Les soutiens de Tariq Ramadan s’organisent
Le 21 février, quelques dizaines de « personnalités » signent dans Médiapart une tribune de soutien à Tariq Ramadan, accusé de viol, violences volontaires, et menaces de mort par plusieurs plaignantes. Le texte est également publié sur le site web de Politis.
Intitulée « Tariq Ramadan : pour une justice impartiale et égalitaire », cette tribune demande sa « libération immédiate » de la prison de Fleury-Mérogis, sans un mot de soutien pour les femmes qui ont eu le courage de porter plainte. Les signataires insistent sur l’état de santé de Tariq Ramadan qui serait « alarmant », alors que le dernier rapport médical indique qu’il est tout à fait compatible avec son incarcération. L’autre argument évoqué est celui d’un supposé « traitement judiciaire d’exception » de la part de la justice française, qui obéirait à des « motivations politiques ». Aucune preuve ne vient étayer ce raisonnement aux relents complotistes.
Parmi les signataires, nous retrouvons de nombreux habitués des pétitions, tels que :
- Sihame Assbague, co-organisatrice des « Camps d’été décoloniaux » en non-mixité
- Fanny Bauer-Motti, ancienne étudiante de Tariq Ramadan, qui compare désormais son professeur à Jean Moulin,
- Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République
- François Burgat, islamologue très proche de Tariq Ramadan,
- Ismahane Chouder, militante au sein de Participation et Spiritualité Musulmane, association initiée avec le soutien de Tariq Ramadan, et militante anti-IVG, anti-mariage pour tous, anti-Charlie,
- Christine Delphy, sociologue « féministe », qui à l’époque de l’affaire DSK, prenait encore le parti de la victime,
- Nabil Ennasri, ancien élève de François Burgat, qui se présente comme un spécialiste du Qatar,
- Mireille Fanon Mendès-France, présidente de la fondation Frantz Fanon, membre de l’UJFP et de la MAFED aux côtés du PIR.
- Alain Gresh, ancien directeur du Monde Diplomatique, ayant ouvert ses colonnes à Tariq Ramadan, ainsi que co-écrit un ouvrage avec lui,
- Malika Hamidi, sociologue qui reconnaît avoir été formée par Tariq Ramadan,
- Eric Hazan, fondateur des Editions La Fabrique, éditeur de Houria Bouteldja,
- Moussa Ibn Yacoub, ancien membre de Baraka City,
- Olivier Le Cour GrandMaison, politologue,
- Didier Lestrade, confondateur d’Act-Up, ayant plusieurs fois pris le parti de Tariq Ramadan sur son ancien site minorités.org,
- Marwan Muhammad, ancien directeur du CCIF,
- Joan W. Scott, historienne américaine, proche de mouvements féministes « décoloniaux »,
- Michèle Sibony, vice-présidente de l’UJFP,
- Aminata Traoré, ancienne femme politique malienne, soutien de Robert Mugabe,
- Françoise Vergès, politologue membre du MAFED,
- Dominique Ziegler, metteur en scène et fils de Jean Ziegler, rapporteur à l’ONU et soutien de longue date de Tariq Ramadan en Suisse.
Sur les réseaux sociaux, la campagne #FreeTariqRamadan peine à convaincre en dehors du cercle des militants habituels de l’islam politique. On y retrouve, outre certains noms cités plus haut, Idriss Sihamedi (président de Baraka City) et Feiza Ben Mohamed (ex-porte parole de la Fédération des Musulmans du Sud).