DALIA MOGAHED, CONSEILLÈRE D’OBAMA

DALIA MOGAHED, CONSEILLÈRE D’OBAMA

Dalia Mogahed, conseillère d'Obama

Dalia Mogahed, conseillère d’Obama

01.12.2016 Carla Parisi

Dalia Mogahed est une universitaire américaine née en Égypte en 1974. A la fois directrice de son entreprise de conseil spécialisée dans le Moyen-Orient, Mogahed Consulting, et directrice de recherche à l’Institute for Social Policy and Understanding, elle a été recrutée en 2009 par l’administration Obama comme conseillère au Bureau des partenariats confessionnels de la Maison Blanche. Elle a auparavant travaillé en tant que directrice exécutive du centre d’études musulmanes Gallup. Mogahed a également été invitée à témoigner devant la Commission des relations étrangères du Sénat des États-Unis sur l’engagement des États-Unis auprès des communautés musulmanes et elle siège au Conseil consultatif sur la sécurité intérieure du Département des États-Unis. Elle a ainsi rejoint Madeleine Albright et Dennis Ross comme une voix de premier plan dans le projet d’engagement entre les États-Unis et les musulmans. Elle est la première conseillère voilée de la Maison Blanche.

Le magazine Arabian Business l’a désignée comme la femme arabe la plus influente dans le monde, et le Centre Royal d’Etudes Stratégiques Islamiques a inclus Mogahed dans la liste des 500 musulmans les plus influents dans le monde. Elle a également été récompensée par le prix de l’Entrepreneur social arabe de l’année par l’organisation indienne Ashoka.

Dans son rôle en tant que scientifique Gallup, Mogahed a souvent été invitée comme commentateur dans les médias et les forums internationaux. Ses analyses ont été publiées dans le Wall Street Journal, le magazine Foreign Policy, le Harvard International Review, et de nombreuses autres revues académiques et populaires. Son auditoire comprenait des chefs d’État, des parlementaires du monde entier et des leaders religieux de toutes les confessions.

Elle se fait vraiment connaître en 2007 dans le milieu universitaire aux Etats-Unis en écrivant avec le compagnon de route des Frères musulmans américains John Esposito : Who Speaks for Islam?: What a Billion Muslims Really Think. Elle y expose sa propre vision de la Charia, qu’elle décrit comme universelle : « une boussole [morale] reflétant des principes valables à toute époque, qui ne peut être changée » et de la loi islamique qui en découle : « une carte qui doit se conformer à cette boussole ».

Lorsque le Président Obama la recrute deux ans plus tard, de nombreux universitaires, comme la spécialiste du Moyen-Orient Elham Manea, s’inquiètent : « ces lois [de la Charia] perpétuent les discriminations envers les femmes dans la famille ». Elle conclue : « Obama ne veut pas ressembler à l’ancien président Bush qui avait des vues unidimensionnelles, et il adopte alors des vues opposées, mais elles aussi unidimensionnelles ».

Sur la chaîne Al-Arabiya, elle décrit sa mission dans l’administration Obama : « mon travail est d’étudier les musulmans, la façon dont ils pensent et leurs idées ». Dalia Mogahed n’a jamais peur de façonner une « communauté musulmane », de parler en son nom, ni de prêter à tous les musulmans les mêmes traits, quitte à les essentialiser et à faire perdurer les stéréotypes. Sa nomination s’inscrit par ailleurs dans la politique du gouvernement Obama de faire émerger des leaders communautaires. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Al-Arabiya rapporte que Dalia Mogahed se donne également pour mission de chercher à « réduire le nombre d’avortements ».

Le site Islam Online, créé par le leader spirituel des Frères musulmans Youssef Al-Qaradawi ayant légitimé les attentats-suicides, parle de Dalia Mogahed comme d’une « success story aux Etats-Unis ». Interviewée sur ce site internet en avril 2009, elle affirme que le djihadisme n’a rien à voir avec l’Islam : « beaucoup ont dit que les terroristes ont détourné l’Islam. Je ne suis pas d’accord. Je pense que l’Islam est sans danger, et est prospère dans les vies des musulmans de tous les pays ».

En octobre 2009, elle est invitée au dîner annuel de l’association frèriste CAIR (pointée du doigt par le FBI car soupçonnée de liens avec le Hamas, et classée terroriste aux Emirats Arabes Unis). Elle semble avoir annulé sa participation lorsqu’il a été rendu public qu’elle partagerait son dîner avec l’imam Siraj Wahhaj, ancien partisan de Nation Of Islam, défenseur du Cheikh Omar Abdel-Rahman et de la lapidation, il considère « Allah comme supérieur à la démocratie », et est cité comme « unindicted co-conspirator » dans l’attentat du World Trade Center en 2003. Elle a toutefois participé au dîner annuel de CAIR en 2015, et est annoncée à celui du 17 décembre 2016. CAIR publie des articles élogieux sur Dalia Mogahed sur son site web, et n’hésite pas à la féliciter pour son rôle auprès du président Obama.

Toujours en octobre 2009, elle donne une interview à la chaîne anglaise Muslima Dilemna, qui appartient au parti politique Hizb ut-Tahrir (ou parti de la libération islamique). Ce parti milite ouvertement pour la mise en place d’un Califat mondial régi par la Charia. Face à deux militantes de Hizb ut-Tahrir qui défendent la Charia comme source de législation et qui affirment que la femme ne doit pas avoir de position de leadership, elle n’émet aucune contradiction, et affirme : « je pense que la raison pour laquelle tant de femmes soutiennent la Charia est parce qu’elles en ont une compréhension très différente de la perception occidentale. La majorité des femmes dans le monde associent la justice entre les sexes, la justice pour les femmes, avec la Charia ». Dalia Mogahed en profite pour dire à ses interlocutrices que son rôle est de « transmettre au Président et aux autres représentants officiels ce que les musulmans veulent ».

En 2010, elle décrit le mouvement Gülen comme un « mouvement inspirant pour les musulmans ».

En 2012, elle s’adresse sur Twitter aux soutiens de Bachar al-Assad en leur disant qu’il n’a pas de légitimité car « il ne peut pas assurer la stabilité, la protection des minorités, ni la résistance à Israël ».

En 2014, elle est l’invitée d’honneur du dîner du CCIF, aux cotés de Marwan Muhammad, Rokhaya Diallo, Houria Bouteldja, Rachid Abou Houdeyfa, Nader Abou Anas, Ahmed Jaballah, ou encore Nabil Ennasri.

Outre CAIR, Dalia Mogahed a également été intervenante pour d’autres associations reliées aux Frères musulmans :

  • Islamic Circle of North America, ICNA, (congrès de 2015)
  • Muslim American Society, MAS, (congrès de 2016)
  • Islamic Society of North America – Muslim Student Association, ISNA-MSA (annoncée au congrès de 2016 aux cotés de Tariq Ramadan)
  • Muslim Public Affairs Council, MPAC, (congrès de 2016)

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L’IMPOSTURE FÉMINISTE DE NADIA YASSINE

L’imposture féministe de Nadia Yassine

13.12.2015 La rédaction

Parfaitement bilingue, experte en communication, Nadia Yassine, s’est toujours paré, en Occident, avec un certain succès, des atours plus présentables du féminisme et de la modernité. Son projet politique est beaucoup moins glamour: l’instauration, au Maroc, d’une république islamique basée sur la charia.

C’est sa marque de fabrique : le féminisme, islamique s’entend ! C’est aussi sa carte de visite pour séduire l’Occident. « Moderniser l’islam en le féminisant » reste le leitmotiv de la pasionaria du mouvement islamiste marocain. En réalité, il s’agit bien plus d’islamiser le féminisme ! Le livre référence de son père, cheikh Yassine, auquel elle voue une véritable admiration, ne trompe d’ailleurs aucun lecteur sur le projet politique. Le titre ? « Islamiser la modernité » (et non moderniser l’islam). La femme occidentale y est présentée comme détournée de « son cours naturel » (la maternité) pour n’être réduite qu’à être une « poupée maquillée » « jetée en pâture à l’homme, objet consentant de désir ». Une conséquence du « postulat bestial », entendez le postulat darwinien qui fait de nous «  des singes évolués traversant cette vie sans destin et sans signification » et contre lequel père et fille s’insurgent.

C’est un peu une constante des modèles totalitaires : la femme n’a pas d’existence en dehors de la famille et la maternité fait la femme. Nadia Yassine aime répéter qu’elle a été la première à déclarer que le Code de statut personnel (ou Moudawana, régissant le droit de la famille au Maroc) n’était pas sacré, et donc réformable. De même, elle aime établir un lien entre le patriarcat et la monarchie héréditaire marocaine, une « néo-patriarchie », convaincue qu’en s’attaquant à l’un, on atteint également l’autre. Pourtant, elle juge « normal » que son mouvement soit dominé par des hommes, « c’est une loi de la nature. Les hommes dirigent toujours les grandes organisations. Mais il y a beaucoup de femmes à la base » rétorque-t-elle à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel en juillet 2007. Elle affirme souhaiter la libération de la femme musulmane. Reste qu’en plein débat sur le Code de la famille, elle a choisi son camp. Alors que le 12 mars 2000 les féministes défilent à Rabat, elle, manifeste aux côtés des islamistes à Casablanca «pour le respect des valeurs musulmanes» et «contre les élites occidentalisées». Elle freinera des quatre fers les réformes du Code de la Famille « pour des raisons politiques » dit-elle, et non religieuses : « C’est bien d’avoir plus de liberté, mais dans la pratique ? Comment une femme peut-elle user de son divorce par exemple, si elle n’a ensuite aucun travail et termine à la rue ? » (Der Spielgel, 3/07/2007). « Nous nous sommes également opposés à la réforme parce qu’elle a émergé après la conférence de Pékin (1), imposée à nous par le monde extérieur. Notre société peut être en difficulté, mais nous devons trouver nos propres remèdes (Monde diplomatique, 2/04/2004). Une fois le texte entré en vigueur en 2004, Nadia Yassine saluera pourtant le nouveau Code de la Famille: « Le discours du roi s’inspire d’une relecture intelligente des textes sacrés. C’est un retour aux sources de la religion » dit-elle. Rédigé de façon un peu schizophrénique, entre la charia et la Déclaration des Droits de l’Homme, le nouveau texte n’a effectivement pas le caractère révolutionnaire que beaucoup ont voulu lui donner. Il est resté un compromis, encore timide, et qui attend toujours aujourd’hui sa version 2. On ne touchera pas de front à la polygamie (rendue toutefois plus difficile), ni au mariage précoce, encore moins à l’épineuse question de l’héritage, même pas mise sur le tapis en commission royale consultative… Pour Nadia Yassine, la charia est d’ailleurs « une source de droit, d’organisation de la société, de liberté ». Même si elle regrette qu’on la réduise à une liste de châtiments corporels et qu’elle aime évoquer l’ijtihâd (2), elle y voit la loi elle-même.

Sous le vernis de la modernité, un autre âge

Son discours a toujours le vernis séduisant de la modernité. Elle parle « féminisme », « droits de l’Homme », « démocratie »… Mais une démocratie sans droits de l’Homme, des droits de l’Homme sans sa dimension universaliste… Des mots creux. « Nous croyons qu’il nous faut un parlement qui prenne des décisions démocratiques, même si elles sont sévères, contre une certaine minorité qui demeure accrochée à la corruption et à la débauche » déclare-t-elle ainsi dans un hebdo marocain. Mais quel sort « sévère » réserve-t-elle à ces minorités ?
Interrogée à Paris devant des lecteurs du Monde sur la question du mariage précoce, elle répond : « Je n’aimerais pas voir ma fille mariée à 14 ans, mais de là à prendre ma réalité pour celle de tous les Marocains… ». Le viol institutionnalisé de mineures n’émeut donc pas notre « féministe » qui s’oppose à une loi sur le sujet. En 2014, le mariage précoce concernait encore 102.197 jeunes filles mineures, parmi lesquelles beaucoup encore de 14 ans et moins. La part des mariages en dessous de l’âge légal a presque doublé en une décennie, passant de 7% en 2004 à près de 12% en 2013.

Nadia Yassine se méfie de l’étiquette « féministe ». Elle ne l’accepte qu’en précisant chaque fois qu’il s’agit d’un féminisme lié à la sphère culturelle musulmane. « Vous pouvez m’appelez féministe si vous voulez. Mais je parle d’une culture différente, islamique » (Der Spielgel, 3/07/2007). « Si c’est pour défendre la cause des femmes, alors je me considère comme féministe. Mais je ne défends pas le féminisme à la Simone de Beauvoir, un féminisme occidental » (Le Journal des Alternatives, Canada, 25/09/2008). « Promouvoir un féminisme à l’occidental revient à se tromper d’histoire et de repères » dit-elle encore lors du congrès sur le féminisme islamique organisé a Barcelone en octobre 2005. Nadia Yassine affiche d’ailleurs un profond mépris à l’égard des féministes laïques, qu’elle appelle « matérialistes », notamment les féministes marocaines « [Elles]ne constituent qu’une partie d’une petite élite, vivant dans une bulle intellectuelle et imitant l’Occident » au contraire des islamistes qui « représentent les gens » (Der Spielgel, 3/07/2007). Finalement, du féminisme en Occident, elle ne retient que les âneries essentialistes des militant(e)s différentialistes : « Je pense qu’effectivement il y a une prédisposition des femmes au dialogue et à une compréhension plus humaine de nos différences » dit-elle par exemple dans la revue italienne Volontari per lo sviluppo (Volontaires pour le Développement) en avril 2007. Il ne semble pourtant pas que la féminisation du Parlement avec l’arrivée massive des femmes islamistes du PJD ait beaucoup fait avancer la cause des femmes…

Si elle est contre la parité, les quotas, ce n’est donc pas parce qu’elle rejette l’essentialisme de genre, mais « parce qu’il ne faut pas imiter l’Occident » et par respect à l’ordre naturel assurant la suprématie masculine. Détourné des principes universalistes, sexiste, à la fois religieux et identitaire, le féminisme de Nadia Yassine, a assurément tout de l’imposture.

Yann Barte

(1) : 4ème Conférence mondiale sur les femmes: Lutte pour l’égalité, le développement et la paix
Beijing, 4-15 septembre 1995.

(2) : Effort de réflexion et interprétation des textes fondateurs de l’islam.

BASSIMA HAKKAOUI

Bassima Hakkaoui

06.12.2015 La rédaction

Bassima Hakkaoui nait en octobre 1960.

Elle est diplômée en psychologie sociale.

Bassima Hakkaoui est députée du Parti de la justice et du développement (PJD) depuis 2002.

Elle est présidente de l’organisation des femmes de la Justice et du développement.

Au Parlement, Bassima Hakkaoui critique la présence de Shakira au festival Mawazine, jugée «suggestive et érotique» et demande l’annulation du festival.Elle s’oppose à la réforme de la Moudawana.

En 2011, elle répond au site Maghress *.

« Est-ce qu’un jour votre mari s’est plaint de vos occupations au sein du parti ainsi que de votre travail associatif?
Ecoutez, mon mari est un homme cultivé et très compréhensif vis-a-vis de mon travail en tant que membre du PJD et mon travail dans le champ associatif. Il se peut que je sois négligente, mais cela n’a aucun impact sur ma vie privée. À la maison, je suis une épouse qui accomplit parfaitement ses devoirs conjugaux. »

Depuis le 3 janvier 2012, elle est ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social et sera l’unique femme du gouvernement Benkirane I. En mars, Amina Filali est violée puis mariée à son violeur. Elle se suicidera. La ministre refuse de modifier la loi et déclarera :

« Parfois, le mariage de la jeune fille à son violeur ne lui porte pas un réel préjudice ».

L’opinion publique marocaine est scandalisée. Lors d’une conférence de presse à l’Hotel Royal Mansour avec le violeur, elle expliquera que le discours d’Amina « manquait de crédibilité » (17 mars 2012).  Un an plus tard, Bassima Hakkaoui prétendra qu’elle n’a jamais soutenu le mariage de la jeune fille à son violeur . Ce qui ne l’empêchera pas d’égratigner les associations féministes « portent atteinte à l’image du Maroc à l’étranger par leur mauvais usage des cas de viols des enfants et le mariage de mineurs »*.

Au delà de ce drame, Bassima Hakkaoui est la  ministre qui focalise le plus de critiques. Selon l’Economiste*, premier quotidien économique du Maroc, « ses projets se heurtent à l’opposition du tissu associatif, censé travailler avec elle la main dans la main ».  Pour plusieurs ONG, le projet de Bassima Hakkaoui reflète «l’idéologie conservatrice de son parti» et se contente de multiplier les annonces. Dans Tel Quel *Fouzia Assouli, présidente de la Ligue démocratique des droits des femmes, rappelle et déplore « la propension de la ministre à exclure la société civile lorsqu’il s’agit delaborer des programmes ou des projets de loi en faveur des femmes ». Une propension dont on voit les conséquences sur plusieurs projets qui ont été abandonnés ou vidés de leur substance. (égalité homme-femme, aide aux handicapés, protection sociale…) Ou encore lorsqu’elle nie, sur Al jazira, le problème des enfants des rues au Maroc : “ce sont les matchs de foot qui attirent ces enfants, qui restent coincés dans la ville faute de moyens pour rentrer chez eux”.*

QUI EST JEREMY CORBYN ?

Qui est Jeremy Corbyn ?

14.09.2015 Fiammetta Venner

Jeremy Corbyn, le nouveau leader du Parti travailliste a des liens avec les intégristes comme les Frères musulmans anciens et récurrents.

Il ne sera peut jamais être élu Premier ministre, mais en tant que leader de l’opposition, il pourra nommer des gens à des commissions parlementaires et aura accès à certains rapports de renseignement.

La confrérie en profitera sans aucun doute.

Quelques exemples de ses faits d’armes. (non exhaustif)

• Jeremy Corbyn s’est rendu à Téhéran grâce à Ardeshir Naghshineh un multi-millionnaire iranien qui a utilisé d’autres parlementaires britanniques en tant que consultants pour construire des liens d’affaires avec le pays. *

• En février 2013, Jeremy Corbyn et son épouse se sont rendus à Gaza grâce à un financement d’Interpal, une organisation caritative britannique considérée par le gouvernement américain comme «faisant partie du réseau de financement du Hamas» et comme une organisation terroriste.

• Jeremy Corbyn devait prendre la parole lors d’une conférence organisée par Middle east Monitor (MEMO) en août 2015. Le directeur de MEMO, Daud Abdullah, est un chef de file de British Muslim initiative mis en place et dirigé par l’activiste des Frères musulmans Anas al-Tikriti et deux hauts responsables du Hamas. Jeremy Corbyn a finalement annulé la réunion après la révélation de la réunion. Le rédacteur en chef de MEMO, Ibrahim Hewitt qui estime que les adultères doivent être lapidés à mort, est président de Interpal, l’organisme de bienfaisance lié au Hamas.

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• Jeremy Corbyn a parrainé la visite en Grande-Bretagne du cheikh Raed Saleh, qui répand la classique théorie selon laquelle  les Juifs utilisent le sang des enfants gentils de faire leur pain. M. Saleh, qui décrit également les juifs de «singes» et «bactéries», affirme que 9/11 était un complot juif et que les Juifs employés dans le World Trade Center ont été avertis de ne pas se présenter au travail ce jour-là. Jeremy Corbyn a expliqué que le cheikh Raed Saleh était « un citoyen très honoré qui représentait son peuple extrêmement bien »

• En Novembre 2012, M. Corbyn a organisé une réunion au Parlement avec Mousa Abu Maria, un membre du groupe terroriste interdit le Jihad islamique palestinien.

• Dans sa circonscription parlementaire de Islington, Corbyn organise des réunions à la mosquée de Finsbury Park. Un des administrateurs de la mosquée est Muhammad Sawalha, un commandant du Hamas en fuite. Selon  la BBC, Sawalha a orchestré une grande partie de la stratégie politique et militaire du Hamas depuis Londres. Il reçoit même ses électeurs dans la mosquée. Lorsque HSBC ferme les comptes des organisations musulmanes, y compris Finsbury Park mosquée, Jeremy Corbyn décrit la mosquée comme: « merveilleux atout pour la collectivité ». Non seulement Jeremy Corbyn reçoit ses électeurs dans la mosquée, mais il y tient ses discours.

• Jeremy Corbyn a écrit une lettre défendant Stephen Sizer, le vicaire discipliné par l’Église d’Angleterre suite à un article sur les médias sociaux intitulé 9/11: Israël l’a fait.

• Il a parlé lors d’un événement commémorant révolution iranienne*. L’événement a été organisé par des groupes du régime iranien.

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© Sam Hardy

• Présente un programme sur Press TV, un canal de propagande du gouvernement iranien qui accueille régulièrement des négationnistes.

• Accusé de donner de l’argent au négationniste Paul Eisen. Le bureau de Jeremy Corbyn a expliqué n’avoir eu aucun contact avec Eisen et que lui-même Corbyn dissocié de ses points de vue extrêmes. Le Bureau peut être mais Corbyn a été photographié à un meeting.

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• Jeremy Corbyn a écrit une lettre pour expliquer que Cage était une organisation honorable. Une organisation qui soutient les victimes de la lutte contre le terrorisme. Et qui a longtemps défendu Mohammed Emwazi, le fameux Jihadi John.

• Pour Jeremy Corbyn la mort d’Oussama Ben Laden a été une tragédie.  “C’était une tentative d’assassinat et une tragédie sur une tragédie ».

• Last but not least, Jeremy Corbyn considère la Russie aujourd’hui comme le média le plus objectif sur les affaires internationales.

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AMAR LASFAR

Amar Lasfar

01.06.2015 La rédaction

Dans son costume cravate bleu, Amar Lasfar, ressemble à un Français de classe moyenne, au dirigeant d’une agence de voyage— qu’il est par ailleurs[1]. Ce n’est que dans sa mosquée de Lille, en djellaba, lorsqu’il monte sur son prétoire pour diriger la prière du vendredi, qu’il est vraiment identifiable comme l’une des figures emblématiques de la troisième communauté musulmane de France. Grâce aux généreux donateurs de l’UOIF, sa mosquée, en tout cas, est l’une des plus grandes. Un immense local de plusieurs centaines de mètres carrés, une grande salle de prière et, à l’étage, des salles de classes pour le soutien scolaire et les réunions. Le seul fait que sa mosquée soit la plus grande de la région a permis à Lasfar de se présenter comme le leader de la communauté musulmane du Nord auprès des journalistes. Et sa visibilité dans les médias a fini par en faire, effectivement, une figure incontournable de la communauté musulmane. Lasfar déclarait à la presse avoir rassemblé près de 9 000 musulmans pour la prière de la fin du ramadan de 1996 : 5 500 hommes et 3 500 femmes.

Un chiffre étonnamment précis, invérifiable, mais largement repris dans les médias. Et qui ne signifie absolument pas que tous ces musulmans soient à l’UOIF. Fort de ce type de démonstrations, Lasfar a joué des coudes pour devenir président du Conseil islamique régional du Nord-Pas-de-Calais préfigurant les Conseils régionaux du culte musulman (CRCM). En janvier 1995, il exprime son désaccord à l’encontre de la Charte du culte musulman qui, selon lui, « participe à la division des musulmans de France » (et) « prend parti pour la mosquée de Paris au détriment des autres instances de l’Islam en France ». En réalité, ce que reproche alors l’UOIF à la Charte, c’est qu’elle demande aux institutions musulmanes de France de se prononcer pour la possibilité d’une personne née musulmane de changer de religion. Inconcevable pour le recteur de la mosquée de Lille. Et pourtant, l’homme a su se faire une réputation de modéré, en tout cas d’agent de pacification.

Lors de la guerre du Golfe en 1991, on fait appel à lui pour participer à des tables rondes sur le thème du dialogue interreligieux, aux côtés du vice-président du consistoire israélite de France, Charles Sulman, dans l’espoir d’apaiser les tensions intercommunautaires. Mais la foi n’est pas une assurance anti-violence. En 1995, les membres d’un gang suspecté de vouloir commettre un attentat à la voiture piégée devant le commissariat de Lille sont tués dans un assaut du RAID. Deux d’entre eux fréquentaient régulièrement la mosquée de l’UOIF. À propos de l’un d’eux, Amar Lasfar se dit stupéfait : « c’était quelqu’un de très calme et discret » ou encore « Nous avons été les premiers surpris, avec ses parents, de ce qui lui est arrivé »[2]. Mais puisque tous les regards se tournent vers lui, l’imam en profite pour exprimer sa colère : « Chaque fois qu’il y a un problème, un attentat en France, il y a un suspect qui est l’Islam. Cela scandalise la communauté musulmane de France », a-t-il déclaré avant de souhaiter la fin de l’amalgame « musulmans et terroristes » : « Ce sont des bandits et c’est tout »[3].

Lui-même contribue toutefois à entretenir la confusion des genres en posant l’islam comme un moyen de lutter contre la délinquance auprès des médias et des décideurs politiques. Il est aussi régulièrement invité à calmer la colère des quartiers réputés sensibles chaque fois qu’une bavure risque de mettre le feu aux poudres. En avril 2000, il gagne même ses galons de médiateur. Riad Hamlaoui, un jeune homme de 25 ans, est tué d’une balle dans la nuque par un policier alors qu’il s’apprête à voler une voiture avec un complice. L’auteur du coup de feu est aussitôt placé en garde-a-vue, auditionné par l’Inspection générale de la police nationale et une information judiciaire est ouverte. Mais cela n’apaise pas la colère des habitants du quartier : 150 personnes se réunissent pour lui rendre hommage devant la mosquée, après une marche dans les rues de Lille-Sud. Le père de Riad est en larmes : « J’ai travaillé trente ans en France et j’ai eu un beau cadeau : un policier qui a tué mon fils ». À ses côtés, Amar Lasfar explique que ce rassemblement vise à « dénoncer un geste irresponsable qui a coûté la vie à un frère. Tous les responsables doivent faire en sorte que la mort de ce martyr de Lille-Sud soit élucidée », poursuit-il devant l’assemblée en train de scander « Justice pour Riad », avant d’appeler au calme : « La première leçon à retenir, c’est le sang-froid et le calme, c’est notre devise numéro un. (…) Face à l’émotion, il faut faire preuve de maturité »[4]. Un geste salué par le ministre de l’intérieur de l’époque Jean-Pierre Chevènement qui souligne le « sens civique » des responsables musulmans de Lille. Au cabinet du préfet de Lille, on ne se cache pas d’éprouver une certaine admiration pour le personnage : « Lasfar est connu de nos services, c’est un personnage charismatique qui a le mérite d’être écouté par sa communauté »[5].

Amar Lasfar a relayé des actions peu honorables au nom de la cause palestinienne, comme l’appel au boycott d’un concert d’Enrico Macias dans le cadre du festival des Transculturelles de Roubaix. Le tract qui circulait alors pour justifier cette action disait : « Nous considérons Enrico Macias à Roubaix comme ambassadeur de l’État sioniste d’Israël »[6]. À part ça, Amar Lasfar proclame volontiers, comme lors d’une manifestation en avril 2002, qu’il « n’est pas question d’importer un conflit »[7]. Ce jour-là, les manifestants venus de toutes sortes d’horizons politiques, non plus seulement musulmans, seront au maximum 5 000. Mais cela n’empêche pas les journalistes de continuer à décrire les différentes communautés musulmanes de la région comme étant « fortes de 450 000 membres »[8]. Un chiffre qui ne repose sur rien, si ce n’est sur les déclarations de Lasfar lui-même. Lors des élections du CFCM notamment, il a volontiers expliqué à l’AFP : « Les musulmans qui sont 450 000 dans le Nord-Pas-de-Calais et environ dix fois plus dans l’ensemble du pays »[9]. Une estimation qui englobe volontiers de force tous les Français d’origine maghrébine (juifs et chrétiens compris), lesquels ne se reconnaissent pas forcément comme partie prenante de la communauté « musulmane ». Mais ce chiffre est bien entendu utile au recteur de la mosquée de Lille car il contribue à lui donner du poids, jusqu’ici fondé uniquement sur la taille de sa mosquée.

Amar Lasfar est surtout connu pour être le patron du lycée Averroes.

En juin 2013, Amar Lasfar est  élu président de l’UOIF. Il est présent dans l’organisation depuis sa création au début des années 80. A La Voix du Nord, il n’est pas peu fier de la manière dont les Frères musulmans ont influencé les pays du Maghreb grâce à lui : « Nous avons formé à Lille une bonne partie de l’élite du Maghreb. »

Après les attentat de Paris

Amar Lasfar fait partie des manifestants du 11 janvier contre les attentats.

« Nous, nous manifestons, le drapeau français à la main contre le terrorisme. À Lille, j’ai vu ces slogans portés par des musulmans: «Touche pas à ma France», «Non au terrorisme». Et croyez-moi, cela fait chaud au cœur. (…) L’écrasante majorité de la communauté musulmane se sent mal. Ils n’ont pourtant rien à se reprocher. Je leur dis: «Vous êtes Français. Eux sont des terroristes. Vous dites “Allah akbar” pour prier. Eux disent “Allah akbar” pour tuer. Vous n’avez rien à voir avec cela! Vous ne devez pas vous sentir salis par ces terroristes qui vous sont étrangers. » (Le Figaro)

Dès la parution de la nouvelle couverture de Charlie Hebdo, il estime sur Europe 1 : que le principe même d’une caricature, est « offensant pour tous les musulmans de France » et parle de « provocation ». Peu de temps après, Amar Lasfar est confronté à la démission de Soufiane Zitouni. Interrogé par France 3 il explique que l’UOIF n’a aucune espèce de lien avec les « Frères Musulmans ». Une phrase qui fait bondir l’ancien Frère, Mohamed Louizi

Fiammetta Venner

* Une partie de ce texte est paru dans l’ouvrage de OPA sur l’islam de France. Les Ambitions de l’UOIF

[1] Outre Altlas Tour, Amar Lasfar est, selon Eurilide, aussi gérant d’une société qui loue des logements.

[2]AFP, « Roubaix : information judiciaire ouverte, peut-être un autre Français converti parmi les morts », 3 avril 1996.

[3]AFP, 30 mars 1996.

[4] AFP, 16 avril 2000.

[5] Djaffer Ait Aoudia, Marianne, 19 janvier 2004.

[6] AFP, « Un concert d’Enrico Macias à Roubaix pris dans la tourmente du Proche-Orient », 21 novembre 2000

[7] AFP, « Les musulmans du Nord se mobilisent dans la dignité pour les Palestiniens », 12 avril 2002

[8] Idem

[9] AFP, « 90% des mosquées du Nord inscrites pour l’élection au CFCM ».20 février 2002

MONCEF ZENATI

Moncef Zenati

01.06.2015 La rédaction

Moncef Zenati est membre du BE de l’UOIF chargé de « l’enseignement et de la présentation de l’Islam »

Moncef Zenati est né en France et a grandi en Tunisie.

Il a une licence en mathématiques puis a décidé de se réorienter vers des études en sciences islamiques à l’IESH de Château-Chinon.

Il est enseignant en droit musulman et également responsable des études à distances en sciences islamiques, à l’IESH. Il a traduit plusieurs textes important pour les Frères Musulmans comme ceux de Hassan Al Banna ou Youssef Al Qaradawi.

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ABDELKEBIR KOTBI

Abdelkebir Kotbi

01.06.2015 La rédaction

Abdelkebir Kotbi est membre de BE  de l’UOIF chargé des délégations régionales et locales

A la suite des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher, Abdelkebir Kotbi a réclamé que l’on criminalise le blasphème :

« Insulter les symboles sacrés de toutes les religions devrait être un crime en France. Je demande au gouvernement de criminaliser l’insulte aux religions. » (Anadolu)

Ce article est également disponible en العربية.

HELA KHOMSI

Hela Khomsi

01.06.2015 La rédaction

Hela Khomsi est membre de BE de l’UOIF chargée de la famille. Elle est aussi présidente de la Ligue Française de la Femme Musulmane (LFFM).

Le 8 mars 2013, elle expliquait ses réticences par rapport à la laïcité :

« Alors que la laïcité est censée garantir la liberté de conscience et les libertés individuelles de tout un chacun, et permettre à tout citoyen de s’épanouir sereinement dans la société, c’est au nom de cette même laïcité que la femme musulmane est devenue, à coups de lois et de décrets injustes, à coups de déclarations « farfelues » et d’accusations non fondées, « l’ennemi public numéro un » des politiques ou encore la protagoniste du « feuilleton de la discrimination » mis en scène par ces derniers.
Une instrumentalisation de la laïcité, dont le seul but est d’exclure la femme musulmane de la société, de la spolier de ses droits les plus élémentaires et d’étouffer sa voix.  » (Saphirnews)

L’association Hela Khomsi fait partie des mouvements qui se sont opposés à l’enseignement de l’égalité hommes/femmes préconisé par Najat Vallaud Belkacem. Elle est totalement opposée à un enseignement qui lutterait contre les discriminations :

« A la tête d’’une association qui défend les intérêts de la femme, je suis pour l’’égalité homme-femme ! Ce qui m’’a inquiété, avec les ABCD de l’’égalité, c’’est que l’’on mêle les enfants à tout ça. Ce n’’est pas leur combat. » (Le Monde)

Entendons-nous bien. Il y a eu dans tous les courants de la société française des personnes qui se sont opposées aux ABCD de l’’égalité. Mais ces personnes ne revendiquent pas l’’égalité homme-femme. Ils ne militent pas non plus avec l’extrême gauche pour stigmatiser les partisans de l’égalité qui seraient opposés au voile à l’école publique. Depuis près de 10 ans, la Ligue Française de la Femme Musulmane participe avec des associations féministes, LGBT à de nombreuses manifestations.  Le 15 mars 2014, la Ligue Française de la Femme Musulmane fait un colloque à l’IRIS intitulé : « Musulmanes, des femmes comme les autres ? » Parmi les intervenants, Sylvie Tissot trouve que les ABCD ne vont pas assez loin.

Ce article est également disponible en العربية.

BACHAR EL SAYADI

Bachar El Sayadi

31.05.2015 La rédaction

Bachar El Sayadi est le Délégué Régional – Ouest de l’UOIF.

Bachar El Sayadi est président de l’Union des musulmans de Rouen, créée en 2005. Il déclare être le représentant de « la pensée du juste milieu ».

 « L’association a été créée en septembre 2005 par des hommes et des femmes jeunes, étudiants ou acteurs dans le secteur associatif et travaillant à Rouen. Elle compte actuellement 150 membres. Nous souhaitons mener des actions dans le domaine cultuel mais aussi culturel et éducatif afin de défendre un islam du juste milieu. » (Paris Normandie)

Le  28 avril 2013, l’Union des musulmans de Rouen organise sa Rencontre annuelle. Parmi les invités :

Médine

Hassan Iquioussen

Mahmoud Doua

Moncef Zenati

Mohamed Bajrafil

Tareq Oubrou

Hamza Garrush

Sur sa page Facebook, l’Union des musulmans de Rouen n’hésite pas à se référer à Sayyid Qutb et à Hassan Al Banna.

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Lorsque Manuel Valls annonce en 2015, une augmentation du nombre d’aumôniers dans les prisons, Bachar El Sayadi est appelé à s’exprimer. Certes il s’en réjouit mais prévient. Seuls les aumôniers formés par le réseau des Frères musulmans seront acceptables.

« Nous veillerons à ce qu’ils soient très bien formés aux niveaux linguistique, culturel et religieux, avec un discours « du juste milieu » qui refuse tout autant le laxisme que l’extrémisme. Il faut qu’il y ait un équilibre entre le texte et le contexte, entre l’islam et la société française. Ceux qui sont formés à l’Institut Européen des Sciences Humaines à Paris et à Château-Chinon, où la formation religieuse est accompagnée de cours de droit, psychologie, institutions européennes, culture française, sociologie, me paraissent offrir toutes les garanties  » (Paris Normandie, 21 janvier 2015)