrivent et commencent à contrôler ces réseaux, il y a de quoi s’inquiéter. D’autant qu’ils ont compris à quel point le déni leur était utile : il oblige les hommes politiques à tenir un discours surréaliste qui provoque un profond sentiment d’abandon, accentue la peur de tous et livre la population cible à leur unique discours…

C’est peut-être pour cela qu’une parole à la fois lucide et apaisée les a tant touchés. Elle leur offrait une reconnaissance, du sens et une démarche où s’inscrire : celle de la refondation de notre monde commun.

Ils ont reconnu aussi les mots, ils leur étaient familiers, ils résonnaient dans leur esprit car ces mots ont aussi construit notre pays : égalité, émancipation…

Et puis je crois qu’ils les avaient attendus longtemps ces mots…

Pour illustrer ce propos que je crains confus, un exemple :

Lorsque le ministère de l’éducation nationale a promu la charte de la laïcité ou les ABCD de l’égalité. Il s’est bien souvent contenté d’ordonner qu’un poster soit affiché dans chaque école et cela n’allait pas plus loin.

Changer les mentalités ne se fait pas en accrochant des posters, mais en s’engageant. Or on a décrété d’en haut, puis laissé les enseignants se dépatouiller avec cela. Nul élu n’y a été associé, la ministre ne s’est pas engagée dans un discours fort et exposant. Après tout au moment des réunions de rentrée, cette parole sur la laïcité et l’égalité aurait dû être portée par un élu, pour montrer l’engagement de la Nation à faire vivre ces idées fondamentales qui supportent notre sphère publique. Mais non, le politique se donne bonne conscience par des effets d’annonce, mais semble se moquer de leur rapport avec la réalité.

Pire même, dans le cas des ABCD de l’égalité, le gouvernement a reculé devant des gens aussi médiocres qu’une Farida Belghoul ou un Dieudonné. Vous imaginez la trace que laisse dans la conscience collective, un gouvernement qui recule devant des zozos, alors que les problèmes d’égalité femmes/hommes auxquels il essaie de répondre sont ressentis comme cruciaux…

Le sentiment de n’être pas protégé ni compris par ceux qui les représentent, expose énormément les gens. Le déni rend fou car il empêche et de se positionner et d’agir, que ce soit en tant qu’élu ou citoyen.

En disant les choses, on ne libère pas que la parole, on aide les gens à se relever, on leur rend leur envie de s’engager et d’agir, on leur redonne accès à la citoyenneté.

Vous qui soutenez les musulmans laïques, comment expliquer que des politiques et des médias leur préfèrent toujours des intégristes ?

Au plus profond de moi, je ne comprends pas. D’autant que je trouve dans la parole des musulmans laïques beaucoup de force, une grande capacité d’analyse et une richesse de pensée rare. Ils y ajoutent même la dimension du courage car ils ont souvent payé le prix du sang ou vu leurs amis le payer. Il y a de la profondeur dans leur parole.

Pour les médias, peut-être faut-il penser cela en lien avec la notion de spectacle : Dans Star wars, c’est Dark Vador qui fascine, pas Luc Skywalker… Le fait est que le discours des intégristes est très bien conçu pour installer une connivence, le vocabulaire employé est souvent très sentimental et s’appuie sur une rhétorique du cliché élevé au niveau du « bon sens ». Et surtout, surtout ce sont les pros de la culpabilisation. Et sur un substrat judéo-chrétien, cela marche.

Quand ils arrivent à cibler en plus la mauvaise conscience de la gauche, son remords colonialiste, leur force de pénétration des esprits est encore renforcée. C’est ainsi qu’ils ont réussi à faire passer pour une lutte pour la dignité et l’affirmation de soi, ce qui n’est qu’une entreprise de lavage de cerveau totalitaire.

Et cette lecture là, ils ont réussi à la faire intégrer, pas seulement à des personnes peu éduquées, dont la vision de l’Islam est plus proche d’une télénovelas que d’une réflexion théologique, mais également à des personnalités dont l’intelligence et la culture sont pourtant reconnues.

Le problème, c’est que l’exposition médiatique, elle, agit sur le réel : elle crée la légitimité…

Elle crée donc et renforce la légitimité des intégristes et délégitime la parole des laïques : si on ne les entend pas, c’est donc qu’ils ne représentent rien, qu’ils ne comptent pas, que finalement, ils n’existent pas car ils ne sont pas signifiant. La boucle est bouclée. Les uns ont été renforcé parce que légitimés, les autres éliminés parce que déconsidérés…

Autre avantage des islamistes : comme le FN, ils n’ont pas de rapport à la véracité de la parole publique. Pour un extrémiste, seul compte le chef. Si le chef ment éhontément, affadit son discours par stratégie ou tactique, dit blanc pour faire noir ou fait noir et dit blanc, il ne perdra aucun soutien. Quoi qu’il dise en public, il sera suivi car le mensonge public devient dans ce cas une preuve d’habileté suprême, une façon de donner le change, une preuve de puissance et de domination. Et les extrémistes vivent dans un monde sans bienveillance, où ils aspirent seulement à occuper le sommet de la chaîne alimentaire.

Cela, nos concitoyens le ressentent très fort, et ils attendent de la parole politique qu’elle le combatte. Mais pour certains politiques, dont le pouvoir repose sur le clientélisme donc le communautarisme, il n’est déjà pas facile de sortir matériellement du système, sauf à accepter la défaite (et lorsqu’on a pas de statut, les sorties de système peuvent être très couteuses personnellement et familialement). Surtout quand on vous a inculqué, pour vous faire accepter toutes les compromissions, que pour pouvoir agir, encore fallait-il être élu. Ce qui n’est pas faux même si force est de constater, qu’une fois élu, sur ces questions-là, nul n’agit…

Pour d’autres, ils vivent dans le même univers mental que les communautés instrumentalisées, soit parce qu’ils en viennent, soit parce que dans le fond ils n’ont pas été confrontés à d’autres discours. L’indigence de la formation des militants est abyssale et il peut être très déprimant d’entendre des militants fidèles et aguerris, incapables de parler de laïcité, d’égalité femmes/hommes autrement qu’avec le vocabulaire des intégristes parce qu’ils ne connaissent pas les fondements du monde commun qu’ils ont pourtant la tâche de faire vivre. Méconnaissance et médiocrité ont désarmé le politique. Souvent il n’a pas les mots. Et même bien plus souvent qu’on ne le croit. Et s’il a les mots, il manque parfois le courage, car l’expérience leur a appris que le courage fait de vous une cible et que les courageux tombent les premiers…

Je crois que le monde politique est en train de changer et de se recomposer et que nul n’a encore le prochain mode d’emploi. Mais le changement cela fait peur et l’homme préfère souvent danser au-dessus du volcan en se disant : jusqu’ici tout va bien. Nous sommes peut-être à un de ces moments charnière, où le déni est d’autant plus fort que ce qu’il nie se renforce.

Le refus à cette heure de toute parole politique forte sur le fond du dossier du salon, alors que mes paroles m’ont apporté une petite notoriété et ont montré une attente de politique inattendue, est tout sauf réjouissant. Il semble que chacun retienne son souffle en se disant, le premier qui l’ouvre, tue le métier et sa rente de situation. Je ne veux pas être le fossoyeur d’un système que je connais et maîtrise, même s’il est déconnecté de la réalité, car il est MA réalité.

Le problème c’est que ce qui s’est passé les 7,8 et 9 janvier nous a fait changer de monde. Et il y a besoin d’une parole forte pour affronter ces changements profonds sans générer haine, rejet, et finalement mettre la violence au cœur de notre relation au monde et à l’autre. Cela devrait obliger, cela oblige.

Mais je ne désespère pas. Il faut laisser aussi le temps à l’éveil des consciences. Il n’y a pas d’ouvriers de la dernière heure, il y a une belle tâche à accomplir : s’appuyer sur ce qui nous rassemble pour refonder un monde commun…

En attendant il ne faut pas renoncer, donner de la visibilité et porter la voix des musulmans laïques, croyants ou non, car ils sont une réalité et sont les meilleurs remparts contre les amalgames. Que leur voix résonne et les amalgames seront bien mieux combattus que par un « pas d’amalgame » élevé au rang de mantra et qui finit par les permettre tous…

Dans une tribune au mois de Janvier vous disiez : « Faut-il laisser les enseignants se battre seuls sur des problématiques aussi dangereuses, alors qu’ils se font déjà souvent agresser par des élèves ou leurs parents sur des problèmes qui vont de la revendication du halal, du port du foulard à la difficulté d’enseigner la Shoah? » A quoi faites vous allusion ?

Quand on est élu en banlieue, on est confronté à nombre de revendications religieuses, essentiellement portées par des gens se réclamant de la communauté musulmane. De manière systématique, elles visent à faire respecter des interdits religieux dans la sphère publique, à ériger en droit, un particularisme et on est de plus en plus confronté à des personnes qui sont les porte-drapeaux de leur différence et qui considèrent que le seul rôle du politique est d’en faire une norme.

Le problème c’est qu’à ce petit jeu-là, c’est notre monde commun que nous avons détruit.

Or ce n’est pas pour rien si les interdits religieux portent sur le lit et la table, le sexe et la nourriture. Car ce sont les lieux de la sociabilité, de l’échange, du partage. En ne partageant pas le pain et en refusant les alliances qui font qu’un couple qui se crée est une promesse de renouveau, on empêche le monde commun d’exister ou on le défait.

Voilà pourquoi il est du rôle du politique de prendre une parole forte sur ces sujets-là. C’est sa fonction. Qu’il pose les mots, que ce faisant il s’expose. Qu’il dise les limites et donne le sens et après, quand il aura fait vivre ces mots-là, ils pourront être repris par ceux qui font vivre nos institutions. Mais aujourd’hui on leur demande de faire le boulot des politiques sans leur donner ni la légitimité pour le faire, ni les mots pour le dire…

Quant à l’antisémitisme en banlieue, oui il est réel et culturel. Dans certains endroits on ne peut plus être juif à l’école de la République car c’est être exposé et bien peu défendu. D’où la multiplication des écoles confessionnelles dans les banlieues difficiles, comme à Sarcelles.

Que des parents soient contraints de faire le choix du privé car la République a renoncé à garantir la sécurité de tous ses enfants dans toutes ses écoles me rend malade.

4 DÉPUTÉS ENNAHDHA INVITÉS PAR LE MINISTÈRE DES AFFAIRES ETRANGÈRES FRANÇAIS

4 députés Ennahdha invités par le Ministère des Affaires Etrangères Français

22.09.2015 La rédaction

4 députés Ennahdha ont été invités par le Ministère des Affaires Étrangères Français à participer à un programme intitulé « Personnalités d’Avenir ». Il s’agissait de Hayet OmriSayida OunissiNaoufel JammaliImen Ben Mhamed. 10 autres députés et élus non nahdhaoui étaient présents.

Ce programme a été créé par  le Ministère des Affaires Étrangères Français afin de permettre d’identifier les interlocuteurs étrangers et d’en faire des partenaires. C’est dire si cette invitation prend une saveur particulière. Pour certains, au Quai d’Orsay, les Frères musulmans restent des partenaires incontournables, même s’il y avait aussi une majorité de députés non intégristes.

Le voyage fut l’occasion pour les députés Ennahdha de retrouver les hommes politiques qui n’ont pas hésité à les soutenir. Sayida Ounissi qui a participé au Forum US-Islam du 1er au 3 Juin 2015 à Doha, Qatar, explique sur sa page Facebook que Stéphane Romatet  comme Claude Bartolone « soutient » (notre) « transition ». A leur décharge Razzy Hammadi comme Claude Bartolone ont aussi parfois critiqué les intégristes.

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En juillet 2014, Sayida Ounissi n’hésitait pas à injurier un des sites internet les plus importants de Tunisie « Les bandits malhonnêtes de Kapitalis (je comprends pas comment on peut écrire dans ce torchon autrement), diffusent le communiqué d’autres déséquilibrés victimes d’hallucinations qui lient UniT, Escot, Connect et l’ATUGE au parti Ennahdha dans leurs actions pro-élections« . A propos du statut des femmes, elle parle de « mythologie bourguibiste » et de « l’instrumentalisation benaliste ».

La délégation a ensuite été reçue par Jean-Paul Delevoye, Président du Conseil Economique, Social et Environnemental, Annick Girardin, secrétaire d’Etat au développement et à la francophonie et par Jack Lang à l’Institut du Monde Arabe. Suite à cette rencontre, la députée Ennahdha de France à déclaré. « Je lui ai fait part de mon idée d’organiser une exposition autour des œuvres méconnues du Bardo à l’IMA. Cela permettrait d’envoyer un signe fort au niveau international en assurant le rayonnement culturel d’une région malmenée par la violence et le terrorisme. Il a accueilli favorablement cette proposition et nous sommes en train de travailler avec son équipe et notre musée pour la concrétiser.« 

Manuel Valls a reçu la délégation mais aucune photo n’a été publiée. Le premier ministre s’est en effet engagé à combattre l’intégrisme musulman et les Frères musulmans. Son engagement a séduit les démocrates tunisiens notamment lorsqu’il a refusé de serrer la main au président Moncef Marzouki. Cependant selon Sayida Ounissi « Son conseiller diplomatique Stéphane Romatet a reconnu publiquement le rôle joué par Ennahdha dans le processus démocratique ».

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UN BUS RABIA CONTRE SISSI

Un bus Rabia contre Sissi

20.09.2015 Fiammetta Venner

Un bus costumisé aux couleurs de la Rabia a circulé dans New York alors que Sissi était attendu au siège des Nations Unies.

La Rabia et sa petite main jaune sont devenues le signe de ralliement des Frères musulmans et de leurs soutiens.Au delà de la solidarité avec les victimes de la répression, la Rabia a une signification mystique. Chaque doigt de la Main du Tamkine représente une étape de la prise de pouvoir.

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Etape 1 : Présentation de l’islam.

Etape 2 : Sélection des futurs « Frères musulmans »

Etape 3 : Affrontement et spécialisation

Etape 4 : Domination et Tamkine

Plus d’articles sur la Rabia:

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LES ÉTRANGES FRÉQUENTATIONS DE JEREMY CORBYN (CONFUSIONNISME.INFO)

Les étranges fréquentations de Jeremy Corbyn (Confusionnisme.info)

18.09.2015 La rédaction

Confusionnisme.info vient de publier un article sur les étranges fréquentations de Jeremy Corbyn. Il est signé par Ornella Guyet.

Jeremy Corbyn, le nouveau leader du Parti travailliste britannique (Labour), est célébré par toute une partie de la gauche pour son programme anti-austérité. Pourtant, depuis son élection à la tête du Parti travailliste, la polémique enfle au Royaume-Uni, s’agissant des amitiés de Jeremy Corbyn avec des cadres du Hamas et du Hezbollah, mais aussi avec Paul Eisen, un théoricien négationniste. Le journal classé à gauche The Guardian a par exemple publié plusieurs articles depuis mi-août sur le sujet. Le point sur la question.

Jeremy Corbyn, le nouveau leader du Parti travailliste, est depuis longtemps ….

Pour lire la suite

ARRÊT SUR IMAGES CHERCHE À SAUVER CORBYN ET L’ENFONCE

Arrêt sur Images cherche à sauver Corbyn et l’enfonce

16.09.2015 La rédaction

Le site ASI estime que IKHWAN INFO (qu’il ne cite pas) va trop loin en expliquant que Jeremy Corbyn a des bureaux à la Mosquée de Finsbury Park.

En faisant cela, la rédaction du site ASI est persuadée de faire du fact checking.

Est ce que nous nous serions trompés en diffusant cette information ?

Pour vérifier une information plusieurs possibilités s’offraient à nous.

1 – Enquêter localement. C’est ce que nous avons fait. Deux personnes, qui ne se connaissent pas nous ont confirmé avoir été reçues par Corbyn dans la mosquée. Le premier pense avoir été aiguillé vers la mosquée parce qu’identifié par l’équipe de Corbyn comme musulman. Le second est juste un habitant du quartier.

2 – Vérifier la version de la Mosquée de Finsbury Park. Aucun problème. La présence d’un lieu de réception de Jeremy Corbyn y est mentionnée à deux reprises sur le site. Une première fois suite à un incident impliquant une étrange poudre blanche possiblement due à un acte de haine.

On peut le voir ici. Sur la page donc du site de la mosquée.

Voici la partie soulignée en bleu par nous.

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L’existence d’un lieu de réception pour Corbyn apparait une  seconde fois dans la rubrique « about us ».

Cela signifie « a propos de nous ». C’est en général sous cette mention que l’on met les éléments qui concernent les gens qui font partie du site.

Dans cette rubrique, dans le paragraphe « services and facilities » on peut lire la phrase suivante.

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L’activité de Jeremy Corbyn fait partie des bonus offerts par la mosquée un peu comme la piscine ou un terrain de foot. Jeremy Corbyn y entrepose ses affaires et y reçoit. Il y possède des bureaux.

L’équipe d’ASI aurait pu très facilement vérifier ces éléments, en moins de 5 minutes grâce aux liens hypertextes. Tout comme les autres informations que nous avons mis en ligne pour réagir au concert de louanges qui a suivi son élection.

Sur ses voyages à Téhéran, à Gaza. Sur sa collaboration avec une organisation fichée comme terroriste aux Etats-Unis. Sur ses relations avec des négationnistes et des antisémites… Ici 

ASI parle du vieille histoire, qui date au moins d’une décennie. Le 22 août 2015, Jeremy Corbyn devait parler dans un événement hébergé par le Middle East Monitor, un site qui explique « les donateurs israéliens contrôlent Westminster ».

C’était il y a moins d’un mois !

L’équipe d’ASI aurait pu aussi appeler pour vérifier. Avec un téléphone comme celui ci par exemple.

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Mais visiblement ce n’était pas le but de l’opération. L’idée était de faire taire toute critique.

Ikhwan infos est un site de veille et d’information sur les Frères musulmans. Notre but est évidemment la pédagogie mais il nous est techniquement impossible de babysitter toute les personnes qui ont un agenda pour dégommer ceux qui résistent à l’islamisme ni ceux atteint de twitoparkinsonia.

Avec toute la candeur dont je suis capable, je me demande qui sur le site ASI à intérêt à faire oublier que Corbyn travaille avec des Frères musulmans, intervient lors de réunions en hommage à Khomeiny et appelle des membres du Hamas et du Hezbollah ses « amis ».

Si quelqu’un à une idée …

Fiammetta Venner

QUI EST JEREMY CORBYN ?

Qui est Jeremy Corbyn ?

14.09.2015 Fiammetta Venner

Jeremy Corbyn, le nouveau leader du Parti travailliste a des liens avec les intégristes comme les Frères musulmans anciens et récurrents.

Il ne sera peut jamais être élu Premier ministre, mais en tant que leader de l’opposition, il pourra nommer des gens à des commissions parlementaires et aura accès à certains rapports de renseignement.

La confrérie en profitera sans aucun doute.

Quelques exemples de ses faits d’armes. (non exhaustif)

• Jeremy Corbyn s’est rendu à Téhéran grâce à Ardeshir Naghshineh un multi-millionnaire iranien qui a utilisé d’autres parlementaires britanniques en tant que consultants pour construire des liens d’affaires avec le pays. *

• En février 2013, Jeremy Corbyn et son épouse se sont rendus à Gaza grâce à un financement d’Interpal, une organisation caritative britannique considérée par le gouvernement américain comme «faisant partie du réseau de financement du Hamas» et comme une organisation terroriste.

• Jeremy Corbyn devait prendre la parole lors d’une conférence organisée par Middle east Monitor (MEMO) en août 2015. Le directeur de MEMO, Daud Abdullah, est un chef de file de British Muslim initiative mis en place et dirigé par l’activiste des Frères musulmans Anas al-Tikriti et deux hauts responsables du Hamas. Jeremy Corbyn a finalement annulé la réunion après la révélation de la réunion. Le rédacteur en chef de MEMO, Ibrahim Hewitt qui estime que les adultères doivent être lapidés à mort, est président de Interpal, l’organisme de bienfaisance lié au Hamas.

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• Jeremy Corbyn a parrainé la visite en Grande-Bretagne du cheikh Raed Saleh, qui répand la classique théorie selon laquelle  les Juifs utilisent le sang des enfants gentils de faire leur pain. M. Saleh, qui décrit également les juifs de «singes» et «bactéries», affirme que 9/11 était un complot juif et que les Juifs employés dans le World Trade Center ont été avertis de ne pas se présenter au travail ce jour-là. Jeremy Corbyn a expliqué que le cheikh Raed Saleh était « un citoyen très honoré qui représentait son peuple extrêmement bien »

• En Novembre 2012, M. Corbyn a organisé une réunion au Parlement avec Mousa Abu Maria, un membre du groupe terroriste interdit le Jihad islamique palestinien.

• Dans sa circonscription parlementaire de Islington, Corbyn organise des réunions à la mosquée de Finsbury Park. Un des administrateurs de la mosquée est Muhammad Sawalha, un commandant du Hamas en fuite. Selon  la BBC, Sawalha a orchestré une grande partie de la stratégie politique et militaire du Hamas depuis Londres. Il reçoit même ses électeurs dans la mosquée. Lorsque HSBC ferme les comptes des organisations musulmanes, y compris Finsbury Park mosquée, Jeremy Corbyn décrit la mosquée comme: « merveilleux atout pour la collectivité ». Non seulement Jeremy Corbyn reçoit ses électeurs dans la mosquée, mais il y tient ses discours.

• Jeremy Corbyn a écrit une lettre défendant Stephen Sizer, le vicaire discipliné par l’Église d’Angleterre suite à un article sur les médias sociaux intitulé 9/11: Israël l’a fait.

• Il a parlé lors d’un événement commémorant révolution iranienne*. L’événement a été organisé par des groupes du régime iranien.

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© Sam Hardy

• Présente un programme sur Press TV, un canal de propagande du gouvernement iranien qui accueille régulièrement des négationnistes.

• Accusé de donner de l’argent au négationniste Paul Eisen. Le bureau de Jeremy Corbyn a expliqué n’avoir eu aucun contact avec Eisen et que lui-même Corbyn dissocié de ses points de vue extrêmes. Le Bureau peut être mais Corbyn a été photographié à un meeting.

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• Jeremy Corbyn a écrit une lettre pour expliquer que Cage était une organisation honorable. Une organisation qui soutient les victimes de la lutte contre le terrorisme. Et qui a longtemps défendu Mohammed Emwazi, le fameux Jihadi John.

• Pour Jeremy Corbyn la mort d’Oussama Ben Laden a été une tragédie.  “C’était une tentative d’assassinat et une tragédie sur une tragédie ».

• Last but not least, Jeremy Corbyn considère la Russie aujourd’hui comme le média le plus objectif sur les affaires internationales.

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MIDDLE EAST MONITOR (MEMO)

Middle East Monitor (MEMO)

14.09.2015 La rédaction

Middle East Monitor est un site web qui a pour objectif de faciliter » une meilleure compréhension et appréciation de la question de la Palestine ». Le site développe surtout les argumentaires favorables aux Frères musulmans et au Hamas. Sa page Facebook est suivie par 494 993 personnes.

Les analyses de Middle East Monitor ont été citées par de nombreux médias traditionnels tels que:

– The Telegraph

– Le New York Times

– The Independent

– The Guardian

– Le Financial Times

– The Times

Malheureusement, ces médias ont régulièrement oublié d’informer leurs lecteurs du fait qu’une importante partie de l’équipe était liée aux Frères musulmans :

• Le directeur du Middle East Monitor, Daud Abdullah, est l’ancien secrétaire général adjoint du Muslim Council of Britain, où il a constamment soutenu le boycott de l’Holocaust Memorial Day. Il est également membre du British Muslim Initiative lié aux Frères musulmans, mis en place et dirigé par l’activiste Fraternité Anas al-Tikriti et deux hauts responsables du Hamas. Daud Abdullah et Khateeb de la mosquée Noor, connue pour la présence de radicaux. En 2009, The Guardian a révélé que Daud Abdullah préconisait l’attaque de la Royal Navy si elle tentait d’arrêter la livraison d’armes pour le Hamas dans la bande de Gaza.

Ibrahim Hewitt, rédacteur en chef de MEMO est un converti qui estime que les adultères doivent être lapidés à mort. Il est président du Interpal, l’organisme de bienfaisance lié Hamas.

Walaa Ramadan est chercheuse pour MEMO. Grande fan de Morsi, elle utilise le signe Rabaa et endosse l’antisémite citation d’Erdogan «Il n’y a que deux voies en Egypte : ceux qui suivent le Pharaon, et ceux qui suivent Moïse. »

Hanan Chehata est attachée de presse. Elle est également éditrice de Middle East Eye lié à Interpal, organisation interdite par le gouvernement américain car «faisant partie du réseau de financement du Hamas » et aux Frères musulmans émiratsi.

Tariq Ramadan sert comme conseiller honoraire au Middle East Monitor.
MEMO a organisé plusieurs réunions mettant en vedette les dirigeants du Hamas et des extrémistes. En mai 2013, MEMO a invité Jafar Hassan Hadi pour son livre ‘Qadaya wa Shaksyat Yahudiya (Questions juives et personnalités). Le site abrite également les théories du complot à propos des Juifs et d’Israël, expliquant que « les donateurs israéliens contrôlent Westminster» ou que «les gouvernements arabes financent des attaques israéliennes sur Gaza ». Le 22 aout 2015, le Middle East Monitor avait prévu une grande réunion avec notamment Jeremy Corbyn, futur patron des travaillistes. Ce dernier a fini par décommander suite aux révélations par la presse.

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SOUFIANE ZITOUNI FAIT APPEL

Soufiane Zitouni fait appel

05.09.2015 Soufiane Zitouni

Soufiane Zitouni, qui avait démissionné du lycée musulman Averroès de Lillea été condamné vendredi 4 septembre par le tribunal pour diffamation non publique et injure non publique. Il a été condamné à une peine d’amende de 10 euros pour les faits de diffamation, de 10 euros pour injures, et à 1 euro pour les dommages et intérêts.

Il a annoncé vouloir faire appel.

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MEA CULPA DE JEAN-FRANÇOIS ISTASSE SUR LE CLIENTÉLISME À VERVIERS

Mea Culpa de Jean-François Istasse sur le clientélisme à Verviers

31.08.2015 La rédaction

Jean-François Istasse, ancien président du parlement de la Communauté française, vient de faire son mea culpa pour la gestion clientéliste de la diversité dans son parti aux élections communales de 2012 à Verviers.

Jean-François Istasse regrette la manière dont son parti a conduit les élections de 2012 et laissé les communautés vivre côte à côté sans s’intégrer.

 « La position du PS durant la campagne électorale portait sur le  »vivre ensemble » mais elle a été mal exprimée par le PS verviétois, en général, et par Claude Desama, en particulier. La construction même de la liste, avec telles places réservées aux Marocains, telles autres places aux Turcs, était elle-même une erreur politique. Cela a été très mal interprété par la population, qui s’est sentie envahie par les personnes d’origine étrangère. C’était une mauvaise campagne électorale. Ma position est de dire que nous devons nous excuser auprès des Verviétois et leur proposer une nouvelle vision, une nouvelle politique. »

Pour en savoir plus, il faut lire Marie-Cecile Royen qui rappelle depuis des années dans Le Vif-L’Express les dégâts causés par la gestion clientéliste de Verviers.