« Bandung du Nord » : nouveau colloque indigéniste et islamiste à Saint Denis

« Bandung du Nord » : nouveau colloque indigéniste et islamiste à Saint Denis

« Bandung du Nord » : nouveau colloque indigéniste et islamiste à Saint Denis

24.04.2018 La rédaction

Du 4 au 6 mai 2018 se tiendra à la Bourse du Travail de Saint-Denis (93) une conférence organisée par le « Réseau Décolonial International », intitulée « Bandung du Nord, vers une Internationale Décoloniale ». Elle réunit pour une nouvelle fois dans ce lieu les mouvances indigéniste et islamiste (tendance Frères musulmans et Hezbollah), accompagnées de quelques têtes d’affiche internationales comme Angela Davis.

Le colloque veut s’inscrire dans l’esprit de la conférence de Bandung de 1955, qui a marqué l’entrée des pays décolonisés du Tiers-Monde dans la scène internationale, et ambitionne de sceller « une alliance politique entre les mouvements décoloniaux d’Occident ». Qui seraient les nouveaux Nasser, Nehru, ou encore Soekarno présents en 2018 à la Bourse du Travail de Saint-Denis ?

Voici les intervenants annoncés :

  • Elie Domota, porte-parole du parti politique guadeloupéen LKP. En février dernier, il rencontre le militant suprématiste noir Kémi Seba, leader de la milice Tribu Ka dissoute en 2006 pour son antisémitisme. Kemi Seba évoque alors sur son compte facebook un « coup de foudre affectif » avec Elie Domota.
  • Houria Bouteldja, membre fondatrice du PIR. Une obsession « antisioniste » la poussera à écrire en 2015 que « Les juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe ». Dans son dernier ouvrage, « Les Blancs, les Juifs et nous », elle se distingue par des propos antiféministes et essentialistes : « J’en viens à préférer les bons gros machos qui s’assument. Je vous le dis mes sœurs, il faut trancher dans le vif. Quand les hommes de chez nous se réforment sur injonction des Blancs, ce n’est pas bon pour nous. Parce qu’en fait, ils ne se réforment pas. Ils font semblant. », ou encore homophobes : « Il n’y a pas d’homosexuels en Iran.” C’est Ahmadinejad qui parle. Cette réplique m’a percé le cerveau. Je l’encadre et je l’admire. (…) Ahmadinejad, mon héros ».
  • Nacira Guénif, sociologue et enseignante à l’Université Paris 8. Lors du procès de George Bensoussan, elle affirme en qualité de témoin que « espèce de juif » n’est pas une insulte.
  • Stella Magliani-Belkacem, éditrice aux éditions La Fabrique. En 2013, elle créé la polémique en affirmant dans son livre « Les féministes blanches et l’empire » que « l’homosexualité, comme identité » est « une notion » occidentale qui n’est pas adaptée au monde arabo-musulman et africain. Par « analogie », l’homosexualité ne serait pas non plus une « notion » adaptée aux habitants des « quartiers populaires ». Elle dénonce alors un prétendu « impérialisme gay », alors même que les rapports des associations anti-homophobie dans les quartiers populaires sont alarmants.
  • Arzu Merali, cofondatrice de l’Islamic Human Rights Commission (IHRC). Reconnue comme un promoteur du khomeinisme iranien en Angleterre et en Europe, cette commission a fait campagne pour la libération du cheikh Omar Abdel Rahmane, condamné pour son rôle dans les attentats du World Trade Center en 1993. A la mort du Cheikh en février 2017, l’IHRC publie une lettre de condoléances intitulée « Le monde a perdu un homme de principes et de foi inébranlable ». Deux mois après les attentats de Charlie Hebdo qui ont décimé une conférence de rédaction, l’IHRC délivre au journal satirique le « prix de l’islamophobe de l’année ».
  • Hatem Bazian, enseignant à l’Université de Berkeley sur la théologie islamique et militant pro-palestinien. En 2017, il doit s’excuser après que l’Université de Berkeley ait condamné plusieurs de ses retweets de dessins antisémites sur le réseau social Twitter.
  • Amal Bentounsi, fondatrice du collectif « Urgence notre police assassine ». En 2015, le collectif est au cœur d’une polémique après avoir affirmé sur son compte Facebook : « nous refusons de nous positionner sur la question de l’homosexualité d’une manière ou d’une autre (….) on ne peut pas en vouloir à un croyant d’être homophobe si sa religion l’est ».
  • Ramon Grosfoguel, enseignant à l’Université de Berkeley, et militant pour une « décolonisation » de l’universalisme.
  • Muntadhar al-Zaidi, journaliste irakien rendu célèbre en 2008 après avoir lancé ses chaussures sur le président américain George W. Bush.
  • Norman Ajari, enseignant à l’Université de Toulouse et membre du PIR.
  • Azzedine Badis, militant toulousain pro-palestinien et anti- « islamophobie ».
  • Hourya Bentouhami, maître de conférence à l’Université de Toulouse en philosophie politique sur l’apport des théories post-coloniales.
  • Redouane Ikil, membre du collectif « Justice pour Redouane Ikil ».
  • Andre-Yanne Parent, élue dans plusieurs commissions d’organismes autochtones au Canada.
  • Michèle Sibony, membre de l’Union Juive Française pour la paix (UJFP), compagnon de route du PIR.
  • Françoise Vergès, intervenante régulière aux côtés du PIR, présidente du Comité nationale pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage.

Il s’agit au final de réunir pour une nouvelle fois la même nébuleuse associative et militante « décoloniale » à la Bourse du Travail de Saint-Denis. Mise à part la présence de quelques personnalités étrangères, dont la présence sert à attirer un public plus large, souvent peu informé, il n’y a pas de renouvellement des intervenants. Notons que le milieu universitaire est très représenté : environ un tiers des intervenants en sont issus (enseignants, chercheurs, chargés de cours…). Au-delà des militants décoloniaux et indigénistes, plusieurs alliés issus de deux grandes mouvances de l’Islam politique sont présents. La tendance issue des Frères musulmans se retrouve avec des participants tels que Ismahane Chouder ou le CCIF, tandis que la tendance islamiste chiite se retrouve avec la présence de l’IHRC, qui promeut ouvertement le Hezbollah (organisation classée terroriste par l’Union Européenne).

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IKHWAN INFO EST ALLÉ À LA « MARCHE POUR LA JUSTICE ET LA DIGNITÉ »

Ikhwan Info est allé à la "Marche pour la Justice et la Dignité"

Ikhwan Info est allé à la “Marche pour la Justice et la Dignité”

19.03.2017La rédaction

Le 19 mars 2017 a lieu la Marche pour la « Justice et la Dignité » à Paris, entre Nation et République. L’appel pour la Marche est publié sur Médiapart, et relayé notamment sur le site internet, page Facebook et compte Twitter des Indigènes de la République, du NPA, de Tariq Ramadan, d’Ensemble ! du Front de Gauche ou encore de Rokhaya Diallo.

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L’appel pour la Marche décrit la France comme (unique) responsable des attentats qu’elle subit :

« Les attentats terribles que nous avons connus en 2015 et en 2016 sont venus renforcer l’arsenal sécuritaire alors qu’ils sont la conséquence directe de la politique guerrière que la France et ses alliés mènent à l’étranger. L’État Français, qui pèse toujours de tout son poids sur les peuples qu’il domine comme en Afrique, prolonge cette politique au Proche-Orient tout comme il entérine l’occupation de la Palestine. Sa « lutte contre le terrorisme » ressemble surtout à une agression permanente contre des peuples innocents ».

Alors qu’il devrait être question de dénoncer, à raison, les violences policières qui existent, cet appel évoque le terrorisme sans nommer les commanditaires, ni Daesh, ni al-Qaïda, et sans un mot pour les victimes. Il est question d’accabler « la politique guerrière » de la France et l’ « agression permanente contre des peuples innocents » pour expliquer les attentats, sans plus de précision. Une fine analyse politique du djihadisme international !

Tariq Ramadan a mis en ligne une vidéo pour promouvoir cette marche. Il y dénonce une « politique d’Etat de la gauche et de la droite » comme étant « le vrai problème ». Il pointe du doigt l’ « ethnicisation » de la solution des pouvoirs publics :

« Comme on a pas réussi, ou on entretient d’ailleurs, parce que la politique de sécurité donne parfois l’impression d’être une politique entretenue d’insécurité, on va déplacer le problème sur un problème culturel et idéologique (…) on ethnicise, on islamise la question, puisqu’on a pas véritablement travaillé sur ce qui devait être une vraie politique sociale, et donc on va instrumentaliser jusqu’à la laïcité (…) et on va faire un clivage entre eux et nous ».

Dommage que Tariq Ramadan ne dénonce pas l’ethnicisation et le communautarisme à outrance d’un des principaux organisateurs, le Parti des Indigènes de la République !

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Il dénonce ensuite une mystérieuse opération financière :

« L’entretien de toute cette politique, qui fait de l’argent (…) l’insécurité, ça produit de l’argent ! Sur la question de la police, des prisons et de la privatisation des prisons et des multinationales comme G4S qui interviennent en France et qui font de l’argent, malheureusement il faut se rendre compte qu’il y a un volet économique à cet entretien de l’insécurité ! ».

Il sous-entend que l’Etat organise l’insécurité, par exemple à propos des jeunes policiers peu formés :

« Quel est l’Etat qui les envoie dans cette situation là, et pourquoi est-ce que ceci est entretenu ? »

Tariq Ramadan assume encore une fois sa logique conspirationniste. Les politiques sociales et sécuritaires en banlieue sont certainement critiquables. Sauf qu’ici, un follower peu informé sur la situation aura retenu que les violences policières sont le fruit d’une volonté d’ « ethnicisation » de la banlieue par un mystérieux « on », ainsi qu’une manipulation à but financier de ces conflits, organisée par l’État français !

Le Parti des Indigènes de la République appelle les manifestants à rejoindre sa banderole « « L’antiracisme colonial est mort! Vive l’antiracisme politique! » ». Tout autre organisation antiraciste est disqualifiée d’office par le PIR qui désigne comme coloniales. Le site Quartiers Libres donne un détail amusant :

« Vendredi 10 mars Houria Bouteldja du PIR a rencontré un cadre et élu « racisé » du PS ancien de la Marche de 1983 pour lui demander de financer « Paroles D’honneur » la nouvelle chaîne TV du PIR … Il n’y a donc plus de « Serment de Gaza » quand il faut s’assurer des passages dans les médias ? On est bien loin de l’autonomie politique et financière revendiquée, de l’Honneur dans la parole et de la sincérité politique. Discours publics, pratiques réelles ».

NB : Le « serment de Gaza » fait suite à l’intervention des fonctionnaires de police lors de la manifestation interdite en soutien à Gaza à Paris fin juillet 2014, alors que plusieurs précédentes manifestations pro-palestiniennes ont dégénéré avec des slogans antisémites (« mort aux juifs ») et que des incidents ont éclaté près de la synagogue de la Roquette. Le PIR a alors engagé une campagne anti-PS, le jugeant responsable de l’interdiction de la manifestation et de l’intervention policière.

Le PIR, qui désigne à tour de bras le PS comme un ennemi politique, qui a promis en 2014 que le « PS paiera » pour son « présent colonial » demanderait à ce même parti des financements…

Avec la même hypocrisie, Houria Bouteldja se félicite de la participation du Parti Communiste et du Parti de Gauche à la Marche et évoque « une victoire éclatante » pour l’agenda du PIR, alors que plusieurs voix critiquent cette association avec des partis politiques tant critiqués d’habitude :

«  Quand le PG ou le PC sont devant et qu’ils nous imposent leur agenda, ils récupèrent. Ok. Quand ils sont derrière, ce qui sera la cas le 19. Ils récupèrent encore comment ? je sais pas ».

Autre participant et signataire de l’appel : l’Islamic Human Rights Commission (IHRC). Cette ONG basée à Londres est une puissante association de lobbying pro-khomeiniste en Europe et à l’ONU. En 2015, elle remet le prix de l’ « islamophobe de l’année » à Charb et Charlie Hebdo, quelques semaines après l’attentat.

L’IHRC est également célèbre pour ses campagnes pour demander la libération du Cheikh Omar Abdel Rahman, leader spirituel de l’organisation terroriste Al-Jama’a al-Islamiyya, et emprisonné pour sa participation à l’attentat du World Trade Center de 1993 et pour d’autres projets d’attentats notamment au siège des Nations Unies. Elle désigne le Cheikh comme un « prisonnier pour sa foi ».

Lors de sa mort en février 2017, l’IHRC publie un communiqué de presse où elle se désole de sa disparition : « le monde a perdu un homme de principe et de foi inébranlable ». L’IHRC lui rend un hommage personnel et politique :

« Sa mort fait de lui un martyr, et plus qu’une inspiration pour les personnes qui continuent de résister à l’autocratie étrangère et à l’impérialisme dans le monde arabe ». 

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Le déroulé de la Marche

Les familles de personnes tuées par la police tiennent la banderole de tête, suivies du Parti des Indigènes de la République (avec notamment Houria Bouteldja), de Sihame Assbague, du Front Uni des Immigrations et Quartiers Populaires de Saïd Bouamama, de la Brigade Anti Négrophobie, et de collectifs pro-palestiniens qui appellent au « boycott d’Israël, état assassin » et à la « séparation du CRIF et de l’état » sur leurs pancartes… Les slogans collectifs mêlent hommage aux victimes de violences policières,  « Israël casse toi ! », « libérez George Abdallah ! »ou encore  « je suis bamboula » par Saïd Bouamama, ce qui a pour effet de provoquer une dispute avec les collectifs afro-féministes. Ces dernières ont entre autres pour slogan « blanchité = gros clapet ». 

La très grande partie du cortège se compose de divers syndicats (Solidaires, CGT,..) et de partis politiques (Ensemble!, NPA, Alternative libertaire, PC…). Act-Up et l’Inter-LBGT qui avaient appelé à manifester, malgré les protestations de militants LGBT qui refusent de marcher derrière le PIR, ne forment par contre qu’un petit cortège d’une quinzaine de personnes.

Le Black Bloc, qui ferme la marche, est en nombre le plus grand collectif présent. Des heurts éclatent à la fin de la marche, avec des fumigènes à proximité du Bataclan, des jets de cocktail Molotov contre la police, et des vitrines cassées place de la République.

Assa Traoré, la soeur d’Adama Traoré, avait annoncé qu’elle ne signerait pas l’appel et qu’elle ne participerait pas à la Marche. Dans Le Monde, elle dit ne pas se reconnaître dans cette Marche qui ne s’est pas adressée directement à la banlieue et qui préfère faire venir des manifestants de toute la France pour grossir ses rangs. D’autres militants n’ont pas fait le déplacement, reprochant la mainmise du PIR sur cette manifestation, comme le rapporte Le Monde : « certaines organisations, comme le PIR, instumentalisent cette marche afin de devenir porte-parole des quartiers populaires. Alors qu’ils n’y mettent jamais les pieds ! ». C’est un euphémisme de dire que la lutte contre les violences policières mérite en effet moins de relents racialistes à la sauce indigène, moins d’obsessions anti-CRIF, anti-israéliennes, moins de signataires islamistes, moins de récupérations politiques, et plus de sincérité !

Des organisations signataires de l’appel de la Marche :

Action-antifasciste Paris-Banlieue (AFA) – Association OUTrans – Association de lutte contre l’islamophobie et les racismes (ALCIR 20eme) – BDS France – Brigade Anti Négrophobie (BAN) – CAPJPO-EuroPalestine – CGT-Culture – Collectif enseignant pour l’abrogation de la loi de 2004 (CEAL) – Collectif Ni Guerres ni état de guerre – Coordination des Groupes Anarchistes (CGA) – Femmes en lutte 93 – Fondation Frantz Fanon – FUIQP – Les Indivisibles – Islamic Human Right Commission (IHRC) – Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED) – Mwasi – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Nuit debout Rennes – Osons causer – Parti communiste des ouvriers de France (PCOF) – Parti pirate – Parti des Indigènes de la République (PIR) – Podemos (Espagne) – Pride de nuit – Le Seum collectif – Solidaires étudiants (université Paris 3) – Le Strass – SUD (Collectivités Territoriales 93) – Syndicat de la Magistrature – Unef – Union des Démocrates Musulmans de France (UDMF) – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – Urgence Notre Police Assassine (UNPA).

Les personnalités signataires de l’appel de la Marche :

Hamé, du groupe La Rumeur (artiste) – Kery James (artiste) – Youssoupha (artiste) – N.O.S (PNL) – Opal Tometi (co-fondatrice de Black Lives Matter et Executive Director of Black Alliance for Just Immigration-BAJI) – Eli Domota (LKP) – Medine (artiste) – Boubacar Boris Diop (écrivain) – Oumar Diaw (comédien) – Juliette Fievet (chroniqueuse et animatrice de télé/radio) – Melha Bedia (comédienne et humoriste) – Grand corps malade (chanteur et réalisateur) – Cut Killer (DJ international) – Samy Naceri (acteur) – Kiddam and the People (groupe de rap) -Youkoff (Artiste) –  Tunisiano – Omar Barghouti (human rights defender, Palestine) – Sidi Watcho (artistes) – Mokobé (artiste) – Samia Orosemane (humoriste) – Lilian Thuram (personnalité sportive) – CaliSamy Amara (humoriste) – Yazid Amghar (boxeur professionnel, champion de France) – Sihame Assbague (militante antiraciste) – Djamel Atallah (marcheur de 83) – Boualam Azahoum (miliant, Lyon) – Ludivine Bantigny (historienne) – Elsa Bardeaux (maire adjointe de Villeneuve Saint Georges à la jeunesse et de la vie des quartiers) – Hakim Beddar (membre fondateur du MIB et organisateur de l’arrivée de la marche de 83) – Benaili Mounia (Conseillère Municipale PG Juvisy sur Orge) – Ben Amar Youssef (adjoint au maire Allones 72) – Mohamed Benkhelouf (maire adjoint à Aubervilliers) – Mohamed Ben Yakhlef, Insaf Chebaane, Omar Cheriguene (conseillers municipaux de Vileneuve Saint Georgges) – Judith Bernard (metteur en scène) – Olivier Besancenot (NPA) – Djamel Blanchard (co-président de PAS SANS NOUS) – Félix Boggio Éwanjé-Épée (revue Période) – Ahmed Boubeker (sociologue) – Rachid Bouchareb (réalisateur) – Alima Boumediene Thiery (avocate) – Youssef Boussoumah (membre fondateur de la CCIPPP, missions civiles en Palestine et PIR) – Houria Bouteldja (PIR) – Pierre Cours-Salies (Sociologue, professeur émérite Paris 8, Membre d’Ensemble !) – Gerty Dambury (écrivaine) – Christine Delphy (Féministe) – Rokhaya Diallo (auteure et réalisatrice) – Eva Doumbia (artiste) – Mireille Fanon Mendès-France (Fondation Frantz Fanon et experte ONU) – Patrick Farbiaz (Sortir du colonialisme) – François Gèze (Editeur) – Alain Gresh (journaliste) – Nacira Guénif-Souilamas (sociologue) – Hadj Chikh Haouaria (conseillère départementale 13) – Sadri Khiari (dessinateur) – Olivier Le Cour Grandmaison (universitaire) – Franco Lollia (BAN) – Frédéric Lordon (économiste) – Stella Magliani-Belkacem (La fabrique éditions) – Noël Mamère – Philippe Marlière (universitaire) – Madjid Messaouden (élu St Denis 93) – René Monzat (militant antiraciste) – Tariq Ramadan (professeur d’études islamiques et de philosophie et président de l’European Muslim Network) – Fabrice Riceputi (historien) – Océane Rosemarie (comédienne) – Philippe Poutou (Porte-parole du NPA) – Saadane Sadgui (Co-fondateur des JALB et du MIB) – Catherine Samary (Militante altermondialiste) – Maximilien Sanchez (conseiller municipal délégué à la jeunesse de Gentilly) – Anzoumane Sissoko (porte-parole de la CISPM) – Omar Slaouti (membre du collectif Ali Ziri), Hanifa Taguelmint (militante) – Odile Tobner (auteure de « Du racisme français) – Enzo Traverso (universitaire) – Miguel Urban (député Podemos au parlement européen) – Françoise Vergès (politologue) – Marie-Christine Vergiat (Députée européenne, Front de Gauche) – Michaël Wamen (CGT Goodyear Amiens, condamné à 12 mois de prison avec sursis pour avoir défendu son emploi) – Catherine Wihtol de Wenden (universitaire) – Louisa Yousfi (Paroles d’honneur)

D’autres soutiens de la Marche :

ATTAC – DAL – Ensemble! – SNPES PJJ de la FSU -UNEF – Union Syndicale Solidaires – Syndicat National Unitaire des Assistants Sociaux (SNUASFP FSU) – Révolution Permanente – UD CGT de Paris – FERC-CGT – CGT TEFP (travail-emploi-formation professionnelle) – Association des Communistes Unitaires

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News

DALIA MOGAHED, CONSEILLÈRE D’OBAMA

DALIA MOGAHED, CONSEILLÈRE D’OBAMA

Dalia Mogahed, conseillère d'Obama

Dalia Mogahed, conseillère d’Obama

01.12.2016 Carla Parisi

Dalia Mogahed est une universitaire américaine née en Égypte en 1974. A la fois directrice de son entreprise de conseil spécialisée dans le Moyen-Orient, Mogahed Consulting, et directrice de recherche à l’Institute for Social Policy and Understanding, elle a été recrutée en 2009 par l’administration Obama comme conseillère au Bureau des partenariats confessionnels de la Maison Blanche. Elle a auparavant travaillé en tant que directrice exécutive du centre d’études musulmanes Gallup. Mogahed a également été invitée à témoigner devant la Commission des relations étrangères du Sénat des États-Unis sur l’engagement des États-Unis auprès des communautés musulmanes et elle siège au Conseil consultatif sur la sécurité intérieure du Département des États-Unis. Elle a ainsi rejoint Madeleine Albright et Dennis Ross comme une voix de premier plan dans le projet d’engagement entre les États-Unis et les musulmans. Elle est la première conseillère voilée de la Maison Blanche.

Le magazine Arabian Business l’a désignée comme la femme arabe la plus influente dans le monde, et le Centre Royal d’Etudes Stratégiques Islamiques a inclus Mogahed dans la liste des 500 musulmans les plus influents dans le monde. Elle a également été récompensée par le prix de l’Entrepreneur social arabe de l’année par l’organisation indienne Ashoka.

Dans son rôle en tant que scientifique Gallup, Mogahed a souvent été invitée comme commentateur dans les médias et les forums internationaux. Ses analyses ont été publiées dans le Wall Street Journal, le magazine Foreign Policy, le Harvard International Review, et de nombreuses autres revues académiques et populaires. Son auditoire comprenait des chefs d’État, des parlementaires du monde entier et des leaders religieux de toutes les confessions.

Elle se fait vraiment connaître en 2007 dans le milieu universitaire aux Etats-Unis en écrivant avec le compagnon de route des Frères musulmans américains John Esposito : Who Speaks for Islam?: What a Billion Muslims Really Think. Elle y expose sa propre vision de la Charia, qu’elle décrit comme universelle : « une boussole [morale] reflétant des principes valables à toute époque, qui ne peut être changée » et de la loi islamique qui en découle : « une carte qui doit se conformer à cette boussole ».

Lorsque le Président Obama la recrute deux ans plus tard, de nombreux universitaires, comme la spécialiste du Moyen-Orient Elham Manea, s’inquiètent : « ces lois [de la Charia] perpétuent les discriminations envers les femmes dans la famille ». Elle conclue : « Obama ne veut pas ressembler à l’ancien président Bush qui avait des vues unidimensionnelles, et il adopte alors des vues opposées, mais elles aussi unidimensionnelles ».

Sur la chaîne Al-Arabiya, elle décrit sa mission dans l’administration Obama : « mon travail est d’étudier les musulmans, la façon dont ils pensent et leurs idées ». Dalia Mogahed n’a jamais peur de façonner une « communauté musulmane », de parler en son nom, ni de prêter à tous les musulmans les mêmes traits, quitte à les essentialiser et à faire perdurer les stéréotypes. Sa nomination s’inscrit par ailleurs dans la politique du gouvernement Obama de faire émerger des leaders communautaires. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Al-Arabiya rapporte que Dalia Mogahed se donne également pour mission de chercher à « réduire le nombre d’avortements ».

Le site Islam Online, créé par le leader spirituel des Frères musulmans Youssef Al-Qaradawi ayant légitimé les attentats-suicides, parle de Dalia Mogahed comme d’une « success story aux Etats-Unis ». Interviewée sur ce site internet en avril 2009, elle affirme que le djihadisme n’a rien à voir avec l’Islam : « beaucoup ont dit que les terroristes ont détourné l’Islam. Je ne suis pas d’accord. Je pense que l’Islam est sans danger, et est prospère dans les vies des musulmans de tous les pays ».

En octobre 2009, elle est invitée au dîner annuel de l’association frèriste CAIR (pointée du doigt par le FBI car soupçonnée de liens avec le Hamas, et classée terroriste aux Emirats Arabes Unis). Elle semble avoir annulé sa participation lorsqu’il a été rendu public qu’elle partagerait son dîner avec l’imam Siraj Wahhaj, ancien partisan de Nation Of Islam, défenseur du Cheikh Omar Abdel-Rahman et de la lapidation, il considère « Allah comme supérieur à la démocratie », et est cité comme « unindicted co-conspirator » dans l’attentat du World Trade Center en 2003. Elle a toutefois participé au dîner annuel de CAIR en 2015, et est annoncée à celui du 17 décembre 2016. CAIR publie des articles élogieux sur Dalia Mogahed sur son site web, et n’hésite pas à la féliciter pour son rôle auprès du président Obama.

Toujours en octobre 2009, elle donne une interview à la chaîne anglaise Muslima Dilemna, qui appartient au parti politique Hizb ut-Tahrir (ou parti de la libération islamique). Ce parti milite ouvertement pour la mise en place d’un Califat mondial régi par la Charia. Face à deux militantes de Hizb ut-Tahrir qui défendent la Charia comme source de législation et qui affirment que la femme ne doit pas avoir de position de leadership, elle n’émet aucune contradiction, et affirme : « je pense que la raison pour laquelle tant de femmes soutiennent la Charia est parce qu’elles en ont une compréhension très différente de la perception occidentale. La majorité des femmes dans le monde associent la justice entre les sexes, la justice pour les femmes, avec la Charia ». Dalia Mogahed en profite pour dire à ses interlocutrices que son rôle est de « transmettre au Président et aux autres représentants officiels ce que les musulmans veulent ».

En 2010, elle décrit le mouvement Gülen comme un « mouvement inspirant pour les musulmans ».

En 2012, elle s’adresse sur Twitter aux soutiens de Bachar al-Assad en leur disant qu’il n’a pas de légitimité car « il ne peut pas assurer la stabilité, la protection des minorités, ni la résistance à Israël ».

En 2014, elle est l’invitée d’honneur du dîner du CCIF, aux cotés de Marwan Muhammad, Rokhaya Diallo, Houria Bouteldja, Rachid Abou Houdeyfa, Nader Abou Anas, Ahmed Jaballah, ou encore Nabil Ennasri.

Outre CAIR, Dalia Mogahed a également été intervenante pour d’autres associations reliées aux Frères musulmans :

  • Islamic Circle of North America, ICNA, (congrès de 2015)
  • Muslim American Society, MAS, (congrès de 2016)
  • Islamic Society of North America – Muslim Student Association, ISNA-MSA (annoncée au congrès de 2016 aux cotés de Tariq Ramadan)
  • Muslim Public Affairs Council, MPAC, (congrès de 2016)

Ce article est également disponible en English.

ANTIRACISME » ISLAMISTE À DECINES

"Antiracisme" islamiste à Decines

“Antiracisme” islamiste à Decines

28.11.2016La rédaction

Le 3 décembre, à Décines dans la banlieue Lyonnaise, les islamistes du CCIF se retrouveront pour « des assises contre l’islamophobie » dans des locaux diplomatiques de l’ambassade de Turquie sous l’égide de son ministère des Affaires religieuses et de son organisation officielle DITIB ( Diyanet Işleri Türk-Islam Birliği à savoir Union des Affaires Culturelles Turco-Islamiques).

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Comment ose-t-il, le CCIF, se présenter comme le chantre de la liberté des femmes. Quelle funeste audace de s’accaparer l’antiracisme et le féminisme pour finalement le liquider. Où sont-ils quand les hommes et les femmes se lèvent pour faire obstacle à cette loi qui a failli légaliser le viol des fillettes.

Ils se réunissent chez des activistes islamistes qui soutiennent le régime qui a souhaité promulguer cette loi. Chez ces tortionnaires qui emprisonnent et purge à tour de bras.

Quand le CCIF pourfend l’Etat d’urgence Français, sa police et sa Justice, elle noue franchement camaraderie avec le régime de Recep  Tayyip Erdogan.

L’Etat d’urgence décrété par le Président Turc suite au soulèvement d’une partie de l’armée ne dérange nullement le CCIF qui préfère s’en prendre à celui de notre pays, promulgué à la suite des attentats du 13 novembre. Pourtant, la France n’a enterrée ni les droits de l’Homme ni les droits des femmes.

La machine d’exception Turque peut donc compter sur nos islamistes pour collaborer avec les siens.

Ces « Assises contre l’islamophobie », organisées notamment par le CCIF sont soutenues par tout ce que l’AKP (parti islamiste au pouvoir en Turquie) dispose comme instruments pour contrôler et se renforcer auprès de sa diaspora. Ils ne s’en cachent d’ailleurs pas.

Par exemple MUSIAD « MUSIulman Is Adamlari Dernegi », littéralement « Association des hommes d’affaires indépendants ». Au même titre que l’AKP est à la politique l’organe islamiste d’Erdogan, MUSIAD est à l’économie au service de son projet politico-religieux.

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Exhibé comme une star sur leur tract des « assises », Bayram Celik est un chef d’entreprise lyonnais engagé… « Notre but Allah, notre guide le messager de Dieu, notre Constitution le Coran », promeut-il sur sa page Facebook avec un homme lourdement armé. Le slogan de la confrérie des « Frères musulmans ». Quelle étrange organisation patronale…

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Soutenu aussi par le Conseil de la Jeunesse Pluriculturel (COJEP), association d’étudiants Turcs au service de l’homme fort d’Ankara sur le territoire Européen et qui distribue bons ou mauvais points à certains « leaders d’opinions » Français.

Evidemment les bons points sont décernés par le Cojep aux soutiens de la confrérie des Frères, de Tariq Ramadan, et évidemment de l’AKP.

Entre autre, Bariza Khiari sénatrice de Paris, Marwan MuhammadRokhaya Diallo et bien sûr Edwy Plenel sont auréolés pour tant et tant de services rendus à la cause islamiste sous couvert de lutte contre « l’islamophobie ».

Pour le Cojep, Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis, eux, sont relégués à des rôles de suppôts de l’Arménie.

L’AFD International France (Alliance for Freedom and Dignity) est aussi de la partie. Comment ne pourrait-elle pas l’être, surtout en compagnie de Ismahane Chouder. Celle-ci multiplie les casquettes pour imposer son hijab militant. Elle rêve aussi d’instaurer une République islamique au Maroc, son pays d’origine.

Pour l’AFD, l’antiracisme passe par le copinage islamiste et c’est assez crânement qu’ils s’affichent avec Tariq Ramadan. Leur boussole n’est pas les droits de l’Homme mais le droit des islamistes à contester les lois Républicaines. Comme ils l’expliquent sur leur site, quand « l’opinion internationale » fustige les lois laïques de notre pays, c’est sur les mobilisations des islamistes radicaux à travers le monde qu’ils font référence. Pas sur les arrêts de la Cour Européenne des droits de l’Homme jugeant conforme la loi interdisant les signes religieux à l’école.

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Eux non plus ne pipent mot sur le régime de répression tout azimut qui se déroule en Turquie tous les jours. Non, leur cause antiraciste à eux c’est le droit des femmes qui veulent adopter l’uniforme intégriste.

Tous sont aux abonnés absents quand l’Etat Turc purge des milliers de fonctionnaires, emprisonne les élus qui s’opposent, traque la population et les journalistes récalcitrants.

Ils n’ont rien dit et le 3 décembre, ils ne diront rien à ces complices d’Erdogan concernant le sort des fillettes, qui pour cette fois, ont été épargné grâce aux mobilisations qui ont empêché l’adoption de la loi qui voulait amnistier les auteurs de viol sur elles si elles devenaient leurs épouses.

Les Arabes, les Berbères, les Turcs, les Kurdes, les musulmans laïques et progressistes savent que l’internationale islamiste n’a qu’un seul but : celui d’instrumentaliser nos libertés pour tous nous en priver.  Car l’antiracisme islamiste c’est comme le féminisme salafiste, ça n’existe pas.

Mais il semblerait que la petite ville de Décines soit devenue leur petite Mecque où ils peuvent tout se permettre. En territoire diplomatique, tout comme dans les équipements publics qu’ils occupent régulièrement.

Nasser Ramdane Ferradj porte-parole et Ergün Toparslan du collectif « ils n’auront pas notre silence complice – les islamistes »NewsTribune

Prix Cojep 2011

La Cojep, une organisation proche de l’AKP d’Erdogan et regroupant une partie des Turcs alsaciens distribue chaque année une série de prix. En 2011, ils ont été attribués à :

  • Prix « Soutien à la Société Civile » : Feyzullah KIYIKLIK
    Parlementaire Turc AKP
  • «Prix « Special COJEP » : Famille de Gizem DOGAN
    Victime de l’attaque terroriste d’Utoya – Norvège
  • Prix « Dialogue İnterculturel » : Kamel MEZITI
    Historien,  auteur du Dictionnaire de l’islamophobie
  • Prix « Engagement Humanitaire » : Kerem KINIK
    Vice-Président de l’ONG « Doctors Worldwide »
  • Prix « Citoyenneté Européenne » : Philippe LE GUEN
    Directeur de l’Association de Jean Monnet
  • Prix « Vivre Ensemble » : Lord Nazir AHMET
    Parlementaire Britannique
  • Prix « Personnalité Politique » : Mevlüt ÇAVUŞOĞLU
    Président de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe. Confondateur de l’AKP.
  • Prix « Lutte Contre le Racisme et le Discriminations » : Rokhaya DIALLO
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