CONSEIL THÉOLOGIQUE MUSULMAN

Conseil théologique musulman

15.06.2015 La rédaction

Le Conseil Théologique Musulman de France a été créé le 29 mai 2015. Cette instance a pour but d’édicter des Fatwas. La plupart des membres sont issus ou proches des Frères musulmans. Reprenant la réthorique des Frères, les membres du Conseil expliquent vouloir développer un « islam du juste milieu ». Ce Conseil vise à remplacer d’autres organisations des Frères considérées comme terroristes par plusieurs états et qui pourraient avoir leurs avoirs gelés.

Parmi les membres on retrouve :

Mohamed Bajrafildocteur en linguistique de l’Université Paris 7 Diderot. Professeur de théologie musulmane à l’Institut Alkhayria (Bruxelles). Imam de la mosquée d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Présenté comme l’antithèse de l’imam Chalgoumi par Oumma.com, il a déclaré

« Le Frère Tariq Ramadan, il est devenu porte-drapeau, mais il faudrait qu’il y en ait 36 000, pour faire savoir ce qu’est l’Islam, parce qu’il ne peut pas tout faire tout seul ! »  (Conférence « leçon d’humanité à la France »)

Ahmed Jaballah, docteur en droit canonique musulman, diplômé de Zitouna (Tunis) et de la Sorbonne, directeur de l’IESH Paris, secrétaire général adjoint du Conseil européen de la fatwa (CEFR), membre de l’Union internationale des savants musulmans (UISM).

Hassan El Houari, licence de théologie à l’Université d’Al-Quaraouiyyine (Agadir). Imam de la mosquée de Gonesse (Val d’Oise).

Larbi Kechat, docteur en sociologie de l’Université de la Sorbonne, recteur de la mosquée Adaawwa à Paris.

Larbi Becheri, docteur en islamologie de l’Université d’Aix-En Provence, diplômé en charia de l’Université de Médine, diplômé de la Sorbonne, membre du CEFR et de l’UISM, professeur de théologie musulmane et responsable de l’IESH de Château-Chinon.

Mohamed Mosadek, docteur en fiqh hanafite de l’Université d’Al-Azhar, professeur de théologie musulmane à l’Université d’Al-Azhar et chargé de cours à la faculté de droit de Strasbourg au master d’islamologie.

Mohammed Najah, docteur en Physique, professeur de théologie musulmane à l’Institut Tabari à Corbeil-Essonnes (Essonne), imam-khatib à la mosquée de Vigneux-sur-Seine (Essonne), professeur de mathématiques

Nawel Zinedocteur en médecine et diplômée d’un master en dogme et philosophie islamiques, professeur de théologie à l’IESH de Paris.

Ounis Guergah, diplômé en charia de l’Université de Médine, diplômé en philosophie de l’Université de la Sorbonne, membre du CEFR et de l’UISM, professeur de théologie musulmane et directeur des études à l’IESH de Paris.

ROLAND LOMBARDI : QATAR ET FINANCEMENT DE L’ISLAMISME

Roland Lombardi : Qatar et financement de l’islamisme

07.06.2015 La rédaction

Le site Atlantico a publié le 7 juin 2015 un entretien suite aux propos de Florian Philippot sur le Qatar, qui selon lui « finance l’islamisme qui tue ». Il a été poursuivi par l’Emirat. 
Roland Lombardi, consultant indépendant 

« En juin 2013, les Talibans n’ont-ils pas été autorisés à ouvrir un bureau diplomatique à Doha ? Le rôle du Qatar semble aussi important en Afrique du Nord. Ainsi, la presse française et certains spécialistes ont révélé que le Qatar apportait un soutien financier à des éléments djihadistes dans le Nord du Mali mais aussi à certaines tribus séparatistes touaregs. Les services spéciaux français mais aussi algériens ont alerté les autorités françaises sur un probable financement d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) par Doha. D’ailleurs, avant l’intervention de l’armée française au Mali, rappelons que la seule organisation humanitaire autorisée dans le nord du pays était le Croissant-Rouge du Qatar… (…)

Quant à la Syrie et l’Irak, ce sont peut-être les zones où le Qatar a été le plus actif ces dernières années. En effet, depuis le début de la guerre civile en Syrie, le Qatar, dans sa véritable lutte d’influence avec l’Arabie Saoudite, a mis toute son énergie pour dominer l’opposition syrienne. C’est pourquoi, jusqu’à la scission d’avril 2013, le Qatar a soutenu le Front Al-Nosra. Cette organisation, qui rappelons-le, est affiliée à Al-Qaïda et inscrite pourtant sur la liste noire des terroristes de Washington ! Après le printemps 2013, lorsqu’Al-Nosra s’est donc séparé de l’Etat islamique (EI) dirigé par al-Baghdadi, Doha s’est alors tourné vers l’EI à l’inverse de Riyad qui poursuit son financement d’Al-Nosra… Toutefois, le Qatar peut encore être amené à soutenir des milices se revendiquant d’Al-Nosra pour des intérêts ponctuels…

Enfin, le Qatar reste le plus grand bailleur de fonds des Frères musulmans au Moyen-Orient et en Europe. Mais les Frères musulmans peuvent-ils être considérés comme des terroristes ? En tout cas, ils le sont officiellement pour l’Arabie Saoudite, la Russie et le président égyptien Al-Sissi.

Roland Lombardi est consultant indépendant et analyste chez JFC-Conseil. Par ailleurs doctorant à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) d’Aix-Marseille Université, il est également membre actif de l’association Euromed-IHEDN.

Il est spécialiste des relations internationales, particulièrement sur la région du Maghreb et du Moyen-Orient, ainsi que des problématiques de géopolitique, de sécurité et de défense

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EMF – ÉTUDIANTS MUSULMANS DE FRANCE

EMF – Étudiants musulmans de France

06.06.2015 La rédaction

Si Jeunes musulmans de France sert de modèle aux jeunes de l’UOIF, Étudiants musulmans de France a été pensé pour recruter et politiser sur les campus. C’est l’une des préoccupations premières de l’UOIF, comme de tout mouvement s’inspirant de Hassan al-Banna. Dès sa création, en 1989, elle imagine une structure tournée vers le monde estudiantin pour rivaliser avec l’AEIF. Comme elle, il s’agit en priorité d’encadrer les étudiants étrangers musulmans venus faire leurs études en France, afin qu’ils ne soient pas contaminés par la culture ambiante. Puis, l’UOIF se réoriente vers des objectifs plus nationaux (en devenant l’Union des organisations islamiques de France et non plus en France) pour mieux encadrer les étudiants français musulmans. Le 8 novembre 1996, lors d’un congrès national à Limoges, l’UIEF devient Étudiants Musulmans de France (EMF). Mais, officiellement bien sûr, EMF tient à se dire indépendant de l’UOIF. Interrogé par Cécilia Gabizon du Figaro en 2002, Abdelkrim Amine, vice-président d’EMF, déclare à propos de l’Union : « Nous partageons leur vision d’un islam contextualisé, c’est-a-dire européen. Mais nous n’avons aucun lien hiérarchique avec l’UOIF. Enfin, nous recevons environ 10 000 euros par an des Saoudiens, une somme modeste et sans contrepartie »[1].

Comme chez tout satellite de l’UOIF, un petit groupe de personnes suffit à ouvrir une antenne. Si bien qu’EMF est implanté à Lille, Besancon, Nancy, Grenoble, Limoges, Toulouse et Bordeaux. Deux de ses activités essentielles consistent à monter des listes en prévision des élections universitaires et à organiser des colloques au sein des universités. Le 26 octobre 1999, par exemple, EMF organise un colloque intitulé « Penser et intégrer l’islam en Europe ». Officiellement, il s’agit de mieux faire connaître l’islam : « L’islam aujourd’hui est bien mal perçu et ce phénomène rend difficile la coexistence entre les musulmans et leurs concitoyens », explique l’EMF dans le texte de présentation du colloque. « Sans une réflexion approfondie et la promotion d’un réel dialogue, on risque fort de laisser s’approfondir les incompréhensions et les rejets mutuels », selon l’EMF qui se fixe pour devoir « d’engager une réflexion à plusieurs niveaux afin de mieux préparer l’avenir de nos sociétés et de construire ensemble l’Europe de demain ». Plusieurs conférences et tables rondes sont prévues sur les thèmes « laïcité ou laïcités, islam ou islams », « une culture islamique européenne ? », ou encore « les Musulmans d’Europe et leurs relations avec la scène internationale ». Dans les faits, ce type d’intitulés et le cadre universitaire permettent surtout aux jeunes cadres de l’UOIF d’entrer en contact avec d’éventuels soutiens et cautions universitaires comme le sociologue Michel Wieviorka, ou Henri Leclerc (le président de la Ligue des droits de l’homme). Lesquels interviennent aux côtés du directeur du centre islamique de Strasbourg, Messaoud Boumaza, et surtout du recteur de la mosquée Adda’wa de Paris, Larbi Kechat[2]. Mais l’universitaire favori des Étudiants musulmans de France reste Vincent Geisser, l’auteur de La Nouvelle islamophobie, un ouvrage où il reproche clairement aux musulmans libéraux, aux journalistes d’investigation et aux féministes d’être racistes non pas envers les musulmans mais bien envers les islamistes ! Le 5 décembre 2003, son entremise permet à EMF d’organiser une conférence à l’Institut d’études politiques de Paris. Le 5 novembre 2004, il était invité par l’EMF de Grenoble.

Côté campus, l’entrée dans le jeu électoral universitaire se fait d’autant plus facilement que le nom, Étudiants musulmans de France, est pensé pour apparaître comme l’équivalent musulman de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). Au départ, l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) perçoit EMF comme un partenaire possible et même comme une association venant combler un manque. Elle-même organise des tables rondes communes avec EMF et l’UEJF. Mais après le début de la première Intifada, Yassir Fichtali, le président de l’UNEF, constate que ce type d’initiative n’est plus possible : aucune des deux parties ne veut plus se rencontrer, les Étudiants juifs de France et les Étudiants musulmans de France refusent de siéger à la même table. Après quelques initiatives avortées, l’UNEF commence à se lasser. D’autant qu’EMF n’est pas très implantée. En 2000, elle obtient moins de 1,2 % des voix. On ne voit guère sa signature que sur quelques communiqués, comme au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Elle s’associe alors avec l’Union des étudiants algériens de France pour s’élever contre les risques d’amalgames pouvant frapper les « Français d’origine arabe ou de confession musulmane » : « Nous refusons tout amalgame entre les extrémistes fanatiques et meurtriers et les musulmans, et nous nous élevons contre les actes de défiance ou de discrimination dont pourraient être victimes les Français d’origine arabe ou de confession musulmane », indique le communiqué commun publié par trois associations étudiantes (UEJF, EMF, UNEF) à l’occasion de la rentrée universitaire. Mais là aussi, la collaboration sera de courte durée. À cette époque, l’UOIF cherche à négocier sa place dans le processus d’institutionnalisation de l’islam de France et doit donc démontrer son implantation sur le terrain. Elle pousse EMF à s’occuper d’exister réellement. Fichtali raconte : « on voit à ce moment un débordement d’énergie dans une association qui jusqu’alors ne se présentait que sur quelques campus »[3]. De fait, EMF commence à faire des progrès, au moins au niveau des pourcentages. Même si le taux de participation aux élections universitaires est toujours très bas. En 2002, par exemple, seuls 100 000 étudiants sur 2 millions ont voté pour élire leurs représentants aux Conseils régionaux des oeuvres universitaires (CROUS). Dans ce contexte, la mobilisation de EMF porte assez vite ses fruits puisqu’elle obtient 8 % des voix lors de ce scrutin, contre 1,2 %, en 2000. Cette augmentation s’explique facilement : en 2000, EMF n’avait présenté des candidats presque nulle part. En 2002, elle a fait l’effort de présenter un candidat sur presque chaque campus. Le recrutement n’est pas très regardant. Toujours selon le président de l’UNEF, l’UOIF a délégué des militants pour repérer les étudiants visiblement maghrébins, leur parler en arabe et leur proposer d’être sur une liste : « le déclencheur est arrivé quand sur un campus lyonnais que je connaissais bien, je me suis fait aborder, en arabe, par un islamiste »[4] raconte Yassir Fichtali. Une pratique qui fait halluciner les militants de l’UNEF. Cette pratique est révélatrice : l’UOIF souhaite faire une démonstration de force au niveau des pourcentages universitaires, pour servir ses objectifs nationaux, et non pas influencer réellement les décisions prises au CROUS. D’ailleurs, très peu des onze élus ainsi obtenus vont se montrer assidus ou simplement préoccupés par ce qu’il s’y joue. La collaboration avec l’UNEF se détériore assez vite. Les élus d’origine maghrébine de l’organisation sont régulièrement pris à parti par ceux d’EMF, dont il ne faut pas oublier qu’ils ont pour modèle Farid Abdelkrim. Najet Boubekeur, étudiante à Villetaneuse, se fait même insulter : « Seules les étudiantes d’origine maghrébine se font insulter. On nous dit qu’on trahit notre race et nos origines si on se promène tête nue ! » Yassir Fichtali s’inquiète dans une déclaration recueillie par l’Agence France Presse. Il parle d’une « approche communautariste et confessionnelle (…) risquant de mettre à mal les valeurs de laïcité et de métissage de l’université française dont nous sommes porteurs »[5]

L’alliance avec l’UNEF n’étant plus possible, EMF cherche des soutiens dans l’autre camp. Le 3 décembre 2002, en prévision des élections à venir des représentants étudiants au Conseil d’administration du CNOUS, l’organisation s’allie avec la FAGE, prouvant là aussi que le positionnement politique démocratique — de droite ou de gauche — n’a aucune importance aux yeux de l’UOIF. L’essentiel est d’être visible au nom de l’islam. Jean-Baptiste Mougel, le président de la Fage, a confirmé à l’AFP avoir reçu le soutien de l’EMF pour cette élection, mais il a tenu à rassurer son électorat en présentant ce satellite de l’UOIF comme une association laïque, travaillant aux côtés de la Ligue de l’enseignement, dans une perspective d’intégration des étudiants musulmans : « Ils ne gèrent pas de salles de prières, ne font pas de propagande et mènent des actions culturelles ou sociales de proximité en direction de tous les étudiants », a-t-il dit. Une présentation angélique qui n’empêche pas l’UNI de protester. Très à droite, l’organisation recouvre régulièrement les campus d’autocollants nationalistes rappelant le credo du Front national : « la France, aimez-la ou quittez-la ». Même s’ils étaient réellement laïques et non intégristes, les Étudiants musulmans de France lui auraient sans doute hérisser le poil. Mais ce n’est pas EMF qui porte plainte pour racisme, mais la FAGE, qui poursuit l’Uni pour les propos tenus envers EMF, l’accusant par exemple d’être islamiste. Elle sera déboutée. Mais une fois encore, sitôt élus, les représentants de l’EMF boudent les réunions du CNOUS. Contrairement aux promesses de la FAGE, les seuls sujets capables de les mobiliser sont l’obtention de salles de prières et la lutte contre la mixité sur les campus. Localement, certaines institutions cèdent. Ainsi le directeur du CROUS de Lyon, Denis Lambert, met une salle à la disposition des étudiants souhaitant faire leur prière une fois par semaine, « dans le cadre des pratiques culturelles », et à la demande de l’association des Étudiants musulmans de France. Dans les cités universitaires, EMF se rend assez populaire en distribuant de la nourriture aux élèves en collaboration avec la Banque mondiale. Un réflexe digne du tiers-monde mais qui a toujours permis aux islamistes d’exercer leur prosélytisme grâce aux moyens financiers dont ils disposent. Dans ces tracts l’EMF parle de « 1 500 colis alimentaires distribués chaque année aux étudiants au sein des résidences universitaires. 3 200 repas organisés sur les Campus dans une ambiance conviviale et chaleureuse, soit plus de 400 étudiants lors des 8 soirées ; 100 étudiants accompagnés dans leurs rentrées universitaires (accueil, démarches administratives, logements, bourses…) ; 200 étudiants ont bénéficié l’année dernière d’aides financières ponctuelles dans des moments difficiles ». Dans un autre tract on peut lire que l’EMF propose 10 000 repas gratuits chaque année.

Quand elle ne recrute pas, EMF publie des communiqués pour soutenir la position nationale de la maison-mère. Le 10 décembre 2003, elle prend position contre l’éventualité d’une loi interdisant le voile islamique à l’école, estimant qu’elle serait « vécue comme une persécution à l’endroit exclusif de la communauté musulmane. (…) Nous rappelons à l’ordre les politiciens de ce pays en les mettant en garde contre une loi discriminante à l’endroit de la communauté musulmane ». Les étudiants de de l’EMF participent activement à la campagne contre l’interdiction des signes religieux à l’école et grossissent les rangs de la manifestation du 17 janvier 2004. Bien que sa maison-mère soit officiellement en léger froid avec Tariq Ramadan, les jeunes de l’EMF sont également toujours prêts à prendre la défense de leur prédicateur préféré. En novembre 2003, un communiqué du Bureau national proteste contre la manière dont Tariq Ramadan est (mal) traité par les médias : « Pas un jour, effectivement, ne passe sans qu’un reportage télévisé ou un article ne traite du ‘coup de force’ de Tariq Ramadan au FSE, intellectuel ‘habile’, voire ‘retors’, dans tous les cas adepte du ‘double discours’. (…) Cette campagne de dénigrement apparaît donc comme émanant d’une volonté de discréditer, et de détruire un homme. Attitude inacceptable que nous condamnons. Les propos tenus à son égard n’ont de fondés que les fantasmes et l’imaginaire de ceux qui les portent. (…) Nous, Étudiants musulmans de France, soutenons Tariq Ramadan, son engagement, son discours et sa personne ». Elle réaffirme non seulement son soutien mais prouve que, malgré la brouille officielle entre l’UOIF et Ramadan à propos du CFCM, ce dernier reste son penseur de référence : « EMF quant à elle n’a pas découvert Tariq Ramadan suite à une citation d’un article d’ailleurs tirée hors propos, mais travaille avec cet intellectuel dont les propos sont de nature à promouvoir le vivre ensemble. L’association Étudiants musulmans de France tient, tout d’abord, à rappeler que M. Tariq Ramadan participe, et ce de longue date, à la réflexion concernant la présence musulmane en France et en Europe. À ce titre, EMF a d’ailleurs souvent fait appel à lui et continue, dans le cadre de conférences ou de colloques, afin de promouvoir une participation citoyenne plus grande des Français de confession musulmane. Cette relation privilégiée nous permet de témoigner que cet intellectuel a toujours appelé à une citoyenneté participative et pleinement assumée de la part de tous les Français et a toujours refusé et condamné un repli communautaire ».

Le débat sur le voile et sur Tariq Ramadan aurait dû renforcer le prosélytisme de EMF, du moins si les détracteurs de la diabolisation de l’UOIF avaient vu juste. Les chiffres des dernières élections universitaires démontrent exactement le contraire. En pleine tempête médiatique propre à encourager les réflexes identitaires, et alors qu’EMF présente cette fois des candidats dans toutes les académies, sa liste plafonne aux élections du 29 mars au 2 avril 2004. Le double discours de l’organisation semble lasser. En effet, Ammar Rouibal, président de l’EMF à Grenoble, explique à l’AFP que les élus EMF de Lyon et Grenoble n’ont jamais formulé de demande spécifique pour les musulmans. Or, tout étudiant un peu politisé a pu constater le contraire, ne serait-ce qu’en lisant les tracts de la liste. Résultats, avec plus de candidats en lisse, elle obtient le même nombre de voix. En revanche, le taux de participation ayant augmenté, elle perd des sièges. Sur les 168 553 suffrages exprimés, EMF obtient 7 512 voix et 2 sièges seulement, contre 11 l’année précédente. Quelques mois après les élections, c’est le calme plat. Sur les sites, les derniers communiqués sont ceux des résultats. Parmi les liens, en revanche, on trouve toujours les derniers délires de Thierry Meyssan : « Dans cet extrait vidéo Thierry Meyssan déballe le plan machiavélique des américano-sionistes au sujet de l’Irak et de son futur », nous dit le site de l’EMF Grenoble[6].

[1] Cécilia Gabizon, « Les étudiants musulmans entrouvrent les portes du Cnous », Le Figaro, 19 décembre 2002.

[2] Personnalité de l’AEIF, Larbi Kechat est censé être en froid avec l’UOIF puisqu’il représente plutôt la branche des Frères musulmans égyptiens. Néanmoins on peut s’interroger sur la nature réelle du froid lorsque l’on voit les militants de l’UOIF intervenir sans discontinuer à la mosquée Addawa. Le 6 décembre 2003, Farid Abdelkrim intervenait au Centre socioculturel de la mosquée sur le thème : « Citoyen à part entière ou entièrement à part ? ». Parmi les exemples de la radicalité de la mosquée Addawa, notons cette amusante apologie de la burqa, « la burqa afgane est un vêtement nécessaire du fait des conditions climatiques afin de protéger la beauté des femmes de l’aridité de la région », Nacéra Hammouche, 1er mars 2003. La mosquée Addawa est aussi le lieu principal de prédication de Said Ramadan al Boutih. En janvier 2005, plusieurs islamistes formés à la mosquée Addawa ont rejoint les djihadistes irakiens.

[3] Entretien avec Yassir Fichtali

[4] Idem

[5] AFP, 29 mars 2002.

[6] Site Emf de Grenoble.

AMAR LASFAR

Amar Lasfar

01.06.2015 La rédaction

Dans son costume cravate bleu, Amar Lasfar, ressemble à un Français de classe moyenne, au dirigeant d’une agence de voyage— qu’il est par ailleurs[1]. Ce n’est que dans sa mosquée de Lille, en djellaba, lorsqu’il monte sur son prétoire pour diriger la prière du vendredi, qu’il est vraiment identifiable comme l’une des figures emblématiques de la troisième communauté musulmane de France. Grâce aux généreux donateurs de l’UOIF, sa mosquée, en tout cas, est l’une des plus grandes. Un immense local de plusieurs centaines de mètres carrés, une grande salle de prière et, à l’étage, des salles de classes pour le soutien scolaire et les réunions. Le seul fait que sa mosquée soit la plus grande de la région a permis à Lasfar de se présenter comme le leader de la communauté musulmane du Nord auprès des journalistes. Et sa visibilité dans les médias a fini par en faire, effectivement, une figure incontournable de la communauté musulmane. Lasfar déclarait à la presse avoir rassemblé près de 9 000 musulmans pour la prière de la fin du ramadan de 1996 : 5 500 hommes et 3 500 femmes.

Un chiffre étonnamment précis, invérifiable, mais largement repris dans les médias. Et qui ne signifie absolument pas que tous ces musulmans soient à l’UOIF. Fort de ce type de démonstrations, Lasfar a joué des coudes pour devenir président du Conseil islamique régional du Nord-Pas-de-Calais préfigurant les Conseils régionaux du culte musulman (CRCM). En janvier 1995, il exprime son désaccord à l’encontre de la Charte du culte musulman qui, selon lui, « participe à la division des musulmans de France » (et) « prend parti pour la mosquée de Paris au détriment des autres instances de l’Islam en France ». En réalité, ce que reproche alors l’UOIF à la Charte, c’est qu’elle demande aux institutions musulmanes de France de se prononcer pour la possibilité d’une personne née musulmane de changer de religion. Inconcevable pour le recteur de la mosquée de Lille. Et pourtant, l’homme a su se faire une réputation de modéré, en tout cas d’agent de pacification.

Lors de la guerre du Golfe en 1991, on fait appel à lui pour participer à des tables rondes sur le thème du dialogue interreligieux, aux côtés du vice-président du consistoire israélite de France, Charles Sulman, dans l’espoir d’apaiser les tensions intercommunautaires. Mais la foi n’est pas une assurance anti-violence. En 1995, les membres d’un gang suspecté de vouloir commettre un attentat à la voiture piégée devant le commissariat de Lille sont tués dans un assaut du RAID. Deux d’entre eux fréquentaient régulièrement la mosquée de l’UOIF. À propos de l’un d’eux, Amar Lasfar se dit stupéfait : « c’était quelqu’un de très calme et discret » ou encore « Nous avons été les premiers surpris, avec ses parents, de ce qui lui est arrivé »[2]. Mais puisque tous les regards se tournent vers lui, l’imam en profite pour exprimer sa colère : « Chaque fois qu’il y a un problème, un attentat en France, il y a un suspect qui est l’Islam. Cela scandalise la communauté musulmane de France », a-t-il déclaré avant de souhaiter la fin de l’amalgame « musulmans et terroristes » : « Ce sont des bandits et c’est tout »[3].

Lui-même contribue toutefois à entretenir la confusion des genres en posant l’islam comme un moyen de lutter contre la délinquance auprès des médias et des décideurs politiques. Il est aussi régulièrement invité à calmer la colère des quartiers réputés sensibles chaque fois qu’une bavure risque de mettre le feu aux poudres. En avril 2000, il gagne même ses galons de médiateur. Riad Hamlaoui, un jeune homme de 25 ans, est tué d’une balle dans la nuque par un policier alors qu’il s’apprête à voler une voiture avec un complice. L’auteur du coup de feu est aussitôt placé en garde-a-vue, auditionné par l’Inspection générale de la police nationale et une information judiciaire est ouverte. Mais cela n’apaise pas la colère des habitants du quartier : 150 personnes se réunissent pour lui rendre hommage devant la mosquée, après une marche dans les rues de Lille-Sud. Le père de Riad est en larmes : « J’ai travaillé trente ans en France et j’ai eu un beau cadeau : un policier qui a tué mon fils ». À ses côtés, Amar Lasfar explique que ce rassemblement vise à « dénoncer un geste irresponsable qui a coûté la vie à un frère. Tous les responsables doivent faire en sorte que la mort de ce martyr de Lille-Sud soit élucidée », poursuit-il devant l’assemblée en train de scander « Justice pour Riad », avant d’appeler au calme : « La première leçon à retenir, c’est le sang-froid et le calme, c’est notre devise numéro un. (…) Face à l’émotion, il faut faire preuve de maturité »[4]. Un geste salué par le ministre de l’intérieur de l’époque Jean-Pierre Chevènement qui souligne le « sens civique » des responsables musulmans de Lille. Au cabinet du préfet de Lille, on ne se cache pas d’éprouver une certaine admiration pour le personnage : « Lasfar est connu de nos services, c’est un personnage charismatique qui a le mérite d’être écouté par sa communauté »[5].

Amar Lasfar a relayé des actions peu honorables au nom de la cause palestinienne, comme l’appel au boycott d’un concert d’Enrico Macias dans le cadre du festival des Transculturelles de Roubaix. Le tract qui circulait alors pour justifier cette action disait : « Nous considérons Enrico Macias à Roubaix comme ambassadeur de l’État sioniste d’Israël »[6]. À part ça, Amar Lasfar proclame volontiers, comme lors d’une manifestation en avril 2002, qu’il « n’est pas question d’importer un conflit »[7]. Ce jour-là, les manifestants venus de toutes sortes d’horizons politiques, non plus seulement musulmans, seront au maximum 5 000. Mais cela n’empêche pas les journalistes de continuer à décrire les différentes communautés musulmanes de la région comme étant « fortes de 450 000 membres »[8]. Un chiffre qui ne repose sur rien, si ce n’est sur les déclarations de Lasfar lui-même. Lors des élections du CFCM notamment, il a volontiers expliqué à l’AFP : « Les musulmans qui sont 450 000 dans le Nord-Pas-de-Calais et environ dix fois plus dans l’ensemble du pays »[9]. Une estimation qui englobe volontiers de force tous les Français d’origine maghrébine (juifs et chrétiens compris), lesquels ne se reconnaissent pas forcément comme partie prenante de la communauté « musulmane ». Mais ce chiffre est bien entendu utile au recteur de la mosquée de Lille car il contribue à lui donner du poids, jusqu’ici fondé uniquement sur la taille de sa mosquée.

Amar Lasfar est surtout connu pour être le patron du lycée Averroes.

En juin 2013, Amar Lasfar est  élu président de l’UOIF. Il est présent dans l’organisation depuis sa création au début des années 80. A La Voix du Nord, il n’est pas peu fier de la manière dont les Frères musulmans ont influencé les pays du Maghreb grâce à lui : « Nous avons formé à Lille une bonne partie de l’élite du Maghreb. »

Après les attentat de Paris

Amar Lasfar fait partie des manifestants du 11 janvier contre les attentats.

« Nous, nous manifestons, le drapeau français à la main contre le terrorisme. À Lille, j’ai vu ces slogans portés par des musulmans: «Touche pas à ma France», «Non au terrorisme». Et croyez-moi, cela fait chaud au cœur. (…) L’écrasante majorité de la communauté musulmane se sent mal. Ils n’ont pourtant rien à se reprocher. Je leur dis: «Vous êtes Français. Eux sont des terroristes. Vous dites “Allah akbar” pour prier. Eux disent “Allah akbar” pour tuer. Vous n’avez rien à voir avec cela! Vous ne devez pas vous sentir salis par ces terroristes qui vous sont étrangers. » (Le Figaro)

Dès la parution de la nouvelle couverture de Charlie Hebdo, il estime sur Europe 1 : que le principe même d’une caricature, est « offensant pour tous les musulmans de France » et parle de « provocation ». Peu de temps après, Amar Lasfar est confronté à la démission de Soufiane Zitouni. Interrogé par France 3 il explique que l’UOIF n’a aucune espèce de lien avec les « Frères Musulmans ». Une phrase qui fait bondir l’ancien Frère, Mohamed Louizi

Fiammetta Venner

* Une partie de ce texte est paru dans l’ouvrage de OPA sur l’islam de France. Les Ambitions de l’UOIF

[1] Outre Altlas Tour, Amar Lasfar est, selon Eurilide, aussi gérant d’une société qui loue des logements.

[2]AFP, « Roubaix : information judiciaire ouverte, peut-être un autre Français converti parmi les morts », 3 avril 1996.

[3]AFP, 30 mars 1996.

[4] AFP, 16 avril 2000.

[5] Djaffer Ait Aoudia, Marianne, 19 janvier 2004.

[6] AFP, « Un concert d’Enrico Macias à Roubaix pris dans la tourmente du Proche-Orient », 21 novembre 2000

[7] AFP, « Les musulmans du Nord se mobilisent dans la dignité pour les Palestiniens », 12 avril 2002

[8] Idem

[9] AFP, « 90% des mosquées du Nord inscrites pour l’élection au CFCM ».20 février 2002

MONCEF ZENATI

Moncef Zenati

01.06.2015 La rédaction

Moncef Zenati est membre du BE de l’UOIF chargé de « l’enseignement et de la présentation de l’Islam »

Moncef Zenati est né en France et a grandi en Tunisie.

Il a une licence en mathématiques puis a décidé de se réorienter vers des études en sciences islamiques à l’IESH de Château-Chinon.

Il est enseignant en droit musulman et également responsable des études à distances en sciences islamiques, à l’IESH. Il a traduit plusieurs textes important pour les Frères Musulmans comme ceux de Hassan Al Banna ou Youssef Al Qaradawi.

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ABDELKEBIR KOTBI

Abdelkebir Kotbi

01.06.2015 La rédaction

Abdelkebir Kotbi est membre de BE  de l’UOIF chargé des délégations régionales et locales

A la suite des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher, Abdelkebir Kotbi a réclamé que l’on criminalise le blasphème :

« Insulter les symboles sacrés de toutes les religions devrait être un crime en France. Je demande au gouvernement de criminaliser l’insulte aux religions. » (Anadolu)

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HELA KHOMSI

Hela Khomsi

01.06.2015 La rédaction

Hela Khomsi est membre de BE de l’UOIF chargée de la famille. Elle est aussi présidente de la Ligue Française de la Femme Musulmane (LFFM).

Le 8 mars 2013, elle expliquait ses réticences par rapport à la laïcité :

« Alors que la laïcité est censée garantir la liberté de conscience et les libertés individuelles de tout un chacun, et permettre à tout citoyen de s’épanouir sereinement dans la société, c’est au nom de cette même laïcité que la femme musulmane est devenue, à coups de lois et de décrets injustes, à coups de déclarations « farfelues » et d’accusations non fondées, « l’ennemi public numéro un » des politiques ou encore la protagoniste du « feuilleton de la discrimination » mis en scène par ces derniers.
Une instrumentalisation de la laïcité, dont le seul but est d’exclure la femme musulmane de la société, de la spolier de ses droits les plus élémentaires et d’étouffer sa voix.  » (Saphirnews)

L’association Hela Khomsi fait partie des mouvements qui se sont opposés à l’enseignement de l’égalité hommes/femmes préconisé par Najat Vallaud Belkacem. Elle est totalement opposée à un enseignement qui lutterait contre les discriminations :

« A la tête d’’une association qui défend les intérêts de la femme, je suis pour l’’égalité homme-femme ! Ce qui m’’a inquiété, avec les ABCD de l’’égalité, c’’est que l’’on mêle les enfants à tout ça. Ce n’’est pas leur combat. » (Le Monde)

Entendons-nous bien. Il y a eu dans tous les courants de la société française des personnes qui se sont opposées aux ABCD de l’’égalité. Mais ces personnes ne revendiquent pas l’’égalité homme-femme. Ils ne militent pas non plus avec l’extrême gauche pour stigmatiser les partisans de l’égalité qui seraient opposés au voile à l’école publique. Depuis près de 10 ans, la Ligue Française de la Femme Musulmane participe avec des associations féministes, LGBT à de nombreuses manifestations.  Le 15 mars 2014, la Ligue Française de la Femme Musulmane fait un colloque à l’IRIS intitulé : « Musulmanes, des femmes comme les autres ? » Parmi les intervenants, Sylvie Tissot trouve que les ABCD ne vont pas assez loin.

Ce article est également disponible en العربية.

BACHAR EL SAYADI

Bachar El Sayadi

31.05.2015 La rédaction

Bachar El Sayadi est le Délégué Régional – Ouest de l’UOIF.

Bachar El Sayadi est président de l’Union des musulmans de Rouen, créée en 2005. Il déclare être le représentant de « la pensée du juste milieu ».

 « L’association a été créée en septembre 2005 par des hommes et des femmes jeunes, étudiants ou acteurs dans le secteur associatif et travaillant à Rouen. Elle compte actuellement 150 membres. Nous souhaitons mener des actions dans le domaine cultuel mais aussi culturel et éducatif afin de défendre un islam du juste milieu. » (Paris Normandie)

Le  28 avril 2013, l’Union des musulmans de Rouen organise sa Rencontre annuelle. Parmi les invités :

Médine

Hassan Iquioussen

Mahmoud Doua

Moncef Zenati

Mohamed Bajrafil

Tareq Oubrou

Hamza Garrush

Sur sa page Facebook, l’Union des musulmans de Rouen n’hésite pas à se référer à Sayyid Qutb et à Hassan Al Banna.

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Lorsque Manuel Valls annonce en 2015, une augmentation du nombre d’aumôniers dans les prisons, Bachar El Sayadi est appelé à s’exprimer. Certes il s’en réjouit mais prévient. Seuls les aumôniers formés par le réseau des Frères musulmans seront acceptables.

« Nous veillerons à ce qu’ils soient très bien formés aux niveaux linguistique, culturel et religieux, avec un discours « du juste milieu » qui refuse tout autant le laxisme que l’extrémisme. Il faut qu’il y ait un équilibre entre le texte et le contexte, entre l’islam et la société française. Ceux qui sont formés à l’Institut Européen des Sciences Humaines à Paris et à Château-Chinon, où la formation religieuse est accompagnée de cours de droit, psychologie, institutions européennes, culture française, sociologie, me paraissent offrir toutes les garanties  » (Paris Normandie, 21 janvier 2015)

HASSAN IZZAOUI

Hassan Izzaoui

31.05.2015 Fiammetta Venner

Hassan Izzaoui est le délégué régional – Sud -Ouest de l’UOIF.

Des militants salutistes ont, le 17 septembre 2010, organisé un sit-in public assez violent sur la place du marché. Les orateurs se mettent à menacer les « islamophobes », les ennemis de l’islam. Dalil Boubaker, le recteur de la Grande mosquée de Paris appelé « David » Boubaker. Les « golgoths », à savoir les « non-musulmans ». Puis l’un des prédicateurs s’empare du code pénal : « j’ai pas trouvé une ligne qui protège les musulmans là-dedans. En France, être islamophobe c’est un droit. Ce livre ne nous défend pas. Donc ce livre nous ne le respectons pas. Vous comprenez mes frères ? ». Puis, jetant le Code pénal il ajoute :  « C’est ce livre qui doit être brûlé tant qu’il n’a pas été modifié ».

La réaction d’Hassan Izzaoui est une condamnation, mais en demi-teinte selon de nombreux habitants de Limoges.

Deux ans plus tard, des individus attaquent la mosquée de Limoges en déversant des excréments. Hassan Izzaoui avait alors eu l’idée d’inviter de jeunes scouts à venir visiter la mosquée mais aussi d’autres dirigeants religieux qui tous avaient parlé de l’importance du dialogue. Comme Florence Taubman, pasteur de l’Église réformée à Limoges « À Limoges, on se rencontre régulièrement, il y a un vrai contexte inter-religieux. Mais on s’est dit qu’il y avait peut-être un travail à faire sur le respect, en développant la connaissance de la pratique de l’autre. »

Après les attentats de janvier 2015, Hassan Izzaoui a ouvert son office aux autres confessions pour « condamner ensemble le fanatisme ». Il déclare : « assassiner des journalistes, c’est assassiner la liberté d’expression. Or, Charlie Hebdo était le temple de cette dernière. La liberté de la presse est fondamentale et non négociable. Ce qui s’est passé est inqualifiable, immonde ».

Contrairement à d’autres, Hassan Izzaoui n’a pas utilisé sa tribune pour condamner les couvertures de Charlie Hebdo qui ont suivi le massacre.